- Encyclopédistes
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Les Encyclopédistes considérés ici sont ceux qui constituent la « société de gens de lettres » qui a rédigé l'importante Encyclopédie, de juin 1751 à décembre 1765, sous la direction de Diderot. Le présent article inclut les auteurs des planches et du frontispice et les collaborateur du Supplément.
La composition des 17 volumes de texte et 11 de planches de l'Encyclopédie fut l’affaire de plus de 160 auteurs se réclamant, pour une large partie, du groupe intellectuel connu sous le nom de Philosophes ayant favorisé l’avancement de la science et de la pensée laïque en soutenant la tolérance, la rationalité et la largeur d’esprit caractéristiques des Lumières.
Au-dela des collaborateurs connus - au moins de nom -, il faut également considérer le fait que de nombreux articles ne sont pas signés et que certains auteurs ont expressément voulu se confiner dans l'anonymat. Par ailleurs, l'étude, encore sporadique, des citations, emprunts et plagiat dans l'Encyclopédie - tant pour le texte que les illustrations - font apparaitre un groupe de collaborateurs indirects.
Parmi quelques hommes excellents, explique Diderot, il y en eut de faibles, de médiocres et de tout à fait mauvais. De là cette bigarrure dans l’ouvrage où l’on trouve une ébauche d’écolier, à côté d’un morceau de maître.
Sommaire
Les collaborateurs de l’Encyclopédie
Denis Diderot
Diderot venait de terminer la traduction du Dictionnaire de médecine de James lorsque l’éditeur Le Breton le chargea, le 16 octobre 1747, de reprendre le projet de traduction de l’anglais de la Cyclopaedia de Chambers, que Gua de Malves n’avait pu mener à bien. Diderot se chargea de l’histoire de la philosophie ancienne, rédigea le Prospectus et le Système des connaissances humaines, sans compter qu’il devait, avec D’Alembert, revoir tous les articles.
Un autre de ses fardeaux, et non des moindres, fut d’essuyer la tempête que provoqua l’Encyclopédie parmi les ennemis du parti philosophique au cri de ralliement d’« impiété, irréligion. » La cabale n’avait même pas attendu l’apparition de l’ouvrage pour le diffamer mais, en 1758, Abraham Chaumeix publia ses Préjugés légitimes contre l’Encyclopédie, et essai de réfutation de ce dictionnaire en 8 volumes. Vint ensuite la Religion vengée, ou réfutation des auteurs impies, en vingt volumes (1757-63) du récollet Hayer. Un père jésuite nommé Le Chapelain, dans un sermon prononcé devant le roi , fulmina contre l’Encyclopédie. L’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, lança un mandement, le Parlement de Paris (à partir de 1746), le président à mortier du Parlement de Paris Omer Joly de Fleury[note 1], un réquisitoire. Pompignan attaqua les philosophes jusqu’au sein de l’Académie tandis que Fréron criait à l’hérésie et au plagiat dans l'Année littéraire. Moreau, dans ses Cacouacs, Palissot, dans ses Petites lettres sur de grands philosophes (1757), ne cessaient de le harceler. Diderot ne répondait à ces persécutions de toutes espèces que par le silence. Palissot alla plus loin en donnant à la scène le 2 mai 1760, la comédie les Philosophes où il appelle Diderot une bête.
Tout ceci n’empêchera pas Diderot de rédiger ou superviser en tout plus de 5 000 articles, signés *, en matière d’économie, de mécanique, de philosophie, de politique et de religion dont « encyclopédie » et « autorité politique » jusqu’au jour où il peut enfin écrire : « Le grand et maudit ouvrage est fini. »
Le chevalier de Jaucourt
Jaucourt est peu connu par ailleurs mais est l’un des principaux rédacteurs dans les matières économique, littéraire, médecine et politique. Il est, en particulier, l’auteur des articles : « esclavage » et « traite des nègres (commerce d’Afrique) » demandant son abolition ou encore d’articles engagés tels que « guerre », « inquisition », « monarchie », « égalité naturelle », « patrie », « peuple » ou « presse »… Lorsque les adversaires des Lumières obtinrent temporairement gain de cause en réussissant à en faire interdire la publication en 1757, alors qu’elle en était au septième volume, et alors que les autres collaborateurs renonçaient, Jaucourt continua son travail de rédaction, allant jusqu’à rédiger quatre articles par jour en se faisant aider de secrétaires qu’il payait de sa poche. Lorsque les livraisons purent reprendre, après huit ans d’interdiction, il avait accumulé assez de matière pour que les dix derniers volumes puissent paraître la même année, en 1765. Ayant rédigé près de la moitié des articles des derniers tomes et, avec 17 000 articles, signés D.J., fournis à l’Encyclopédie, c’est le plus prolixe des encyclopédistes.
