- Montépilloy
-
Montépilloy Administration Pays France Région Picardie Département Oise Arrondissement Arrondissement de Senlis Canton Canton de Senlis Code commune 60415 Code postal 60810 Maire
Mandat en coursPatrice Cornu
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Cœur Sud Oise Démographie Population 159 hab. (2007) Densité 27 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 84 m — maxi. 147 m Superficie 5,86 km2 Montépilloy est une commune française, située dans le département de l'Oise et la région Picardie.
Sommaire
Toponymie
Le premier nom connu du lieu, Montem Agibodi, cité en 849[1], ne peut être considéré comme forme antérieure du même nom. En 1075, il a été question d'une forêt d'Espilloir, et en 1076, de Monte Expelierico. Une forme proche du toponyme actuel paraît dès 1148 par rapport au château, qui est désigné comme forteresse de Montespiloir. Le nom ne se confirme pas immédiatement, mais se fixe tout de même au XIIIe siècle. Étant donné que les documents de l'époque étaient redigés en latin, l'on trouve aussi des formes latinisées, comme Monte speculatorio en 1166, Monte Pislerii vers 1200, et Monte Pigoci, en 1281. Quelle que soit la variante, le toponyme est un nom composé de mont, déjà utilisé en ancien français, et le nom picard espillouère (signifiant regard, ouverture dans un mur), dérivé du verbe espiller. Montépilloy se traduit donc par « mont de l'observatoire, de la tour de guet »[2].
Géographie
Montépilloy est situé à 8 km à l'est de Senlis et à 47 km au nord-est de Paris, près de la D 1324 entre Senlis et Crépy-en-Valois. La distance autoroutière de Paris via l'autoroute A1 est de 55 km[3]. La commune se compose du village qui lui donne son nom, ainsi que de deux écarts, le moulin de Montépilloy et Boasne. Le premier se résume aujourd'hui à une ferme désaffectée, près de Rully ; le deuxième est un tout petit village qui était jadis plus important, et qui était une paroisse indépendante sous l'Ancien Régime. Montépilloy est implanté sur le plateau d'une butte-témoin culminant à 133,5 m au-dessus du niveau de la mer, soit 30 m au-dessus de la RD 1324, et 50 m au-dessus de la source de l'Aunette à 3,2 km, sur la commune de Rully. Cette butte marque la limite ouest d'une châine de collines connue comme la montagne de Rosières, qui dépasse à plusieurs endroits une altitude de 150 m. Du fait de cette situation, l'eau est rare à Montépilloy, et le puits du château atteint une profondeur de 59 m[4]. Aussi, le donjon ruiné du château est-il visible de loin, de la lisière de la forêt d'Halatte ou de la forêt d'Ermenonville.
Avec 5,86 km2 de superficie et une circonférence d'environ 13 km, le territoire communal est de petite dimension, mais Montépilloy possède tout de même cinq communes limitrophes (voir le schéma ci-dessous), sans compter Fontaine-Chaalis qui s'approche de 600 m de la limite sud de Montépilloy. Par ailleurs, Borest arrive à 200 m des dernières maisons de Montépilloy : le village n'est pas implanté au centre de son territoire, mais à son extrémité sud-ouest. Si les communes limitrophes comptent toutes moins de mille habitants, elles dépassent nettement Montépilloy, et les villages voisins les plus proches, Barbery et Rully, disposent de commerces de proximité (ce qui est également le cas de Baron). Montépilloy était jadis desservi par la gare de Barbery de la ligne de chemin de fer Chantilly - Crépy-en-Valois, fermée au service voyageurs peu après la guerre[5], et la desserte par les transports en commun se résume aujourd'hui à des autocars destinés aux élèves scolarisés à Senlis, sans aucun service pendant les vacances scolaires[6].
Montépilloy fait partie du Parc naturel régional Oise-Pays de France pour la totalité de son territoire, et délimite le Parc à l'est, tout comme Rully (la commune de Fresnoy-le-Luat n'en fait pas partie, et Baron seulement au sud de la Nonette)[7]. La commune entre également dans le site inscrit de la vallée de la Nonette, créé par arrêté du 6 fevrier 1970, et correspondant, à quelques exceptions près, au secteur du Parc situé dans le département de l'Oise[8]. La nature est toutefois bien peu présente à l'extérieur du village et de ses abords immédiats, où les surfaces agricoles dédiées à la grande culture dominent, ne laissant pas de place au moindre arbre ou à la moindre haie. Des petits bois privés subsistent notamment à l'ouest et au sud du village, ainsi que du côté de Boasne.
