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Églises évangéliques
Sous-catégorie
ÉvangélismeEt articles connexes Le credo symbole, ΙΧΘΥΣ (Ichthus) Contexte
Distinctions doctrinales
Inerrance biblique
Trinité
Nouvelle naissance
Plan de Salut
Élan missionnaire
Cf. Théologie évangéliqueDénominations
Baptisme
Adventisme
Mennonitisme
Méthodisme
Pentecôtisme
Cf. Églises évangéliquesDimensions du
christianisme évangéliqueÉvolution et expansion
Dimension ecclésiologique
Dimension sociologique
Dimension historique
Fondamentalisme
Dialogue interreligieuxL'histoire des églises évangéliques débute au cours du grand mouvement de Réforme du XVIe siècle.
Si Luther reste une figure centrale de cette période, d'autres réformateurs se sont levés pour contester les dérives du christianisme de leur temps. S'ils sont en accord avec Luther sur les points essentiels de sa doctrine, ils se refuseront pourtant de se considérer comme ses disciples ou ses successeurs.
Les Églises évangéliques
Le terme d'Église évangélique est appliqué à toute une variété de communautés, mais il est extrêmement difficile d'en donner une définition, tant sont grands leur nombre et leur diversité. Ce phénomène est dû au fait qu'elles sont souvent "congrégationnalistes", ce qui signifie qu'elles ne dépendent d'aucune autorité supra-locale. Pour mieux comprendre, il faut se référer à leur histoire.
On observe toutefois que les Églises évangéliques se situent généralement dans la ligne de la Réforme protestante du 16e siècle en acceptant l’autorité de l’Écriture sainte, le salut par la grâce, et l'accès libre et sans intermédiaire à Dieu. Elles se basent sur le modèle d’Église trouvé dans le Nouveau Testament.
Pour les évangéliques, l’Église n’est pas une organisation religieuse hiérarchisée, mais une réalité spirituelle qui se concrétise en communautés fraternelles, non cléricales, où chacun participe avec les dons qu'il a reçus du Saint-Esprit. Chacun devient membre d’une Église locale par une adhésion personnelle, par un libre choix.
La Réforme
À l'origine, la Réforme n'est pas une question d'ecclésiologie ou de politique, mais une expérience spirituelle. La Justification par la Foi est l'expérience spirituelle de Luther (1483-1546) qui va s'enraciner dans un « terreau » déjà préparé par Pierre Valdo (fin XIIe siècle) en France, Italie et Suisse, John Wyclif (1320-1384) en Angleterre et Jean Huss (vers 1369-1415) à Prague et en Bohême. Excommunié par le pape, Luther constitue avec ses disciples ce qui deviendra l'« Église évangélique luthérienne ».
L'expérience de Luther va se répandre en Europe et en particulier en Suisse, où Zwingli (1484-1531), le réformateur de Zurich, suit la même ligne que Luther mais de façon plus radicale. Il fonde la tradition « réformée » qui s'épanouira avec Calvin. Il épure le culte, réforme le fonctionnement de l'Église catholique et la conception qu'il en a, en se fondant sur la Parole de Dieu (c'est le Sola Scriptura de Luther).
Zwingli est plus radical dans ses idées. Il a conscience que la Réforme est liée au politique : pour qu'elle puisse s'installer à Zurich, il convient de ne pas contrarier les autorités. Il faut l'accord et le soutien de ses édiles. Il tempère donc sa volonté de Réforme pour ne pas choquer.
Les premières églises de « Professants », Anabaptistes et Mennonites
Certains disciples de Zwingli, dont Conrad Grebel, contestent cette attitude : ils n'ont pas extirpé l'autorité du Pape pour placer l'Église sous l'autorité d'un conseil municipal sans compétence doctrinale. Ils veulent aller plus loin dans la Réforme.
Avant même que les mouvements de Luther et Zwingli se soient formellement séparé de l'Église catholique, les "radicaux" de Conrad Grebel fondent l'Église anabaptistes (qui plus tard sera appelée "Mennonite" quand Menno Simmons en aura pris la direction.)
Catholiques et luthériens s'accordent pour dire que l'Église était l'expression religieuse d'un espace politique. La religion du prince était obligatoirement celle de ses sujets.
