- Étangs de la Malloueyre
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Étangs de la Malloueyre
Grand étang de la Malloueyre, vu du belvedère sur la duneAdministration Pays France Latitude
Longitudemodifier Malloueyre (vraisemblablement du gascon malhòu, coquille bivalve ronde et striée des zones sablonneuses)[1] est le nom de deux étangs, le petit et le grand, situés sur la commune de Mimizan, dans le département français des Landes.
Sommaire
Présentation
Le petit et le grand étang de la Malloueyre sont situés dans la « lette de la côte », au pied le cordon dunaire (séparant les eaux salées de l'océan des eaux douces des étangs) et de la forêt domaniale de Mimizan. Le site associe donc dune, forêt des Landes et zones humides, constituant un biotope exceptionnel.
Historique
Les étangs se sont formés au début du XIXe siècle. Ils sont les vestiges de l'ancien tracé du courant de Mimizan, dont le débouché (boucau en Gascon) se situait en ces lieux. Le barrage de sable le retenant se rompt en 1828 à la suite d’un hiver pluvieux, entraînant des inondations, remaniant les sables de l'embouchure et déviant le cours du fleuve côtier plus au nord. Les travaux de 1838 pour le rétablir n’y font rien[2]. Pour éviter de nouvelles divagations, l'embouchure est finalement fixée par l'Homme au moyen de digues construites entre 1871 et 1873[3].
Les pins maritimes sont plantés dans ce secteur vers 1810 pour fixer les dunes intérieures et produire de la résine. Le cordon dunaire longeant la côte est modelé quant à lui en 1825[4] afin de protéger la forêt de l'envahissement des sables. Il est fixé grâce à deux graminées : le gourbet ou oyat, et l'agropyron[5].
Avant cela, du Moyen Age au XIXe siècle, les mouvements de sables produits sous l'effet du vent posaient d'importants problèmes, rendant difficile la vie dans cette partie des Landes. Des quartiers et des églises furent même engloutis par le déplacement des dunes et des lacs, comme ce fut le cas à Bias, submergé par les eaux de l'étang de Bourg le Vieux. À partir de 1778, le baron Charlevoix de Villiers propose de fixer les dunes du littoral aquitain par une méthode basée sur l'ensemencement en pins maritimes, l'utilité de ces arbres pour limiter le mouvement des sables ayant déjà été remarqué à l'état naturel. Nicolas Brémontier fait réaliser des essais de cette technique.
En 1822, Jean-Sébastien Goury, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, conçoit un dispositif permettant de retenir le sable à la source et d'éviter l'ensablement des plantations : une dune rectiligne longeant l'océan. En moins de 70 ans, une dune bordière (ou cordon dunaire) est réalisée et les dunes intérieures sont entièrement fixées par les pins et leur cortège floristique (genêts, ajoncs, etc.). La fixation des dunes littorales marque le départ du grand boisement des Landes. Ainsi, 88 000 ha sont boisés de 1802 à 1880.
La forêt littorale, située en contact de la dune bordière, comme c'est le cas sur le site de la Malloueyre, est une « forêt de protection » : son objectif n'est pas de produire du bois mais de protéger, en arrière, la « forêt de production » de l'effet du vent, des embruns et du sable. La violence des vents est rendue visible par l'aspect torturé de certains arbres, formant de véritables sculptures végétales[3].
Les deux guerres mondiales entraînent l'arrêt de l'entretien. La dégradation est telle qu'entre 1960 et 1980, la dune littorale doit être reprofilée mécaniquement puis replantée. L'office National des Forêts gère, avec 200 km de dunes, la majorité du littoral aquitain. La végétation dunaire et les travaux d'entretien maintiennent ce dispositif[3].
Caractéristiques
Le petit étang de la Malloueyre présente une superficie d’un hectare et une profondeur oscillant entre 1,10 et 1,70 m, en fonction de l’apport des nappes souterraines l’alimentant.
Le grand étang quant à lui présente une surface de deux hectares et une profondeur allant de 0,80 à 1,70 m. Ses eaux sombres sont par endroit couvertes de nénuphars.
