- Pays de Born
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Pays de Born Pays France Région française Aquitaine Département français Landes Villes principales Biscarrosse, Mimizan, Parentis-en-Born Régions naturelles voisines Pays de Buch, Haute-Lande, Marensin
Localisation du Pays de Bornmodifier Le Pays de Born (Lo País de Bòrn, en gascon) est un petit pays côtier du nord du département des Landes. Il compte 19 communes.
Sommaire
Présentation
Étymologie
Probablement dérivé du gascon bòrna : limite (dérivé du latin vulgaire bodina, botina : arbre frontière)[1].
Géographie
Le pays de Born est bordé au nord par le pays de Buch, à l'est par la Haute-Lande, au sud par le Marensin, à l'ouest par l'océan Atlantique. Il a la forme d'un trapèze dont les bases sont délimitées par :
- côté ouest : Biscarrosse-Plage au nord et le courant de Contis, sur la commune de Saint-Julien-en-Born au sud, distants d'environ 40 km
- côté est : Sanguinet au nord et Lévignacq au sud, distants d'environ 55 km
- océan et Haute Lande sont distants d'environ 20 km
Sa population, de 39 617 habitants (2008) hors saison, passe à plus de 100.000 habitants pendant la saison estivale[2]. Ses villes principales sont Mimizan, Parentis-en-Born et Biscarrosse, sa capitale est Mimizan.
Communes
- Sanguinet
- Biscarrosse (Bourg et Plage)
- Parentis-en-Born (Bourg, Lac, Esleys, Herran)
- Ychoux
- Gastes
- Sainte-Eulalie-en-Born (Pelouche, Maynatge, Le Lac)
- Pontenx-les-Forges
- Saint-Paul-en-Born
- Aureilhan
- Escource
- Mimizan (Bourg et Plage)
- Bias
- Mezos
- Saint-Julien-en-Born (Bourg et Contis)
- Onesse-et-Laharie
- Liposthey
- Lüe
- Levignacq
- Uza
Paysages
Il associe trois types de paysages :
- sur la côte, ce sont les grèves de sable fin, ourlées de rouleaux séduisants pour les surfeurs. En 1905, les promoteurs du tourisme de la Belle Époque font étape à Mimizan, où Maurice Martin annonce la création de la Côte d’Argent.
- c’est aussi un pays de vastes étangs, comme celui de Cazaux-Sanguinet, de Parentis-Biscarrosse, d'Aureilhan, de Malloueyre. Leur fermeture à l'Océan s’est faite à l’époque historique, comme l’atteste le site archéologique de Losa à Sanguinet. Les courants landais sont de petits fleuves côtiers, leur servant d'exutoires vers la Mar Grana .
- la forêt, partagée entre la forêt dite de protection, située immédiatement à l’arrière des dunes et la forêt dite de production, majoritairement privée, située en zone intérieure, essentiellement plantée au XIXe siècle dans le cadre de la loi du 19 juin 1857 relative à l'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne.
Lettes et crastes marquent la topographie de la région. Les anciens parlent toujours de « la montanha », ces vieilles dunes boisées où se situe aujourd’hui la forêt usagère[3].
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Dune et forêt des Landes
Histoire
Origines ethniques
On ne dispose que d’un petit nombre de sources écrites sur le nom des populations qui peuplaient le pays de Born et le pays de Buch. Leur examen permet de se rendre compte de la difficulté que soulève la recherche de leur nom : Boïates ou Boiens.
C’est seulement à partir du second Âge de Fer qu’il est possible de nommer et parfois de localiser les tribus disséminées sur le territoire des Landes. Les Boïates du Bassin d’Arcachon occupaient également des terres du Pays de Born, peut-être jusque vers Aureilhan. D’autres sources indiquent la présence de Cocosates, peuple aquitain, à l'époque de la Pax Romana.
Ces sources, toutes d’époque romaine, sont de différentes sortes : textes littéraires, inscriptions gravées, documents administratifs et itinéraires routiers (Itinéraire d'Antonin de la fin du IIIe siècle). Historiens et géographes s’accordent à constater l’existence d’un peuple original, distinct du peuple celte par la race et la langue (voisine du basque contemporain).
