Romanichel

Romanichel

Roms

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Roms
(Tsiganes, Gitans, Sinti, Manouches, Romanichels)
Populations significatives par régions
France France 500 000 à 1 300 000[1],[2]
Turquie Turquie 1 à 5 millions[3],[4],[5]
Bulgarie Bulgarie 300 000 à 850 000[6]
Espagne Espagne 600 000 à 1 500 000[7],[8]
Italie Italie env. 600 000[9]
Hongrie Hongrie 750 000 à 880 000
Brésil Brésil 600 000 à 1 000 000
Roumanie Roumanie 535 250[10]
Serbie Serbie 105 000[11]
Flag of Slovakia.svg Slovaquie 450 000 à 520 000
Macédoine Macédoine 240 000
République tchèque République tchèque 150 000 à 300 000
Population totale
soit d'environ 5 800 000 à 13 millions
Langue(s)
Romani et/ou langue(s) locale(s)
Religion(s)
Majoritairement religion locale (catholicisme, orthodoxie, islam...) avec apports endogène. Existence récente d'une importante dynamique évangélique interne.

Roms (ou Rroms, féminin R(r)oma, pluriel R(r)omané) est un endonyme signifiant êtres humains adopté par l'Union Romani Internationale (IRU) et les Nations Unies pour désigner un ensemble de populations dont les langues initiales sont originaires du nord-ouest du sous-continent indien, et constituant des minorités entre l'Inde et l'Atlantique (voire en Amérique du Nord), connues sous de nombreux exonymes dont les plus utilisés en français sont Gitans, Tsiganes ou Tziganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens, Sintis, ou parfois Gens du voyage (bien que cette dernière dénomination ne soit pas réservée aux Roms).

« Rom » désigne également un chef de famille manouche.

Sommaire

Terminologie

Le terme de Rom

Le premier Congrès International des Rroms (Londres, 1971) a revendiqué le droit légitime de ce peuple à être reconnu sous son véritable nom de Rrom.

Roms est un nom adopté par l'Union Romani Internationale (IRU) et utilisé par les ethnologues, mais certains groupes de Gitans (appelés Kalés) ou Yéniches ne se reconnaissent pas comme Roms. Concernant les Gitans, si certains d'entre eux se reconnaissent complètement dans le drapeau rom et au sein de l'IRU, ils refusent d'être assimilés aux Roms, car pour eux ce nom désigne seulement les Tsiganes, Romanichels et Bohémiens d'Europe orientale.

Les auteurs de cet article ont adopté la graphie Rom avec un seul R plutôt qu'avec deux, pour le nom du peuple et celui de la langue, même si les deux phonèmes sont distincts dans certains parlers romani, car c'est celui qui est le plus utilisé dans les publications universitaires [12] et les encyclopédies de référence [13]. Quelques Roms disent que c'est une prononciation inexacte, jamais adoptée par les Roms, et rejetée par le dernier congrès Rom, qui a défini l'alphabet romani pour la romani. Les militants du mouvement de reconnaissance du "peuple rom" dans les pays d'Europe orientale, et particulièrement en Roumanie, se rangent à la double écriture du "r" parce qu'elle permet d'éviter plus facilement la confusion, en roumain, entre "Romani" (la langue des Roms) et "Români" (Roumains).

Beaucoup de Roms se désignent par les noms rom (masculin), romni (féminin) et roma (pluriel) qui signifient homme, femme et gens, par opposition à gadjo, gadji et gadjé , qui désignent tous les individus étrangers à la population rom, autrui.

Les tsiganologues (école de l'INALCO) divisent actuellement l'ensemble des Roms, qu'ils appellent Tsiganes, en trois groupes correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe : les Roms stricto sensu d'Europe de l'Est, du Proche-Orient, d'Amérique et d'Australie, les Sintis ou Manouches de France, d'Italie, du Benelux et d'Allemagne, et les Gitans du midi de la France, d'Espagne et du Portugal.

Roms, Rome et Roumains

Il n'y a pas de rapport entre le nom des Roms ou le nom de leur langue, la romani, avec la ville de Rome (Roma en latin, italien et roumain), l'Empire romain, la Roumanie, les Romains, les Roumains ou leurs langues. La plupart des linguistes font remonter l'étymologie de ce terme à Roms ("personne", "homme", "êtres humains") ou à leurs noms en Inde: Rabaris ou Doms, noms qui se seraient étendus à tous les migrants indiens.

Terminologie française

Les divers termes employés pour désigner cette population ont une étymologie très différente :

  • Roms signifie homme en hindî.
  • Romanichels est un dérivé de Romani çel en romani (groupe d'hommes).
  • Manouches est proche de manushiam, qui signifie gens en hindî.
  • Gypsies en anglais et Égyptiens dans le français du XVIIe (voir L'Illusion comique de Corneille) rappellent une ancienne légende selon laquelle les Roms seraient venus d'Égypte (Egyptos : Αιγύπτοs en grec) ; mais les noms grecs Γύψ (Gyps) et Γύφτοs (Gyftos), dont dérive Gypsies, signifient respectivement recycleur, équarrisseur, et ferronnier, ferrailleur, chaudronnier.
  • Gitans, de l'espagnol Gitanos, dérive aussi de Gyftos et de Gyps, et a également été rapproché d' Egyptos. Cet ethnonyme n'a jamais été utilisé par les Roms pour se désigner eux-mêmes. En France, ce terme a longtemps été associé à la persécution dont ils ont fait l'objet, et a acquis une connotation péjorative. Ils furent donc appelés « Égyptiens » en France (pour exemple, Zerbinette est décrite comme « crue égyptienne » dans Les Fourberies de Scapin).
  • Tsiganes vient du grec Αθίγγανος (intouchable). Cette dénomination a donné Zigeuner en allemand, Cigány en hongrois, Zingaro en italien, etc. Il existe une autre graphie du mot en français : Tzigane. Les Tsiganes préfèrent le S au Z, d'une part, parce que ce dernier évoque trop douloureusement le Z (pour Zigeuner) tatoué par les SS dans les camps de concentrations, ensuite, parce qu'il ne correspond pas à la prononciation du mot.
  • On appelait autrefois certains groupes tsiganes Bohémiens. Le roi de Bohême leur avait, en effet, accordé un passeport qu'ils montraient en Europe. La variante Boumians de ce dernier terme, que l'on rencontre parfois, est une forme provençale.

Anthroponymes roms

« montreurs d'ours »

Les anthroponymes tsiganes témoignent de leur histoire, de leurs pérégrinations, de leurs occupations ou leur origine territoriale, ou tous ces critères à la fois. Certains désignent parfois les mêmes groupes et ont rarement à voir avec l'activité actuelle des personnes qui se rattachent (encore) à ces groupes.

Les Boyash ont peut-être à voir avec le turc boyaci (« teinturier ») ; les Domars, dans les pays arabes notamment l'Égypte, étaient principalement éboueurs et chiffonniers ; les Harabaci évoquent le mot signifiant charretiers ; les Gabori étaient jadis connus comme éleveurs de chevaux et forgerons en Transylvanie ; les Kalderash, nom dérivé du roumain căldare (« chaudron »), étaient jadis forgerons des Balkans et d'Europe centrale ; les Kokkalares, nom dérivé du grec kokkala (« ossements »), étaient jadis fossoyeurs et terrassiers des Balkans et d'Europe orientale ; les Korakai ou Xoraxai tiennent peut-être leur nom du grec korakia (« corneille ») ; les Lautari, du roumain lăuta (« mandoline »), sont des musiciens très appréciés dans les Balkans et en Europe centrale qui apparaissent dans les films d'Emir Kusturica et de Tony Gatlif, et se répandent à présent dans toute l'Europe ; les Ursari, dont le nom dérive du mot roumain qui signifie « montreurs d'ours », étaient initialement saltimbanques et prestidigitateurs des Balkans, de Turquie, d'Europe centrale et d'Europe orientale, ultérieurement devenus chiffonniers, ferrailleurs, etc. ; les Romungre ou Rumunguri ont un nom qui est une contraction de Rom et Ungur (« hongrois ») ; les Rotars tiennent leur nom du roumain rotari (« charrons, fabricants de roues »), jadis charrons des Balkans et d'Europe centrale ; les Roudars ou Loudars (en roumain Rudari), exerçant souvent des métiers du bois en Europe centrale.

Langues

La quasi-totalité des Roms parlant les langues d'origine romani est bilingue, mais un nombre indéterminé (parce que généralement non comptés comme Roms aux recensements) ne parlent que les langues des pays où ils vivent ou ont vécu. Les Gitans, par exemple, s'expriment le plus souvent en dialectes hispaniques, comme le caló[14].