Le conduit déversant les eaux usées (mais traitées) des Papeteries de Gascogne dans l’Océan passe entre les deux étangs[2].
Vue panoramique
Mimizan-Plage : l'océan, le cordon dunaire, l'étang de la Malloueyre, la forêt domaniale dite « forêt de protection »
Intérêt écologique
En France métropolitaine, les zones humides ne couvrent que 3% du territoire mais hébergent un tiers des espèces végétales remarquables ou menacées, la moitié des espèces d'oiseaux et la totalité des amphibiens et poissons d'eau douce. Ce sont des lieux d'abri, de nourrissage et de reproduction pour de nombreuses espèces, indispensables à la reproduction des batraciens. Elles constituent des étapes migratoires, des lieux de reproduction et d'hivernage pour de nombreuses espèces d'oiseaux[3]. Le site de la Malloueyre est soumis à plusieurs classements reconnaissant la nécessité de protéger cette zone humide, la majorité d’entre elles ayant disparu dans le département suite aux grands travaux d’assèchement entrepris sous Napoléon III dans le cadre de la loi du 19 juin 1857.
Classements
Les étangs, inclus dans la forêt domaniale de Mimizan, sont dans le périmètre du site inscrit par arrêté du 16 août 1977 dénommé « Étangs landais nord » au titre de l'intérêt pittoresque d'un grand ensemble paysager[6]. Ils font l'objet d'un inventaire ZNIEFF de type 1 en 1984[7] et sont dans le périmètre de la réserve de chasse et de faune sauvage créée par l'arrêté préfectoral du 24 juin 1992.
Le site intègre le réseau européen Natura 2000 (proposé comme site d'intérêt communautaire -SIC - en mai 2003) dénommé « Dunes modernes du littoral landais de Mimizan Plage au Vieux Boucau »[8] au titre de la directive Habitat, dont l'objectif est la conservation de la biodiversité en protégeant les habitats (il est en effet plus efficace de protéger un milieu que les seules espèces qu'il abrite). En droit français, il est classé réserve biologique dirigée, zone de conservation et de mise en valeur d'espèces animales ou végétales menacées[9]. Des travaux sylvicoles « doux » peuvent y être menés, et le site de la Malloueyre est géré par l'Office national des forêts.
Espèces protégées
Plus de cent espèces végétales sont dénombrées sur le site « Dunes modernes du littoral landais de Mimizan Plage au Vieux Boucau » (œillet de France, panicaut maritime, corema alba), parmi lesquelles huit sont endémiques, cinq sont protégées au plan national et deux au plan régional.
Plus de dix espèces animales (cistude d'Europe, loutre d'Europe, vison d'Europe) représentant un fort enjeu patrimonial sont recensées. Les autres espèces présentes sont l'aigrette garzette, le héron cendré, l'échasse blanche, le grand cormoran, le martin pêcheur, la bergeronnette grise, la foulque macroule, le canard colvert, la couleuvre à collier.
On dénombre enfin quatorze habitats naturels d'intérêt communautaire et deux prioritaires (au sens Natura 2000)[5].
Galerie
Notes et références
- Jean-Jacques et Bénédicte Fénié, Dictionnaire des Landes, Éditions Sud Ouest, 2009, 349 p. (ISBN 978-2-87901-958-1)
- Jean-Jacques Fénié et Jean-Jacques Taillentou, Lacs, étangs et courants du littoral aquitain, au temps des « galups » et des vaches marines, Éditions Confluences, 2006, 159 p. (ISBN 2-914240-79-1)
- Panneau de présentation du belvédère de la Malloueyre, réalisé par la Région Aquitaine, l'ONF, l'UE et le réseau Natura 2000
- fixation des dunes en Aquitaine Voir la
- Panneau de présentation Natura 2000, sur site
- Fiche des « étangs landais nord » sur le site de la DREAL
- Inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique Floristique de la Région Aquitaine
- Site FR7200711
- Panneau de présentation Réserve biologique de la Malloueyre
Voir aussi
Catégories :- Mimizan
- Lac du département des Landes
- Site naturel inscrit des Landes
- Site Natura 2000 des Landes
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