Les disciples dissidents de Zwingli affirment que l'Église n'est pas conditionnée par la politique mais est communauté des disciples de Jésus de Nazareth. On n'entre pas dans l'Église au hasard de sa naissance. On entre dans l'Église parce qu'on confesse sa foi en Jésus-Christ.
Le concept de séparation de l'Église et de l'État est fondamental et parfaitement utopique pour l'époque. S'ensuivent des persécutions, plus pour des raisons politiques que théologiques, parce que pour la première fois on dissocie l'État et l'Église. Selon leur interprétation du Nouveau Testament, le baptême ne saurait être donné à un enfant ; il doit l'être à celui qui est capable de profession de foi et d'engagement à suivre Jésus de Nazareth en le reconnaissant comme le Christ. L'Église est donc la communauté des croyants et on y entre en confessant sa foi. Le 21 janvier 1525, une nouvelle communauté va naitre où les membres se baptiseront entre eux en confessant leur foi : c'est la première « Église libre », la première église de « professants » dont on devient membre, non par la naissance mais par la profession de foi.
La répression est brutale. Les membres de cette église se cachent en Suisse, dans la vallée du Rhin et l'Europe de l'Est. La persécution n'empêche pas le développement en nombre de croyants fugitifs non violents. Ils doivent en effet être distingués des anabaptistes conduits par Thomas Müntzer qui annonçait la proximité d'un millenium qui s'établirait par une révolte des pauvres.
Michel Sattler se joint au cercle de Grebel et propose une confession de foi, la première de la Réforme, appelée entente de Scleitheim : « seuls seront baptisés les croyants qui marchent dans la résurrection ». Ils lisent le « Sermon sur la Montagne » de manière totale. Ils sont la première communauté radicalement non violente. Les membres ne prêtent jamais serment, n'utilisent jamais la force, ni la violence et ne font jamais la guerre.
C'est une communauté radicalement évangélique qui fait penser aux frères de Saint-François. La particularité de l'Église est, pour eux, d'être, sur cette Terre, le signe d'une réalité nouvelle, le signe du Royaume. Un ancien prêtre catholique hollandais originaire de Frise, Menno Simons (1496-1561), va prendre le relais de David Joris et rassembler, apaiser, organiser, structurer ces communautés qu'on va appeler « Mennonites ». Les Mennonites, issus du mouvement anabaptiste non violent antérieur au protestantisme , vont être universellement persécutés. Les Joristes (ou Davidistes) quant à eux vont entièrement être rayés de la carte du monde.
Puritains, Baptistes et Quakers
En Angleterre, l’Église est devenue anglicane mais les « Puritains » veulent une Église plus pure encore, comme celle de Calvin. Un autre mouvement pense que les églises locales doivent être des églises de « professants » (voir protestantisme et profession de foi) : ce sont les « congrégationalistes ». Ces Anglais n’adhéreront pas à la non-violence radicale, ce sont les « Baptistes ». Chassés puis revenus en Angleterre, ils se développeront. Persécutés à nouveau, ils partiront en Amérique.
Toujours en Angleterre, George Fox se retire à la campagne et développe une spiritualité très mystique : relation avec Dieu, accent très léger sur les institutions, enracinement biblique extrêmement fort, annonce de l'Évangile : ce sont les « Quakers », communautés dirigées directement par l'action du Saint Esprit. Le groupe se distingue par la tolérance, marquée par la non-violence et donc l’objection de conscience, assistance aux blessés et reconstruction après les guerres.
Piétisme, libéralisme et Moraves
En Allemagne, au XVIIe siècle, la réforme devient plus orthodoxe. Dans l'Église luthérienne, deux courants apparaissent : le « libéralisme » (revendication de la liberté de l'intelligence par rapport à l'orthodoxie) et le « piétisme », source du mouvement évangélique. Le pasteur luthérien Spener (1635-1705) revient à l'expérience du salut par la Foi, à une expérience proche de Dieu et à une relation communautaire. C'est le retour à la prière, à la vie spirituelle. Ce réveil spirituel allie enseignement et œuvres missionnaires.