Les Roms parlent de nombreuses langues : certaines leur sont propres, d'autres sont celles des contrées qu'ils ont traversées et où ils vivent, d'autres encore sont des dialectes nés de ces multiples influences. La parenté de l'ensemble romani avec le sanskrit est clairement établie, avec des influences avestiques et hébraïques[15].

Les Roms parlent aussi la langue dominante de la région dans laquelle ils vivent, voire plusieurs langues. Par exemple, les Roms de Prizren au Kosovo parlent quotidiennement quatre langues,[réf. nécessaire] dès leur plus jeune âge : l'albanais, le romani, le serbo-croate et le turc. En Slovaquie, beaucoup de Roms parlent à la fois le romani, le slovaque et le hongrois. Les emprunts linguistiques du romani rendent possible le suivi de leur migration vers l'Ouest.

Les linguistes divisent actuellement l'ensemble Rom (non reconnu par les tsiganologues de l'INALCO) en trois groupes linguistiques, correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe, celui des Tsiganes (qui sont les Roms stricto sensu pour l'INALCO) vivant principalement en Europe de l'Est, au Proche-Orient, en Amérique et en Australie, celui des Sintis ou Manouches vivant en France, en Italie, au Benelux et en Allemagne, et celui des Gitans vivant dans le sud de la France, en Espagne et au Portugal.

Quelques Roms ont développé des sabirs tels que l’ibéroromani (caló), qui utilise le vocabulaire rom, la grammaire espagnole, présente de nombreux emprunts lexicaux au catalan et est la source de nombreux mots en argot espagnol, l’angloromani (cant, ce mot désigne également la langue des tinkers irlandais, le shelta), l’arméno-romani (lomavren ou lovari) ; le gréco-romani (ellino-romani), le suédo-romani (tavringer romani), le norvégo-romani (nomad norsk), le serbo-romani (srpskoromani), le hungaro-romani (romungro, modgar, modyar), alors que la boyash est un argot roumain avec des emprunts au hongrois et au romani.

Dans les Balkans, on trouve cinq langues vernaculaires composés de romani, d'albanais, de grec et de langues slaves : l’arlisque (arliskó), le djambasque (xhambaskó), le tchanarsque (Čanarskó), le tcherbarsque (Čerbarskó) et le thamarsque (thamarskó).

Histoire

Légendes et controverses des origines

On connait de mieux en mieux l'histoire des Roms, même si la transmission est non écrite. Elle est fortement liée aux légendes et à l'imagination, qui font partie de leurs traditions. L’origine des Roms a été l’objet de tous les fantasmes. Les hypothèses qui en ont fait les descendants de Caïn côtoient celles qui les affilient à Cham, fils de Noé. D'autres les font descendre de mages de Chaldée, des Atlantes, de Syrie, d'une des tribus perdues de Palestine, des Égyptiens de l’époque pharaonique, ou encore d’anciennes tribus Celtes du temps des Druides. La fascination exercée par de tels mythes a encouragé ces nomades, vivant souvent de leurs talents, à se donner eux-mêmes les origines les plus mystérieuses. Les Roms descendent ainsi (au choix, ou tout ensemble) de la divinité hindoue Rāma (en Devanāgarī), ou encore de Rāmachandra (plus respectueusement, Śrī Rāma en Devanāgarī), avatar de Vishnou, de Tubalkaïn le premier forgeron, des enfants de la Marie-Madeleine biblique, des manichéens de Phrygie, des Mayas, des Aztèques, des Incas, de Tamerlan, du Grand Moghol, des Mameluks.

L'hypothèse indienne

C'est l'hypothèse sur laquelle s'accordent la plupart des ethnologues [citation nécessaire]: dans l'Inde brahmanique, les bûcherons, les bouchers, les équarrisseurs, les tanneurs, les fossoyeurs, les éboueurs, les chiffonniers, les ferronniers, les mercenaires (Rajputs) et les saltimbanques exerçaient des métiers nécessaires à la communauté, mais considérés comme impurs. Ils n'avaient pas le droit d'être sédentaires et étaient hors-caste (çandales), comme ceux que l'on désigne aujourd'hui comme intouchables. En Inde, où ils sont connus sous les noms de Doms, Lôms ou Hanabadoches [citation nécessaire](en hindi/ourdou), les ancêtres des Roms étaient des groupes sociaux/professionnels plutôt qu'ethniques[citation nécessaire], leurs origines étaient géographiquement et socialement multiples[citation nécessaire], et leurs groupes très perméables (un enfant issu d'une union non-autorisée, un proscrit pour quelque raison que ce soit, étaient aussi « impurs » qu'eux et pouvaient donc les rejoindre)[citation nécessaire].

De l'Inde, certains de ces groupes migrèrent (peut-être pour échapper au rejet de la société brahmanique) vers le plateau iranien et l'Asie centrale[citation nécessaire], où on les appelle Kaoulis et Djâts. En Asie centrale, certains se mirent, comme charriers, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service des mongols, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin[16]. Avec la Horde d'Or et Tamerlan, les Roms parvinrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l'Égypte[17].

Tsiganoi parmi les Byzantins (d'où Tziganes), Cingene parmi les Turcs, Romani-çel pour eux-mêmes (c'est-à-dire « peuple rom », d'où Romanichels pour les Croisés francophones), Manuschen pour les Croisés germanophones et Gypsies pour les Croisés de langue anglaise, la plupart des Roms, une fois parvenus en Europe, se mirent sous la protection des seigneurs nobles et des monastères ou abbayes, échappant ainsi à la vindicte des cultivateurs sédentaires, et continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres (leur esclavage était une servitude de type féodal nommée Roba dans les pays slaves, ce qui ressemble à la fois à leur nom de Roma et au mot "Robota": travail). Au XIVe siècle, la plupart des groupes de Roms que nous connaissons avaient achevé leur installation en Europe.

Les études linguistiques établissent, dès la fin du XVIIIe siècle, les origines indiennes des Roms, hypothèse recoupée par un récit historico-légendaire datant du milieu du Xe siècle, la Chronique persane de Hamza d’Ispahan, qui fut reproduite et embellie au XIe siècle par le poète Ferdowsi [réf. souhaitée]. Selon cette chronique, plusieurs milliers de Zott, Djâts, Rom ou Dom (hommes) partirent du Sind actuel, et peut-être de la rivière Sindhu vers l'an 900 selon les ordres du roi. Ils devaient rejoindre le roi de Perse, soucieux de divertir ses sujets grâce à leur culture musicale [citation nécessaire]. De là, ils se divisèrent et s'éparpillèrent autour du monde. Longtemps installés en Perse, ces Roms, déjà décrits comme refusant de vivre d’agriculture, finissent par se séparer en deux groupes migratoires : les uns vers le sud-ouest et l’Égypte (Roms orientaux ou Caraques, terme venant soit du grec korakia : "les corneilles", soit du turc kara: "noir"), les autres vers le Nord-ouest et l’Europe (Roms occidentaux ou Zingares : mot venant peut-être une déformation du terme Sinti).

Les Roms pourraient donc avoir quitté le Nord de l'Inde autour de 1000 ap. J.-C., et avoir traversé ce qui est maintenant l'Afghanistan, l'Iran, l'Arménie, une grande partie du Caucase et la Turquie. Des populations reconnues par d'autres Roms comme telles, vivent encore en Iran, y compris ceux qui ont migré vers l'Europe, et qui en sont revenus. Au XIVe siècle, les Roms vassaux des Tatars atteignent les Balkans, et au XVIe siècle, l'Écosse et la Suède. Quelques Roms migrent vers le sud. En 1425 ils traversent les Pyrénées et pénètrent en Espagne. La plupart des auteurs estiment que les Roms n'ont jamais transité par l'Afrique du Nord, comme certains le pensent. Toujours est-il que des preuves indiscutables manquent. Certains auteurs font le lien entre les Roms et des populations vivant aujourd'hui en Inde, notamment les nomades Banjara ou Lamani de l'État désertique du Rajasthan. En fait aucune parenté particulière n'a été jusqu'à présent démontrée entre spécifiquement ces populations-là et les Roms. Quoi qu'il en soit, contrairement aux savants et intellectuels, d'origine rom ou non, les intéressés n'attachent aucune importance à cette "origine indienne", quand ils ne la nient pas ; ils sont pour eux même êtres humains.

Depuis de nombreuses générations les Roms sont en réalité plutôt sédentaires, si l'on prend en compte les groupes qui se revendiquent comme tels,[réf. nécessaire] mais ne sont pas comptabilisés comme Roms dans les recensements. Ce sont les minorités restées nomades et attachées au mode de vie traditionnel qui ont servi, depuis la fin du XVIIIe siècle, de « modèle incontournable » pour définir le Rom aux érudits essentiellement anglais, allemands et français. Ceux-ci ne pouvaient, à l'époque, concevoir d'autre scénario que celui du nomadisme originel et ont cherché, en vain, parmi les nomades de l'Inde les cousins des Roms d'Europe.

