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Conjuration des Égaux
La Conjuration des Égaux (1796) désigne la tentative de renversement du Directoire menée par Gracchus Babeuf avec ses camarades (les Égaux), dans un contexte d'exaspération sociale due à la vie chère.
Sommaire
Les leaders
Outre Gracchus Babeuf, sept hommes se sont joints à lui pour diriger la conjuration : Philippe Buonarroti, Augustin Darthé, Sylvain Maréchal, Félix Lepeletier, Pierre-Antoine Antonelle, Debon, et Georges Grisel. Ce dernier quitte plus tard la conjuration et dénonce Babeuf, moyennant finances.
Création d'un réseau d'agents
Un réseau d'agents militaires, composé de Germain, Vaneck, Jean Antoine Rossignol, Fyon, et Massart, a par ailleurs été créé, ainsi que des agents révolutionnaires qui seront placés dans chaque arrondissement de Paris. Les Égaux, ou « babouvistes », militent dans la clandestinité.
Les idées de la Conjuration
Le but de la Conjuration est de poursuivre la révolution, et d'aboutir à la collectivisation des terres et des moyens de production, pour obtenir « la parfaite égalité » et « le bonheur commun ». Ils demandaient également l’application de la Constitution de l'an I (datant de 1793, première constitution de la République, qui ne fut en fait jamais appliquée).
Les idées de la Conjuration sont en particulier exposées dans le « Manifeste des Égaux » (1796). On peut y lire : « Il nous faut non pas seulement cette égalité transcrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, nous la voulons au milieu de nous, sous le toit de nos maisons. » […] « Qu'il cesse enfin, ce grand scandale que nos neveux ne voudront pas croire ! Disparaissez enfin, révoltantes distinctions de riches et de pauvre, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés. » […] « L'instant est venu de fonder la République des Egaux, ce grand hospice ouvert à tous les hommes. » […] « L'organisation de l'égalité réelle, la seule qui réponde à tous les besoins, sans faire de victimes, sans coûter de sacrifices, ne plaira peut-être point d'abord à tout le monde. L'égoïste, l'ambitieux frémira de rage. »
Plusieurs quartiers de Paris apparaissent gagnés par les idées des Égaux, et les proches de Babeuf ne prennent plus la peine de dissimuler leur "activité séditieuse" aux yeux de la police. Solidement implantée dans Paris, la propagande babouviste ne touche cependant pas que la capitale et l'on évoque les mêmes thèmes çà et là en province. Le Directoire considère que la propagande babouviste agite dangereusement l'opinion et, le 2 mai 1796, il ordonne le licenciement et le désarmement de la légion de police car, séduite par « la faction babouviste », elle devenait chaque jour plus indisciplinée.
Arrestation des Égaux
La légion de police licenciée, le pouvoir s’attaque au démantèlement de la direction de la Conjuration des Égaux. Le 10 mai 1796, Gracchus Babeuf qui porte un faux nom (Tissot) est arrêté le premier, ainsi que Buonarrotti qui l'aidait à mettre au point le manifeste devant annoncer aux Parisiens la victoire des conjurés. Les premiers mots ont déjà été écrits : « Le peuple avance, la tyrannie n'est plus. Vous êtes libres ». Ses complices arrêtés, 245 mandats d'arrêt sont lancés par Carnot qui entend faire cesser les revendications égalitaires. Le principal dirigeant de la Conjuration, Gracchus Babeuf, est guillotiné le 27 mai 1797.
Bibliographie
- Philippe Buonarroti, Gracchus Babeuf et la conjuration des égaux.
- Maurice Dommanget, Babeuf et la conjuration des égaux, Spartacus, 1989.
- Henri Krea, La Conjuration des égaux, illustrations "hors texte" de Ladislas Kijno, Présence Africaine, 1964.
- Gérard Walter, Babeuf et la conjuration des égaux, Payot, 1980.
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