D’Alembert
D’Alembert est l’auteur du Discours préliminaire de l’Encyclopédie et de plusieurs articles, dont Genève (voir ci-dessous) et collège, signés O. À partir de 1752, fatigué du déchaînement de brochures, de libelles, de clameurs, des persécutions de toutes espèces, dont la religion était le prétexte, contre l’Encyclopédie, D’Alembert, qui aimait avant tout son repos, se retira de l’entreprise en citant Virgile : « Deus nobis hæc otia fecit ». Dès lors, ses contributions seront limitées aux mathématiques, sujet peu sensible aux yeux des censeurs de l’époque. Il abandonnera définitivement le projet en 1759.
Le Breton et Brullé
Le Breton est l’auteur de l’article « encre », mais c’est comme éditeur de l’Encyclopédie que se mesure son importance pour le projet encyclopédique qui, pour lui, constitue avant tout une entreprise commerciale. Lorsque les ennemis de l’Encyclopédie obtiennent, le 8 mars 1759, gain de cause avec la révocation de son privilège d’édition, l’offre faite à Diderot par Catherine II de poursuivre son Encyclopédie à Riga n’aurait manqué de le ruiner. Mais pour Diderot, l’engagement auprès des libraires, qui ont fait des avances pour l’Encyclopédie et dont il refuse de compromettre les intérêts n’est pas un vain mot et il décline la proposition. Cependant, ce dernier découvre avec horreur, en novembre 1764, qu’effrayé par le bruit et les menaces du parti dévot opposé à la publication de l’Encyclopédie, celui-ci l’avait « lâchement trompé[1] » en altérant clandestinement, avec le « boucher … Ostrogoth[1] » Brullé, les épreuves après le bon à tirer, sans prévenir de rien le directeur de l’Encyclopédie. Ce seront plus de quarante articles des dix derniers volumes dont des passages auront été réécrits par Le Breton de façon à en amoindrir, voire invertir, le sens ou simplement supprimés. Diderot écrivit à Le Breton avec indignation : « Vous m’avez mis dans le cœur un poignard que votre vue ne peut qu’enfoncer davantage[1]. » Jamais Diderot ne fut plus prêt d’abandonner le projet qu’à ce moment, et il fallut toute l’énergie de Grimm et de Briasson, l’un des éditeurs associés de l’Encyclopédie, pour le convaincre de ne pas renoncer.
Prosopographie
Origine sociale
On connaît, en gros, le milieu d’où venaient 114 des 140 contributeurs connus de l’Encyclopédie. Au moins six des seize encyclopédistes non français et quatre des 124 encyclopédistes français appartenaient à la haute noblesse. Le comte polonais Ogiński faisait partie des plus grandes familles du grand-duché de Lituanie, et les familles Necker, Tronchin, Lubière, Bertrand et Polier du patriciat suisse. Parmi les Français on trouve Boufflers, Jaucourt, Tressan et Turgot dont les familles étaient de haute noblesse. Au moins 36 autres encyclopédistes venaient de la petite noblesse, comme Bordeu dont le père, qui était médecin à Izeste près de Pau, était entré par mariage dans une famille noble, ou Bourgelat dont le père, riche drapier lyonnais, avait été anobli pour ses services comme échevin.
Sur les 130 restants, au moins 31 venaient de familles de bonne bourgeoisie ; leurs pères étaient médecins, pharmaciens, avocats, juges, négociants, ingénieurs ou exerçaient des professions apparentées. Quatre appartenaient à la petite bourgeoisie ; leurs pères étaient par exemple maîtres d’école ou merciers. Au moins 16 encyclopédistes venaient de familles d’artisans, comme l’horloger Ferdinand Berthoud ou l’orfèvre Magimel sans que cela ait nécessairement nui à leurs études, comme dans le cas de Diderot dont le père – maître-coutelier qui avait réussi – tint à lui donner la meilleure éducation possible.
