Histoire de l'angleterre

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Histoire de l'Angleterre

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Histoire des Îles Britanniques

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Blason d'Angleterre

L'Angleterre est la plus étendue et la plus peuplée des quatre nations qui composent le Royaume-Uni. L'Angleterre correspond approximativement au territoire conquis par les Anglo-Saxons au Ve siècle, avant d'être unifié au Xe siècle et de former le royaume d'Angleterre, qui devient la Grande-Bretagne par l'Acte d'Union de 1707 avec le royaume d'Écosse, puis le Royaume-Uni par l'Acte d'Union de 1800 avec le royaume d'Irlande.

Sommaire

La Préhistoire

Stonehenge

Peuplée dès le IIIe millénaire av. J.-C., l'île qui allait devenir l'Angleterre, voit s'épanouir la civilisation mégalithique dont témoigne Stonehenge. Les Celtes s'y installent au Ier millénaire av. J.-C. : ils sont appelés Bretons, et leur île, connue pour ses exportations d'étain, porte à cette époque le nom de Bretagne.

La Bretagne romaine

Article détaillé : Bretagne (province romaine).

Les Romains conquièrent une grande partie de la Grande-Bretagne (approximativement le territoire de l'Angleterre et du Pays de Galles) en 43, à l'époque de l'empereur Claude.

Mais finalement les Romains, submergés par les grandes invasions abandonnent l'île en 410.

Les Anglo-Saxons

La conquête anglo-saxonne

Les peuples de la Grande-Bretagne vers 600

À partir du milieu du Ve siècle, les envahisseurs germaniques et saxons repoussèrent progressivement les Bretons du sud et de l'est vers l'ouest de l'île de Bretagne tandis que les Irlandais effectuaient des raids sur la côte ouest de la Bretagne[1]. Les Irlandais finirent par fonder de véritables principautés sur les côtes galloises et écossaises. Si les premières furent finalement écrasées, les secondes donnèrent naissance à l'Écosse par la fusion du Dal Riada avec les royaumes britanniques du nord. Durant cette période sur laquelle les sources fiables font défaut, des populations bretonnes peu romanisées établirent de nombreux royaumes dans l'île de Bretagne, notamment dans le pays de Galles et d'autres migrèrent en Irlande. De même, là se trouve probablement la cause première d'une émigration en masse de Bretons vers la péninsule armoricaine, celle-ci prenant alors le nom de « Petite Bretagne »[réf. nécessaire].

Cependant, malgré les défaites une partie du peuple breton, invaincue par les Angles, réussit à se maintenir jusqu'à nos jours en Grande-Bretagne, dans la Principauté du Pays de Galles et en Cornouailles. Jusque récemment, on a largement cru que les Anglo-Saxons avaient supplanté les populations bretonnes, ou que les régions de la Bretagne occupées par les Anglo-Saxons étaient inhabitées ou bien que les Bretons avaient pris la fuite devant leur avance. Des études génétiques récentes sont en désaccord avec toutes ces hypothèses, suggérant que les Anglo-Saxons ont contracté des mariages mixtes avec les Bretons. En effet, ces études génétiques suggèrent que les Anglais n'ont pas éliminé les premiers habitants bretons et que beaucoup de tribus sont restées dans ce qui allait devenir l'Angleterre[2]. Les résultats de Capelli renforcent la recherche de Steven Bassett de l'Université de Birmingham ; son travail pendant les années 1990 suggère qu'une grande partie des Midlands occidentaux ont été seulement très légèrement colonisés par les Angles et les Saxons. Les résultats de ces recherches coïncident avec celles du Pr Evans, et suggèrent que la majeure partie des Bretons sont restés dans la Bretagne qui allait devenir l’Angleterre et qu’ils se sont donc anglicisés et mélangés aux Anglo-Saxons (surtout les filles et les femmes, capturées en grand nombre semble-t-il, d'après le Pr Evans) ; ils ont ainsi contribué à donner sa physionomie originale au peuple anglais, mélange de racines celtiques et germaniques.

Casque anglo-saxon du VIIe siècle, Sutton Hoo

D'autres, notamment les Cornouaillais et les Combriens, restent plus fortement apparentés aux Bretons[3]. Un nouveau groupe d'Anglais a été influencé par la culture scandinave, en particulier dans le nord de l'Angleterre (York était autrefois sous la juridiction danoise de Jorvik). Ces groupes ont eu un impact apparent sur l'anglais, par exemple la signification moderne du mot rêve est d'origine scandinave. De plus, les noms de lieux qui incluent le thwaite et la ville sont scandinaves d'origine.

