Henri Beyle

Henri Beyle

Stendhal

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Stendhal
Marie-Henri Beyle
Marie-Henri Beyle

Nom de naissance Marie-Henri Beyle
Autres noms Stendhal
Activité(s) Romancier
Naissance 23 janvier 1783
Grenoble
Décès 23 mars 1842
Paris
Mouvement(s) Réalisme, Romantisme.

Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, né le 23 janvier 1783 à Grenoble et mort le 23 mars 1842 à Paris, est un écrivain français de la première moitié du XIXe siècle.

Engagé dans l'armée en 1800, il occupa surtout des fonctions d'administration militaires comme durant la campagne de Russie en 1812. Amateur d'arts et passionné d'Italie où il effectua de nombreux séjours, il écrivit d'abord des essais esthétiques sous son vrai nom comme L'Histoire de la peinture (début 1817), mais c'est sous le pseudonyme de «  M. de Stendhal, officier de cavalerie » qu'il publia Rome, Naples, Florence en septembre 1817[1]. Ce nom de plume est inspiré d'une ville d'Allemagne « Stendal », lieu de naissance de l'historien d'art et archéologue renommé à l'époque Johann Joachim Winckelmann, mais surtout proche de l'endroit où Stendhal vécut en 1807-1808 un moment de grande passion avec Wilhelmine de Grisheim. Ayant ajouté un H pour germaniser encore le nom, il souhaitait que l'on prononce "Standhal"[2].

Ses romans de formation Le Rouge et le Noir (1830), La Chartreuse de Parme (1839) et Lucien Leuwen (inachevé) ont fait de lui, aux côtés de Balzac, Hugo, Flaubert ou Zola, un des grands représentants du roman français au XIXe siècle. Dans ses romans caractérisés par un style économe et resserré, Stendhal cherche « La vérité, l'âpre vérité » dans le domaine psychologique, et campe essentiellement des jeunes gens aux aspirations romantiques de vitalité, de force du sentiment et de rêve de gloire.

Sommaire

Biographie

1783-1821 : Les premières années

Stendhal naît rue des Vieux Jésuites (aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau) à Grenoble dans une famille bourgeoise qu'il apprécie peu. Sa mère, qu'il aimait beaucoup, meurt alors qu'il a huit ans. Son père Chérubin Beyle (qui sera plus tard fait chevalier de la Légion d'Honneur et lui léguera sa croix) lui donne alors pour précepteur l'abbé Raillane, et le jeune Henri souffrira de la tyrannie de l'ecclésiastique : « Je haïssais l'abbé, je haïssais mon père, source des pouvoirs de l'abbé, je haïssais encore plus la religion au nom de laquelle ils me tyrannisaient[3]. »

Ancienne maison de Stendhal à Grenoble avec la terrasse construite sur le rempart romain et donnant sur le Jardin de Ville.

En 1796, il entre à l'École centrale de Grenoble. En octobre 1799, il part à Paris pour passer le concours de l'École polytechnique. Il renonce à se présenter et sera très déçu par la capitale, où il tombe malade. De 1800 à 1801, il participe à la campagne d'Italie où il est nommé sous-lieutenant au sein du 6e régiment de dragons. Revenu à Paris, il essaie de se faire une place, dans le négoce, dans le succès littéraire ou en séduisant des femmes.

En 1805, il devient l'amant de l'actrice Mélanie Guilbert et il la suit à Marseille et s'essaye au commerce, sans grande motivation, ni grand succès d'ailleurs. Mais, ces années d'apprentissage auront une grande influence sur le personnage de Julien Sorel dans le Rouge et le Noir. Il est nommé auditeur au Conseil d'État le 3 août 1810. À partir de 1810, il participe à l'administration et aux guerres napoléoniennes.

En 1812, il travaille à l’Histoire de la Peinture en Italie. En août, il se rend à Moscou où il sera témoin de l'incendie qui ravage la ville après l'entrée de la Grande Armée en septembre. En novembre, lors de la retraite de Russie, il perd le manuscrit de l'Histoire de la Peinture en Italie.