L’influence celtique a cependant été profonde et le deuxième Âge de Fer a introduit partout des changements décisifs : l’organisation des tribus en États, gouvernés par des rois ou des magistrats issus de l’aristocratie locale, la naissance de premières « villes » généralement installées sur les hauteurs (les oppidums), la création d’un réseau de pistes et d’itinéraires et enfin la création de la monnaie et sa mise en circulation avec les prémices d’un commerce autour de l’importation de vin d’Italie. On peut donc affirmer qu’avant même que tout projet de conquête ait germé dans l’esprit de Rome, la conquête économique de l’Aquitaine était déjà réalisée[4].
Économie gallo-romaine
Le Born a connu le passage des Romains. Situé sur la voie romaine littorale romaine reliant Bordeaux (Burdigala) à Dax (Aquae Tarbellicae) comme en atteste la mention de Ségosa sur l'Itinéraire d'Antonin, le Born bénéficie d’un flux commercial Nord-Sud négociant ses propres ressources, notamment les produits résinés.
Les aquitains, voisins de l’océan, vivent surtout de la pêche et de la chasse et cultivent principalement le millet et le seigle en raison de la légèreté et de la pauvreté des sols. Ils pratiquent l’élevage du porc, du bœuf et du mouton, et extraient le sel de l’océan. Cette précieuse denrée est sans doute un objet d’échange pour la population et on peut supposer l’existence d’un véritable négoce dans la région.
La culture de la vigne joue également un rôle important dans l’économie de l’époque gallo-romaine. Elle s’installe partout et introduit le vin consommé localement. Les autres ressources proviennent essentiellement de l’artisanat, fabrication d’objets usuels, outils, clous, fibules et produits résineux tirés du pin.
En fait, la résine est extraite d’une époque bien antérieure encore, et consommée soit directement pour étancher les récipients, soit pour l’éclairage, soit en œnologie par son mélange avec le vin afin d’obtenir le très prisé vin « résiné ». Elle peut aussi être transformée en poix et ceci d’une façon quasi-industrielle, faisant même l’objet de commerce, au vu des quantités qui sont produites. La poix épaisse (goudron) a de multiples applications : elle sert dans la marine à calfater les vaisseaux, y compris les voiles et les cordages. On l’utilise aussi dans la pharmacopée sous forme de cataplasme, d’emplâtre, d’onguent[4].
Ancien régime
Des sauvetés, comme celle de Mimizan, sont placées à partir du XIe siècle sous l’autorité de l’abbaye de Saint-Sever. Elles attirent et fixent les populations sur ces terres difficiles en contrepartie de certains avantages. Elles gèrent les flux des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle empruntant la voie de Soulac.
Les vestiges de sept mottes castrales, dont celle du Tuc de Houns, ont été retrouvées dans le pays de Born.
Vers 1500, une prévôté de Born est instituée. Placée sous la dépendance de l’Albret, cette juridiction comprend Aureilhan, Bias, Biscarrosse, Gastes, Lévignac, Mézos, Mimizan, Parentis-en-Born, Pontenx-les-Forges, Sainte-Eulalie, Saint-Julien, Saint-Paul, Sanguinet et Uza. La direction épiscopale du Born se trouve à Bordeaux jusqu’en 1789[5].
Sites archéologiques
- Le fanum de Losa (12x10m) est un site archéologique sublacustre situé sous les eaux de l’étang de Sanguinet. Les murs épais de 45 cm sont constitués de blocs de garluche. Divers éléments archéologiques indiquent une période d’utilisation assez longue, entre le IIe et IIIe siècle après JC. L’abandon du fanum pourrait être lié à l’apparition du christianisme au IVe siècle.
- Malgré des conditions d’observation difficiles en raison de la vase et d’algues, un habitat du deuxième Âge de Fer a été découvert dans le lac de Biscarrosse par 15 mètres de profondeur : le site de la Pendelle. Situé sur un axe de communication Nord-Sud, cet habitat se caractérise par une enceinte en pierre de forme ovoïde d’une superficie d’environ 11.000 m2.