Histoire
Le 15 août 1429 eu lieu la Bataille de Montépilloy[9] entre les troupes anglaises de Jean de Lancastre Duc de Bedford et les troupes françaises du roi de France, Charles VII commandée par Jeanne d'Arc et son compagnon Étienne de Vignolles dit la Hire.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 2008 Eric Bouly de Lesdain mars 2008 en cours Patrice Cornu Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
D’après le recensement Insee de 2007, Montépilloy compte 159 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupe le 29 212e rang au niveau national, alors qu'elle était au 28 601e en 1999, et le 608e au niveau départemental sur 693 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Montépilloy depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 1896 avec 231 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (15,7 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (17,5 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (54,7 % contre 48,4 % au niveau national et 49,3 % au niveau départemental).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 54,7 % d’hommes (0 à 14 ans = 24,1 %, 15 à 29 ans = 10,3 %, 30 à 44 ans = 23 %, 45 à 59 ans = 27,6 %, plus de 60 ans = 14,9 %) ;
- 45,3 % de femmes (0 à 14 ans = 22,2 %, 15 à 29 ans = 9,7 %, 30 à 44 ans = 27,8 %, 45 à 59 ans = 23,6 %, plus de 60 ans = 16,7 %).
Monuments et lieux de visite
Monuments historiques
- Les ruines du château, place du Château (classés Monument historique par arrêté du 3 mai 1963[15]) : Démantelé après l'entrée de Henri IV dans Paris en 1491, ce château dépendant du Valois datait du XIIe siècle et a été rebâtie en partie sous Robert de Lorris, seigneur d'Ermenonville, après 1353, et Louis Ier d'Orléans, vers 1400. Situé sur l'ancien tracé de la route de Senlis à Crépy-en-Valois, il servit de point d'appui des armées manœuvrant dans la contrée, notamment pendant les guerres des XVe et XVIe siècles. Son vestige le plus emblématique, car visible de loin grâce à l'implantation du village sur une colline, est l'haute épine subsistant du donjon, mesurant 35 m de haut. Ce fut l'ultime lieu de retranchement et de vie quand le château se trouvait en état de siège. Aujourd'hui évidé, le donjon avait une épaisseur de dix-huit mètres au sol et comportait quatre étages, dont un en-dessous du niveau du sol. L'accès au rez-de-chaussée se faisait par une passerelle amovible au-dessus du fossé entre la chemise et la tour (alors que le château dans son intégralité était entouré de douves et possédait un pont-levis). Les étages, sauf le troisième, étaient voûtés d'arêtes, et deux étages étaient dotés d'une cheminée. Le quatrième étage, rehaussé en 1400, était destiné à l'approvisionnement de projectiles et à la défense, donnant accès à des hourds et au toit, avec mur crénelé et mâchicoulis. Le toit en poivrière d'origine a été remplacé par un toit plat en 1400. L'escalier, situé dans l'épaisseur du mur extérieur du donjon, subsiste toujours, tout comme la poterne[16]. Outre le donjon, les ruines du château comprennent le portail dans un châtelet avec deux tours hémi-cylindriques d'une hauteur de 13,6 m, une courtine et des restes de la structure ayant supportée le pont-levis ; une deuxième tour crénelée avec les vestiges du logis du début du XVe siècle ; et une partie de la muraille d'enceinte, au nord. L'ensemble est intégré dans une ancienne ferme qui occupe la totalité du site du château, d'un diamètre de 85 m environ. Les fossés sont en partie comblés. De 1496 à la Révolution française, les ruines et la ferme ont appartenu à la maison de Montmorency[17]. Propriété privé, le site n'est pas accessible au public, mais les chemins et sentiers entourant l'ancien château permettent des vues intéressantes sur les différents vestiges.
- L'église Saint-Jean-Baptiste, rue de l'Église (inscrite Monument historique par arrêté du 12 février 1971[18]) : Elle date du XVe siècle, ne possède pas de clocher et ne présente aucun style particulier. Les contreforts massifs des quatre côtés lui confère un aspect défensif. La haute nef est dépourvue de bas-côtés et comporte trois travées, sans compter le chœur qui est à chevet plat. Exceptée la façade ouest et la première travée côté nord, l'église est totalement enclavée dans des propriétés privées.