Une nouvelle impulsion est donnée au XVIIIe par l'arrivée de descendants des disciples de Jean Huss chassés par la persécution de leur pays, la Moravie. La piété des « Frères Moraves » a un caractère joyeux, romantique et sentimental, la « religion du cœur » étant centrée sur le sacrifice expiatoire du Christ, avec un culte pour son sang et ses blessures, que certains jugeaient morbide. Après quelques années hasardeuses, les Moraves établiront leur théologie, qui sera orthodoxe et acceptable par toutes les confessions protestantes. De nouvelles communautés essaiment en Europe et en Amérique, et l'activité missionnaire fut importante.
C'est encore en Allemagne qu'est né en 1708 le groupe des Frères de Schwarzenau, inspiré de l'anabaptisme et du piétisme, et qui va se développer notamment en Amérique du Nord, sous le nom de Brethren, après l'émigration des Frères persécutés en Europe.
Les Méthodistes
En Angleterre, c'est le début de l'ère industrielle. L'Église anglicane établie est riche tandis qu'augmente la pauvreté. L'Église est absente des villes anglaises. John Wesley (1703-1791) fils d'un pasteur anglican et d'une mère très pieuse, nourri par la lecture de « L'Imitation de Jésus-Christ », devient prêtre anglican, part en Amérique, fait la rencontre de frères moraves, revient en Angleterre, vit une expérience spirituelle forte en écoutant le « Commentaire de l'Épître aux Romains » de Luther et s'en va prêcher dans les rues des cités industrielles déchristianisées. Les nombreux nouveaux convertis ne sont pas admis par l'Église Anglicane, c'est donc Wesley qui va les instruire et les former à la lecture et l'étude de la Bible mais aussi des Pères de l'Église, des écrits de Luther et de St François de Sales. Ce mouvement va grandir en Angleterre et se développer aussi en Amérique. Ce sont les « Églises Méthodistes ». Avec Wesley l'accent est mis sur la sanctification, c'est-à-dire sur la transformation de la personne par l'œuvre de l'Esprit Saint, à l'image du Christ. Wesley est à l'origine d'un grand mouvement de réveil qui va toucher l'Amérique et l'Europe.
Naissance et développement du pentecôtisme
En Amérique, des baptistes et des méthodistes ont évangélisé les esclaves noirs traînés dans les églises par leurs maîtres. L'esclavage aboli, les noirs continuent à adhérer à la foi, mais ne veulent pas se retrouver avec leurs anciens maîtres dans les mêmes églises et vont en créer de nouvelles toujours dans les mouvements baptiste et méthodiste. L'expression de la foi, par ces anciens esclaves, teintée de la spiritualité du Réveil et des traditions africaines, est bien différente de celle des blancs : danse et chants (negro spirituals qui donneront naissance au Blues). C'est l'origine du courant « pentecôtiste ». Peu de temps après, survient le grand tremblement de terre de San Francisco qui perturbe beaucoup les esprits. Ce réveil va se répandre comme une traînée de poudre en Amérique. Les fidèles de ce courant sont rejetés des églises traditionnelles et créent les églises pentecôtistes. Dès 1920-1930, le monde entier est touché.
La spiritualité vient de Wesley, l'ecclésiologie est baptiste (confession de la foi, baptême par immersion, congrégationalisme) mais il y a un accent nouveau : le baptême dans l'Esprit-Saint qui est conçu non pas comme la conversion mais est donné au croyant pour le témoignage. Ces églises vont se développer énormément, souvent en réaction négative contre les églises instituées.
En France, les églises pentecôtistes se sont développées et ont souvent été extérieures à la culture protestante, paradoxalement, beaucoup plus proches de la culture catholique : par exemple, le pasteur a plus l'autorité d'un curé que celle d'un pasteur d'une église congrégationaliste ou presbytérienne.
Toujours en France, ce renouveau pentecôtiste se développe dans des églises purement pentecôtistes mais touche aussi d'autres églises, comme les églises baptistes dont certaines deviendront « charismatiques » tout en restant baptistes. Les églises d'un pentecôtisme strict se développeront sans contact avec les autres églises, auront du mal à se dire « protestantes », mais se diront « chrétiennes » ou « évangéliques ».
