- Isidore Odorico
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Isidore Odorico Isidore Odorico Fils en 1925 Naissance 31 octobre 1893
Rennes, Ille-et-VilaineDécès 27 février 1945 (à 51 ans)
RennesNationalité France Activité(s) Mosaïque Formation École des Beaux-Arts de Rennes (1908-1913) Maître Isidore Odorico père Mouvement artistique Art déco modifier Isidore Odorico fils, né le 31 octobre 1893 et mort le 27 février 1945 à Rennes (Ille-et-Vilaine) est un mosaïste issu d'une dynastie d'artisans italiens installés à Rennes. Reprenant la succession de son père, il réalise un très grand nombre de décorations de mosaïque essentiellement dans l'Ouest de la France.
Sommaire
Une dynastie de mosaïstes
Les frères Odorico, Isidore (père) (1845-1912) et Vincent, viennent de Sequals, dans la province italienne de Pordenone dans le Frioul. Ils participent au chantier de l'Opéra Garnier à Paris sous la direction du mosaïste italien réputé Giandomenico Facchina (1826-1904). Ils s'installent ensuite en famille à Tours en 1881. En 1882, les frères s'associent pour fonder leur propre entreprise à Rennes.
Dans une région n'ayant aucune tradition de mosaïque, ils importent une technique venue de leur province d'origine, [1]. Le coût de fabrication est réduit grâce à la technique de la pose par inversion, d'abord utilisée à l'Opéra Garnier et inspirée par les procédés de restauration des mosaïques antiques (Mora à Arles). Il l'est également par l'invention des « émaux dimensionnés » par émaux de Briare qui permet de gagner du temps sur les coupes de tesselles.
Très bons artisans, ils répondent éventuellement à des commandes passées par des architectes pour les diocèses d'Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord, dans la lignée des grands décors des basiliques mariales de la fin du XIXe siècle : Notre-Dame de la Garde à Marseille, Fourvière à Lyon, etc. Leur quotidien est fait de décors au sol, principalement en marbre, pour des entrées d'immeubles ou des boutiques.
Isidore Odorico fils : l'artiste
De 1908 à 1913, Isidore Odorico suit les cours de l'École des Beaux-Arts de Rennes. Il reprend l'entreprise familiale après la Première Guerre mondiale et la développe considérablement dans l'entre-deux-guerres[1]. Il épouse en 1922 Marcelle Favret, fille de Pietro Favret. À partir de ce moment-là il collaborera à de nombreux chantiers avec son beau-père[2]. Grâce à sa formation artistique, il crée de manière tout à fait personnelle des motifs inspirés par l'Art déco, alors en plein développement.
Il collabore avec différents architectes travaillant en Bretagne : Jean de La Morinerie (« Le Petit Carhuel » à Étables-sur-Mer), Emmanuel le Ray (crèches pour la Ville de Rennes), Pierre Laloy (postes de Saint-Lunaire, Tréguier, Rennes-République, etc.), Hyacinthe Perrin (église Sainte-Thérèse à Rennes), Roger Jusserand (la « Maison bleue » à Angers), Georges Robert Lefort (grand séminaire de Saint-Brieuc).
Dans l'entre-deux-guerres, Rennes devient un des grands centres de production de mosaïque de France : on recense des œuvres de l'atelier Odorico dans 122 villes du grand Ouest.
Le footballeur
Passionné de football, Isidore Odorico s'implique naturellement dans le club principal de sa ville natale, le Stade rennais. Il y entre comme joueur, d'abord entre 1912 et 1914, puis entre 1918 et 1925. Devenu dirigeant, il devient le président du club en 1931. En poste jusqu'au 12 juillet 1938, il marque durablement l'histoire du Stade rennais, contribuant au plan national à la mise en place du premier championnat de France professionnel en 1932.
Son nom a été donné à la structure qui soutient le centre de formation du Stade rennais : l'École Technique Privée Odorico, située route de Lorient, à côté du stade.