Lors de la chute de la Campagne de France, en 1814, il part en Italie et il s'installe à Milan où il retrouve sa maîtresse Angéla Pietragrua.

L'année suivante il fait graver sur ses cartes de visite : « Waterloo, c’est trop dommage. Six mois de plus et j’aurais été nommé au Mans préfet de la Sarthe ».

En 1818, Stendhal travaille à une Vie de Napoléon. C'est aussi l'année où il rencontre celle avec laquelle il va vivre une grande passion, Mathilde Dembowski (Métilde), qu'il suit l'année suivante à Volterra.

Pendant cette période, il écrit plusieurs œuvres autour de l'Italie ainsi que De l'amour. En 1821, parce qu'il est accusé de sympathie pour le carbonarisme – affection particulièrement ressentie dans la nouvelle Vanina Vanini – il est expulsé de Milan.

1821-1831 : L'essor littéraire

Tombe de Stendhal au cimetière de Montmartre

De retour à Paris, presque ruiné après le décès de son père, il entre dans le milieu littéraire en fréquentant des salons littéraires. Ainsi, il a son cénacle et a même un disciple en la personne de Prosper Mérimée. Il écrit des journaux, publie des essais. Il était par ailleurs franc-maçon, ayant été initié en 1806 dans la loge Sainte-Caroline du Grand Orient[4].

En 1827, il publie son premier roman, Armance, suivi en 1830 de Le Rouge et le Noir, en partie influencé par la révolution de juillet 1830. Ce roman connaîtra un beau succès. Après cette révolution, il est nommé consul à Trieste, puis à Civitavecchia.

En 1833, Stendhal descend le Rhône.

1831-1842 : Dernières œuvres, derniers voyages

À Civitavecchia, il s'ennuie et part voyager. Il ne réussit pas à terminer les œuvres qu'il commence (Souvenirs d'égotisme, Vie d'Henry Brulard, Lucien Leuwen...). Après avoir achevé son dernier chef-d'œuvre, La Chartreuse de Parme, en 1839, il meurt dans la nuit du 22 au 23 mars 1842 d'une attaque cardiaque. Sa dépouille est enterrée au cimetière de Montmartre à Paris. Il avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur par Guizot.

Les romans de Stendhal

L'œuvre de Stendhal consiste aussi bien en des textes autobiographiques (Vie de Henry Brulard par exemple) que dans des romans qui comptent parmi les plus beaux dans la littérature française : le Rouge et le Noir, Lucien Leuwen, la Chartreuse de Parme. Ce dernier roman fut salué à sa première publication par un éloge d'Honoré de Balzac, autre maître du roman réaliste dont Stendhal lui-même se déclara heureusement surpris.

« Cet article étonnant, (...) je l'ai lu, (...) en éclatant de rire. Toutes les fois que j'arrivais à une louange un peu forte (...) je voyais la mine que feraient mes amis en le lisant.[5]. »

Le Rouge et le Noir

Le Rouge et le Noir (1830) est le premier grand roman de Stendhal. Il est le premier roman à lier de façon si subtile la description de la réalité sociale de son temps et l’action romanesque selon Erich Auerbach dans sa célèbre étude Mimesis. Julien Sorel, le héros principal du livre, est le pur produit de son époque en un certain sens. Littéralement ivre d’ambition à cause de la lecture du Mémorial de Sainte-Hélène de Napoléon et conscient que depuis la Révolution c’est le mérite et non plus la naissance seule qui compte, il rêve de devenir lui-même un nouveau Bonaparte.

La Chartreuse de Parme

La Chartreuse de Parme est un roman publié par Stendhal. Cette œuvre majeure, qui lui valut la célébrité, fut publiée en deux volumes en mars 1839, puis refondue en 1842, soit peu avant la mort de Stendhal, suite à un article fameux de Balzac et prenant de fait un tour plus « balzacien » : aujourd’hui, c’est le texte stendhalien d’origine que l’on lit encore.

L’œuvre sera, jusqu’au début du XXe siècle, relativement inconnue en dehors de quelques cercles d’esthètes, de critiques littéraires, ou de personnalités visionnaires (Nietzsche), ce que Stendhal semblait appeler de ses vœux, dédicaçant son roman To the Happy Few.