Migration de l'Inde à l'Europe

Mahmud de Ghazni et Ayaz
Le sultan est ici à droite, serrant la main du Sheikh, avec Ayaz debout derrière lui. Le personnage à droite est Shah Abbas Ier, qui régna environ 600 ans plus tard. Musée d'Art contemporain de Téhéran, Iran.


Premiers signalements en Asie occidentale et Europe orientale

En Transoxiane, en Perse et en Anatolie, les Roms apparaissent en même temps que les Ghaznévides de 998 à 1030 et que les Turcs Seldjoukides en 1071. En Russie et Europe orientale, leur arrivée est contemporaine de celle des Tatars au XIIIe siècle, à partir de 1223. Les Roms étaient traditionnellement les vassaux de ces peuples : ils élevaient leurs chevaux, défrichaient les forêts, construisaient les chariots, fabriquaient des chaudrons et des armes, reconnaissaient les gués et les territoires[18]. En Russie méridionale ils apparaissent sous les noms de Tataritika Roma, Koraka Roma et Khaladitika Roma)[19].

La lente migration des Roms à travers l'Europe

A partir de 1330, les tatars refluent devant l'offensive des princes et voïvodes russes, lituaniens, polonais, valaques et moldaves: les Roms se cherchent alors de nouveaux protecteurs (d'autant que les paysans sédentaires leur étaient hostiles) et se vendent aux princes, aux boyards et aux monastères: c'est le début de la période de robie.

Cette migration auprès et sous la protection des tatars, étudiée notamment dans l'historiographie russe, polonaise et roumaine [20], est contestée par les contributeurs qui estiment qu'elle est en contradiction avec la présence des racines persanes, arméniennes et grecques dans les langues des Roms, tandis que les tatars étaient turcophones, ayant peu de relations avec le monde persan, arménien ou grec. Selon ces contestations, le lexique d'origine turque dans les langues des Roms ne peut venir que de l'influence ottomane. En fait ces controverses ont aussi des racines politiques : d'une part, la protection des tatars (et plus tard des boyards) a parfois été instrumentalisée contre les Roms par des politiciens populistes et racistes (Vladimir Jirinovski, Corneliu Vadim Tudor), tandis que les défenseurs des Roms, pensent, en contestant cette protection, mieux combattre les assertions des racistes[21].

"Robs" dans les principautés roumaines

Le premier document attestant la présence des Roms dans les principautés roumaines (Moldavie et Valachie) est un acte de donation de 40 familles de robs Roms au Monastère de Tismana, le 3 octobre 1385, en Valachie. La robie est un statut traduit en français et en roumain moderne par "esclavage", mais qui s'apparente davantage à un contrat féodal. Le rob appartenait certes à son maître qui pouvait le vendre, mais lui-même pouvait racheter sa liberté, et la revendre ailleurs : c'est pour cela que traditionnellement les Roms portent leur or sur eux, bien visible, sous forme de colliers, bijoux ou dents, afin de montrer leur solvabilité et leur capacité à se racheter. Il est la marque de leur dignité. Le mot rob dérive du slave robota, le travail. En 1428, le voïvode moldave Alexandre le Bon fait don de 31 familles tsiganes au monastère Bistriţa en Moldavie. Ces principautés roumaines, vassales des Ottomans, jouissent de leur autonomie contre paiement d’un tribut à Istanbul.

Affiche de Valachie annonçant une vente aux enchères d'esclaves roms par un monastère en 1852

L'entrée de presque tous les Roms en "robie" va contribuer au payement de ce tribut, tandis que les monastères envoient d'immenses richesses au Mont Athos. Les Roms appartiennent dès lors soit au voïvode, soit aux monastères, soit aux propriétaires terriens: les boyards. Les robs du voïvode sont libres d’aller et venir, mais payent tous les ans une redevance pour ce droit. Ils pratiquent toutes sortes de métiers : commerçants ambulants, forains, ferronniers, forgerons, bûcherons, maquignons, fossoyeurs, chiffonniers, saltimbanques, musiciens. Quant aux monastères et aux boyards, ils utilisent leurs "robs" comme domestiques ou comme contremaîtres pour faire travailler les paysans serfs. Ils offrent à quelques-uns une formation et des postes de majordomes, de comptables ou d’instituteurs pour leurs enfants. Si le maître ou la maîtresse de maison est stérile, une jeune Rome ou un jeune Rom pourvoira à la perpétuation de la famille, en toute simplicité. Les "robs" peuvent être donnés, légués ou vendus aux enchères.

Abolition de la robie

Depuis 1848, des fils de boyards étudiants à Paris, initiés à l'esprit des Lumières et influencés par Victor Schoelcher, lancent un mouvement abolitionniste. Le processus se fera en plusieurs étapes. En 1865, le prince humaniste Alexandru Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et délie les Roms de leurs liens envers les monastères et les boyards. Cet acte officiel part d'une bonne intention : mettre fin à la "robie". Mais en pratique, cela laisse les Roms sans protection face aux agriculteurs sédentaires qui réclament une réforme agraire. De nombreux Roms reprennent alors le nomadisme, alors qu'ils s'étaient sédentarisés en majorité autour des domaines seigneuriaux (konaks) et abbatiaux. Il faudra attendre 1923 pour que des lois leur donnent des droits égaux aux sédentaires et les protègent contre les discriminations [22]. Mais ces lois seront remises en question entre 1940 et 1944[23].

Diaspora

La chronique de Mahmud de Ghazni fait état d'un demi-million de prisonniers capturés par les Ghaznévides au XIe siècle au Sindh et au Pendjab, et certains auteurs y voient le début de la diaspora des Roms.

En quête d'opportunités ou à cause du rejet dont en ils faisaient, les Roms ont quitté l'Inde, en cherchant sur leur route des protecteurs d'abord turcophones migrateurs, ensuite abbayes, medersas et seigneurs.

L'Empire byzantin en accueille un grand nombre dès le début du XIVe siècle, sous le nom d'Atsinganos (Ατσίγγανος, qui a donné Tsigane, Zigeuner, Zingari, Ciganos, etc.) ou de Gyphtos (Γύφτοs : ferrailleurs, ferronniers, chaudronniers). L'Empire est traversé par les pèlerins occidentaux se rendant en Terre Sainte. Ces voyageurs les appellent alors Égyptiens (Egitanos, Gitanos, Gitans, Egypsies, Gypsies). De l'Empire byzantin (et ensuite Ottoman) les Roms se dispersent sur les routes d’Europe, et au XVe siècle, la diaspora commence à être visible partout.

En 1427, la centaine de Tsiganes qui arrive aux portes de Paris fait sensation, et leurs talents d'amuseurs les rendent vite populaires. Les groupes de «Voyageurs» se présentent souvent comme des pèlerins, se donnent des titres prestigieux comme comte ou duc d’Égypte (voir la chronique anonyme, Chronique d'un bourgeois de Paris), mangent à la table de grands seigneurs ou sont nourris par les communes en échange de leurs diverses prestations (musiciens, mais aussi vanniers, chaudronniers, maquignons, dresseurs etc.). Les « bohémiens » sont connus en Europe grâce au geste du roi de Bohême Sigismond Ier du Saint-Empire, qui les aurait munis d’un « passeport » à la fin du Moyen-Âge.[24].[25]

L'immigration rom aux États-Unis commence avec la colonisation, avec de petits groupes en Virginie et en Louisiane. L'immigration à plus grande échelle commence dans les années 1860, avec des groupes de Romanichels ou assimilés (à tort — ainsi : les Pavees) du Royaume-Uni et de l'Irlande. Au début des années 1900 commence une importante vague d’émigration de Roms récemment émancipés de Russie, de Roumanie et de Hongrie vers de nombreux pays d’Europe. Tous ces Roms seront appelés indistinctement « Romanichels » ou « Hongrois » dans la plupart des contrées où ils arrivent. Nombre d’entre eux s’embarqueront aussi à cette époque vers les Amériques. Le plus grand nombre d'émigrants appartient au groupe des Kalderash (Căldăraşi = chaudronniers) de Roumanie. Un grand nombre émigre également vers l'Amérique latine.

Le XXe siècle

Au XXe siècle, les grandes vagues de migration cessèrent au moment de la Première Guerre mondiale.