Autres éléments du patrimoine
- L'abreuvoir, place du château : selon la plaque posée à son angle sud-est, cette mare pavée est aujourd'hui un biotope hébergeant des amphibiens. En-dehors des cours d'eau, les abreuvoirs au centre des villages sont devenus très rares aujourd'hui.
- La borne dîmière de 1543, rue du Four, près du carrefour avec la rue des Bordes : sa fonction était de délimiter le territoire du prélèvement de la dîme par le seigneur dont elle porte les armes. En l'occurrence, ce fut le duc Anne de Montmorency (1492-1567), qui fut aussi le premier seigneur à marquer ses possessions par des bornes armoriées, entre 1537 et 1546[19].
Personnalités liées à la commune
- Jeanne d'Arc a dormi trois nuits dans la tour du château de Montépilloy lors de la bataille contre les Anglais, en 1429.
Notes et références
- ISBN 978-2-60000133-5), 1386 p. ; p. 987, n° 17782 ; Lire sur Google livres. Cf. Ernest Nègre, Toponymie generale de la France, Tome 2 : Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Droz, 1991, 2e tirage 1996, (
- ISBN 978-2-6000-2884-4), 1870 p. ; p. 1471, n° 26737 ; Lire sur Google livres. Cf. Ernest Nègre, Toponymie generale de la France, Tome 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, Droz, 1998, (
- Géoportail sur IGN. Consulté le 13 juin 2011 ; à partir de la carte topographique 1 : 25 000e affichée en 3D. Distances mesurées avec l'outil proposé sur le site
- Lire en ligne sur le site du PNR Oise-Pays de France. Cf. Mireille Falque, Nathalie Hébert et Maé Vandais, Étude urbaine de Montépilloy, phases 1 et 2, PNR Oise-Pays de France, 2006, 124 p. ; p. 7-10
- ISBN 2-902 808-83-6, p. 19-21. Cf. Pierre-Henri Emangard et al., Des omnibus aux TER (1949-2002), La Vie du Rail, Paris 2002, 466 pages,
- Horaires sur Oise-Mobilité. Consulté le 22 juin 2011}. La desserte de Montépilloy est assurée en période scolaire par la ligne 20 du réseau départemental Sud-Oise ; les horaires sont consultables sur le site
- Carte interactive sur PNR Oise-Pays de France. Consulté le 22 juin 2011. Cf. le plan interactif du parc :
- Vallée de la Nonette sur DREAL Picardie - Recherche par commune des zonages du patrimoine naturel et paysager de Picardie. Consulté le 22 juin 2011. [PDF]
- Cf. Georges Minois, Charles VII, éd. Perrin[réf. incomplète]
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 26 octobre 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 26 octobre 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 26 octobre 2010
- Évolution et structure de la population à Montépilloy en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 26 octobre 2010
- Résultats du recensement de la population de l'Oise en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 26 octobre 2010
- Notice no PA00114753, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- (ie), Paris 1870, 560 p. ; p. 131-136 ; Lire sur Google livres. Cf. Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome 9e, A. Morel et C
- ISBN 2-902894-16-3 ; p. 395-396 ; Lire sur Google livres. Cf. André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Île de France, du XIème au XIIIème siècle, Éditions Créer, Nonette (63) 2007, 504 p.,
- Notice no PA00114754, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Aumont-en-Halatte - sur le Mont Alta sur PNR Oise-Pays de France. Consulté le 21 juin 2011. [PDF]
Bibliographie
- Gustave Macon, Les fiefs de Montépilloy, dans : Comité Archéologique de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, année 1911, Imprimerie d'Eugène Dufresne, Senlis 1912, 252 p. ; p. 140-195 ; Lire sur Gallica.
- Jean Mesqui, « Notes à propos du donjon de Montépilloy », dans Bulletin monumental, Paris, Société Française d'Archéologie, vol. 137, no IV, 1979, p. 371-376 [texte intégral [PDF] (page consultée le 19 août 2011)]
- Jean-Pierre Trombetta, « L'architecture religieuse dans l'ancien Diocèse de Senlis (1260-1400) », dans Société d'Histoire et d'Archéologie de Senlis, Comptes-rendus et mémoires, Senlis, Imprimeries Réunies, 1971-72, p. 35-73
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Catégorie :- Commune de l'Oise
Wikimedia Foundation. 2010.