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Mont Athos
Mont AthosGéographie Altitude 2 033 m Coordonnées Administration Pays Grèce République autonome République monastique du Mont Athos Géolocalisation sur la carte : Mont Athos
Géolocalisation sur la carte : Grèce
modifier Le mont Athos (en grec moderne Άγιο(v) Όρος Ágio(n) Óros, « Sainte Montagne ») est le nom d'une montagne et de la péninsule montagneuse de Grèce (Macédoine centrale) qui l'abrite, située à l'est de la Chalcidique. Il est célèbre pour les vingt monastères orthodoxes qui y sont établis depuis le Xe siècle. Environ 2 200 moines y vivent.
La « Sainte Montagne » est un nome de la République de Grèce qui jouit d'un statut particulier : c'est la République monastique du Mont Athos dont le territoire est réparti entre vingt monastères en titre formant une communauté théocratique autonome confirmée en droit international par le traité de Lausanne en 1923. Tous les autres établissements monastiques (communautés cénobitiques ou villages appelés skites, kellia ou maisons) sont sous la dépendance de l'un de ces vingt monastères, et ne peuvent prétendre au titre de monastère.
Les moines qui habitent la Sainte Montagne sont appelés Athonites ou Hagiorites. Ils ne dépendent pas de l'Église de Grèce, mais du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Autre particularité spécifique : aucune créature femelle n'y est admise (il est toutefois sous-entendu que cela ne concerne que les vertébrés, à l'exception des poules, dont les œufs frais sont nécessaires à la cuisine et la fabrication des peintures pour les icônes, et des chattes, qui permettent de maintenir une population de félins suffisante pour l'élimination des nuisibles[réf. nécessaire]).
Sommaire
Étymologie
Selon une tradition, son nom vient du géant Athos, lequel, pendant la bataille opposant les Dieux et les Géants, aurait jeté une grande roche sur Poséidon. Cette roche serait devenue le mont actuel. Une autre tradition inverse les rôles : Poséidon jetant la roche sur Athos. En réalité, celui-ci viendrait de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet »[1].
Géographie
La péninsule de l'Athos s'enfonce dans la mer Égée sur une longueur d'environ 57 kilomètres, pour une largeur qui va de 7 à 10 kilomètres. Sa forme oblongue ferme à l'ouest le Golfe Syngitique et un promontoire rocheux au nord de son territoire, le Cap Arapis, isole le Golfe de Ierissos. Le mont Athos proprement dit culmine à 2 033 m d'altitude et se situe au sud de la péninsule au pied duquel se trouve le cap Nymphalon.
Elle est presque totalement couverte de forêts.
Strabon parle du mont Athos dans sa Géographie (VIIIe siècle) :
« L'Athos est une montagne en forme de mamelon, mais si élevée que les habitants du sommet, qui commencent leurs labours avec le lever du soleil, ont déjà eu le temps de se fatiguer quand le premier chant du coq éveille les populations de la côte. C'est dans cette presqu'île que la tradition fait régner le Thrace Tamyris, connu comme un rival d'Orphée. On y voit les vestiges de l'ancien canal ou fossé d'Acanthe, creusé, dit-on, par Xerxès à travers l'isthme de l'Athos et destiné à recevoir les eaux de la mer et à permettre aux vaisseaux le passage direct depuis le golfe Strymonique. Toutefois Démétrius de Scepsis doute qu'on ait jamais navigué dans ce canal : il convient que sur un espace de dix stades l'isthme est formé de bonne terre facile à creuser, et qu'il a été creusé là effectivement un canal de la largeur d'un plèthre ; mais il fait remarquer que l'isthme présente ensuite, sur une longueur d'un stade environ, un plateau rocheux d'une grande élévation et que cet obstacle aura suffi à empêcher de pousser le canal jusqu'à la mer ou tout au moins de lui donner assez de profondeur pour qu'il ait jamais été navigable. Il ajoute qu'Alexarque, fils d'Antipater, bâtit justement sur ce point Ouranopolis, ville de trente stades de circuit. Quant à la population primitive de la presqu'île, elle se composait de Pélasges de Lemnos, et se trouvait répartie dans les cinq petites villes de Cléones, d'Olophyxus, d'Acrothoi, de Dium et de Thyssos[2]. »
Histoire
C'est à partir du IVe siècle que des moines ermites se seraient installés sur la péninsule. Du moins, trouve-t-on un jalon plus assuré au VIIe siècle. C'est à cette période que l'empereur Constantin IV donna le territoire de l'Athos aux moines qui s'y étaient fixés. On y menait alors une vie érémitique dans des grottes ou aux abords de la mer. Nulle trace de vie communautaire. La persécution iconoclaste n'atteignit pas la péninsule ; ce ne fut cependant pas le cas au moment de l'expansion de l'Islam, lorsque les incursions arabes vinrent troubler la quiétude des anachorètes. Les empereurs de la dynastie macédonienne assurèrent la protection de ces derniers et contribuèrent à assurer l'avenir de la péninsule. Saint Athanase l'Athonite fonda le monastère de la Grande Laure de l'Athos en 963. L'empereur Jean Ier Tzimiskès le dota d'une première charte en 971 ; depuis lors, le mont Athos est reconnu à titre de république monastique indépendante. Le premier typikon réglementant l’organisation de la vie monastique sur l'Athos fut élaboré en 972.