- Les tumulus funéraires de Mimizan : plusieurs nécropoles protohistoriques ont été localisées autour de Mimizan. Elles sont généralement constituées d’un ensemble de tumuli espacés de quelques dizaines de mètres. La fouille de l’un entre eux (Louroun) a révélé deux tombes d’inhumation. Lors du rite funéraire, le corps est brûlé sur un bûcher, les os calcinés sont soigneusement recueillis et placés après lavage dans une urne funéraire en terre cuite. Des offrandes (parures, objets, denrées) sont également brûlées avec le corps. L’urne est ensuite placée dans un tumulus en terre[4].
Pèlerinage et religion
L’itinéraire entre Arcachon et Bayonne est fort ancien. Déjà connu des celtes avant l’ère chrétienne et emprunté au Moyen Age par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, c’était la voie romaine appelée plus tard Camin Arriou. Il dessert une succession de « pays » de vielle tradition landaise : pays de Born, Marensin, Maremne, Seignanx.
De nos jours, la paroisse Saint-Joseph-du-Born est la plus étendue de la côte landaise. Elle compte les églises Saint-Michel de Bias, Saint-Julien de Saint-Julien-en-Born, Saint-Louis d'Uza, Saint-Jean-Baptiste de Mézos Sainte-Eulalie de Sainte-Eulalie-en-Born, Sainte Ruffine d'Aureilhan, Notre-Dame de l'Assomption de Mimizan-Bourg, Notre-Dame des Dunes de Mimizan-Plage, de Saint-Paul-en-Born, Sainte-Madeleine de Contis, Saint-Jean-Baptiste de Bourricos, Saint-Martin de Pontenx-les-Forges.
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Église en garluche de Pontenx-les-Forges
Le Born possède de nombreuses fontaines dites « miracucleuses » : Saint Jean-Baptiste de Bourricos, Saint Rose ou Arrose de Mézos, Saint Michel de Bias, Saint Eutrope, Saint Clair de Saint-Paul en Born, Saint Roch, Saint Mommolin, Saint Galactoire, Sainte Ruffine d’Aureilhan, Sainte Madeleine de Contis, etc[2].
Économie
Des gisements de fer tiré de l’alios ont été exploités jusqu’au XIXe siècle à Pontenx-les-Forges et Uza-les-Forges. La concurrence avec les forges de Pissos, Brocas ou Ychoux faisait alors rage. Alors que le gisement déclinait, Pontenx-les-Forges recevait encore en 1901 4636 t de minerai du Périgord.
Les balanciers de la société Esso, soutirant le pétrole du sous-sol aux temps fastes de la production française (1954-1990) ont cessé de fonctionner. Quant aux espoirs fondés sur les hydravions de la société Latécoère, basée aux Hourtiquets de 1930 à 1955, partant vers l’Afrique et l’Amérique, ils appartiennent désormais à l’histoire glorieuse des débuts de l’aéronavale, exposée au Musée historique de l'hydraviation.
Restent aujourd’hui la production sylvicole s’appuyant sur l’exploitation de la forêt des Landes et la papeterie du groupe Gascogne à Mimizan, le tourisme balnéaire de la Côte d’Argent et la présence de l'armée au Centre d'Essais de Lancement de Missiles de Biscarrosse.
Patrimoine
- Clocher porche de Mimizan, classé monument historique et inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
- Voie de Soulac du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
- Château Woolsack, ancien pavillon de chasse construit en 1911 à Mimizan sur les bords du lac d’Aureilhan par Hughes Richard Arthur Grosvenor (1879-1953), IIe duc de Westminster
- les bornes de sauveté de Mimizan sont inscrites aux monuments historiques
- Le phare de Contis est le seul phare de 1er ordre du littoral des Landes
Notes et références
- Jean-Jacques Fénié, éditions Confluences, p 109 L’invention de la Côte d’Argent,
- Paroisse Saint-Joseph du Born, annuaire paroissial 2008
- Jean-Jacques Fénié, article de Sud-Ouest du 22 juillet 2009, p 12
- Information Musée de Mimizan
- Dictionnaire de la Lande française, Charles Daney, Editions Loubatières
Voir aussi
- Grands lacs landais
- Communauté de communes de Mimizan
- Communauté de communes des Grands Lacs
- Géographie des Landes
- La fixation des dunes en Aquitaine
- Tuc
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