Hyacinthe Perrin

Hyacinthe Perrin

Hyacinthe Perrin (9 septembre 1877, Louvigné-du-Désert, Ille-et-Vilaine - 10 août 1965, Saint-Suliac, Ille-et-Vilaine) est un architecte français.

Sommaire

Historique

Admis en 1899, à l'École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Paris, élève de Julien Guadet et d'Edmond Paulin, il est diplômé le 20 août 1906, architecte DPLG[1].

Aquarelliste, il expose régulièrement à Paris, aux Salons des Indépendants et à ceux de la Société des artistes français.

En 1906, il fonde une agence d'architecte à Paris[2] et rachète une agence à Rennes.

Il débute en construisant des villas balnéaires, inspirées de l'architecture anglaise, à Saint-Malo-Paramé[3],[4] : "villa Remenber " 1907, "villa Ty Goasked" 1908[5], "villa Églentine" 1909, puis à Rennes, des immeubles, des hôtels particuliers,"hôtel Feuillerat" 1907, "hôtel Dalibot" 1912, "villa Verheylewegen" 1914[6], des maisons modestes, des écoles, des bâtiments commerciaux et industriels, tannerie à Ernée, imprimerie et biscuiterie à Rennes[7], …

Son style moderne rationaliste est d'une grande unité, il est légèrement teinté d'art nouveau et de régionalisme. L'esprit de clarté et de lisibilité de son architecture, en accord avec la théorie rationaliste, rend compte sur les façades extérieures, des dispositions intérieures : une volonté d'affirmer une structure expressive et fonctionnelle. il s'oppose au classicisme et à l’ornementation, au profit de la lecture claire de la fonction, dans la forme d’un bâtiment. Ses compositions architecturales sont constituées de masses simples, juxtaposées, articulées, dans un savant jeu de volumes, souvent pyramidal. Il intègre également une dimension hygiéniste et accorde une attention particulière à la ventillation des bâtiments et à faire rentrer largement la lumière.

Sa propre résidence-agence en 1909-1911, à l'angle de la rue Lesage et de la rue de La Borderie à Rennes est considéré à l'époque comme la plus moderne de la ville de Rennes[8],[9].

Mobilisé à Saint-Cyr-Coëtquidan, en 1914-1918, comme architecte, il est chargé de réaliser des travaux d'aménagement du camp militaire, pour loger les très nombreuses troupes mobilisées.

Après la guerre, il fonde des agences annexes, à Saint-Quentin, dans l’Aisne et à Reims[10], dans la Marne, des départements très sinistrés, où il participe à la reconstruction.

Son style moderne va évoluer et s'épurer, en adoptant le style art-déco.

Il réalise aussi, avec des sculpteurs, des Monuments-aux-morts : Laval[11], Louvigné-du-Désert, en 1919.

Il a réalisé beaucoup d'édifices dans le Grand Ouest de la France, notamment industriel, usine d'équarrissage Saint-Malo-de-Beignon 1918, fabrique de tricots Bougrier, Rennes 1921, la cristallerie de Fougères et sa cité ouvrière 1922, usine de confection Brohan, Rennes 1927, ...

En 1922, il est le lauréat du concours organisé par l'Office d'HBM de la ville de Rennes, pour la réalisation d'une cité-jardin dite "Foyer Rennais" à loyer modéré, 66 maisons 4 immeubles, projet commencé en 1925, (voirie et fondations) abandonné pour des raisons administratives et financières, au profit de l'architecte de la ville, en 1928[12].

S'il conçoit encore de belles villas luxueuses: "La Ville-Autin" Montauban-de-Bretagne, "villa Nicoul" Fougères 1921, villa "La Jouanière" Montsûrs 1930, ... il construit aussi des maisons modestes, au sud de la ville de Rennes.

Il intervient souvent pour restaurer ou compléter des édifices religieux plus anciens, ajout du clocher: à l'église de Liffré, de Saint-Didier 1927, de Cancale 1931, église Saint-Pierre, de Laillé 1941, restauration de l'église du XIIe siècle du Grand-Fougeray 1927, de l'église de Landéan, de l'église Saint-Melaine de Pacé 1932, de l'église de Saint-Jean-sur-Couesnon, de l'église de Campel 1933, agrandissement du couvent, petit séminaire et de la chapelle Sainte-Croix de Châteaugiron 1934, ...

Il est l'auteur de charmantes petites chapelles qui s'intègrent parfaitement dans leurs environnements et semblent très familières au paysage : chapelle Saint-Genou, Monterfil, 1926, monastère et chapelle du Carmel, Rennes 1934, chapelle du Sacré-Cœur, Taillis 1947, chapelle de l'Hôpital Guillaume Régnier.

Il est surtout connu en Bretagne, pour être l'architecte de l'église Sainte-Thérèse[13] de Rennes, chef d'œuvre de l'art déco, dont il a dirigé la construction entre 1933 et 1936. Pour ce chantier, il a réuni une équipe remarquable d'artisans et d'artistes : les frères Rault, maîtres-verriers, Albert Bourget, sculpteur, Louis Garrin, artiste-peintre, Georges Brand, ferronnier d'art, Isidore Odorico, mosaïste et Émile-Louis Evellin, orfèvre.

Véritable architecte d'intérieur, il conçoit du mobilier et des décors, aménage des magasins, dessine tout sur ses plans, boiseries, mosaïques, vitraux, ferronnerie, ...