Vers 1960, ce courant charismatique va avoir, d'abord aux États-Unis puis en Europe et un peu partout dans le monde, une influence sur les autres églises non pentecôtistes, les églises protestantes, mais aussi l'Église catholique et l'Église orthodoxe, avec la naissance du « Renouveau charismatique ». À la différence de ce qui s'était passé précédemment, ce renouveau va se développer à l'intérieur des églises d'origine, où il sera accueilli de façon diverse.
Le « fondamentalisme »
Dans les années 1920, dans le monde américain,[1] il y a un grand courant de sécularisation, de déchristianisation générale de la société, d'industrialisation, d'urbanisation. Face à cela, les églises traditionnelles ont une attitude très libérale. Les églises évangéliques vont avoir une réaction forte et opérer un retour à une orthodoxie stricte. Un certain nombre d'écrits vont confesser l'orthodoxie protestante : ces écrits sont les « fondamentaux ». Ils vont devenir les symboles d'une réaction plutôt conservatrice : on revient à une orthodoxie et à une lecture plus littérale de l'Écriture, avec un certain retour au créationnisme.
Églises évangéliques et dialogue œcuménique
Le dialogue évangélique-catholique
Pour l'Église catholique, la conception du dialogue est assez large depuis Vatican II ; Jean-Paul II a réaffirmé dans Ut unum sint sa dimension personnaliste : il ne s'agit pas seulement d'un échange d'idées, mais aussi d'un échange de don, fondé sur la conviction que l'Église de Jésus-Christ est présente avec des degrés dans toute église ou communauté ecclésiale, il s’agit de se laisser interpeller par le Christ lui-même en voyant d'autres fidèles s’engager pleinement à sa suite.
Le dialogue entre l'Église catholique romaine et les églises évangéliques a commencé il y a longtemps : David du Plessis, membre des Assemblées de Dieu, était présent comme observateur au Concile ; la première phase du dialogue avec des pentecôtistes s'est achevée en 1976 ; il en est aujourd'hui à sa 6e phase. Avec le monde évangélique plus « classique », le dialogue a commencé un peu plus tard, avec l'Alliance évangélique mondiale (donnant lieu à la publication d’un rapport en 2003) : avec les baptistes, (avec lesquels le dialogue a été un temps interrompu) ; avec les mennonites, particulièrement persécutés (par les luthériens, les réformés et les catholiques) au XVIe siècle. En France, le dialogue entre l’Église catholique et la Fédération des Églises Baptistes (FEEB) a donné lieu à la publication du rapport international Rendre témoignage au Christ, puis du baptême à l'église (baptême, cène/eucharistie, église) ; le thème du travail est aujourd’hui le rôle et la place de la Vierge Marie. Il existe par ailleurs un groupe de conversations né d'une rencontre fortuite entre Mgr Daucourt et de Daniel Rivault à l'Arche de Jean Vanier. Côté évangélique, au départ des personnalités non membres de la FPF sont désignées par cooptation : côté catholique, il s’agit d'un groupe présidé par un évêque. Les travaux ont d’abord porté sur les questions éthiques, puis sur la recherche d’une parole juste des églises « historiques » (le terme est usuel, mais pas vraiment approprié, vu l'ancienneté de certaines églises évangéliques) par rapport aux églises évangéliques. En 2003, des membres évangéliques de ce comité demandaient qu'on ne révèle pas leur identité ; aujourd'hui, ils sont autorisés officiellement à dialoguer, même s'ils n'engagent qu'eux mêmes. L'Alliance évangélique française a repris à son compte ce dialogue. Cela n'est pas le tout du dialogue : rencontres pastorales, expositions bibliques… Deux mariages ont été célébrés entre des catholiques et des membres des Assemblées de Dieu.
