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Mâchicoulis
Un mâchicoulis est une ouverture pratiquée dans le sol d'un chemin de ronde. Ce système défensif était répandu au Moyen Âge et servait à jeter divers matériaux pour défendre le pied des fortifications.
Sommaire
Étymologie
Étymologiquement, le terme mâchicoulis signifierait : « ce qui permet d'écouler tout ce qui écrase ».
Le mot vient du vieux français machicoller , qui lui-même dérive du vieux provençal machacol. L'origine du vocable est l’ancien français macher et col, macher voulant dire « écraser » (dérivant du latin masticare : « mastiquer », « mâcher », « broyer »), et col voulant dire « cou » (dérivant du latin collum : « cou »). En effet, on mâchait les cous, on brisait les nuques des assaillants, en leur jetant des pierres et des projectiles depuis les mâchicoulis.[1]
Définition et historique[2]
Les mâchicoulis sont des ouvertures carrées ou de larges rainures pratiquées dans le sol du chemin de ronde d'une tour ou d'une courtine, et permettant d'en défendre le pied en laissant tomber des pierres, des pièces de bois ou des matières brûlantes. Les mâchicoulis existaient dans les hourds de bois que l'on élevait sur les remparts dans les premiers temps du Moyen Âge et jusqu'au XIIIe siècle. Mais les hourds étant souvent incendiés par les assiégeants, on les remplaça, vers la fin du XIIIe siècle, par des chemins de ronde de pierre bâtis en encorbellement au sommet des murs et tours, et percés de trous rapprochés par lesquels on laissait tomber sur l'assaillant des matériaux de toutes nature comme la pierre, de la poix chauffée, du sable brûlant, etc.
Contrairement à une légende tenace, en général, on ne jetait pas de l'huile bouillante, ni même de l'eau, ressources trop précieuses lors d'un siège qui consistait souvent à épuiser les réserves de la place forte sans mener d'assaut direct : on jetait plutôt de la résine de pin.
Le mâchicoulis représente une évolution importante de la défense puisqu'il permet de couvrir la base même des remparts.
Deux systèmes sont utilisés :
- Mâchicoulis sur corbeaux, le plus courant qui, par l'intermédiaire des corbeaux, s'appuie sur le rempart massif.
- Mâchicoulis sur arc, qui reporte les charges sur les points porteurs où il s'appuie sur les contreforts, les murs n'ayant qu'un rôle de clôture.
Le système a également été utilisé aux Pays-Bas, où il n'en subsiste que trois : le Muiderslot, au château de Wijk bij Duurstede et dans la Porte des écluses (Sassenpoort) à Zwolle
Au Moyen Âge, la pollution était un problème préoccupant et les rues étaient submergées de déchets organique et humains. Une des solutions pour minimiser les rejets humains en pleine ville a été de créer des « chambres communes » ou « retraits » pour effectuer les besoins. « Certains cabinets sont suspendus en encorbellement sur les corbeaux des mâchicoulis des fortifications ou établis sur le mur, dans les angles à la jonction d'une tour ou d'une courtine. Les matières chutent dans le fossé en contrebas, ce qui a l'avantage d'écarter toute odeur mais pas forcément les risques... de chute ! »[3]
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Par ailleurs, le mot a donné naissance au nom de la commune de Machecoul, en Loire-Atlantique.
- ↑ Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Viollet le Duc, 1856
- ↑ La Pollution au Moyen Âge, Jen pierre Leguay, éditions Jean-Paul Glisserot, 1999, p.72
Catégorie : Architecture militaire du Moyen Âge
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