C’est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l’Europe, qui fut la plus dure pour les "gens du voyage". En France, une loi sur «l’exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades» les oblige pour la première fois, en 1912, à se munir d’un «carnet anthropométrique d’identité» qui doit être tamponné à chaque déplacement. Ce contrôle administratif et de police existe toujours avec le Livret de circulation. [26]

En Allemagne, le Parti national-socialiste renforce, dès son arrivée au pouvoir, une législation déjà assez dure ; bien qu’Indo-européens, les Zigeuner ne sont pas considérés comme des Aryens mais, au contraire, comme un mélange de races inférieures ou, au mieux, comme des asociaux. Ils sont vite parqués dans des réserves (on envisage d’en classer une tribu comme échantillon, mais le projet est abandonné), puis envoyés en Pologne, et enfin internés dans des camps de concentration sur ordre d’Himmler, puis éliminés dans des camps d'extermination.

Mère Gitane et son enfant, Hongrie, 1917

Pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 50 000 et 220 000 Tziganes d'Europe sont morts des suites des persécutions nazies [27]. Le terme tsigane le plus courant pour désigner ce génocide est Porrajmos, qui signifie littéralement «dévoration». Les Tziganes ont aussi participé à la résistance armée en France, en Yougoslavie, en Roumanie, en Pologne et en URSS.

La France n’attend pas l’occupation allemande pour interner ses propres populations nomades, «par mesure de sécurité nationale». Les décrets d’avril 1940 les obligent à se fixer dans une commune, et on parle de "camps de concentration" en toutes lettres dans les circulaires destinées aux préfets. L’invasion, qui jette des milliers de personnes sur les routes, brouille les cartes momentanément. Mais, dès que la situation se normalise, les internements par les autorités françaises reprennent. Les autorités allemandes se contentent de confirmer les décrets d’avril et sont même moins sévères ; selon Denis Peschanski, 3 000 Tsiganes ont été internés entre 1940 et 1946. Il n’y aura que peu de déportations vers l’Allemagne. Les derniers internés au camp de Jargeau ne le quitteront qu’en décembre 1945, alors que les déportés survivants sont rentrés d’Allemagne depuis le printemps[28].

D'autres massacres ont pris une forme particulièrement cruelle dans cette période de chaos : ainsi, en Roumanie, le régime d'Antonescu déporte plus de 5000 Roms vers l'Ukraine occupée par les Roumains ("Transnistrie"): la plupart meurent de froid, de faim et de dysenterie. Quelques habitants courageux parviennent à protéger certains groupes. Le gouvernement roumain a officiellement reconnu ce génocide (en même temps que la Shoah) en 2005.

Le génocide a violemment marqué les consciences et, s’il faut attendre 1969 pour qu’une loi plus libérale remplace en France la loi de 1912, cela se fait sans opposition, ceux qui sont peu favorables aux Tsiganes craignant d'être assimilés aux promoteurs du racisme sous l'occupation allemande. En 1988, la France accepte de se souvenir de la politique conduite par le gouvernement de Vichy à l’égard des nomades entre 1939 et 1945, et dresse une stèle commémorative sur l’un des sites d’internement.

Les dernières décennies sont marquées par une conversion massive de la communauté au protestantisme évangélique. En France, 100 000 adultes au moins rejoignent l'association cultuelle Vie et Lumière fondée en 1953 et membre de la Fédération protestante de France[réf. nécessaire].

La société romani

Population

La répartition des roms.

Il est difficile de définir avec précision des critères d'appartenance et le nombre exact des Roms car comme pour la plupart des minorités, les nombreuses unions mixtes avec des non-Roms, la sédentarisation et l'acculturation (ou intégration, selon les points de vue) progressent à grande vitesse. Leur nombre est estimé entre 12 et 15 millions sur le continent européen, entre 7 et 9 millions dans l'Union européenne. [2]

Mère Gitane et son enfant en Italie

Des estimations laissent à penser qu'il y a approximativement 8 à 10 millions de Roms dans le monde [3]. Entre 7 et 10 millions vivent en Europe. Les plus grandes concentrations de Roms se trouvent dans les Balkans, en Europe Centrale et de l'Est, aux États-Unis, et en Amérique du Sud. De plus petits groupes vivent dans l'Ouest et le Nord de l'Europe, au Moyen-Orient, et en Afrique du Nord.

Les pays où les populations rom dépassent le demi-million sont la Roumanie, la Bulgarie (un point qui a agité certains esprits avant l'intégration de ces pays dans la Communauté européenne), les pays de l'ex-Yougoslavie, l'Espagne, les États-Unis, la France, l'Espagne, l' Italie, la Hongrie, la Turquie, le Brésil et l'Argentine. Les Roms sont nombreux aussi en République tchèque et en Slovaquie.

En 1971, le congrès des associations et mouvements militants roms adopta le Drapeau Rom comme symbole du peuple Rom. Sur un fond vert (qui symbolise la Terre fertile) et bleu intense (le Ciel, la liberté), est posé le Chakra (roue solaire à vingt-quatre rayons, symbole de la route et de la liberté), du rouge de l'empereur Ashoka ou Ashok, comme on le voit en tête d'article.

Génétique

Roms d'Allemagne (1928)

La distribution de leur groupe sanguin ABO est cohérente avec celle des castes guerrières du nord de l'Inde. En fait, une étude récemment publiée dans le magazine Nature suggère que les Roms sont apparentés aux Cingalais du Sri-Lanka, eux aussi originaires de l'Inde du Nord.

Des études sur la génétique des Roms balkaniques suggèrent que près de 50% des chromosomes Y et de l'ADN mitochondrial observés appartiennent respectivement à l'haplogroupe homme H et à l'haplogroupe femme M; tous les deux sont largement répandus en Asie du Sud et Asie Centrale. En résumé, les hommes correspondent majoritairement aux haplogroupes H (50%), I (22%) et J2 (14%), Rlb (7%) ; les femmes en H (35%), M (26%), U3 (10%), X (7%), et autres (20%). Les haplogroupes homme H et femme M sont rares dans les populations non-roms, le reste se trouve en Europe. Les haplogroupes féminins U2i et U7 sont pratiquement absents chez les femmes roms, mais sont présents en Asie du Sud (environ 11%-35%). Et on peut dire qu'environ la moitié du patrimoine génétique rom est semblable à ceux des populations européennes environnantes. Mais les hommes sinti d'Asie Centrale sont H (20%), J2 (20%) et une fréquence élevée de R2 (50%) qui se trouve en Inde, fréquemment au Bengale occidental et parmi les Cingalais du Sri Lanka. Le marqueur M217, qui est présent chez 1,6% des hommes roms, se trouve aussi au Bengale occidental (Kivisild (2003) et al). Les haplogroupes L qui se trouvent chez 10% des hommes indiens et pakistanais du nord-ouest sont absents chez les Roms ? (Gresham et son équipe ne semblent pas tester l'haplogroupe L), aussi originaires du Bengale occidental et chez les Sinti de l'Asie centrale. (Kivisild (2003) et al). D'après la base de données Yhrd, on voit que quelques populations roms (en Europe) ont de grands pourcentages d'halogroupe male R1A1. Yhrd donne aussi peu de correspondance avec la population indo-pakistanaise, mais il y a un grand nombre de correspondance sur l'haplogroupe H chez les indo-paskistanais de Londres, un groupe qui a émigré du Bengale et de l'Inde du sud[29].

Selon les recherches en génétique de l'UWA, les caractéristiques génétiques de la population rom permettent de démontrer leur origine indienne et d'estimer que leurs origines remontent de 32 à 40 générations environ[30].

Méfiance et persécutions

Du fait de leur culture de vie nomade et de leurs réticences ou la résistance qui est opposée à leur «intégration», il y a toujours eu une grande méfiance envers les Roms. On les disait (et dit encore) traditionnellement vagabonds, voleurs, incapables d'un travail sédentaire ; ils furent et sont toujours l'objet de constantes persécutions, sous des formes plus ou moins visibles. Le nom en allemand des Roms, Zigeuner est parfois abusivement assimilé à Ziehende Gauner (voleurs voyageurs), voleurs de poules en France. Les Roms n'ayant parfois d'autre choix que d'accepter parmi eux des marginaux font alors l'objet d'amalgames.

C'est à partir du XVe siècle que l’état de grâce entre les tribus nomades et les populations se renverse : les villes leur ferment les portes, lassées de les entretenir. Des conflits éclatent dans les villages. Leur attitude marginale inquiète, et on les accuse de nombreux maux : maraude, vol de poules, de chevaux, et même d’enfants.

Ils deviennent indésirables et tombent, dès la fin du XVe siècle, sous le coup de décrets qui vont de l’expulsion pure et simple à l’exigence de sédentarisation : ce ne sont pas les Tziganes qui sont visés, mais les nomades. Les récalcitrants sont emprisonnés, mutilés, envoyés aux galères ou dans les colonies, et même exécutés. La récurrence de ces mesures montre leur manque d’efficacité, sauf aux Pays-Bas, qui parviennent à tous les expulser au milieu du XIXe siècle.