Il a réalisé en 1932, deux beaux immeubles art-déco, très dépouillés, à Rennes, 2 rue de Vincennes et 3 rue de Robien.

En 1933, il conçoit pour l'Hôtel-Restaurant Le Coq-Gadby à Rennes, sa salle des fêtes et son décor intérieur en style art-déco.

Il est aussi l'auteur de l'importante Clinique de la Communauté des Augustines de Malestroit.

En 1936, on lui doit aussi la Stèle funéraire de l’archevêque de Rennes[Lequel ?], dans la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.

À Rennes, il est aussi l'auteur de l'École Jeanne-d'Arc 1953 et surtout à l'origine de la deuxième et importante campagne de travaux de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, achevée en 1955, on lui doit aussi le foyer d'accueil Saint-Benoît Labre, 1957, ainsi que d'importants agrandissements de l' École pensionnat de l'Institution de l'Assomption.

Dans ses constructions, ou restaurations de clochers, il a réhabilité la lanterne des morts, qu’il place souvent au sommet des tourelles d’escaliers.

Hyacinthe Perrin est admis à l'honorariat le 26 mars 1960, l'année de sa fin d'activité d'architecte, à 82 ans.

Hommages et distinctions

Notes

Les archives professionnelles des agences de Hyacinthe Perrin ont été détruites. On ne connait presque rien de ses œuvres réalisées dans ses agences annexes de Paris, de Reims et de Saint-Quentin.

L’œuvre architecturale de Hyacinthe Perrin est mieux connue en Bretagne, avec grâce à la famille, aux travaux des étudiants (dépouillement des permis de construire déposés aux archives municipales de Rennes et de Saint-Malo) et aux recherches du service de l’Inventaire général du patrimoine culturel.

Références

  1. François-X. Perrin, Hyacinthe Perrin architecte DPLG et aquarelliste, curriculum vitæ, listes des œuvres, d’après les mémoires, archives et fonds Perrin. Dossier numérique.
  2. Centre de Recherche d'Architecture et d'Aménagement, Les architectes des régions Bretagne - Pays de Loire, dans la première moitié du XXe siècle, Rapport C.E.R.M.A. n° 54, Unité Pédagogique d'Architecture de Nantes, 1984, tapuscrit, p. 117
  3. A. Raguenet, Matériaux et Documents, 35e année, Librairie d'architecture R. Ducher, Paris, n°419, (1907), pl. 24, villa à Paramée, (avec rectificatif du nom de l'architecte au n° 421, pl 54)
  4. Bernard Toulier & Françis Muel, La Côte d'Émeraude, cahier du Patrimoine n° 60, Monum, Édition du Patrimoine, Paris, 2001. p. 300 col. 1 et 2. (biographie, liste des villas), p. 246, maison dite "Remember", (description et photo) et p. 248 maison dite "Caprice", puis "Ty Goasked", (description et photo).
  5. Gaëlle Delignon La villa Ty Goasked à Saint-Malo, les sources anglaises de l'architecture balnéaire, in, Bernard Toulier & Françis Muel, La Côte d'Émeraude, cahier du Patrimoine n° 60, Monum, Édition du Patrimoine, Paris, 2001. p. 161 (description et photo).
  6. Jean-François Troussel Bâtir à Rennes en 1900, in, revue Ar Men, n° 50, Avril 1993 p. 22: (photo et plan de la villa Verheylewegen, détruite en 1958).
  7. Hélène Guéné & François Loyer, L'Église, l'État et les Architectes, Rennes 1870-1940, Édition Norma, Paris, 1995. p. 269
  8. A. Raguenet, Monographie des Bâtiments Modernes, Hôtel privé à Rennes, à l'angle des rues Lesage et La Borderie, H Perrin architecte, Librairie d'architecture R. Ducher, Paris, publication mensuelle n° 274 (1912), p. 281 à 288
  9. Notice no IA35023266, sur Glad, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
  10. Benjamin Sabatier, Urbanisme et architecture à Rennes dans la première moitié du XXe siècle, thèse de doctorat d'histoire de l'art, Université Rennes II, 2009, vol. 2, p. 764
  11. Jean Steunou, Le Monument aux Morts de Laval, une inauguration difficile, in, Bulletin L'Oribus, du Groupe de Recherche sur le Mouvement Social en Mayenne, Laval, novembre 2000, n° 52, p. 29 à 43
  12. Jean-Yves Veillard et Alain Croix, Dictionnaire du patrimoine rennais, Édition Apogée, Rennes, 2004, p. 201
  13. Philippe Bonnet, Église Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus, in, P. Dieudonné, Bretagne XXe, un siècle d'architectures, édition Terre de Brume - AMAB, 2001, p. 98-99. - Hélène Guéné, Odorico, mosaïste Art Déco, Bruxelles : Archives d´architecture moderne, 1991, p. 178-181. - I. F. A. Rennes, continuer la ville. L'urbanisation d'un quartier pavillonnaire à la périphérie du centre ancien, Paris : l'Art en province, 1987, p. 99-101. - François Loyer & Hélène Guéné, L'Église, l'État et les architectes, Rennes 1870-1940, éditions Norma, 1995, p. 304-306.

Bibliographie

  • Jean-François Troussel, Hyacinthe Perrin, 1877-1966, architecte DPLG, Mémoire de maîtrise en Histoire de l'art, Université de Haute-Bretagne, Rennes II, 1986.

Liens externes


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