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La Liberté guidant le peuple
La Liberté guidant le peuple
Eugène Delacroix, 1830Huile sur toile 260 × 325 cm Musée du Louvre, Paris
La Liberté guidant le peuple est un tableau d'Eugène Delacroix représentant la Révolution de juillet, présenté au public au Salon de Paris de 1831. Il a été reproduit sur des timbres postaux français et, de 1978 à 1997, sur le billet de banque de cent franc français[1].Il est également devenu symbole de la France, de la démocratie et de la République.
Sommaire
Situation historique
Eugène Delacroix écrit à son frère le 18 octobre 1830 : « Si je n’ai pas vaincu pour la Patrie, au moins peindrai-je pour elle... ». Cette œuvre représente les Trois Glorieuses, un soulèvement populaire contre Charles X, qui dura trois jours, les 27, 28 et 29 juillet 1830. Charles X ayant instauré des lois liberticides, le peuple se révolta puis le renversa. Louis-Philippe le remplaça dans la « Monarchie de juillet ».
L'artiste lui-même appartient à une longue lignée de grands révolutionnaires, qu'a produite le « pays des révolutions ». Delacroix n'acceptait pas les normes de l'Académie. En peinture, il ne s'intéressait guère aux styles grecs et romains avec l'insistance sur le dessin et l'imitation des statues antiques. Delacroix privilégiait la couleur au dessin, l'imagination au savoir, la spontanéité du geste sur la maîtrise. Il voyagait beaucoup au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les esquisses qu'il ramena lui fournirent un grand répertoire de thèmes (chasse au lion, scènes de guerre...).
Il s'agit d'une œuvre pleine de vitalité, d'action et d'audace. C'est l'union du peuple des faubourgs et de la bourgeoisie révolutionnaire, représentés par les personnages respectivement à la gauche et à la droite de la Liberté (de sa place).
Cette œuvre est assez imposante puisqu'elle mesure 3,25 m sur 2,60 m.
Le jeune garçon qui brandit un pistolet dans les airs a inspiré à Victor Hugo son personnage Gavroche dans Les Misérables qui a été écrit trente ans plus tard, le personnage au chapeau y est également représenté comme un fils d'aristocrate, révolutionnaire et ami de Gavroche et de Jean Valjean. C'est l'un des rares emprunts de la littérature à la peinture, dont la relation d'influences est généralement dans l'autre sens.
Sur le personnage au chapeau, à gauche de la Liberté, les critiques pensaient que Delacroix avait fait un autoportrait, mais de nos jours encore la question reste en suspens.
Les romantiques jouent beaucoup sur l'atmosphère. Dans ce cas, on se sent appelé, on sent qu'on fait partie du peuple.
Pour mieux saisir ce qui distingue le romantisme du courant précédent, si ce tableau avait été classique, la Liberté regarderait droit devant, elle serait plus centrée dans l'œuvre, elle serait juchée sur un socle, et non sur une pile de cadavres, et le drapeau qu'elle porte ne serait pas tronqué.
Certains reconnaissent au jeune homme la figure de l'étudiant, car il porte la faluche, ce qui bien sûr historiquement est impossible puisque le tableau représente la Révolution de Juillet 1830 alors que la faluche n'est apparue qu'en 1888.
En France, ce tableau servit à illustrer les billets de banque de cent francs de 1978 à 1995, et la série de timbres d'usage courant « Liberté » de 1982 à 1990.
Utilisation symbolique
En 1999, lors d'un voyage pour une exposition de cinq semaines au Japon, les seins (découverts) de la Liberté furent masqués lors d'une escale dans le Golfe. Le cadre original du tableau a été cassé pendant ce même voyage. Le cadre de remplacement (simple) cache tous les bords de la toile.
En 2006, le gouvernement turc a demandé à l'éditeur d'un manuel scolaire de retirer cette illustration de son livre scolaire pour la même raison.[2]
En 2006, l’État américain du Maine considère ce tableau, qui illustre l’étiquette de la bière des Sans-Culottes (brasserie La Choulette), comme « undignified or improper » (manquant de dignité ou indécent). La commercialisation de cette bière donne lieu à un débat sur la liberté d'expression dans le Maine et dans quatre autres États des États-Unis dont celui de New York[3],[4].
En 2008, le tableau sert à illustrer la pochette du quatrième album de Coldplay, intitulé Viva la Vida or Death and All His Friends en référence à un tableau de Frida Kahlo.
En 2009, l'affiche de la Fête de l'Humanité comporte, au premier plan, la Liberté noire, porteuse d'un drapeau rouge et d'une guitare électrique, avec la poitrine couverte. Elle est vêtue de bleu, de blanc et de rouge[5].
Le logo de Debout la République (DLR), parti politique de tendance gaulliste et républicaine, créé en 1993 et présidé par Nicolas Dupont-Aignan, reprend la silhouette du tableau.
L'hebdomadaire Marianne utilise également sur son logo le personnage de la femme aux seins nus, présent sur le tableau de Delacroix.
Références
- ↑ Les billets privés du cours légal, sur le site de la Banque de France
- ↑ Libération du 20 octobre 2006
- ↑ The New York Times du 3 décembre 2006
- ↑ Maine Civil Liberties Union Foundation
- ↑ Article Rue 89
Liens externes
Palettes Alain Jaubert consacré à ce tableau
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