Niveau d’études
La plupart des 140 encyclopédistes dont nous connaissons le nom avaient reçu une éducation soignée. Il y a des cas comme Jean Romilly, obligé très tôt de travailler dans l’entreprise paternelle d’horlogerie et dont les manuscrits montrent un nombre invraisemblable de fautes d’orthographe et de ponctuation, mais ceux-ci constituent l’exception. Pour 87 encyclopédistes, ce qui fait environ 62 %, il est prouvé qu’ils ont fréquenté le collège. Neuf d’entre eux ont fréquenté des écoles protestantes hors de France, comme Jaucourt, envoyé par son père (sous un faux nom) à l’Académie de Genève, Cambridge et Leyde où d’autres encyclopédistes ont aussi été accueillis. Au moins 25 des encyclopédistes, qui n’étaient pas d’origine française, ont fréquenté des collèges dirigés par les jésuites et 18 d’autres, proches du jansénisme. Après leur formation scolaire, la majorité des encyclopédistes sont allés à l’université, la plupart pour étudier la médecine, le droit ou la théologie. 24 ont été reçus docteur en médecine, 25 autres obtenant un diplôme juridique. Au total, F. A. Arthur qualifie les encyclopédistes de groupe remarquablement instruit pour leur temps et dont le niveau d’éducation a considérablement favorisé l’ascension sociale.
Milieu professionnel
Parmi les professions des encyclopédistes, on peut distinguer trois grandes catégories : 23 d’entre eux pratiquaient la médecine, 24 enseignaient dans des écoles ou des universités et 24 autres servaient en tant que fonctionnaires royaux. Le groupe le plus important qui venait ensuite était celui des ecclésiastiques, qui se partageait entre six prêtres catholiques et quatre pasteurs protestants. Neuf autres travaillaient comme avocats ou juges. En revanche, peu de ceux qui se sont impliqués dans l’Encyclopédie avaient embrassé la carrière des armes. Parmi eux c’est Ogiński, général de l’armée lituanienne, qui apparaît au premier rang. Quatre des encyclopédistes étaient des entrepreneurs. Allut avait repris la manufacture de verre de son père, Bouchu travaillait dans la métallurgie du fer, et les deux éditeurs de l’Encyclopédie, David et Le Breton, faisaient partie de la Guilde des libraires et des imprimeurs de Paris, la Communauté des libraires et imprimeurs. Enfin venaient deux architectes (Blondel et Lucotte), un diplomate (Grimm), un pharmacien (Montet), deux géographes (Bourguignon d'Anville et Robert de Vaugondy) et un sculpteur (Falconet).
Compétences
La qualité des articles de l’Encyclopédie est à l’aune de celle de ses contributeurs sur les sujets traités.
Chargé de la partie dévolue aux arts mécaniques, Diderot se fit aider de Goussier et de Lucotte, qui étaient non seulement des artisans fort capables disposant de connaissances sur nombre de métiers, mais étaient également des généralistes. La qualité des articles techniques est évidente à chaque fois que Diderot, qui préférait les praticiens, réussit à recruter des experts dans leur partie, tels que Berthoud et Jean Romilly pour l’horlogerie, Allut pour la verrerie, Magimel pour l’orfèvrerie ou Bouchu pour les forges. On sait également que Diderot, le fils du maitre-coutelier qui apprenait tout ce qu’il voulait d’aussi bonne foi que si toute sa vie et sa capacité eussent du se consommer dans cette étude, lorsqu’il ignorait tout d’un art mécanique, prenait le temps de l’étudier de manière pratique. Il passait des journées entières dans les ateliers, commençant par examiner attentivement une machine, se la faisant expliquer, démonter, remonter. Ensuite l’ouvrier travaillait devant lui ; enfin, Diderot lui-même prenait la place de l’ouvrier, qu’il étonna plus d’une fois par son adresse et sa pénétration. Il se rendit ainsi familières les machines les plus compliquées, telles que le métier à bas et le métier à fabriquer les velours ciselés. Il finit par posséder très bien l’art des tissus de toile, de soie et de coton ; et les descriptions qu’il en a données sont le résultat de son expérience.