Lucien Leuwen

Lucien Leuwen est le deuxième grand roman de Stendhal, écrit en 1834, après le Rouge et le Noir. Ce roman est demeuré inachevé.

Lucien Leuwen, jeune polytechnicien, est chassé de son école car il est soupçonné d’être un saint-simonien. Son père, richissime homme d’affaires parisien, lui permet de devenir lieutenant, ce qui l’amène à partir pour Nancy. Il y rencontre madame de Chasteller, jeune et charmante veuve dont il tombe amoureux.

Le réalisme chez Stendhal

Stendhal n'a pas seulement « appliqué » une certaine esthétique réaliste : il l'a pensée d’abord. Le réalisme de Stendhal c’est aussi la volonté de faire du roman un « miroir » c’est-à-dire un simple reflet de la réalité sociale et politique d’une époque dans toute sa dureté. Stendhal a d'ailleurs écrit que « le roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ».

Dans Racine et Shakespeare, il assigne pour devoir à l'art romantique de faire un art qui sera en adéquation avec les goûts et tendances des peuples. Le réalisme de Stendhal c’est d’abord la volonté de peindre des faits capables d’intéresser ses contemporains (Monarchie de juillet dans Lucien Leuwen, Restauration dans Le Rouge et le Noir, défaite et retour des Autrichiens dans La Chartreuse de Parme).

En revanche, Stendhal dépeint avec souci de réalisme psychologique, les sentiments des personnages principaux. Il s’inspire même souvent des théories relatives à l’amour de son traité De l’amour et essaie de faire œuvre de psychologue rigoureux.

Les sentiments amoureux sont dépeints avec beaucoup de soin : le narrateur expose longuement la naissance de la passion amoureuse et ses péripéties : cf. Mme de Rênal et Julien - Julien et Mathilde de La Mole - Lucien Leuwen et Mme de Chasteller - Fabrice et Clélia.

Le réalisme dans la peinture des mœurs et de la société

Le Rouge et le Noir et Lucien Leuwen sont une peinture acerbe de la société sous la Restauration, comme l'indique le sous-titre du roman Le Rouge et le Noir : « Chronique de 1830 ». Lucien Leuwen est le vaste tableau de la Monarchie de juillet. La Chartreuse de Parme est une peinture des mœurs politiques dans les Monarchies italiennes du XIXe siècle. Ces romans sont donc politiques non pas par la présence de longues réflexions politiques (Stendhal rejette un tel procédé et le compare à « un coup de pistolet au milieu d'un concert » dans La Chartreuse de Parme[6]) mais par la peinture des faits.

Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme sont aussi des critiques acerbes de la position subordonnée de la femme : voir l’interprétation féministe par Simone de Beauvoir des romans de Stendhal (in Le Deuxième Sexe).

La peinture des mœurs chez Stendhal ne se veut jamais impartiale mais critique : elle n’est pas motivée par volonté sociologique mais par souci de faire tomber les faux-semblants et de montrer « la vérité, l’âpre vérité » (devise du premier livre de Le Rouge et le Noir) de la société de son temps.

Malgré son réalisme il n’y a pas de descriptions détaillées de la réalité matérielle. Le narrateur décrit à peine les lieux. Voir la description de Verrières au tout début du roman qui prend juste une page et qui sert d’introduction à une critique acerbe des habitants. On ne sait rien non plus de l’Hôtel de la Mole (Le Rouge et le Noir) ni de Milan ou bien du Château du Marquis Del Dongo (La Chartreuse de Parme).

La peinture des lieux est « fonctionnelle ». Le narrateur ne décrit le monde uniquement dans la mesure où c’est nécessaire pour l’action. La prison de Fabrice est décrite avec soin car elle constitue un lieu essentiel pour l’action de La Chartreuse de Parme.

Le narrateur décrit à peine les personnages : on ne sait quasiment rien des toilettes de Mme de Rênal, de Mathilde ou sur celle de Julien, de Lucien Leuwen ou de Fabrice si ce n’est la couleur de cheveux et quelques détails sur leur aspect, mentionnés très brièvement.