Mais de tels constats peuvent être établis à propos de tous les nomades du monde, sans exception, y compris les communautés auto-suffisantes et isolées (Amazonie, Asie du Sud-Est, Sahara, etc.), et les politiques de rétorsion ou d'assimilation forcée les ont visés probablement depuis l'opposition entre agriculteurs ou éleveurs sédentaires et les nomades.

Forgeron tsigane des monts Mátra, 1852
Théodore Valerio

Les seigneurs et les abbayes d'Europe les ont accueillis et protégés sur leurs terres, contre la volonté des paysans sédentaires, puisque leurs talents d'artisans, de musiciens et de danseurs étaient très prisés. Cette dépendance féodale fut la servitude des Roms. Monastères et seigneurs pouvaient les vendre ou les acheter ; eux-mêmes pouvaient racheter leur liberté ou, au contraire, se vendre. Pour montrer leur solvabilité, les Roms, même esclaves, portaient sur eux leur or sous forme de chaînes, de bracelets, de colliers ou de dents en or. En Roumanie par exemple, ce statut dura de 1370 (fin des invasions des Tatars, protecteurs antérieurs des Roms) à 1856 (réformes du Prince Cuza). Vers la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, l’Europe éclairée alterne coercition et recherche de solutions «humaines» pour les sédentariser, d’autant que les Roms retrouvent avec la Révolution et le mouvement romantique une image plus positive empreinte de liberté. En Hongrie, on leur donne des terres et des bêtes, qu’ils revendent aussitôt à leurs voisins pour reprendre la route. L’échec de la plupart de ces politiques n’est pourtant pas une règle absolue, et une partie de la population nomade se sédentarise.

Au Siècle des Lumières, l'Espagne a essayé brièvement d'éliminer le statut de marginal des Roms en tentant d'interdire l'emploi du mot gitano, et d'assimiler les Roms dans la population en les forçant à abandonner leur langue et leur style de vie. Cet effort fut évidemment vain. Plus récemment, le pouvoir mauritanien, nigérien et malien ont engagé des politiques semblables à l'encontre de groupes Touaregs, des toubous avec le même résultat, et surtout des rebellions armées dans les deux derniers pays. En Amérique du Nord, les Espagnols, puis les Américains, ont toujours préféré les Pueblos aux «bandes» (nomades), évidemment taxées de pillage. Ce problème est universel.

Plaque fleurie à Rome en mémoire des Roms, Sinti et gens du voyage morts en camps d'extermination

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La persécution des Roms atteint son apogée pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Allemagne nazie extermine un grand nombre de Roms. Comme les Juifs, les Roms sont condamnés à la destruction, sont forcés à travailler, sont emprisonnés dans des camps de concentration, ou simplement sont tués à vue. On pense que 220 000 Roms furent assassinés, littéralement « dévorés » Voir Porajmos.

Beaucoup de Roms continuent à vivre selon leur mode de vie nomade, en voyageant en roulottes ou en caravanes, mais souvent en Europe orientale, ils vivent en communautés marginales au taux de chômage élevé. Quelquefois ils ont prospéré, par exemple chez les Căldăraşi (Caldéraches) de Roumanie, qui travaillent traditionnellement le cuivre.

À ce jour, il y a encore des heurts entre les Roms et la population sédentaire environnante. Au Royaume-Uni, les travellers (voyageurs, en référence à la fois aux Irish Travellers et aux Roms) sont devenus en 2005 un enjeu électoral, quand le chef du Parti conservateur promit de réviser l'Acte des droits de l'Homme de 1998. Cette loi, qui englobe la Convention européenne sur les droits de l'Homme dans la législation du Royaume-Uni, est considérée par beaucoup comme permettant de garantir le droit rétrospectif de planification. Les pressions importantes de la population avaient conduit les travellers à acheter des terres, et à s'établir en contournant ainsi les restrictions de planification imposées sur les autres membres locaux de la communauté. En Roumanie et Bulgarie dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans ces conflits, dont les Roms furent les "pions". Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes devenus entrepreneurs de l'agro-alimentaire), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons (selon la loi de l'époque, une construction rendait la parcelle définitivement incessible). Exaspérés, les paysans ont, ici ou là, expulsé les Roms manu militari et brûlé leurs maisons. Avec l'entrée de ces pays dans l'Union européenne, un système de compensations équitable devrait pouvoir mettre fin à ces conflits.

Situation actuelle des Roms en Europe

En 2008, les Roms étaient au cœur du débat électoral en Italie où la droite les jugeait responsables de l'insécurité. Des troubles anti-Roms ont éclaté dans le nord suite au viol d'une Italienne par des Roms. Mais ce qui a défrayé la chronique en mai 2008 était la campagne de diabolisation des Roms après une tentative d'enlèvement d'un jeune bébé à Naples par une jeune Rom de 17 ans. Suite à la vague d'indignation de la population napolitaine, des camps Roms ont été brûlés et la plupart des Roms de Naples ont été obligés de partir pour des endroits plus sûrs.Cette vague de xénophobie a fait scandale en Europe et a détérioré les relations italo-roumaines car la Roumanie a accusé le gouvernement Berlusconi d'avoir, par sa campagne et ses projets de lois anti-Roms, favorisé en Italie la xénophobie et le racisme envers ses ressortissants (200 000, dont la plupart, Roms ou non, sont ouvriers agricoles, du bâtiment et des transports.)

Le niveau d'intégration des Roms dans la société est variable, et certainement plus important que les statistiques ne peuvent l'exprimer, car lorsqu'un Rom est intégré, il cesse d'être comptabilisé comme Rom. Par exemple, les statistiques roumaines ne reconnaissent qu'un demi-million de Roms, alors qu'eux-mêmes estiment leur nombre entre 2 et 4 millions.[31]

C'est pourquoi l'image médiatique des Roms est assez misérabiliste : l’opinion est persuadée que les Roms restent presque tous en marge de la société, vivant d'expédients dans des ghettos, et entourés de haines (voir Chánov). Il est vrai que seule une infime petite fraction des enfants Roms comptabilisés comme tels, sortent diplômés des écoles, bien que l'école soit depuis le début du XXe siècle gratuite et obligatoire pour tous, les Roms étant itinérants, certains enfants prennent des cours par correspondance comme le CNED en France. Il est vrai aussi qu'avant l'intégration des pays de l'Est, le seul moyen pour un ressortissant de ces pays d'obtenir un asile territorial en Union européenne, était de se dire Rom et persécuté en tant que tel. Il est vrai enfin, que les Roms intégrés n'attirent pas l'attention des forces de l'ordre, des ONG et des médias sur eux.

Cela fausse l'image de cette communauté, dont la majorité, non-comptabilisée comme « Rom », est intégrée sans problèmes particuliers. La réalité est loin de l'image de « SDF », de « voleur de poules » ou de « population miséreuse » que trop de « non-Roms » véhiculent encore, comme dans l'exemple du The Guardian du 8 janvier 2003 : « En République tchèque, 75 % des enfants Roms suivent des cours dans des écoles pour enfants en difficulté, et le taux de chômage des Rrôms est de 70 % (en comparaison avec le taux de chômage national de 9 %). En Hongrie, 44 % des enfants Roms se trouvent dans des écoles spéciales, et le taux de chômage est de 74 % pour les hommes et de 83 % pour les femmes Roms. En Slovaquie, les enfants Roms sont 28 fois plus envoyés dans des écoles spéciales que les non-Roms ; le taux de chômage chez les Roms atteint 85 %. »[32]

Dans certains pays comme la Slovaquie ou la Roumanie, où il est possible de constituer des partis ethniques, les Roms ont constitué des partis et ont au Parlement des représentants en tant que tels (ce qui ne les empêche nullement d'être présents sur d'autres listes). Toutefois leur entrée en politique n'est pas sans risques. Dans ces deux pays, les partis conservateurs (ex-communistes) cherchant à retarder l'intégration en Union européenne, leur ont distribué dans les anciens kolkhozes des terres qui étaient revendiquées par leurs anciens propriétaires, les agriculteurs locaux spoliés par la collectivisation. Les partis rénovateurs pro-européens, favorables à la restitution, soutenaient ces agriculteurs contre les Roms, ce qui a conduit à des désordres civils dans quelques villages. Suite à ces manipulations, la plupart des leaders politiques roms se sont détachés des conservateurs (communistes) et rapprochés des rénovateurs (libéraux). Ainsi, en juin 2004, Lívia Járóka devint le premier membre rom hongrois du parlement européen (elle avait été précédée d'un seul auparavant : Juan de Dios Ramirez-Heredia, d'Espagne). Depuis lors, deux autres Roms y ont été élus, l'un sur la liste ADLE : Mme Viktória Mohácsi (Hongrie), l'autre sur celle du parti roumain libéral.