Goussier séjourna plusieurs semaines à Montargis, à Cosne-sur-Loire, en Champagne et en Bourgogne pour s’informer sur la fabrication du papier, des ancres, du fer et du verre. Résultant d’une visite de ce dernier aux ateliers de Laigle, en Normandie où elles étaient fabriquées, l’article « aiguille » de Deleyre en détaille la fabrication en dix-huit étapes de façon si claire que Adams la reprend pour illustrer dans son principe de la division du travail dans sa Richesse des nations.
Si certaines découvertes britanniques ou hollandaises comme l’usage du coke dans la fonte du fer ou l’acier moulé en creuset, le cylindre hollandais. Néanmoins, la navette mobile de John Kay, la charrue de Jethro Tull, et même la machine à vapeur de Newcomen que Diderot a décrit dans « feu (pompe à) » à un moment où peu de tels moteurs existaient en France.
La contribution de D’Alembert, chargé des parties scientifiques, à la partie mathématiques et physique est exceptionnelle. Si d’autres mathématiciens, comme La Chapelle, écrivirent trop vite pour pouvoir être remarqués, des physiciens comme Charles Le Roy, Jean-Baptiste Le Roy, Le Monnier valent d’être mentionnés. Turgot soumit même des recherches originales sur les propriétés de l’air qui furent d’utilité à Lavoisier.
Origine géographique
Dans son Histoire de France, Michelet écrit : « l’Encyclopédie fut bien plus qu’un livre. Ce fut une faction… l’Europe entière s’y mit. » Si la plupart des collaborateurs sont originaires de la région parisienne, une partie est originaire de province (Lorraine) et de l'étranger (Suisse, Prusse, Pologne, Lithuanie, Portugal,...). Cette disparité témoigne du réseau intellectuel tissé à travers l'Europe de la moitié du XVIIIe siècle et de l'étendue de l'intérêt porté au projet éditorial.
Mobilisation
Gua de Malves
Après l’échec du projet de traduction de la Cyclopaedia de Chambers avec l’Allemand Gottfried Sellius et l’Anglais John Mills, l’éditeur parisien André-François Le Breton s’associa avec trois collègues parisiens, Michel-Antoine David, Laurent Durand et Antoine-Claude Briasson et engagea l’abbé Gua de Malves comme éditeur du nouveau projet. Celui-ci recruta son ami Pierre Tarin tandis que les éditeurs sollicitèrent leurs auteurs, Diderot et D’Alembert, le premier amenant Marc-Antoine Eidous et François-Vincent Toussaint avec qui il avait traduit le Dictionnaire universel de médecine de James. Le chirurgien royal François Gigot de La Peyronie suggéra le nom de son jeune collègue Antoine Louis.
Ua de Malves ayant été écarté du projet en août 1747, les éditeurs signent un nouveau contrat nommant Diderot et D’Alembert éditeurs. C’est à eux que devait désormais échoir la tâche de recruter les futurs contributeurs. Le prestige académique de D’Alembert lui servit à amener Montesquieu en 1753 et, en 1754, Voltaire, qui amena les pasteurs Élie Bertrand et Polier de Bottens. C’est sûrement à D’Alembert qu’on doit également la présence de l’astronome Ratte, les mathématiciens Georges-Louis Le Sage, La Chapelle, Bouchaud et Necker.
Diderot, de son côté, recruta son ami d’alors Rousseau pour la musique après le refus de Rameau, Le Roy, Landois, le président de de Brosses mais il n’hésita pas à faire appel à ses amis et ses connaissances, comme Bouchu, un métallurgiste de sa ville natale, qui fournit l’article « forge ».
Certains Encyclopédistes comme Le Roy, Daubenton, Marmontel et Saint-Lambert, étaient des amis communs de Diderot et D’Alembert.
Diderot
Avec le scandale de la publication de l’article « Genève » en 1757, D’Alembert démissionna, laissant Diderot seul éditeur. Certains contributeurs ayant également quitté l’Encyclopédie à la même époque, ce dernier trouva de nouveaux rédacteurs parmi ses amis, au nombre desquels on recense Damilaville, Falconet, Fenouillot, Grimm, Montamy et Naigeon, le comte mélomane Ogiński de passage à Paris et jusqu’à son propre logeur, Guillotte, un militaire en retraite qui rédigea l’article « pont militaire ».