Mais la peinture de la réalité matérielle se fait discrète à cause des particularités du roman stendhalien. Le thème de l’argent est souvent lié à des personnages secondaires ou détestables (M. de Rênal, le Marquis Del Dongo) : l’attention du lecteur se tourne plutôt vers les protagonistes principaux qui sont bien loin de tels soucis (Fabrice, Mme de Rênal, Lucien Leuwen). Le roman de Stendhal est rapide (ses personnages ont souvent à peine 20 ans) alors que la description exige une pause dans la narration.

L’autre limite du « réalisme » de Stendhal tient au romanesque. Le romanesque traverse tous ses romans. Le héros stendhalien est une figure romanesque. Le personnage de Julien est intelligent, nourrit une haine profonde pour ses contemporains, ambitieux jusqu’à la folie. Fabrice est un jeune homme exalté et passionné. Lucien Leuwen est un jeune homme idéaliste et bien fait de sa personne.

En outre la politique dans La Chartreuse de Parme est nettement moins importante que dans Le Rouge et le Noir et Lucien Leuwen. C’est surtout l’histoire qui joue un rôle (Waterloo, arrivée des troupes françaises à Milan en 1796). Et encore elle est inséparable de l’action romanesque. La Chartreuse de Parme a un caractère romanesque nettement plus prononcé que les deux autres grands romans (voir les personnages de la Duchesse Sanseverina ou de Clélia). Le réalisme Stendhalien se limite donc aux autres et non a ses personnages ce qui ne sera pas le cas chez Zola.

Réalisme subjectif chez Stendhal

Mais le réalisme chez Stendhal se fait aussi réalisme subjectif sans que cela soit une contradiction. Par réalisme subjectif on entend un des procédés fondamentaux de la conduite du récit chez Stendhal. Georges Blin[7], dans Stendhal et les problèmes du Roman, est un de ceux qui mirent en avant ce procédé.

La grande originalité de Stendhal est l’usage important de la « focalisation interne » (pour reprendre la terminologie de Gérard Genette) pour raconter les événements. Les événements sont vus en grande partie par les protagonistes voire par un seul d'entre eux. Stendhal refuse donc le point de vue du narrateur omniscient mais pratique la « restriction de champ ». Dans Le Rouge et le Noir et dans Lucien Leuwen les événements sont vus dans le rayon de Julien Sorel et Lucien. Dans La Chartreuse de Parme le narrateur a reconnu le droit de regard des autres personnages (Clélia, Mosca, Sanseverina) mais Fabrice Del Dongo garde le foyer principal (la scène de la bataille de Waterloo reste paradigmatique). On peut donc parler d’une restriction de champ chez Stendhal (Blin). Stendhal a en effet coupé ses récits de « monologues intérieurs » et a ramené le roman à la biographie du héros. Les trois grands romans commencent par la jeunesse du héros ou commencent même avant (cf. La Chartreuse de Parme) et finissent avec sa mort (cf. Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme).

Première conséquence de la restriction du champ : les descriptions sont brèves chez Stendhal. Elles sont l’œuvre d’un narrateur extérieur qui voit l’aspect des personnages du dehors ou bien d’un narrateur qui observe la nature. Un tel narrateur est incompatible avec la « restriction du champ » et il joue donc un rôle secondaire chez Stendhal.

Le choix de la restriction du champ explique aussi que certains personnages apparaissent ou disparaissent aussi rapidement au fil de l’action (comme le Comte de La Mole dans Le Rouge et le Noir et Rassi dans La Chartreuse de Parme) car tout est vu par les yeux d’un personnage central.

Troisième conséquence du recours à la restriction de champ : les événements se dévoilent graduellement. Les héros de Stendhal sont souvent un peu étonnés de ce qu’ils voient et n’en comprennent le sens que progressivement. Ce n’est que peu à peu que Julien comprend pourquoi Mlle de La Mole apparaît un jour en vêtement de deuil alors que personne ne vient de mourir autour d’elle. Julien découvrira ultérieurement qu’elle porte le deuil d’un ancêtre mort au XVIe siècle.