Mais peu de noms de lieux en Angleterre, sauf en Cornouailles, sont dérivés des noms de lieux bretons d'origine. Quelques uns dans le Cumberland, le Westmorland dans le nord-ouest ainsi que dans quelques autres poches. Les noms des villes anciennes romano-bretonnes contiennent souvent des racines celtiques comme Londres (le nom London est une évolution du breton Lundun), York, Dorchester, Douvres (Dover) et autres Colchester. On pense que quelques éléments des noms de lieux anglais se référant à leur géomorphologie sont en tout ou en partie ou d'origine bretonne : on trouve les racines celtiques bre ou bal pour les collines, carr pour un endroit rocheux élevé, comb pour qualifier une petite vallée profonde.

L'Angleterre (en anglais England) est la « terre des Angles ». Initialement, elle fut morcelée entre les sept royaumes de l'Heptarchie : Est-Anglie, Essex, Kent, Mercie, Northumbrie, Sussex, Wessex, etc. La réunification fut le fait d'Édouard l'Ancien, roi de Wessex, assisté de sa sœur Æthelflæd, reine de Mercie dans les années 902-920 : l'Est-Anglie est conquise en 917, le royaume d'York en 918 mais reperdu en 919, la Northumbrie en 918. Et en 919 la Mercie est annexée au Wessex.

La christianisation

Les royaumes anglo-saxons furent évangélisés au VIIe siècle à la suite de la mission d'Augustin de Cantorbéry, envoyé par le pape Grégoire le Grand, qui convertit Æthelbert, roi du Kent (597) et fonda l'évêché de Cantorbéry, et par les moines irlandais et écossais du monastère de Lindisfarne, qui convertirent le roi Oswald de Northumbrie (634). Les autres royaumes anglo-saxons se convertirent sous leur influence.

Suite à des tensions entre les missionnaires de Lindisfarne (la mission celtique) et les autres (la mission romaine) au sujet de la méthode pour déterminer la date de la fête de Pâques, eut lieu un important concile à l'abbaye de Streanarshalch, près de Whitby (664). L'Église anglaise se rallia au rite romain.

L'unification et la lutte contre les Vikings

Statue d'Alfred le Grand à Winchester

À partir de 793 (raid contre le monastère de Lindisfarne), les Vikings pillent les côtes anglaises. Au même moment, les royaumes anglo-saxons sont unifiés par Egbert de Wessex vers 823-829. Mais les Danois s'installent dans tout le sud-est de l'Angleterre (prise d'York, 866), de Londres à l'estuaire de la Mersey (Danelaw). Le roi Alfred le Grand (871-899) parvient à les arrêter (bataille d'Edington, 878, prise de Londres, 885), mais doit leur reconnaître la domination du Danelaw (partie de l'Angleterre au Nord d'une ligne qui va de Londres à Chester). La reconquête est achevée (917-927) par son fils Édouard l'Ancien et par son petit-fils Athelstan, qui remporte ensuite en 937 une importante victoire (bataille de Brunanburh) contre les Écossais et les Danois de Dublin. Leurs successeurs doivent encore repousser des attaques, avant que l'Angleterre ne retrouve la paix sous le règne d'Edgar le Pacifique (959-975).

La domination danoise

Les Vikings reprennent leurs raids à partir de 991, et le roi Ethelred II doit leur payer tribut, ce qui conduit à l'établissement du premier impôt généralisé (Danegeld). Mais le massacre qu'il ordonne des Danois vivant en Angleterre (13 novembre 1002) conduit le roi du Danemark (par ailleurs roi de Norvège) à la conquête de l'Angleterre en 1013, puis à nouveau en 1016. Cette domination danoise et cette intégration de l'Angleterre au sein d'un empire maritime nordique dure jusqu'en 1042, date à laquelle la dynastie saxonne revient au pouvoir sous Édouard le Confesseur.