Prospèrent leurs services, tel le pasteur Formey qui, ayant eu vent du projet en cours proposa à l’éditeur Briasson de lui vendre trois cents livres 1800 pages manuscrites. D’autres fois, le recrutement se fit par cooptation. Ainsi, Venel fit appel à l’aide D’Aumont et de Menuret ; peut-être a-t-il également sollicité la collaboration de Fouquet, Montet et Willermoz. Paris de Meyzieu aida à recruter, à l’École royale militaire qu’il dirigeait, Douchet qui amena, à son tour, Beauzée. Malesherbes, le directeur de la librairie et protecteur officieux de l’Encyclopédie aurait également contribué à recruter Venel et Bourgelat. Deux des éditeurs, Le Breton et David, fournirent même quelques articles.
Liste des contributeurs connus
Le tableau reprend les noms des auteurs qui ont contribué au texte ou aux illustrations des 17 tomes de l'Encyclopédie. Pour soulager le tableau, seul le nom de famille ou le nom usuel des auteurs est repris, pour autant qu'il soit clairement identifiée et qu'un lien soit proposé vers l'article qui le présente en détail. Les particules nobiliaires ont été ignorées et ne sont donc pas prises en compte dans l'ordre alphabétique.
Liste des collaborateursOrigine[note 2] Nom Signature Contribution[note 3] Collab. au Supplément[note 4] Abbes de Cabrebolles physiologie Allard Physique expérimentale, mécaniques[2] Allut glaces coulées dans verrerie et explications des planches sur cette partie Bourguignon d'Anville géographie Dezallier d'Argenville K jardinage † 1765 Arnauld[3] pêche, chasse Aumont (d’) d médecine Authville Des Amourettes (d’) art militaire † 1762 Barthez g médecine Barthez de Marmorières génie, XVI, 718 Beauzée B.E.R.M. ou E.R.M.[4] pour les articles rédigés avec Douchet - voir ce nom. grammaire Bellin Z géographie Berthoud horlogerie Bertrand théologie Blondel P architecture † 1774 Bordeu médecine † 1776 Bouchaud droit, concile, décret de Graden, décrétales et fausses décrétales Boucher d'Argis A droit Bouchu sidérurgie † 1773 Boufflers générosité Bouillet J. médecine Bouillet J.-H.-N. médecine Boulanger droit † 1759 Bourgelat e art militaire Brisson toilerie Brosses critique littéraire Brullé imprimerie, prote † 1772 Cahusac B, parfois « b », par erreur danse, musique et fête † 1759 Collot invalides D'Alembert O mathématiques, Discours préliminaire Oui Damilaville paix, vingtième, population † 1768 Daubenton L. J.-M. I (i majuscule) biologie Daubenton P., dit le Subdélégué c arboriculture David 2 articles sur la librairie, par ailleurs éditeur de l’Encyclopédie † 1769 Deleyre aiguille, fanatisme Desmahis fat et femme † 1761 Desmarest fontaine, géographie physique D'Holbach — métallurgie, géologie, médecine, de minéralogie, chimie Douchet E.R.M. - voir aussi : Beauzée, Nicolas. grammaire Diderot * Prospectus et de très nombreux articles Non Duclos critique artistique, histoire † 1772 Dufour[note 5] douane, droits du roi, emprunt, espèces, fer (marque des fers) Dumarsais F grammaire † 1756 Durival J.-B. art militaire Durival N. Lorraine Eidous V héraldique Faiguet de Villeneuve grammaire Falconet sculpture Fenouillot de Falbaire de Quingey salines Formey religion, philosophie Véron Duverger de Forbonnais V.D.F. économie Fouquet médecine Genson[5] hippiatrie Goussier D coupe des pierres, musique Jaucourt D.J. scientifique, a écrit 18 000 articles sur les 60 000 de l'encyclopédie. Grimm, F.-M. 2 articles sur la musique Grosley roise Guéneau de Montbeillard, Philippe étendue Guillotte pont militaire † 1766 Ligenza Kurdwanowski physique La Bassée passementerie[6] La Chapelle E mathématiques La Condamine histoire naturelle, géographie † 1774 Masson de La Motte-Conflans droit Landois R art, peinture, sculpture, gravure La Virotte médecine † 1759 Le Blond Q - parfois « q », par erreur art militaire Le Breton encre Lefèvre morale, faiblesse, folie, gouverneur, gouvernante † 1768 Le Monnier aimant, électricité, feu électrique Lenglet Du Fresnoy a histoire † 1755 Le Romain îles d’Amérique Le Roy, Ch. T agriculture Leroy, Ch. G. vénerie Le Roy J.