- Les Confessions (Rousseau)
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Les Confessions Pastel de Maurice Quentin de La Tour, Jean-Jacques Rousseau, en 1753, (alors âgé de 41 ans)Auteur Jean-Jacques Rousseau Genre Autobiographie Pays d'origine Suisse, né à Genève Lieu de parution Paris Éditeur Cazin Date de parution 1782-1789 Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau est une autobiographie couvrant les cinquante-trois premières années de la vie de Rousseau, jusqu'à 1767.
Les 12 livres des Confessions se divisent en deux ensembles distincts, définis par Jean-Jacques Rousseau lui-même : la première partie constituée par les livres I à VI avec le Préambule, rédigée en 1765-1767, couvre les années 1712-1740 (années de formation, de la naissance à Genève à l'installation à Paris à 28 ans) alors que la deuxième partie, constituée par les livres VII à XII et rédigée en 1769-1770, couvre les années 1741-1765, c'est-à-dire sa vie à Paris dans les milieux de la musique et des philosophes, avec ses réussites (Discours - La Nouvelle Héloïse) et ses déboires comme les attaques qui suivent la publication de l'Émile, qui l'oblige à fuir en Suisse). L'œuvre aura une publication entièrement posthume : en 1782 pour la première partie et en 1789 pour la deuxième [1] ; Jean-Jacques Rousseau avait cependant déjà fait des lectures publiques de certains extraits.
Le titre des Confessions a sans doute été choisi en référence aux Confessions de Saint-Augustin, publiées au IVe siècle après Jésus Christ. Rousseau accomplit ainsi un acte sans valeur religieuse à proprement parler, mais doté d’une forte connotation symbolique: celui de l’aveu des péchés, de la confession. Associant sincérité, humilité et plaidoyer pour lui-même, Rousseau cherche à brosser un portrait positif de lui-même et se présente essentiellement comme une victime de la vie[2]. L'œuvre des Confessions fonde néanmoins le genre moderne de l'autobiographie et constitue un texte marquant de la littérature française.
Sommaire
À noter
- Louise d'Épinay, brouillée avec Rousseau, pensait que les Confessions de son ancien ami étaient une collection de ragots parisiens et qu’elle ferait partie des cibles de ces ragots. Tel ne fut pas le cas (Les Confessions n’ont comme sujet que Jean-Jacques Rousseau lui-même), mais à l’aide de Grimm et de Diderot, elle rédigea un texte, les Contre-confessions, dans lequel, de manière déguisée – les noms étant changés –, elle justifiait ses propres choix de vie.[réf. nécessaire]
- On remarque que des œuvres en parties autobiographiques avaient déjà été écrites, comme les Essais de Montaigne ou encore Confessions de saint Augustin.
- La mère de Rousseau meurt en accouchant de lui : Rousseau sera toute sa vie hanté par la culpabilité du survivant, et cette culpabilité est souvent présente dans « Les confessions », bien qu’à un stade sans doute inconscient.
Le pacte autobiographique
Rousseau est alors l'un des tout premiers écrivain à écrire une autobiographie. Dans Les Confessions, un pacte autobiographique est présent :
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : « Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus : méprisable et vil quand je l'ai été; bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : Je fus meilleur que cet homme-là.» »
Dans ces lignes (extraites du Livre I) Rousseau énonce clairement au lecteur qu'il ne dira que la vérité et se montrera tel qu'il la été. En contrepartie, il demande au lecteur de croire à son récit.
Livre I
Dans ce premier tome, Rousseau évoque sa petite enfance. Très vite, il parle de sa passion pour les livres et leurs auteurs : "L'Histoire de l'Eglise et de l'Empire par le Sueur, le Discours de Bossuet sur l'histoire universelle, les Hommes illustres de Plutarque, L'Histoire de Venise par Nani, les Métamorphoses d'Ovide, la Bruyère, les Mondes de Fontenelle, ses Dialogues des morts, et quelques tomes de Molière"
Références
- http://agora.qc.ca/thematiques/rousseau.nsf/Dossiers/Les_Confessions
- Voir par exemple l'analyse des Confessions sur : site-magister.com qui conclut : « Ainsi le pacte de sincérité semble à plus d'un titre pris en défaut » dans cet ouvrage
Ouvrages liés
- La Transparence et l'obstacle de Jean Starobinski, analyse souvent considérée comme la plus poussée sur les Confessions de Rousseau.
- Les Rêveries du promeneur solitaire, ouvrage de Rousseau postérieur aux Confessions, et à vocation autobiographique également.
Liens externes
Catégories :- Œuvre de Jean-Jacques Rousseau
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