Comme les autres groupes ethniques, les Roms font face à la rigidité des systèmes économiques et sociaux en Europe, qui les empêche de s'intégrer. La Grande-Bretagne, qui est vue comme l'une des économies les moins réglementées sur le marché, a reçu beaucoup de Roms d'Europe de l'Est, qui y constituent une main d'oeuvre peu exigeante et très malléable.

Sept États de l'ancien bloc communiste ont lancé l'initiative Décennie de l'intégration des Roms en 2005, pour améliorer les conditions socio-économiques et le statut de la minorité rom. En septembre 2008, les deux députées au Parlement européen d’origine rom, MMme Lívia Járóka et Viktória Mohácsi, ont réussi à faire voter cette initiative au niveau de toute l'Union européenne[33].

Économie

Les ressources économiques des Roms sont très variables, parfois difficiles à cerner compte tenu de la diversité des populations, de leur mode de vie nomade et du poids des préjugés, y compris au sommet des États[34]. On relève tout de même des activités essentiellement centrées sur :

  • L'artisanat : Les métiers de rétameur, rémouleur (les Yéniches), la vannerie, outillage. [35]
  • Le commerce d'objets d'occasion : voitures, métaux,etc., le recyclage.
  • Services divers tels que soins vétérinaires des chevaux.
  • La musique et le spectacle de rue.

Traditions

Garçon Rom "Ursar" ("montreur d'ours") en Hongrie

Dans certaines familles, un chef, pour porter le titre de Rom, doit suivre la loi du groupe: pour qu'il soit chef il doit avoir toute la reconnaissance du groupe, et faire partie de la Krishtarie, groupe privilégié dans lequel il doit être initié. Un chef Rom porte volontiers des titres royaux ou impériaux auto-décernés, même si son autorité n'est reconnue que par quelques milliers de personnes; il se doit de construire un château (comme ces palais à clochetons argentés ou dorés que l'on voit dans beaucoup de villages roumains) pour recevoir ses "sujets" lors des fêtes familiales. Il doit aussi porter sur soi les signes extérieurs de sa richesse (or, diamants) afin de monter qu'il peut à tout moment effacer ses dettes et celles de sa famille étendue. Il ne s'agit pas d'ostentation par rapport aux non-Roms, mais de crédibilité par rapport à son propre groupe.

En effet, les Roms traditionnels font de la famille étendue une valeur de la plus haute importance. La virginité est essentielle chez les femmes non mariées. Les hommes et les femmes se marient jeunes. Il y a eu des controverses dans plusieurs pays au sujet de mariages entre enfants en dessous de l'âge de consentement. En 2003, l'un des nombreux "rois" pittoresques d'une famille rom, Ilie Tortică, a banni ceux de ses sujets qui donnaient leurs enfants en mariage trop tôt. Certains virent cette décision comme allant à l'encontre des pratiques traditionnelles roms. Un patriarche rom rival, Florin Cioabă, mit les autorités roumaines mal à l'aise fin 2003, lorsqu'il décida de marier sa plus jeune fille de 12 ans[36].

Chez certains Roms, la famille du mari doit payer la dot aux parents de la future. Cela explique le statut de la femme qui est obligée de se soumettre à son mari. Elle doit aussi laisser manger les enfants avant de s'assoir elle-même à table. Au cas où la femme commet un adultère, le mari peut divorcer et revendiquer le prix qu'il a payé à son beau-père. En cas de refus, le mari demande justice au chef local des Tsiganes qui est aidé à prendre une décision par un "tribunal tsigane".

Le comportement social de certains Roms est réglé de manière stricte par la loi sur la pureté (marime), encore respectée par la plupart des Roms (sauf musulmans) et parmi les groupes Sinti par les générations plus âgées. Cette règle affecte beaucoup d'aspects de la vie courante, et est appliquée aux actions, aux individus et aux choses. Les parties du corps humains qui sont considérées comme impures sont par exemple : les organes génitaux, parce qu'ils produisent des émissions impures, et le bas du corps. Les ongles des mains et des pieds doivent être limés, parce que les couper est impur. Les vêtements du bas du corps, et les vêtements des femmes qui ont leurs règles sont lavées séparément. Les ustensiles de table sont aussi lavés dans un endroit à part. L'accouchement est considéré comme impur, et doit être accompli à l'extérieur de la résidence ; la mère est considérée aussi comme impure pendant 40 jours. La mort est impure, de la même façon que toute la famille du défunt pendant une certaine période. La personne décédée doit être enterrée, et non pas brûlée pour entrer au Paradis.[réf. nécessaire]

Religions

Le trident de Shiva

On a suggéré que, lorqu'ils étaient encore en Inde, les Roms étaient hindouistes ; le mot romani pour « croix », trushul, est le même mot que le sanskrit triṣula qui désigne le trident de Shiva. Mais vu le statut que l'hindouisme leur réservait, leurs pratiques, à l'arrivée en Europe, s'apparentaient davantage au chamanisme initial de leurs protecteurs Tatars et à la divination.

Les Roms ont souvent adopté la religion dominante du pays où ils se trouvaient, en gardant toutefois leur système spécial de croyances. La plupart des Roms sont protestants, orthodoxes ou musulmans. Ceux qui se trouvent en Europe de l'Ouest ou aux États-Unis sont soit catholiques, soit protestants. En Amérique latine, beaucoup ont gardé leur religion européenne : la plupart sont orthodoxes. En Turquie, en Égypte et dans le sud des Balkans, ils sont souvent musulmans. La religion rom a développé un sens aigu de la moralité, des interdits, et du surnaturel, bien que ce dernier soit souvent dénigré par les religions organisées.

Après la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Roms rejoint des mouvements évangéliques, et pour la première fois, des Roms s'engagent comme chefs religieux, en créant leurs propres églises et organisations missionnaires. Dans certains pays, la majorité des Roms appartiennent maintenant à des Églises roms. Ce changement imprévu à contribué grandement à l'amélioration de leur image dans la société. Le travail qu'ils font est perçu comme plus légitime, et ils ont commencé à obtenir des permis légaux pour exercer leurs activités commerciales.

Des églises roms évangéliques existent aujourd'hui dans chaque pays où les Roms se sont installés. Le mouvement est particulièrement fort en France et en Espagne (dans ce dernier pays, il y a plus d'un millier d'églises roms, appelées Filadelfia, dont déjà une centaine à Madrid). D'autres assemblées importantes et nombreuses existent à Los Angeles, Houston, Buenos Aires et Mexico. Quelques groupes de Roumanie et du Chili ont rejoint l'Église adventiste du septième jour.

Dans les Balkans, les Roms de Macédoine et du Kosovo ont été particulièrement actifs dans les fraternités mystiques soufies. Les immigrants roms musulmans vers l'Europe de l'Ouest et vers les États-Unis ont apporté ces traditions avec eux.

Croyances et connotations prophétiques

Une fille rom pratique "la manche" aux portes d'une église italienne

Même lorsque les Tsiganes rejoignent au fil des siècles telle ou telle religion, ils n'oublient par leurs origines. Celles-ci remontent très loin dans le passé et la mythologie (voir Origines ci-dessus), et ce qui est parfois devenu ailleurs folklore ou superstition, demeure souvent chez eux une croyance véritable. La principale, fréquente chez les peuples ayant souffert de rejets et de déportations, est l'espérance d'être un jour tous réunis. Cette espérance prend, dans les croyances, un tour prophétique : au rassemblement ultime sur un lieu d'origine mythique est associée la fin du monde actuel, d'où doit ressortir un monde meilleur.

Cultures roms

Fêtes

Le pèlerinage vers les Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue est l’occasion d’un grand rassemblement annuel, pieux et festif.

Dans les Balkans, saint Georges de Lydda est commémoré le 6 mai lors de la fête que les Roms appellent Ederlezi qui marque le printemps.

L'association Vie et Lumière anime un rassemblement communautaire à Chaumont-Sémoutier, Damblain, à Nevoy et en Haute-Saône.

Cinématographie

Le premier film spécifiquement dédié aux Roms fut, en 1975, Les tsiganes montent au ciel, du réalisateur moldave soviétique Emil Loteanu, qui a obtenu la Conque d'or au Festival international du film de San Sebastián (Espagne) en 1976. La plupart des films du réalisateur yougoslave Emir Kusturica, dont Le Temps des Gitans et Chat noir, chat blanc, prennent aussi les Roms pour thème. Latcho Drom, Gadjo Dilo et Vengo de Tony Gatlif forment un parcours musical à travers l'Europe des Roms.