-B. T mécanique (env. 100 art.) Le Sage inverse, gravité Lezay-Marnésia voleur Liebault Nicolas[note 6] former, dresser, fuite Louis Y chirurgie Lubières probabilité, idée, induction Lucotte maçonnerie, marbrier, marqueterie, menuiserie, mosaïque (art. méchaniques), plomberie, pont des machines, fleuriste, formier, tourbissure, ganterie, serrurerie et une certaine de gravures pour les volumes de planches Magimel[note 7] pas de signature orfèvrerie Mallet G théologie † 1755 Malouin M - voir aussi « m » médecine Quiret de Margency 3 articles sur la nature de l’amour et un sur le poste de gentilhomme ordinaire de la maison du roi Marmontel critique littéraire, morale Menuret de Chambaud m, parfois « M », par erreur dans les volumes 9 et 10 médecine Millot affabilité, entêtement † 1769 Monnoye[note 8] encaustique Arclais de Montamy porcelaine † 1765 Montdorge gravure † 1768 Montesquieu goût en collab. avec Voltaire † 1755 Montet chimie Montlovier voleur Morand médecine † 1773 Morellet h, parfois « H », par erreur dans les volumes 8, 11 et 14 théologie, philosophie Naigeon unitaire Necker physique Ogiński harpe Paillasson calligraphie Papillon gravure sur bois † 1776 Paris de Meyzieu école militaire Penchenier goutte † 1761 Perrinet d'Orval feux d’artifice Perronet pompe à feu Pesselier exemption, fermes du roi, fermier (général), finances et financier † 1763 Pestré C baconisme, bonheur, cabale, calomnie, Campanella, Canadiens, cardans, cartésianisme et complaisance Petit médecine Masson de Pezay un article sur la valeur Polier de Bottens théologie Prades théologie, certitude Quesnay économie, fermiers et grains † 1774 Rallier des Ourmes 13 art. de mathématiques et un de religion † 1771 Ratte 7 articles de physique Vaugondy géographie Romilly J. horlogerie Romilly, J.-Edme tolérance et vertu Rousseau S - parfois « s », par erreur musique, économie politique, économie Roux refroidissement, succin † 1776 Saint-Lambert malice[7], génie, luxe Sanchez un article sur les maladies vénériennes Boissier de Sauvages sels de marais et toiles peintes Seguiran Ant. vérité Soubeyran, P. montre (chaînette de) (art. et planche) † 1775 Tarin L anatomie, physiologie † 1761 Thomas[note 9] arts mécaniques, diapason, orgue en collaboration avec Goussier) Toussaint H (voir aussi « h ») droit † 1772 La Vergne de Tressan parade Tronchin inoculation Turgot économie Vandenesse N médecine et pharmacie † 1753 Venel b chimie, médecine † 1775 Villiers f chimie Gautier de Vinfrais vénerie Voglie génie Voltaire goût (en collab. avec Montesquieu), littérature Watelet beaux-arts Willermoz chimie Yvon X théologie Les illustrations
Le frontispice
Le frontispice est un dessin original de Charles-Nicolas Cochin gravé par Bonaventure-Louis Prévost (1747-1804)[8].
Goussier
Louis-Jacques Goussier est recruté en 1747 par D’Alembert. Dans un premier temps, Diderot avait demandé à Goussier de redessiner des illustrations préexistantes, comme le traité d’anatomie de Vésale. Mais, suite à un procès pour plagiat, il devra finalement faire de ses planches une œuvre inédite.
De 1747 à 1760, il effectue un véritable reportage auprès de toutes les corporations : mineurs, forgerons, artistes, etc. Il dessine lui-même plus de 900 planches, soit près d’un tiers des 2885 planches.
Louis-Jacques Goussier est le seul dessinateur à être cité dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie. Diderot, le présentait comme « celui qui a dessiné tout ce qu’il y a de bonnes planches dans notre encyclopédie ». Certains, comme l’horloger Ferdinand Berthoud, au vu des trois premiers volumes d’illustrations de l’Encyclopédie, n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier Louis-Jacques Goussier de « troisième auteur » de l’Encyclopédie, après Diderot et D’Alembert.
