- Mademoiselle Raucourt
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Françoise-Marie-Antoinette Saucerotte, dite Mademoiselle Raucourt ou Françoise Raucourt, née le 3 mars 1756 à Paris rue de La Vieille Bouclerie[1] et morte à Paris le 15 janvier 1815, est une actrice française.Sommaire
Une tragédienne
Elle était fille d'un comédien de Lorraine et débuta à Rouen avec succès dans la tragédie.
Elle fut appelée à la Comédie-Française en 1772 et devient sociétaire l'année suivante, elle fut l'élève de Brizard. Son premier rôle fut dans ce théâtre Didon. Elle s'acquit de prime abord un renom éclatant, qu'elle dut à sa beauté autant qu'à son talent. Son organe trop puissant se prêtait mal à l'expression de la sensibilité, mais elle avait au plus haut degré la noblesse, la dignité, l'ironie, la véhémence et excellait dans les fortes passions, dans les rôles de Cléopâtre, Cornélie, Agrippine, Athalie, Médée ou Sémiramis. En 1776, elle est emprisonnée pour dettes, puis congédiée de la Comédie-Française. Protégée de Marie-Antoinette elle put rejouer dans ce théâtre
Très opposée à la Révolution, elle subit six mois de prison en 1793, et vit fermer par ordre du Directoire un second Théâtre-Français qu'elle avait fondé (salle Louvois).
Elle reparut sur la scène en 1799, fut richement pensionnée de Bonaparte, qui la chargea d'organiser les troupes de comédiens français qui devaient parcourir l'Italie, puis revint vivre dans la retraite à Paris.
Lesbienne notoire, elle se montrait sans aucune gêne avec ses conquêtes dont:Madame Souk de son vrai nom: Jeanne Françoise Marie Sourques, alias Madame Sallate de Sourque.
Mathieu-François Pidansat de Mairobert dans son ouvrage: L'Observateur anglais fait d'elle la Présidente de la Loge Androgyne, sorte de loge maçonnique, réservée aux dames de même que dans la Correspondance littéraire du baron Melchior Grimm
C'est pour elle que fut publié l'Épître à une Jolie Lesbienne ou A celle qui se reconnaîtra dans :Les Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des Lettres, ouvrage attribué à Louis Petit de Bachaumont mais qui semble bien être de Pisandat de Mairobert ce poème est parfois attribué au marquis de la Villette ou à Dorat fils d'un auditeur de la Cour des Comptes. Mayeur de Saint-Paul prétendit que l'acteur Movel en était l'auteur.
Mlle Raucourt dans son château
En 1801, la célèbre tragédienne loua un château situé à l’est d’Orléans, en bordure de la Loire, au village de La Chapelle Saint-Mesmin. Son parc de douze hectares contenait de nombreuses plantes rares et exotiques, certaines provenant d’échanges avec le jardin de Joséphine à Malmaison. Le catalogue des fleurs et plantes édité après sa mort comporte 463 lots (dont un baobab, un frangipanier,…).
En 1844, le château est racheté par l’évêque d’Orléans. Son successeur, le fameux Dupanloup vendit les derniers vestiges de son ancienne propriétaire et fut très étonné quand un antiquaire parisien lui offrit 10 000 francs pour le bureau de l’illustre tragédienne. [2]Un ami lui demanda : « Vraiment, Monseigneur, vous allez bâtir un séminaire dans ce parc et habiter vous-même le château qui ont été souillés par la présence de la comédienne ? Oh, rassurez-vous, dit l’évêque, on a changé les draps !... » [3]
L'enterrement de Mlle Raucourt
Le clergé de l'église Saint-Roch ayant refusé l'entrée de l'église à son corps parce qu'elle avait été comédienne - la vraie raison est qu'elle avait été lesbienne et fière de l'être - la multitude enfonça les portes et introduisit de force son cercueil. Cela se transforma en émeutes. Cet événement est aujourd'hui reconnu par de nombreux spécialistes comme l'exemple même de la politique religieuse maladroite de la monarchie de la Restauration.
Sa tombe se trouve au Père Lachaise, division 20. Dans les années 2000, le buste a été subtilisé, ne laissant plus que le piédestal au milieu d'un massif.
Notes et références
- Jal, Dictionnaire critique et biographique : « Le mercredi 3 mars 1756, Marie-Antoinette-Joseph, née d’aujourd’hui, fille de François Saucerotte, bourgeois de Paris, et d’Antoinette De La Porte, son épouse, demeurant rue de la vieille boucherie… registre de Saint-Severin. »
- Adolphe Brisson, Portraits intimes (Henri Lavedan)
- Émile Huet, Histoire du Séminaire de la Chapelle, cité par François Veillon, La comédie française au château de La Chapelle, Groupe d’Histoire de la Chapelle, no 2.
Sources
- Jean de Reuilly, La Raucourt et ses amies, Paris, 1909.Etude historique de mœurs saphiques au XVIIIe siècle.
- Patrick Cardon, Les Enfans de Sodome à l'Assemblée Nationale (1790), Lille, Question de Genre/GKC, 2005. Chapitre « La Liberté ou Mlle Raucourt ».
- Olivier Blanc, Les libertines, Perrin, 1997, p. 51-71.
- Claude Hartmann, : Françoise Marie Antoinette Saucerotte, dite Mademoiselle Raucourt. (Article en ligne, p.79-89)
Iconographie
(liste non exhaustive)
- 1789 ca - Pajou, buste en marbre de Melle Raucourt collection privée.
- S - D - Portrait de l'actrice exposé au Salon de Peinture qui donna lieu à un couplet satirique inséré dans Choix de pièces fugitives et piquantes qui ont circulé dans les sociétés en 1786 et 1787.
Liens externes
Catégories :- Actrice française
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- Troupe de la Comédie-Française
- Naissance en 1756
- Décès en 1815
- Nom de scène
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 20)
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