Principales réalisations
- 1923-1926 : bassins de la piscine et des bains publics Saint-Georges à Rennes (Ille-et-Vilaine)[3]
- 1924-1928 : intérieur de la chapelle du Grand séminaire de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor)
- 1925 : sols intérieurs et extérieures de la Villa « Le Petit Carhuel » à Étables-sur-Mer (Côtes-d'Armor)
- 1926 : intérieurs des Bains-douches de Laval (Mayenne)[4]
- 1926-1927 : décors de façade de l'usine Morel et Gaté à Fougères (Ille-et-Vilaine)
- 1927 : façades et intérieurs de la "Maison bleue" à Angers (Maine-et-Loire)
- 1928 : salons de l'actuel hôtel d'Anjou à Angers
- 1928 : piscine du Balnéum de Dinard (Ille-et-Vilaine) (détruit)
- 1930 (vers) : façade de l'ancienne pâtisserie Gilbert, rue du Chapitre à Saint-Brieuc
- 1931 : façades de l'immeuble Poirier, 7 avenue Janvier à Rennes
- 1932 : vestibule de l'hôtel de ville de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor)
- 1933 : intérieurs de l'église Sainte-Thérèse de Rennes
- 1934 : lambris et frise de la crèche Papu à Rennes
- 1935 : intérieurs de la poste de Tréguier (Côtes-d'Armor)
- 1938 : sols et escalier de la Compagnie française d'aviation à Angers[5]
- 1939-1940 : façade et décors intérieurs de la maison d'Isidore Odorico, 7 rue Joseph Sauveur à Rennes[6]
Notes et Références
- Odorico », L'Ouest en mémoire (INA), 24 juillet 1992. Consulté le 4 août 2010 FR3, «
- Marie-Christine Vallet, Cécile Vallet, Nevers autre(s) regard(s), Nevers, La Fabrique, 2009, p. 48-49
- fiche d'inventaire de la maison sur le site du Service régional de l'Inventaire de Bretagne Voir la
- Visite virtuelle des bains-douches sur le site de l'école Marcel Pagnol de Laval Voir la
- Dossier sur le site de la Maison de l’Architecture, des Territoires et du Paysage, actuel occupant du bâtiment Voir le
- fiche d'inventaire de la maison sur le site du Service régional de l'Inventaire de Bretagne Voir la
Annexes
Bibliographie
- Hélène Guéné, "Odorico. de la couleur dans le quotidien de la vie urbaine", dans Place publique n°1, Rennes, octobre 2009, p. 79 à 82.
- Hélène Guéné, Odorico mosaïste ; la production d´un atelier italien en Bretagne et Anjou, 1882-1978, Doctorat de troisième cycle en histoire et études des arts, Rennes : Université de Haute-Bretagne, 1983 (4 tomes : thèse : 688 pages ; catalogue des dessins (998 pièces : 818 du fonds Musée de Bretagne + 123 du fonds Janvier, Rennes + 57 du fonds Mander, Angers) : 608 pages ; catalogue des œuvres (442 programmes, 218 réalisations) : 654 pages ; annexes : 523 pages.
- Hélène Guéné, Odorico, mosaïste art déco, éd. Archives d'architecture moderne, Bruxelles, 1991 (2e édition, 2000).
- Hélène Guéné, "Odorico Mosaïste : la vie d’un atelier d’artisans", Arts de l’Ouest, Rennes, Université de Haute Bretagne, 1991, numéro spécial "Archéologie industrielle", vol. VIII, p. 181 à 199.
- Hélène Guéné, « Odorico mosaïste », Revue 303, n°16, 1er trimestre 1988, p. 10-23.
Filmographie
- Frédérique Mathieu, "Odorico Mosaïste", 26 min, coproduction Union Régionale des CAUE Pays-de-Loire, France 3 Ouest, 1992.
- Marie-Laurence et Franck Delaunay, Sur les trace d'Isidore Odorico, 26 min, Coproduction Candela Productions, TV 10 Angers, TV Rennes, Canal 8 Le Mans, Région Bretagne, 1995.
Liens internes
Liens externes
- Site sur Odorico créé par le Musée de Bretagne à l'occasion de l'exposition sur le mosaïste aux Champs libres
- Amer Ouali, "Rennes redécouvre Odorico, le promoteur de la mosaïque en France", Batiactu, 08/04/2003
- Mosaïque et patrimoine, " Association de sauvegarde de la mosaïque 800 sites répertoriés + nombreuse action et témoignage vidéo d'ancien mosaïste
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