Lucotte
Pierre Soubeyran
Il est l'auteur de l'article Montre (chainette de) et de la planche qui y est associée.
Autres partenaires
- Diderot et d'Alembert lui rendent cet hommage : « Nous sommes principalement sensibles aux obligations que nous avons à M. l'abbé Sallier, Garde de la Bibliotheque du Roi : il nous a permis, avec cette politesse qui lui est naturelle, & qu'animoit encore le plaisir de favoriser une grande entreprise, de choisir dans le riche fonds dont il est dépositaire, tout ce qui pouvoit répandre de la lumiere ou des agrémens sur notre Encyclopédie[9]. »
Les opposants notoires
- Christophe de Beaumont, archevêque de Paris
- Omer Joly de Fleury, président à mortier du Parlement de Paris
- Jean-Jacques Lefranc de Pompignan
- Élie Fréron
- Jacob-Nicolas Moreau
- Palissot
- Les Jésuites
- Clément XIII
Article détaillé : Cacouac.Les contributeurs du Supplément
A priori, il semble que peu de collaborateurs des 17 premiers volumes aient également travaillé au Supplément ; Diderot, en particulier, n'y pris pas part. Si les certitudes sont rares (D'Alembert, Venel, Le Monnier), de nombreux doutes sont permis. En effet des auteurs ayant choisi d'abord la sécurité de l'anonymat, peuvent avoir fait indiquer leur nom dans le Supplément. Le doute, en particulier est permis pour les collaborateurs du Supplément nés 20 ans avant la fin de la rédaction de l'Encyclopédie, c'est-à-dire 1745.
Liste des collaborateurs du SupplémentListe des collaborateurs du Supplément Origine[note 10] Nom Signature Contribution[note 11] Collab. à l' Enc.[note 12] Adamson histoire naturelle D'Alembert O (ne pas confondre avec le o miniscule de Condorcet) mathématiques Oui Andry médecine Bequillet (1734-1806) agriculture, sociologie Bernoulli Jean III J.B. astronomie Bertrand Sinus De Billemond Christine de Suède Cadet de Gassicourt bile, borax Carra C.A. I, II : géographie Casbois baromètre, thermomètre, tuyaux capillaires Castilhon L.C. histoire Castillon F.D.C. instruments et théorie de la musique, histoire Salvemini da Castiglione J.D.C. Chabrol (1735-1815) médecine Charles pèse-liqueur Chastellux Antoine Choquet de Lindu (1712-1790) bagne Condorcet o (ne pas confondre avec le O majuscule de D'Alembert) mathématiques Courtépée C. géographie Pinot Duclos syllabe Dulac accastillage, acculement Engel E. géographie, pomme de terre Gastelier de La Tour G.D.L.T. héraldique Goudin calcul astronomique Gressier Indigo Grunwald G. médecine, allaitement Guyton-Morveau chimie Haller (1708-1777) H.D.G. anatomie, physiologie, médecine Hoin (1722-~1772) anus artificiel dans hernie Loynes de La Coudraye marine La Fosse J. médecine légale La Fosse Ph.-Ét. hippiatrique, hippiatrie Lalande astronomie, mesures, francs-maçons Carlet de La Rozière M.D.L.R. armée Le Preux apoplexie, acrisie Maréchal calembour Maret M.M. médecine Le Monnier aimant, électricité, feu électrique Oui Marmontel littérature, beaux-arts Montigny M-y histoire Pauw D.P. probabilité, histoire, géographie Robinet * Schmidt de Rossan (1637-1796) copte Talbert preux Thibeault M.T. bouillon Troja médecine Tschoudi botanique Turpin T-n histoire Anonyme AA. Venel b - voir aussi B chimie, pharmacie, physiologie, médecine Oui Claude Courtépée C Notes et références
Notes
- Celui-là même que Voltaire accabla de plaisanteries à la suite de l’arrêt rendu sur son réquisitoire du 8 juin 1763 interdisant la pratique de l’inoculation variolique.
- Région natale du collaborateur. Cette colonne peut être triée.
- Les thèmes généraux couvrant plusieurs articles auxquels un contributeur a œuvré sont en caractères droits, les titres d’articles sont en italiques.
- Selon les cas la cellule indique que le collaborateur a collaboré au Supplément ou qu'il était décédé en 1777. Cette information reste indicative, puisque l'on ne peut exclure une publication posthume. Une cellule vide indique que le collaborateur était en vie mais qu'il n'y a pas de certitude quant à sa collaboration.
