- Burdigala
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Burdigala est le nom antique de l'actuelle ville de Bordeaux.
Histoire
Burdigala fut fondée au IIIe siècle av. J.‑C.[1], par les Bituriges Vivisques (littéralement « Bituriges déplacés »), peuple gaulois de la région de Bourges qui contrôlait, depuis le port intérieur, le trafic de l'étain amené d'Armorique et de Bretagne (Grande-Bretagne, Cornouailles). Le premier emplacement habité est situé à l'embouchure de la Devèze, un affluent de la Garonne, proche de la Gironde. La naissance de Bordeaux n'est pas liée aux qualités du site, car, ville d'embouchure située sur une avancée du plateau landais, elle est longtemps cernée de marais pestilentiels. C'est précisément ce sens de « marais boueux » que conserve encore de nos jours une rivière appelée Eau Bourde passant au sud de la ville.
En 56 av. J.-C. est accueilli à Burdigala le lieutenant de César, Publius Crassus et, en 52 av. J.-C., et le premier urbanisme romain. Le cardo et le décumanus (aujourd'hui rue Sainte-Catherine et Rues Porte Dijeaux et St Rémy) sont tracés et l'on construisit des aqueducs, des temples, un amphithéâtre et une curie. Bordeaux est à l'époque un emporium, c'est-à-dire un comptoir de commerce, contrôlant les routes de l'étain et du plomb entre les ports gaulois de la Loire et la République romaine. Elle est érigée en civitas administrée par un collège de magistrats.
En 28 av. J.-C. la ville est l'une des quatorze cités de l'Aquitaine Seconde.
Burdigala se développe et finit par devenir une des villes les plus opulentes de la Gaule. Entre 40 et 60 sont implantés sur les coteaux nord de la rive gauche les premiers plants de vigne à l'origine du vignoble bordelais. Il semble que sous Vespasien elle passe du rang de cité pérégrine stipendiaire à celui de municipe de droit latin[2]. En 70, elle est déclarée par cet empereur capitale administrative de la province romaine d’Aquitaine qu'elle ravit à Mediolanum Santonum (Saintes). La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des Sévères (193-235), elle englobe alors le mont Judaïque, actuel quartier Saint-Seurin. De cet âge d'or datent des monuments illustres dont le forum (Piliers de Tutelle) et le Palais Gallien (amphithéâtre pouvant contenir 15 000 personnes sur ses gradins en bois).
La ville est victime de la révolte de l'empereur des Gaules, Tetricus (271-273/274), puis des troubles des Bagaudes.
Durement frappée par les invasions barbares de 276 (la ville est pillée et incendiée), la cité édifie (selon le tracé actuel des cours d'Alsace-Lorraine, de la rue des Remparts et des cours du Chapeau Rouge et de l'Intendance) un castrum qui est construit en 286. Il s'agit d'une enceinte de 740 mètres sur 480 mètres dont les murs ont une hauteur de 10 mètres et une largeur de 5 mètres. On reconstruit également le port intérieur dans lequel s'écoule la Devèze par 26 bouches de bronze. La ville continue à briller pendant près d'un siècle, grâce au commerce de suif, de cire, de poix et de papyrus. Elle s'illustre par ses poètes chrétiens (Ausone, 309-394) et ses saints (saint Paulin de Nole, 353-431).
Vestiges antiques
Article détaillé : Amphithéâtre de Bordeaux.L'Amphithéâtre de Bordeaux dit Palais Gallien fut construit au IIe siècle. L'arène intérieure mesure 70 mètres sur 47 mètres, et le pourtour de l'édifice est de 132 mètres sur 111 mètres, ce qui en fait un amphithéâtre de bonne taille. D'après sa dimension, on estime sa capacité à 15 000 places.
Bordeaux a conservé jusqu'en 1675 un important monument gallo-romain, dit Piliers de Tutelle. Ce bâtiment du IIIe siècle, unique dans la France du XVIIe siècle, avait comporté 24 colonnes surmontées d'une architrave, rehaussées d'un couronnement à arcades orné de cariatides de 3 m de hauteur. L'architecte Claude Perrault (1613-1688), qui dessina ce qu'il en restait en 1669 (17 colonnes), indique qu'il ne s'agissait ni d'un temple, ni d'une basilique, puisque l'on n'y voyait nulle trace de charpente[3]. Il s'agissait probablement du forum de Burdigala. Cette ruine presqu'intacte fut détruite en 1675[4] et enfouie sous les glacis du Château Trompette alors rebâti sur les plans de Vauban.
Notes et références
- marais et Gala se traduirait par abri. Le nom aurait ensuite évolué en Bordigala, puis en Bordale en euskara (basque), Bordèu en gascon et finalement en « Bordeaux ». Burdigala pourrait être un nom basco-aquitain. Burd signifierait
- Marcel Le Glay, Jean-Louis Voisin, Yann Le Bohec, Histoire romaine, Presses universitaires de France, 1995 [présentation en ligne]
- Lire en ligne p.183 à 185 Claude Perrault - Mémoires de ma vie, voyage à Bordeaux - 1669
- Claude de Montclos - La mémoire des ruines - 1992 - Chapitre I
Burdigala pourrait être tout simplement l'étain en euskara (langue basque) burdin étant le fer... et le chemin d'introduction de certains métaux allait de Burdigala à Astorga (pays basque sud)
Catégories :- Cité gallo-romaine
- Ville ou oppidum celtique
- Histoire de Bordeaux
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