L’œuvre autobiographique

Stendhal par Félix Vallotton.

L’œuvre de Stendhal est profondément autobiographique. Même ses romans tant ils sont inspirés par sa propre vie mais aussi parce qu’ils constituent une autobiographie idéale de Stendhal. Julien Sorel, Lucien Leuwen et Fabrice Del Dongo sont ce que Stendhal aurait rêvé d’être.

Les œuvres autobiographiques de Stendhal sont de trois natures. D’une part Stendhal a tenu pendant de très longues années un Journal où il raconte au fur et à mesure les événements de sa vie. On pourrait parler d’une prise sur le vif de sa propre vie. D’autre part Stendhal a rédigé deux autres grandes œuvres autobiographiques : la Vie de Henry Brulard et Souvenirs d'égotisme. Elles poursuivent le même projet que le Journal mais aussi que les Confessions de Rousseau : mieux se connaître soi-même. Cependant elles se distinguent du Journal car elles ont été écrites a posteriori. Enfin, l’autobiographie prend une forme bien particulière chez Stendhal: il aimait écrire sur la marge de ses livres (et même de ses romans mais de manière cryptique) ou sur des vêtements (par exemple sur une ceinture comme dans la vie de Henri Brulard).

L'œuvre autobiographique de Stendhal ne se distingue pas tant par son projet (Rousseau poursuivait le même) que par l’importance qu’elle prend. Elle s’exprime aussi bien par des romans que par des autobiographies. Même la critique d'art chez Stendhal se fait autobiographie. Il a également dit : « Toute œuvre d'art est un beau mensonge. »

La conception stendhalienne de l'art

Le critique d’art

Stendhal ne fut pas seulement un romancier et un autobiographe mais également un fin critique d’art dont la réflexion esthétique influença le travail romanesque (tout particulièrement avec sa théorie du beau idéal), ainsi que l'appréciation des arts plastiques et de la musique. Citons Histoire de la Peinture en Italie, Rome, Naples et Florence, Promenades dans Rome, Mémoires d'un touriste.

Vrai spécialiste, faux dilettante

Féru d'art lyrique, amoureux de l'Italie, comme en témoignent ses écrits, c'est lui qui fit connaître Rossini à Paris et en France. Des travaux de la deuxième moitié du XXe siècle ont fait apparaître sa compétence en matière picturale et musicale, sa familiarité avec ses peintres, sa vaste expérience du monde de la musique de son temps aussi bien instrumentale, lyrique, allemande ou italienne. Mais surtout Stendhal était un véritable spécialiste de l'opéra italien et de la peinture italienne. Bien qu'il se présentât comme un dilettante, on lui doit des analyses très fines de Rossini, Mozart, de Léonard de Vinci, (peintre de la mélancolie), du clair obscur du corrégien, ou de la violence michelangelesque[8].

Les principes de sa critique

Sa critique cohérente repose sur l'Expression, qui destitue les formes arrêtées et le Beau antique, la Modernité qui implique l'invention artistique pour un public en constante évolution, et la subordination du Beau à l'opinion seule, l'Utile qui donne du plaisir réel à une société, à des individus, et le dilettantisme qui repose sur la pure émotion du critique.[9]. Stendhal fonde ainsi une critique historique (l'art étant l'expression d'une époque), revendique le droit à la subjectivité, il admet la convergence des arts et leur importance selon qu'ils procurent ou non du plaisir physique, qu'ils ouvrent l'esprit à la liberté de l'imaginaire et qu'ils suscitent la passion (principe de base). Stendhal est un critique d'art qui marque une étape importante dans l'intelligence de tous les arts[10].