- Les éditeurs ne le mentionnent que comme « versé dans les matieres de finance. »
- On ne sait s’il s’agit de Nicolas (1723-?) ou de son frère ainé Nicolas-François, gentilshommes lorrains servant dans le régiment de Royal Lorraine.
- Soit Philippe-Antoine Magimel (~1724-?) ou un de ses deux fils, Antoine-Édouard (~1692-1772) ou Augustin-Simon (~1730-?), tous trois orfèvres.
- Diderot après la publication par ce dernier d’un travail sur la question. Diderot décida de l’inclure dans le volume V de l’Encyclopédie. Monnoye envoya un mémoire sur la peinture en cire à
- Goussier aurait rédigé ses articles sur la musique d’après des Mémoires de ce Thomas, pas mieux identifié. Il est possible qu’ils aient collaboré sur d’autres articles de musique de l’Encyclopédie comme de bonne qualité – que ceux sur le « diapason » et l’« orgue ».
- Région natale du collaborateur. Cette colonne peut-être triée.
- Les thèmes généraux couvrant plusieurs articles auxquels un contributeur a œuvré sont en caractères droits, les titres d’articles sont en italiques.
- Indique si le collaborateur au Supplément avait déjà collaboré à l'ouvrage de base.
Références
- Lettre de Diderot à Le Breton du 12 décembre 1764.
- III « M. Allard, qui s’applique à la Physique expérimentale & aux Méchaniques, nous a fourni les modeles de plusieurs machines qu’il excelle a exécuter, & quelques articles d’arts. », p. XV, aucun article ne semble porter sa signature. Bien que crédité dans le vol.
- Peut-être Louis-Roch-Antoine-Charles Arnauld, dit « Arnauld de Senlis », gentilhomme ordinaire de la maison du roi. Voir René Bénard, « Un Senlisien », collaborateur de Diderot dans l’Encyclopédie Louis-Roch Antoine Charles Arnauld (1703-1779), dit « Arnauld de Senlis », Bulletin annuel de la Société d’histoire et d’archéologie de Senlis, 1954, p. 26-8.
- Pour « École Royale Militaire » où il travaillait.
- Marmontel décrit, dans ses Mémoires, Genson, maréchal des écuries de la dauphine comme donnant des articles très distingués à l’Encyclopédie sur les objets relatifs à son art « Il avait fait une étude particulière de l’anatomie comparée de l’homme et du cheval ; et non seulement pour les maladies, mais pour la nourriture et l’éducation des chevaux, personne n’était plus instruit. »
- xliv du volume I annonce que « M. La Bassée a fourni les articles de Passementerie, dont le détail n’est bien connu que de ceux qui s’en sont particulièrement occupés. » La page
- Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2008, n° 43, p. 215 Voir
- Référence
- Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Discours préliminaire (1751) [1]. Voir aussi : le Placet des Libraires associés au comte d'Argenson (1749) [2] et le Prospectus (1750) [3]
Sources
- (en) Frank Arthur Kafker, « A List of Contributors to Diderot’s Encyclopedia », French Historical Studies, Vol. 3, No. 1. (Spring, 1963), p. 106-122. [texte intégral]
- (en) Frank Arthur Kafker, The Encyclopedists as individuals: a biographical dictionary of the authors of the Encyclopédie, Oxford 1988, (ISBN 978-0-7294-0368-9).
- (en) Frank Arthur Kafker, The Encyclopedists as a group: a collective biography of the authors of the Encyclopédie, Oxford 1996, (ISBN 978-0-7294-0521-8).
- (en) John Lough, The Contributors of the Encyclopédie, Richard N. Schwab / Walter E. Rex, Inventory of Diderot’s Encyclopédie, t. 7 : Inventory of the plates, with a study of the contributors to the Encyclopédie, Oxford 1984, p. 484–517 (ISBN 978-0-7294-0310-8).
Annexes
Bibliographie
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- Yvon Belaval, « L’Écrivain encyclopédiste », Revue Internationale de Philosophie, 1984, n° 38 (1-2 [148-149]), p. 11-23.
- Anastasios Brenner, « La Notion de révolution scientifique selon les encyclopédistes », Kairos, 2001, n° 18, p. 25-35.
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Liens externes
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