L'Angleterre médiévale

La conquête normande

Tapisserie de Bayeux, invasion normande

En 1066, après la mort d'Édouard le Confesseur, son beau-frère Harold Godwinson prend le pouvoir, mais Guillaume II duc de Normandie (appelé encore Guillaume le Bâtard et plus tard Guillaume le Conquérant ou Guillaume Ier d'Angleterre), cousin germain d'Édouard, revendique le trône d'Angleterre, franchit la Manche et défait Harold à Hastings (14 octobre). La conquête normande par les Normands, racontée par la Tapisserie de Bayeux, est un évènement fondamental dans l'histoire anglaise : Guillaume remplace en grande partie la noblesse anglo-saxonne par la noblesse normande et réorganise l'Angleterre suivant le modèle féodal centralisé normand. Les domaines dont sont dotés les barons normands sont dispersés, et situés des deux côtés de la Manche, ce qui assure leur obéissance. Guillaume couvre l'Angleterre de châteaux-forts (dont la célèbre Tour de Londres). Il réforme la loi civile anglo-saxonne (Common law) en y introduisant des éléments de la loi normande. Enfin il fait établir un cadastre (Doomsday Book), monumental recensement de toutes les propriétés (1086). L'Angleterre se trouve ainsi dominée pendant trois siècles par une petite minorité aristocratique normande, parlant sa langue (ce qui explique le nombre élevé de mots d'origine française dans la langue anglaise).

La puissance d'Henri Plantagenêt

Enluminure du XIIIe siècle, (La plus ancienne représentation connue de l'assassinat de Becket)

Après les règnes de Guillaume le Roux (1087-1100) et Henri Beauclerc (1100-1135), fils de Guillaume le Conquérant, la venue au pouvoir de Étienne de Blois (1135-1154), neveu de Henri Beauclerc, déclenche une guerre civile. Le Traité de Wallingford (1153) met fin à la guerre en désignant Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et petit-fils d'Henri Ier, comme futur roi d'Angleterre. Il devient roi (Henri II d'Angleterre) en 1154.

Comme il a épousé en 1152 Aliénor d'Aquitaine (duchesse d'Aquitaine qui était célèbre pour ses yeux bleus, qui avait divorcé du roi de France Louis VII dont elle avait eu deux filles), Henri II se trouve à la tête d'un territoire immense, que les historiens appellent parfois « Empire Plantagenêt » (ou « empire angevin »). Il est le plus important vassal du roi de France, et il est plus puissant que ce dernier dont le domaine royal est beaucoup plus petit que le domaine français des Plantagenêts. Henri II exerce un pouvoir fort. Il généralise la perception de l'écuage (redevance remplaçant le service militaire) sur les barons. En 1164, les constitutions de Clarendon rétablissent le jugement par jury et visent à contrôler l'Église d'Angleterre en réduisant le rôle des tribunaux ecclésiastiques. Le chancelier Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, s'y oppose. Après l'assassinat de ce dernier en 1170, Henri II doit faire pénitence publique sur sa tombe en 1174. La fin du règne d'Henri II est assombrie par les révoltes de ses fils.

Les révoltes des barons

Richard Ier Cœur de Lion (1189-1199) participe à la Troisième croisade. Son frère Jean d'Angleterre. Jean sans Terre perd toutes ses possessions françaises (sauf la Guyenne), confisquées et conquises par le roi de France Philippe Auguste. En conflit avec le pape Innocent III qui jette l'interdit sur l'Angleterre (1208), il doit se soumettre (1213). Les barons se soulèvent, et Jean est obligé d'accepter la Grande Charte (15 juin 1215) qui limite son pouvoir : les taxes nouvelles devront être acceptées par un conseil des barons, préfiguration du Parlement.

Son fils Henri III doit également faire face aux barons conduits par Simon de Montfort et accepter les Provisions d'Oxford (10 juin 1258) : le roi est contrôlé par un conseil de quinze barons, et un parlement doit se réunir trois fois par an. Henri III est délié de ce serment par le pape (1261), mais il est vaincu par les barons révoltés lors de la bataille de Lewes en 1264. Il perd tout pouvoir et Simon de Montfort convoque un parlement composé non seulement des grands nobles et ecclésiastiques, mais aussi de deux chevaliers par comté, et pour la première fois de deux bourgeois par ville. Cependant, quelques mois plus tard, Simon de Monfort est tué à la bataille d'Evesham en 1265 par les partisans du roi conduits par son fils Édouard.