Le mont Athos aujourd'hui
Article détaillé : République monastique du Mont Athos.La capitale de la Sainte Montagne est la bourgade de Karyès. Ses maisons sont rassemblées autour du Protaton, une église dédiée à la Mère de Dieu (la Vierge Marie) qui est considérée comme l'higoumène (l'abbesse) de tous les athonites. Cette église conserve l'icône de la Vierge Axion estí. La Sainte Communauté en est l'organe délibératif. Elle réunit les vingt représentants de chacun des vingt monastères. Elle siège à Karyès. La Sainte Épistasie, qui compte quatre moines, en est l'organe exécutif. Les vingt monastères sont en effet répartis en cinq groupes de quatre qui gouvernent ensemble pendant un an puis cèdent leur place au groupe suivant.
Le Monastère de la Grande Laure (Lavra) de l’Athos fut fondé par saint Athanase l'Athonite en 963 avec l’aide de Nicéphore II Phocas. Aux origines du monachisme, les laures combinaient érémitisme (chaque moine vivait dans sa cellule durant la semaine) et vie communautaire (cénobitisme le samedi soir, le dimanche et les jours de fête, puisque tant les repas que les offices sont pris ou célébrés en commun).
Ensuite, les fondations de riches monastères se multiplient. Le fondateur (personne privée, empereur, patriarche) règle les statuts et le fonctionnement du monastère par le typikon. Il en reste propriétaire, ainsi que ses héritiers avec droit de regard sur la nomination de l’higoumène, théoriquement élu par les moines.
Le grec est la langue officielle et le grec byzantin est la langue liturgique des monastères grecs, mais dans certains monastères d'autres langues sont aussi utilisées :
- le russe à Saint Panteleimon (35 moines)
- le serbe à Hilandar (46 moines),
- le bulgare à Zographou (15 moines),
- le roumain aux skites de Prodromou et Lacou (64 moines).
Le géorgien était autrefois utilisé à Iveron (le monastères des Ibères), et le latin au monastère des Amalfitains, aujourd'hui en ruine (nommé ainsi parce qu'il fut fondé par des moines orthodoxes italiens originaires d'Amalfi).
Patrimoine mondial
Mont Athos * Patrimoine mondial de l'UNESCO Pays Grèce Subdivision Chalcidique, Macédoine-Centrale[3] Type Mixte Critères (i) (ii) (iv) (v) (vi) (vii) Superficie 33 042 ha Numéro
d’identification454 Zone géographique Europe et Amérique du Nord ** Année d’inscription 1988 (12e session) modifier Le mont Athos est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1988.
Accès
L'accès en est règlementé : la possession d'un laissez-passer (le Diamonitirion) délivré par les autorités athonites, est nécessaire pour pouvoir embarquer dans les bateaux à destination du mont Athos. L'accès ne se fait que par la mer au port de Dafni. Une barrière sépare la partie monastique du reste de la presqu'île. Les monastères de l'Athos étant masculins, la montagne entière est strictement interdite aux « créatures femelles » en général, et aux femmes en particulier (règle de l'abaton).
Références
- Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X) Dictionnaire des noms de lieux - Louis Deroy et
- Strabon, Fragments VIII, 35
- République monastique du Mont Athos constitue un état autonome au sein de la Grèce et ne fait donc pas partie de ces subdivisions administratives. Il s'agit de la description donnée par le document de l'UNESCO, mais ne correspondant pas à la réalité politique puisque la
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jacques Lacarrière, L'été grec, Plon, 1976
- Vassilis Alexakis, Ap. J.-C., Stock, prix de l'Académie française
- « Mont Athos, les monastères de la Sainte Montagne », Archéologia, hors série n°13, juin 2009
- Jean-Yves Leloup, Ferrante Ferranti, Mont Athos, sur les chemins de l'infini
Liens externes
- (fr) Unesco - Liste du patrimoine mondial
- (fr) Présentation de l'exposition Le Mont Athos et l'Empire byzantin : Les trésors de la Sainte Montagne au Petit Palais
- (en) Mont Athos - Présentation générale 1
- (en) Mont Athos - Présentation générale 2
- (fr) Le Mont Athos en France
- (en) Les Amis du Mont Athos
- (fr) Association Franco Hellénique; Conférence
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