On peut souligner la proximité entre Église catholique et Églises évangéliques sur certaines affirmations doctrinales fortes ainsi que sur les questions éthiques, autour de la défense de la vie. D’autre part, l’engagement catholique en faveur de la nouvelle évangélisation et la prise de conscience de la nécessité de réaffirmer fortement les convictions chrétiennes rejoignent la position évangélique. En revanche, se pose le problème de l’image mutuelle, en particulier dans des pays qui ont été massivement catholiques. Par ailleurs, l'Église catholique a une conception très structurée du dialogue, alors que le monde évangélique est très largement constitué d'église congrégationalistes, où les communautés locales sont indépendantes. Or un tiers à peu près de ces églises ne sont pas dans des fédérations. Cela conduit à des conceptions différentes du dialogue œcuménique : l’Église catholique recherche l’unité des chrétiens par l’unité des églises, ce qui n’est pas le cas des évangéliques. Enfin, un certain nombre de pratiques évangéliques (3e vague, autour de la guérison) pose questions aux catholiques qui s'intéressent à la question.
Le dialogue évangélique-réformé (à partir de la situation française)
Les évangéliques ont depuis toujours participé à la FPF, et c'est l'Église évangélique libre, issue des mouvements de réveil du XIXe siècle, qui a pris l'initiative de la création de la FPF en 1905. Par intégration successive, la FPF s'est retrouvée rapidement avec les baptistes, l'Église apostolique, la mission tsigane (pentecôtistes), jusqu'aux dernières entrées, adventistes et pentecôtistes. On a davantage parlé ces dernières années de cette intégration ; sans doute à cause de la croissance démographique rapide de ces Églises, soulignée par les médias surtout dans ses excès ; peut-être aussi à cause de la croissance des églises issues de l'immigration, qui pose des questions nouvelles notamment sociales et inter-culturelles. Le regard que la société porte sur le religieux a changé, en particulier depuis la chute du mur de Berlin, avec le thème du choc des civilisations. Les questions que l'on se pose par rapport au monde musulman se sont posées aussi face au protestantisme, tandis qu'aux États-Unis on assistait à une montée en puissance politique des néo-fondamentalistes. La croissance du pentecôtisme, elle, n'est pas nouvelle (dès le début XXe siècle). La sociologie elle aussi a changé : le mouvement évangélique du XIXe siècle était porté par des aristocrates, tandis que le pentecôtisme est d'origine nettement plus populaire ; il ne comprenait en général guère de théologiens formés comme dans les Églises traditionnelles, la prédication se fait plutôt sur le mode du témoignage. Le dialogue est donc complexifié par la diversité des cultures d'églises, d'expressions de foi.
En même temps, le monde évangélique et pentecôtiste se transforme rapidement ; Ces églises attachent aujourd'hui beaucoup plus d'importance à la formation théologique, et ont adopté un certain nombre d’outils intellectuels et théologiques des églises classiques : il y a donc désormais des personnes « ponts », susceptibles de faire de la « traduction » ; On peut aussi penser aux groupes charismatiques informels des années 1970, qui se sont structurés en églises, avec des ministères. C'est en fait une évolution très rapide. Il y a donc dans la FPF un mouvement d'intégration en spirale, qui est sans doute sa vocation particulière : lieu rassembleur d'une diversité d'églises à sa naissance, qui aboutit en 1938 à la constitution de l'Église réformée de France ; les baptistes rentrent alors dans la FPF et le dialogue s’approfondit. La FPF est donc un lieu creuset, où le dialogue se fait de plus en plus étroit, vers davantage de communion. L'entrée récente de nouvelles églises évangéliques dans la FPF s'inscrit tout à fait dans cette ligne. La circulation des personnes également fait que 30% des ministres qui entrent dans l'Église réformée de France, en moyenne, n'en sont pas issus. Différents facteurs contribuent à ce dialogue : souci du témoignage, contexte socio-politique (la chasse aux sectes a conduit certaines églises évangéliques à venir frapper à la porte de la FPF, et finalement permis l'entrée dans un dialogue et dans une certaine communion, même si cela n’aboutit pas à une intégration) ; Le protestantisme de la FPF se caractérise par le fait d'accueillir comme une richesse la diversité d'expressions de foi. Certaines églises évangéliques adhèrent à cette conception et trouvent leur place dans la FPF. D’autres non, et se retrouveront mieux dans la FEP (Fédération Évangélique de France) qui exige une unité doctrinale autour d’une confession de foi élaborée. Le dialogue qui existe en France existe aussi au plan international : une plate-forme du Forum chrétien global essaie de mettre ensemble les églises membres du CEC, l'église catholique, et les églises évangéliques et pentecôtistes, qui représentent le ¼ du christianisme mondial ; à Nairobi en novembre 2007 a eu lieu la première rencontre entre des représentants de toutes les familles ecclésiales.