L'expansion anglaise

Article détaillé : Guerre de Cent Ans.
Édouard III d'Angleterre (Histoire de l'Angleterre de Cassel, 1902)

Devenu roi (1272-1307), Édouard Ier restaure l'autorité royale, bien qu'il convoque en 1295 le Model Parliament. Il fait la conquête du Pays de Galles qui est annexé en 1284. L'Écosse le reconnaît comme souverain en 1291, mais il doit mener plusieurs campagnes contre les Écossais révoltés contre la domination anglaise, et son fils Édouard II, perd finalement l'Écosse après la bataille de Bannockburn (1314).

Son fils Édouard III revendique la couronne de France après la mort des trois fils de Philippe le Bel sans héritier mâle et se lance en 1337 dans la guerre (Guerre de Cent Ans). Après les succès anglais de Crécy (1346) et de Poitiers (1356), Édouard III obtient par le Traité de Brétigny (1360) tout le sud-ouest de la France et Calais. Mais le coût financier de la guerre l'oblige à concéder plus de pouvoir au Parlement, qui est divisé sous son règne en deux chambres, l'Angleterre est touchée en 1348 par la Peste noire qui ravage toute l'Europe, et la guerre reprend en France à partir de 1369, où Bertrand du Guesclin parvient à reconquérir petit à petit presque toutes les possessions anglaises. C'est à cette époque que la langue anglaise s'impose aux dépens du français dans l'aristocratie britannique.

Le petit-fils d'Édouard III, Richard II (1377-1399) doit faire face à la révolte des paysans (1381) et aux grands nobles qui veulent encadrer son pouvoir. Il est finalement renversé par son cousin germain Henri IV de Lancastre en 1399, qui doit à son tour mater plusieurs rébellions, de la noblesse et des Gallois. Il persécute également, avec l'appui de l'Église, les lollards (réformateurs chrétiens disciples de John Wyclif).

Son fils Henri V (1413-1422) reprend la guerre contre la France, affaiblie par la folie de son roi et déchirée par le conflit entre Armagnacs et Bourguignons : après la victoire anglaise d'Azincourt (1415), il est reconnu au Traité de Troyes (1420) par le roi de France Charles VI, dont il épouse la fille, comme régent et héritier de la couronne de France (au détriment du Dauphin, futur Charles VII). Henri V, allié aux Bourguignons, et qui contrôle la moitié de la France, entre triomphalement dans Paris et le traité de Troyes, enregistré par l'Université, est confirmé par des États généraux de langue d'oïl.

La Guerre des Deux-Roses

À la mort d'Henri V en 1422, son tout jeune fils Henri VI devient donc non seulement roi d'Angleterre (ses oncles en assument la régence), mais aussi roi de France, reconnu par une partie de ce pays (et couronné à Paris en 1431). Mais après la chevauchée de Jeanne d'Arc (1429), les Français reprennent le dessus et le roi de France Charles VII finit par conquérir petit à petit toutes les possessions anglaises sur le continent, sauf Calais. La Guerre de Cent Ans se termine en 1453.

La faiblesse et la folie d'Henri VI pousse une autre branche descendant d'Édouard III, la Maison d'York à contester la légitimité de la Maison de Lancastre. La guerre civile qui les oppose et qui ravage l'Angleterre pendant trente ans est appelée Guerre des Deux-Roses (1455-1485). Elle connaît de multiples rebondissements. En 1461, Édouard d'York se proclame roi à la place d'Henri VI qui est restauré en 1470 pour quelques mois, mais Édouard IV reprend le pouvoir en 1471. À sa mort en 1483, son frère Richard III s'empare du pouvoir. Son règne est marqué par son impopularité et son étrange accession au trone. En 1485, il est vaincu et tué à la bataille de Bosworth (1485) par Henri Tudor, avec le soutien des deux familles longtemps rivales, succédant au dernier roi des york, et fonde la dynastie des Tudors, sous le nom d'Henri VII.

L'Angleterre moderne

Le XVIe siècle

Hampton Court, XVIe siècle

Henri VIII devient roi en 1509, à l'âge de dix-sept ans. Il est connu pour sa prodigalité et pour ses six mariages. L'acte politique peut-être le plus important de son règne fut le passage de l'Acte d'Union de 1536, par laquelle le Pays de Galles devint une partie constituante de l'Angleterre. Il fut aussi le fondateur de la première flotte permanente de l'Angleterre, la 'Royal Navy. Henri crut (??) que son mariage avec Catherine d'Aragon ne produisait pas de fils parce qu'elle avait été mariée d'abord à son frère ; il essaya donc de divorcer. Le pape refusant, il en résulta une séparation de l'église d'Angleterre de celle de Rome, événement à l'origine de l'anglicanisme. Mais son mariage avec Anne Boleyn le laissa sans descendant mâle. Seul son mariage avec Jeanne Seymour vit la naissance d'un héritier, Édouard, qui lui succéda.

