- Sinclair Lewis
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Sinclair Lewis Activités romancier, nouvelliste, dramaturge Naissance 7 février 1885
Sauk Centre, Minnesota, États-UnisDécès 10 janvier 1951
Rome, ItalieLangue d'écriture Anglais Mouvement réaliste Genres Roman, Nouvelles, Théâtre Distinctions Prix Nobel de littérature (1930), Prix Pulitzer (refusé) Œuvres principales - Babbitt (1922)
Compléments
Sinclair Lewis (7 février 1885 – 10 janvier 1951) est un romancier et dramaturge américain. Ses romans dépeignent, dans une veine satirique, la bourgeoisie et ses préoccupations mercantiles et religieuses.Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1930.
Sommaire
Biographie
Sinclair Lewis naît le 7 février 1885 à Sauk Centre, dans le Minnesota. Il est le fils d'un médecin de campagne. Sa mère meurt en 1891 et son père se remarie l'année suivante. Pendant toute son enfance, Sinclair ne rêve que de voyages et d'aventures, afin d'échapper à la vie étouffante de sa petite ville. Il étudie à Oberlin College, dans l'Ohio, puis intègre l'Université Yale, sur la côte Est des États-Unis, dont il sort diplômé en 1908. Il profite de ces années universitaires pour intégrer brièvement la colonie coopérative d'Upton Sinclair dans le New Jersey puis pour se rendre au Panama. Jusqu'en 1915, il écrit des poèmes et des nouvelles, tout en travaillant pour des maisons d'édition. Il fréquente à cette époque plusieurs écrivains de gauche, comme Upton Sinclair, Jack London et le journaliste John Reed.
Ses premiers romans sont médiocres, et il vit de nouvelles, au ton optimiste, publiées dans des revues à grand tirage comme Collier's et le Saturday Evening Post. Tout change pour lui en 1920. Son roman Main Street, critique acerbe de la vie de province du midwest américain, inspiré de sa jeunesse à Sauk Center (déguisée sous le nom de « Gopher Prairie »), devient un véritable phénomène d'édition. En quatre mois, il s'en vend plus de 100 000 exemplaires. Le roman est le plus grand livre à succès du premier quart de siècle aux États-Unis et connaît également un succès critique. Le comité d'attribution du Prix Pulitzer lui préfère néanmoins L'Âge de l'innocence d'Edith Wharton, à qui Sinclair Lewis dédicacera son roman suivant.
Lewis poursuit dans la veine ouverte par Main Street au cours des années 1920, durant lesquelles il devient le chef de file de l'école réaliste américaine. Son roman suivant, Babbitt, publié en 1922, est lui aussi un classique immédiatement reconnu comme tel. Il met en scène George F. Babbitt, agent immobilier prospère, pilier de la chambre de commerce de la ville de Zenith, obsédé par les valeurs matérielles, et pourtant frustré par son existence centrée sur l'argent et la consommation. Comme dans Main Street, l'action se situe dans l'État américain imaginaire du Winnemac. Le roman, satirique, présente le premier portrait de l'Amérique des années 1920, obsédée par la spéculation foncière et l'acquisition d'objets de consommation, devenus abordables, comme les automobiles ou les réfrigérateurs. Cette classe moyenne en voie d'embourgeoisement ignore complètement l'art et la littérature.
En 1926, le prix Pulitzer lui est décerné pour Arrowsmith, un roman mettant en scène un jeune médecin idéaliste confronté à une profession aussi avide d'argent et de prestige que le milieu des affaires de Babbitt. Lewis refuse le prix, sous prétexte qu'il devrait être accordé à un texte mettant en valeur les qualités positives de l'Amérique, et non à un roman critique comme le sien.
Sinclair Lewis publie, en 1927, Elmer Gantry, histoire d'un ancien joueur de football américain devenu prêcheur itinérant. Elmer Gantry, charlatan cynique, malhonnête et alcoolique, s'élève dans la société grâce à la religion. Lewis s'inspire de Billy Sunday, ex-joueur vedette de baseball, devenu le prêcheur protestant le plus célèbre de son époque au tournant du XXe siècle. Le dernier roman classique de Lewis est Dodsworth, publié en 1929, qui raconte l'histoire d'un couple d'Américains dont le mariage s'effondre lors d'un voyage en Europe.
Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1930. Dans son discours de remerciement, intitulé La Peur américaine de la littérature, rappelant les appels au lynchage dont il a été victime, il dénonce l'intolérance de son pays à l'égard des écrivains qui ne glorifient pas la « simplicité bucolique et puritaine de l'Oncle Sam » et l'individu américain, « grand, beau, riche, honnête et bon golfeur ». Selon lui, bien que les États-Unis aient entièrement changé de visage avec la révolution industrielle, le réalisme social littéraire décrivant ces changements est violemment critiqué, au nom d'un idéal de vie américain vertueux défendu par les institutions universitaires et les académies des arts. Mais la nouvelle génération d'écrivains américains (Faulkner, Wolfe, Hemingway) s'est déjà émancipée de ce que Lewis nomme un provincialisme ennuyeux, pour décrire l'Amérique telle qu'elle est. Aussi espère-t-il voir son pays abandonner sa peur puérile de la littérature réaliste et satirique, pour parvenir à se doter de ce qui lui manque, malgré ses richesses et sa puissance, une civilisation « assez bonne pour satisfaire les désirs profonds de l'être humain[1]. »
Premier Américain à être honoré du Prix Nobel de littérature, il est alors le romancier américain le plus célèbre au monde, et tous ses romans font l'objet d'adaptations cinématographiques mettant en vedette les plus grandes stars de l'époque. Cependant, la valeur de ses romans baisse à partir de cette date. De sa production post-Nobel, seul It Can't Happen Here (« Ça ne peut arriver ici ») approche de la qualité de ses œuvres des années 1920. Buzz Windrip y est élu président des États-Unis, grâce à un programme populiste. Il établit en quelques mois une dictature personnelle qui débouche finalement sur l'effondrement du pays et la guerre civile.
Les ventes des romans de Sinclair Lewis baissent de manière sensible, alors qu'il mène une vie instable, voyageant de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel et s'adonnant à la boisson.
Il se marie et divorce deux fois au cours de sa vie. Il a eu deux fils : Wells, qui est tué en France durant la Seconde Guerre mondiale, et Michael.
Sinclair meurt le 10 janvier 1951 à Rome, lors d'un de ses nombreux voyages. Il est enterré dans sa ville natale.
Œuvres
- Main Street (1920)
- Babbitt (1922)
- Arrowsmith (1925)
- Le Lac qui rêve (1926 - Mantrap)
- Elmer Gantry (1927)
- Un Américain parle (1928 - The Man Who Knew Coolidge)
- Dodsworth (1929)
- Ann Vickers (1933)
- Œuvre d'art (1934 - Work of Art)
- Cela ne peut arriver ici (1935 - It Can't Happen Here)
- Les parents prodigues (1938 - The Prodigal Parents)
- Bethel Merriday (1940)
- Gideon Planish (1943)
- Cass Timberlane (1946)
- Sang royal (1947 - Kingsblood Royal)
Adaptations cinématographiques
- 1931 : Arrowsmith de John Ford
- 1936 : Dodsworth de William Wyler
- 1960 : Elmer Gantry le charlatan de Richard Brooks
Notes
Liens externes
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