Œuvres

Couverture de La Chartreuse de Parme
Œuvres posthumes

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Jacques Hamm, Armance, ou la liberté de Stendhal. Éditions Honoré Champion, 2009.
  • Michel Crouzet, La Poétique de Stendhal. Forme et société. Le sublime. (Essai sur la genèse du Romantisme 1). Réimpression de l'édition de Flammarion, 1983. Slatkine Reprints, 2009. ISBN 978-2-05-102068-8.
  • Michel Crouzet, Le Naturel, la grâce et le réel dans la poétique de Stendhal. (Essai sur la genèse du Romantisme II). Réimpression de l'édition de Flammarion, 1986. Slatkine Reprints, 2009. ISBN 978-2-05-102094-7.
  • Yves Ansel, Philippe Berthier, Michael Nerlich éd., Dictionnaire de Stendhal, Paris, Champion, 2003, 776p.
  • Édouard Rod, Stendhal, Paris, Hachette, 1892.
  • Paul Léautaud : Préface aux plus belles pages de Stendhal . Paris. 1908
  • Léon Blum, Stendhal et le beylisme. Paris. 1914
  • Henri Delacroix, Psychologie de Stendhal. Paris, 1918, 286 pp.
  • Maurice David, Stendhal sa vie son œuvre, Éditions de la Nouvelle Revue Critique, Paris, 1931
  • Jean Prévost : La Création chez Stendhal. Marseille 1942. réédition Gallimard 1975
  • Alain, Stendhal, Paris, PUF, 1948. Aussi ds Alain, Les Arts et les Dieux, La Pléiade, 1958, pp. 745-817. Alain a relu Stendhal toute sa vie.
  • Maurice Bardèche : Stendhal romancier, Paris, La Table ronde, 1947,réédition 1983.
  • Michel Crouzet : Le Héros fourbe chez Stendhal.SEDES. 1984.
  • Claude Roy, Stendhal par lui-même, Paris, Seuil, Écrivains de toujours, 1984.
  • Michel Crouzet, Stendhal ou Monsieur Moi-même, Paris, Flammarion, Grande biographie, 1990.
  • René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, Paris, Hachette Littératures (pluriel. philosophie), 2003, 351p.
  • Victor Del Litto: La vie intellectuelle de Stendhal - Genèse et évolution de ses idées (1802-1821), Paris, PUF, 1962; réed. Genève, Slatkine reprints, 1997.
  • Victor Del Litto : La Revue du Stendhal-Club 1958-1995, revue trimestrielle remplacée en 1997 par une revue annuelle : L'Année stendhalienne, un numéro par an . Éditions Honoré Champion. 350 p
  • Henri-François Imbert, Stendhal et la tentation janséniste, Droz, 1970.
  • Béatrice Didier : Stendhal autobiographe, P.U.F., 1983, 319p.
  • Serge Serodes, Les Manuscrits autobiographiques de Stendhal, Genève, Droz, 1993, 350p.
  • Philippe Berthier : Espaces stendhaliens. P.U.F., 1998, 343p.
  • Georges Blin : Stendhal et les problèmes du roman. Éditions José Corti.1954 ,(sur les rapports de l'esthétique de Stendhal avec son œuvre romanesque.)
  • Stendhal (Henri Beyle) : Écoles italiennes de Peinture. I. École de Florence - École Romaine - École de Mantoue - École de Crémone. II. École de Parme - École de Venise - École de Bologne. III. École de Bologne. Établissement du texte et préface par Henri Martineau, Paris : Le Divan. 1932. À ce propos voir écoles italiennes de peinture.

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Notes et références

  1. http://www.smeno.com/biographie_stendhal.pdf
  2. http://www.armance.com/Servoise3.html
  3. Stendhal, Vie de Henri Brulard, publiée à titre posthume en 1890
  4. Jean-Robert Ragache, Les Chroniques des franc-maçons, 1993.
  5. Correspondance, Paris, Le Divan, 1954 t.X, p. 288
  6. La Chartreuse de Parme - Livre Second - Chapitre XXIII
  7. (1917-??) Professeur au Collège de France
  8. Philippe Berthier, Stendhal et ses peintres italiens, Genève, Droz, 1977, et Francis Claudon, L’Idée et l'Influence de la musique chez quelques romantiques français et notamment Stendhal, Université de Lille, 1965.
  9. Michel Crouzet, Dictionnaire des Littératures de langue française, t. 3, p 211, et Michel Crouzet, Stendhal et l'italianité, José Corti, 1982.
  10. Michel Crouzet, Dictionnaire des Littératures de langue française, Op. cit.
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