La seconde moitié du XVIe siècle est connue sous le nom d'ère élisabéthaine en hommage au règne de la reine Élisabeth Ire. Cette époque d'apaisement civil fut particulièrement florissante pour les arts et les lettres en Angleterre, notamment sous l'impulsion de William Shakespeare, et vit l'affirmation de l'influence britannique dans le monde. La guerre avec l'Espagne à partir de 1585 ternit cependant le bilan économique de cette époque.

Les Révolutions anglaises

Jacques Ier d'Angleterre (1603-1625)

Au XVIIe siècle, l'histoire de l'Angleterre est marquée par la lutte contre les tentatives absolutistes de la dynastie des Stuart (dynastie de souverains qui régnèrent sur l'Écosse (1371-1714) et l'Angleterre (1603-1714)). Cette lutte aboutit au renforcement des pouvoirs du parlement qui limite définitivement le pouvoir royal.

Contexte historique

Depuis le Moyen Âge, le pouvoir royal est limité par le Parlement qui se compose de deux assemblées législatives : la Chambre des Lords, où siègent les grands seigneurs laïcs et ecclésiastiques, et la Chambre des communes où siègent les députés élus des comtés et des villes. À chaque fois que le souverain a besoin de lever une armée et un nouvel impôt, il doit consulter le Parlement. Celui-ci dispose d'un droit de regard sur les dépenses de l'état. Les règnes de Jacques Ier (1603-1625) et de Charles Ier (1625-1649) sont marqués par des tensions de plus en plus violentes, qui aboutissent à une guerre civile et à la révolution. Ce dernier souverain a voulu régner en monarque absolue, et se passer du consentement du Parlement. Mais ce mode de gouvernement ne convenait pas du tout aux marchands et aux petits agriculteurs anglais, ni même à la noblesse qui, en Angleterre, s'occupait de commerce. S'ajoutaient à cela des problèmes religieux : le clergé anglican soutenait le roi alors que des mouvements religieux, parmi lesquels celui des puritains (calvinistes), soutenaient le Parlement.

La première révolution anglaise et la République

Gravure allemande de l'exécution du roi Charles Ier d'Angleterre, XVIIe siècle
Article détaillé : première révolution anglaise.

Charles Ier a commis des maladresses (levées d'impôts, arrestations arbitraires, dissolution de la Chambre des communes) qui lui coûtent finalement son trône et sa tête. En 1640, la bourgeoisie londonnienne se soulève et contraint le roi à s'enfuir. En 1642, la guerre civile oppose les partisans du monarque et ceux du Parlement qui finissent par l'emporter, grâce à leur supériorité militaire. C'est leur chef puritain Cromwell qui prend le pouvoir après l'exécution du roi. En 1649, il se déclare Lord Protecteur et proclame la République. Mais il supprime le Parlement et instaure un pouvoir autoritaire. La bourgeoisie soutient néanmoins cette dictature, car elle préserve ses intérêts économiques (Cromwell favorise en effet le commerce).

La Restauration monarchique

Après la mort de Cromwell (1658) et l'abdication de Richard Cromwell, Charles II, fils de Charles Ier est rappelé sur le trône et essaie vainement de restaurer l'absolutisme. En 1679, le Parlement l'oblige à reconnaître l'habeas corpus (document qui garantit la liberté individuelle des citoyens).

La Restauration monarchique s'accompagne d'une extension de l'empire colonial, à partir de la Barbade, la colonie la plus riche grâce à la culture du sucre. En 1607, les anglais avaient fondé l'établissement Jamestown en Virginie : voir l'article Histoire coloniale des États-Unis d'Amérique.

De nombreux colons anglais venus de la Barbade s’installent alors en Caroline et en Jamaïque où ils développent l’esclavage, via le commerce triangulaire, qui connaît une très forte croissance entre 1670 et 1688, stimulé en 1672 par la création de la Compagnie Royale d'Afrique.

La Glorieuse Révolution

Guillaume III d'Angleterre
Article détaillé : Glorieuse Révolution.