Synthèse
Il y en a aussi dans l'organisation : épiscopaliennes (sous l'autorité d'un seul, l'évêque), presbytériennes (autorité du conseil des anciens) ou congrégationaliste (autorité de l'ensemble des membres de l'assemblée). Il y a une grande diversité d'églises, mais cette diversité n'a rien à voir avec la diversité qui peut exister entre l'église catholique et l'église orthodoxe. Ces églises ont des traditions différentes, mais se sentent en communion les unes avec les autres : leurs pasteurs sont formés dans les mêmes institutions, leurs enfants vont dans les mêmes camps de jeunes, sur le terrain, elles travaillent ensemble. Il y a circulation des personnes, des théologiens et des idées entre ces églises. Le Conseil national des évangéliques de France rassemble depuis quelques années environ 80 % des évangéliques.
- ↑ en fait dans les années 1873-1895
Évolutions
Le mouvement évangélique est aujourd'hui en pleine croissance, tout particulièrement en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.
En Belgique, il est majoritaire au sein du protestantisme et se présente en deux grandes « familles », l'une se rattachant à la lignée née du mouvement évangélique et des « réveils » du XIXe siècle, c'est-à-dire des courants orthodoxes, l'autre, plus jeune (colloque de Chicago, 1873), se rattachant à ceux qui mettent l'accent sur la manifestation et la pratique des dons de l'Esprit, qu'on appelle « mouvement de Pentecôte ou charismatique ».
En Belgique francophone, elles rassemblent plus de 512 communautés, indépendantes, ou organisées en associations. Depuis quelques années, avec la naissance de la fédération évangélique francophone de Belgique (FEFB), une centaine d'églises se sont organisées pour prendre une part plus active à la vie publique du pays. Ce synode fédéral est représenté par les groupements suivant : Assemblées de Dieu (ADD) (23 voix), Antioche (12 voix), Association des Églises protestantes évangéliques (21 voix), Assemblée protestante évangélique (APEB) (9 voix), Apostolique (4 voix), Églises de Dieu (EDD) (15 voix), Églises indépendantes (29 voix), Églises de Réveil (7 voix), Mission évangélique belge (MEB) (8 voix), Mennonites (1 voix).
En France, on dénombre une cinquantaine de dénominations évangéliques, et environ 1800 églises locales dont plus de 300 églises indépendantes. Cela représente une population d'environ 400 000 personnes. Les treize plus grands groupes d'églises évangéliques sont en 2006 :
dénomination nombre d'Églises ADD (Assemblées de Dieu) 550 FEEB (Fédération des Églises évangéliques baptistes) 128 CAEF (Communautés et assemblées évangéliques de France) 109 Darbyste 105 CEBI (Communion évangélique de baptistes indépendants) 85 FEPEF (Fédération des Églises du Plein Évangile de France) 61 EREI (Églises réformées évangéliques indépendantes) 60 UEEL (Union des Églises évangéliques libres) 54 FM (France-Mission) 51 METZ (Mission évangélique des Tsiganes de France) 49 AEEBLF (Association évangélique d'Églises Baptistes de langue française) 47 CEAF (Communauté des Églises d’Expressions Africaines de France) 38 UDEM (Union des Églises missionnaires) 16 En France, 25 % des églises évangéliques sont membres de la FPF (Fédération protestante de France), et presque autant sont membres de la FEF (Fédération évangélique de France). 56 % ne sont membres d'aucune instance représentative (CEBI).
En Suisse Romande, des églises évangéliques sont implantées dans la plupart des villes et de nombreux village de moyenne importance. Parmi les principales dénomination présente, on citera la Fédération Romande d'Églises Évangéliques, les églises de réveil, les églises apostoliques, l'armée du salut, les darbystes et l'Action Biblique.
Voir aussi
Bibliographie
- Sébastien Fath, Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Genève, Labor et Fides, 2005, 425 pp.
Liens internes
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