La « trilogie flamenca » de Carlos Saura (soit Carmen et L'Amour sorcier, excepté Noces de sang qui met en scène des paysans andalous) comporte des héros roms.

Il en va de même de Montoyas y Tarantos de Vicente Escrivá, Luna Papa de Bakhtiar Khudojnazarov, Gypsy Caravan (2007) de Jasmine Dellal, Snatch (Tu braques ou tu raques, en 2000) de Guy Ritchie et Mohamed Bertrand-Duval, film d'Alex Métayer.

Rappelons également le film de 1967 : J'ai même rencontré des tziganes heureux du réalisateur Aleksandar Petrovic, nominé aux oscars. Ce film est un hommage à la vie errante et précaire des Tziganes, entre l'amour et la mort, les combines pour la survie, le sang noir et les plumes blanches. On y trouve des paysages de Voïvodine, de la musique tzigane jouée sur des instruments traditionnels et de l'utilisation de la langue Rom, mêlée au serbe.

Littérature

Le Néerlandais Jan Yoors (1922-1977) a apporté un témoignage non-fictionnel dans Tsiganes sur la route avec les Rom Lovara (Éd. Phébus libretto).

Auteurs roms

Rajko Djuric [Đurić] (1947-) est l’auteur de plusieurs romans et poèmes dont Sans maisons, sans tombe - Bi kheresqo bi limoresqo (recueil de poèmes, Paris, L'Harmattan, s.d.), Les rêves de Jésus Christ (Montpellier, N&B, 1996) et Malheur à qui survivra au récit de notre mort (Buzet-sur-Tarn, N&B, 2003).

Mateo Maximoff (1917-1999) a écrit La Septième Fille (Romainville, 1982), La poupée de Maméliga (Romainville, 1986), Les Ursitori (Romainville, 1988) et Le prix de la liberté (Port-de-Bouc, Wallada, 1996).

Esméralda Romanez (1949- France) est l'auteure de Les Chemins de l'arc-en-ciel (édition wallada) et De coups de cœur en coups de gueule (édition Lacours à Nîmes).

Représentations fictionnelles des Roms

Des fictions célèbres ont contribué à modeler la représentation du monde rom dans l'imaginaire collectif, comme Esméralda dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo ou Carmen de l'opéra Carmen de Georges Bizet.

Mentionnons aussi : La Petite Gitane de Miguel de Cervantes, Noces de sang de Federico García Lorca, La Lyre d'Orphée de Robertson Davies, dont les personnages principaux perpétuent jusqu'à ce jour au Canada et ailleurs les traditions tziganes, comme le soin et la réparation des instruments de musique. Mulengro, roman de l'auteur canadien de fiction contemporaine Charles de Lint, présente un portrait du Rom et de ses mythes culturels.

Citons également : The Experiment, roman de Stephen (Barbara) Kyle qui trace le portrait d'une Rom américaine, sœur d'une victime de l'expérimentation nazie, Fires in the Dark de Louise Doughty, fiction relatant une expérience rom en Europe Centrale durant la Seconde Guerre mondiale, et Zoli de Colum McCann, roman retraçant la destinée mouvementée d'une Rom en Europe des années 1930 à nos jours.

Parmi les œuvres de littérature populaire française contribuant à transmettre des stéréotypes sur le monde rom, on peut citer les chansons. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, la chanson évoque souvent le thème du tzigane (homme ou femme), sous diverses nominations : gitan, manouche, bohémien, tzigane ou tsigane. Les mêmes stéréotypes que dans le roman ou l'opéra sont utilisés[37].

Spectacle et musique

Article détaillé : Musique tzigane.

Les Roms sont connus pour être d'excellents musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale (Hongrie, Bulgarie, Serbie, Macédoine, Roumanie, République tchèque, Slovaquie…), les musiciens tziganes ont été très recherchés pour les mariages, funérailles, etc. En Roumanie on les appelle lăutari, en République tchèque et Slovaquie lavutari.

En France, leurs talents d'amuseurs publics et de dresseurs de chevaux ont généré les familles du cirque célèbres comme les Bouglione ou les Zavatta.

Nomadisme non rom en Europe

Article détaillé : Gens du voyage.

En Europe, où le style de vie sédentaire est la norme depuis l'Antiquité, d'autres peuples nomades non originaires de l'Inde sont aussi appelés Gitans ou Tziganes par commodité.

En Allemagne, en Suisse, en France et en Autriche, il existe ainsi un groupe de « Tziganes blancs », les Yéniches dont la langue semble être identique grammaticalement aux autres dialectes suisses alémaniques, l'origine du lexique mélange en revanche l'allemand, le romani, le yiddish et d'autres mots[38].

En Norvège, et à un moindre degré en Suède et au Danemark, les Taters ont souvent été confondus avec les Roms parce qu'ils étaient, comme ceux-ci parfois employés à construire des routes et des chemins de fer. Leur nom vient d'une croyance selon laquelle ils seraient apparentés aux Tatars.

Il y a en Irlande, au Royaume-Uni et aux États-Unis, un groupe appelé Travellers (« voyageurs ») ou Irish Gypsies (« Gitans irlandais »). En Écosse, on les appelle Tinkers, de l'irlandais tinceard (« ferblantier »). Ce terme est devenu péjoratif, et le mot Irish Travellers est actuellement préféré, mais ils se nomment eux-mêmes Pavees. Ils ne sont pas reliés génétiquement aux Roms, mais leur culture nomade a été influencée par ceux-ci. Leur langue, le shelta, est basée principalement sur un lexique gaélique et une grammaire basée sur l'anglais, avec des influences romani.

Les Quinqui ou Mercheros d'Espagne sont un groupe minoritaire, auparavant nomade, qui partage le style de vie des Roms espagnols. Leur origine est incertaine, peut-être étaient-ils des paysans sans terre au XVIe siècle. Les Quinqui sont souvent restés à part des Roms, même s'ils partageaient les mêmes persécutions.

Ailleurs, les nomades de la mer sont des populations d'Asie du Sud-Est qui vivent sur des bateaux et mènent un mode de vie nomade mais ces peuples n'ont rien de commun avec les Roms, si ce n'est le nomadisme et le regard de la population sédentaire qui les jugent non-autochtones.