Charles II meurt en 1685. Son frère catholique Jacques II lui succède. Il ne respecte pas l'habeas corpus et doit fuir en France suite de la Glorieuse Révolution. En 1688, le Parlement offre la couronne à sa fille Marie, protestante et épouse du stadhouder de Hollande, Guillaume III. Marie et Guillaume s'engagent à défendre une déclaration des droits (1689), qui limite définitivement le pouvoir du roi au profit de celui du Parlement anglais. La monarchie constitutionnelle remplace désormais la monarchie absolue.

La Glorieuse Révolution assure une certaine stabilité religieuse en Angleterre et ainsi la sécurité pour les protestants qui vont alors y émigrer de toute l'Europe, en anglicisant leurs nom. L'Édit de Nantes avait été révoqué en 1685, les dragonnades contre les huguenots ont commencé dès 1680 et 200 000 d'entre deux quittent la France, dont une partie, les plus instruits[réf. nécessaire], pour l'Angleterre.

Sur le plan religieux, les droits pour les catholiques négociées par leurs leaders irlandais en 1691 à l'occasion du Traité de Limerick ne sont pas respectées à partir des années 1700, avec les lois pénales qui instaurent des discriminations.

Le nouveau régime anglais, partiellement dirigé par une élite hollandaise, crée en 1694 la première banque nationale (la Banque d'Angleterre), qui prête à l'État les fonds permettant d'aménager le réseau des rivières anglaises et de construire une importante flotte, la Royal Navy, qui devient maitresse des océans en une dizaine d'années, mais peine à réduire la piraterie dans les Antilles.

La Glorieuse Révolution réédite à Londres ce qui s'est passé 80 ans plus tôt à Amsterdam, avec une forte croissance urbaine, financière, intellectuelle et maritime, malgré l'opposition violente de la France de Louis XIV. C'est l'époque de la création des Lloyd's of London et des cercles boursiers qui se réunissent au Jonathans' coffe house. Cette révolution financière britannique est cependant en butte à la guerre menée par la France, alors deux fois et demie plus peuplée.

Dès 1689, Louis XIV invite son cousin Jacques II à s'installer avec une cour en exil au chateau de Saint-Germain en Laye, autour duquel vivent très vite plus de 1700 réfugiés jacobites en France, qui sont au total 40 000 à immigrer en France entre 1688 et 1692, dont 40% de famille aristocratiques. L'armée française aide les jacobites dans les rébellions jacobites, plusieurs tentatives d'invasion de l'Angleterre, visant à remettre Jacques II sur le trône, en 1692, 1708 et 1715, mais toutes échouent.

L'Acte d'Union

En 1707, l'Acte d'Union scelle l'association de l'Écosse et de l'Angleterre, qui forment désormais la Grande-Bretagne. Cette union fut la conséquence d'un certain nombre de désastres survenus à la fin du XVIIe siècle. Des décennies de guerre avaient amené la famine ; nul bateau autre qu'anglais ne pouvait transporter de marchandises en Écosse.

Une aventure catastrophique a particulièrement participé à ruiner l'Écosse. Un financier eut l'idée d'installer une colonie à Panama dans l'idée de faire du portage entre le Pacifique et l'Atlantique. Une souscription populaire fut lancée avec succès et le 4 juillet 1698, cinq bateaux quittèrent le port de Leith. Mais ils n'avaient aucune idée des conditions climatiques qui les attendaient. Sur les 1 200 colons au départ, 400 sont morts.

La compagnie fondée pour cette aventure a ainsi perdu les économies des petits souscripteurs. L'Angleterre accepta de rembourser les pertes en échange de l'Acte d'Union.

Après 1707

L'Angleterre faisant partie de la Grande-Bretagne à partir de 1707, et du Royaume-Uni à partir de 1801, voir Histoire du Royaume-Uni pour son histoire politique et militaire.

Sources

  • Bernard Cottret, Histoire de l'Angleterre. De Guillaume le Conquérant à nos jours, Paris, Tallandier, janvier 2007.
  • Jean-Philippe Genet, Les Îles Britanniques au Moyen Âge, Hachette, 2005, ISBN 978-2-01-144904-7

Notes et références

  1. C'est d'ailleurs à cette occasion que saint Patrick, qui était breton, fut capturé par les Irlandais
  2. C. Capelli et al., Un recensement de chromosome de Y des îles britanniques, Biologie Courante 13, 979â€"984, (2003)
  3. certains Cornouaillais revendiquent pour ne pas être Anglais, mais Cornouaillais

Voir aussi

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