Notes et références

  1. Rapport de l'European Roma Rights Centre
  2. Rapport complet de l'European Roma Rights Centre
  3. Pas de décompte officiel; estimation depuis (en) Reaching the Romanlar—A Feasibility Study Report (International Romani Studies Network), Istanbul: 2006, p.13. voir aussi Turkey: A Minority Policy of Systematic Negation (IHF report) et Ayten SERİN, « AB ülkeleriyle ortak bir noktamız daha ÇİNGENELER », 08-05-2005. Consulté le 23 septembre 2006
  4. There are an estimated 3 million to 5 million Roma in Turkey, 9 juin 2008 The Christian Science Monitor
  5. Türkiyedeki Kürtlerin Sayısı! (Number of Kurds in Turkey!): Bunların arasında çingeneler 700 binlik nüfusuyla başı çekiyor.
  6. Selon le dernier recensement de 2001 370 908 citoyens bulgares se définissent comme Roms (Résultats officiels). 313 000 lors du recensement de 1992 (Elena Marushiakova et Vesselin Popov, The Gypsies of Bulgaria: Problems of the Multicultural Museum Exhibition (1995), dans Patrin Web Journal). Selon Marushiakova et Popov, The Roma in Bulgaria, Sofia, 1993, les gens se déclarant d'origine Rom en 1956 étaient environ 194 000; en 1959, 214 167; en 1976, 373 200; en raison d'une différence significative entre le nombre de citoyens Bulgares se déclarant d'origine Rom et la population réelle ayant une apparence physique et les particularités typiques de la culture Rom, en 1980, les autorités réalisèrent un recensement spécifique réalisé selon l'opinion du voisinage sur leur manière de vivre, les spécificités culturelles, etc. - 523 519; en 1989 les autorités arrivèrent au chiffre de 576 927 Roms, mais notèrent que plus de la moitié d'entre eux préféraient se déclarer d'origine turque (pages 92–93). Selon l'estimation approximative de Marushiakova et Popov le nombre total de personnes d'origine Rom ajouté au nombre de personnes d'origine Rom mais se définissant comme provenant d'une autre ethnie était en 1993 d'environ 800 000 (pages 94–95). La même supposition de Marushiakova et Popov donne en 1995 une estimation de 750 000 ±50 000. Certaines sources internationales mentionnent les estimations d'experts sans les nommer qui suggèrent entre 700 000 et 800 000 de plus que le recensement officiel (Bureau régional pour l'Europe de l'UNDP). Cette population ne se déclarant pas d'origine ethnique rom apparaît dans le recensement de 2001 supérieure à 300 000 citoyens bulgares, se déclarant plutôt d'origine turque ou bulgare. Dans d'autres statistiques: 450 000 estimé en 1990 (U.S. Library of Congress study); au moins 553 466 selon un rapport confidentiel du ministère de l'intérieur en 1992 (cf Marushiakova and Popov 1995).
  7. (en) Spain - The Gypsies. Consulté le 26 août 2007
  8. 1 500 000 Roms selon l'estimation de la Société pour les peuples menacés [1]
  9. Le Monde.fr : L'Italie veut expulser des milliers de Roumains
  10. Rezultate Recensamant
  11. Microsoft Word - Delovi_knjiga_III.doc
  12. SUDOC ne donne, en termes de résultats significatifs, que 6 pour Rroms et 4 pour Rrom mais 24 pour Roms et 10 pour Rom
  13. Cf. les encyclopédies Universalis, Encarta et Larousse, entre autres.
  14. http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/tsiganes.htm voir caló-tsigane
  15. Voir : http://www.ethnologue.com/show_family.asp?subid=92037
  16. Stéphane Zweguintzow: Les Roma de l'ex-URSS, in "Echos de Russie et de l'Est", Éd. B. de Saisset, 1994
  17. Voir par exemple le film Latcho Drom de Tony Gatlif pour voir l'évolution géographique des peuples romané au cours du temps
  18. Les Tsiganes du IXe au XIVe siècle
  19. Stéphane Zweguintzow, Les Roms dans la C.E.I., Échos de Russie n° 24, jan.-fév. 1995, p. 16, ISSN: 1250-8659
  20. Dimitrie Cantemir, Bogdan Petriceicu-Haşdeu
  21. Les Tsiganes du IX au XIVe siecle
  22. Contitution roumaine de 1923
  23. Roumanie pendant la Deuxième guerre mondiale
  24. http://books.google.fr/books?id=K0DNbgrGL30C&pg=PA5&lpg=PA5&dq=roi+de+boh%C3%AAme+bohemiens&source=bl&ots=KYLvjlrkvm&sig=inwhkO0nGq2tjsHZQv0FPE44rbw&hl=fr&ei=zaiKSvD6H-ihjAfG07hn&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=10#v=onepage&q=&f=false
  25. http://mayvon.chez-alice.fr/ Lettre de Sigismond 17 avril 1423 au Château de Spis.
  26. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068336&dateTexte=20090818 Loi n°69-3 du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe Version consolidée au 06 août 2008
  27. Denis Peschanski, La France des camps, l'internement 1938-46, Gallimard, 2002, p. 379
  28. Ligue des Droits de l'Homme de Toulon - Jargeau, camp d’internement de Tsiganes et autres parias
  29. Origins and Divergence of the Roma (Gypsies), David Gresham, Bharti Morar, Peter A. Underhill, et al, Am J Hum (2001) ; The Eurasian Heartland : A continental perspective on Y-chromosome diversity, Wells et al.
  30. Laboratory of Molecular Genetics, Western Australian Institute for Medical Research and UWA Centre for Medical Research (Université d'Australie-Occidentale), « Mutation history of the roma/gypsies », 20 août 2004. Consulté le 6 novembre 2008
  31. B. Formoso: Tsiganes et Sédentaires, la reproduction culturelle d’une société. L’Harmattan, Paris, 1986
  32. Source : http://www.guardian.co.uk/g2/story/0,3604,870411,00.html
  33. Délinquance des gens du voyage
  34. Les Roms d’Europe, entre exclusion et intégration
  35. Voir : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/3168638.stm
  36. Voir l'article d'Eliane Daphy, ethnologue, « Bohémienne aux grands yeux noirs… Essai sur le personnage tzigane dans la chanson », in Etudes tsiganes nlle série vol. 9 (Les Tsiganes de la littérature, La littérature des Tsiganes, Patrick Williams et Evelyne Pommerat eds.), pp. 113- 128 (5 ill.) disponible en archives ouvertes sur Hal-SHS
  37. Voir : http://www.thata.ch/jenische.htm (de)

Références

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  • Claire Auzias, Samudaripen, le génocide des tsiganes, L’esprit frappeur, 2000
  • Claire Auzias, Le Chœur des femmes tziganes, Éric Roset photographies, Égrégores Editions http://www.egregores-editions.com, 2009
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  • COUPRY François, Les Gitans, Milan, 1999
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  • FONSECA Isabel, Enterrez-moi debout : l’odyssée des gitans, Albin Michel, 2003
  • FORMOSO, B., Tsiganes et Sédentaires, la reproduction culturelle d’une société, L’Harmattan, Paris, 1986.
  • Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Paris, Robert Laffont, 1987
  • Louis Frédéric, L'Inde de l'Islâm, Paris, Arthaud, 1989
  • René Grousset, L'Empire des Steppes, Paris, Payot, 1939
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  • OLIVERA Martin, Ethique et gestes de la chance: la baxt des Gabori de Transylvanie, études tsiganes numéro 31-32, Les Roms, 2008
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  • WILLIAMS, P., “Nous on n’en parle pas”, Les vivants et les morts chez les Manouches, Éditions de la MSH, Paris, 1993
  • WILLIAMS Patrick, 1997, « L’écriture entre l’oral et l’écrit : Six scènes de la vie tsigane en France », in Par écrit. Ethnologie des écritures quotidiennes, Textes réunis par Martin de La Soudière et Claudie Voisenat, Paris, Maison des sciences de l’homme - Mission du patrimoine ethnologique : 59-78. Sur HAL-SHS, Archives ouvertes en sciences de l'homme et de la société CNRS.Voir les: articles de Patrick Williams en accès libre
  • YOORS Jan, Tsiganes, Phébus, 1990)
  • YOORS Jan, Tsiganes : sur la route avec les Rom Lovari, Payot, 1995
  • Les gitans. 2000 ans d'histoire, émission du 21.06.2007. France Inter. (podcast).

En anglais

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  • Michael Genner, Spartakus, Munich: Trikont, 1979-80, 2 vol.
  • Alaina Lemon, Between Two Fires: Gypsy Performance and Romani Memory from Pushkin to Post-Socialism., Durham NC: Duke University Press, 2000 (ISBN 0-8223-2456-3)
  • David Gresham, Bharti Morar, Peter A. Underhill, Giuseppe Passarino, Alice A. Lin, Cheryl Wise, Dora Angelicheva, Francesc Calafell, Peter J. Oefner, Peidong Shen, Ivailo Tournev, Rosario de Pablo, Vaidutis Kucˆinskas, Anna Perez-Lezaun, Elena Marushiakova, Vesselin Popov, Luba Kalaydjieva, Origins and Divergence of the Roma (Gypsies), dans American Journal of Human Genetics, no 69 (2001), p. 1314-1331 ([5] [pdf])
  • Luba Kalaydjieva, Francesc Calafell, Mark A. Jobling, Dora Angelicheva, Peter de Knijff, Zoe H. Rosser, Matthew E. Hurles, Peter Underhill, Ivailo Tournev, Elena Marushiakova, Vesselin Popov, Patterns of inter- and intra-group genetic diversity in the Vlax Roma as revealed by Y chromosome and mitochondrial DNA lineages, dans European Journal of Human Genetics, no 9 (2001), p. 97-104 ([6] [pdf])
  • Elena Marushiakova, Vesselin Popov "Gypsies in the Ottoman Empire." Hatfield: University of Hertfordshire Press, 2001.
  • Viorel Achim, The Rome in Romanian History, Central European University Press, Budapest, 2004 (ISBN 9639241849)
  • Bart McDowell, Gypsies, Wanderers of the World, National Geographic Society, 1970 (ISBN 0870440888)
  • Dena Ringold, Roma & the Transition in Central & Eastern Europe: Trends & Challenges, World Bank Publications, Washington DC, 2000, pages 3,5 et 7
  • Samuel Roberts, The Gypsies: Their Origin, Continuance, and Destination, Longman, 4e éd., London, 1842
  • Hermine De Soto, Roma and Egyptians in Albania: From Social Exclusion to Social Inclusion, World Bank Publications, Washington DC, 2005
  • Claude Cahen, Pre-Ottoman Turkey, New York, Taplinger Publishing Company, 1968
  • Okely, J., The Travellers-Gypsies, CUP, Cambridge, 1983.
  • Piasere, L., I rom d’Europa, GLF, Editori Laterza, Roma, 2004.
  • Stewart, M., Brothers in song, the persistence of (vlach) gypsy identity and community in socialist Hungary, Thesis submitted for the degree of Ph. D., London School of Economic and Political Science, 1987.
  • Stewart, M., The time of the Gypsies, Westview Press, Oxford, 1997.
  • Sutherland, A., Gypsies, the hidden Americans, Tavistock publications, London, 1975.

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