Guerre franco-indienne

Guerre franco-indienne

Guerre de Sept Ans

Guerre de Sept Ans
Informations générales
Date 1754 puis de 1756 à 1763
Lieu L'Europe et les colonies d'Amérique du Nord, de l'Inde et des Philippines
Casus belli Attaque de Frédéric II sur la Saxe
Issue Statu quo en Europe, mais victoire britannique en Amérique du Nord et en Inde
Belligérants
Flag of Prussia (1750).gif Royaume de Prusse
Union flag 1606 (Kings Colors).svg Royaume de Grande-Bretagne
Flag Portugal (1707).svg Royaume du Portugal
Flag of Hesse (state).svg  Hesse-Cassel
Drapeau du Brunswick Brunswick
Flag of the Iroquois Confederacy.svg Iroquois
Saint Empire romain germanique après 1400 Saint-Empire
Royaume de France Royaume de France
Flag of Russia.svg Empire russe
Flag of Sweden.svg Royaume de Suède
Empire colonial espagnol Empire espagnol
Drapeau du Duché de Saxe Duché de Saxe et Pologne
Flagge Königreich Württemberg.svg Wurtemberg
Flag of the Kingdom of the Two Sicilies (1738).svg Royaume des Deux-Siciles
Commandants
Frédéric II de Prusse
Friedrich Wilhelm von Seydlitz
John Manners
Edward Boscawen
Robert Clive
James Wolfe
Jeffrey Amherst
Edward Braddock
Ferdinand de Brunswick-Lunebourg
Louis XV de France
Louis-Joseph de Montcalm
Leopold Joseph von Daun
François Maurice de Lacy
Charles-Alexandre de Lorraine
Ernst Gideon von Laudon
Élisabeth Ire de Russie
Piotr Saltykov
Auguste III de Pologne
Pertes
Flag of Prussia (1750).gif
262 000 morts ou blessés

Union flag 1606 (Kings Colors).svg
20 000 morts ou blessés

Banner of the Holy Roman Emperor (after 1400).svg
400 000 morts ou blessés

Pavillon LouisXIV.svg
168 000 morts ou blessés

Flag of Russia.svg
138 000 morts ou blessés

Flag of New Spain.svg
3 000 morts ou blessés
Batailles
Europe

Minorque (navale) • Lobositz • Reichenberg • Prague • Kolin • Hastenbeck • Gross-Jägersdorf • Moys • Rossbach • Breslau • Leuthen • Krefeld • Domstadl • Zorndorf • Saint-Cast • Tornow • Hochkirch • Lutzelberg (1758) • Bergen • Kay • Minden • Kunersdorf • Neuwarp (navale) • Hoyerswerda • Maxen • Meissen • Landshut • Emsdorf • Warburg • Legnica • Kloster Kampen • Torgau • Villinghausen • Kolberg • Wilhelmstahl • Burkersdorf • Lutzelberg (1762) • Freiberg • Baie de Quiberon (navale)


Amérique du Nord

Jumonville Glen • Fort Necessity • Fort Beauséjour • Monongahela • Petitcoudiac • Lac George • Fort Bull • Fort Oswego • Kittanning • Fort William Henry • Louisbourg • Le Cran • Fort Carillon • Fort Frontenac • Fort Duquesne • Fort Ligonier • Fort Niagara • Beauport • Plaines d'Abraham • Sainte-Foy • Ristigouche (navale) • Mille-Îles • Signal Hill


Asie

Plassey • Gondelour • Negapatam (navale) • Pondichéry (navale) • Wandiwash • Manille

La guerre de Sept Ans (1756-1763) est un conflit majeur du XVIIIe siècle souvent comparé à la Première Guerre mondiale[1] par le fait quil sest déroulé sur de nombreux théâtres dopérations (Europe, Amérique du Nord, Inde) et se traduit par un rééquilibrage important des puissances européennes[2]. De est lEmpire britannique, espace dominateur mondial tout au long du XIXe siècle. Le Premier espace colonial français, espace dominateur mondial tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles disparaîtra presque entièrement à l'issue de cette guerre.

Ce conflit opposa principalement la France à la Grande-Bretagne dune part, lAutriche à la Prusse dautre part. Cependant, par le jeu des alliances et des opportunismes, la plupart des pays européens et leurs colonies se sont retrouvés en guerre. Le début de la guerre est généralement daté au 29 août 1756 (attaque de la Saxe par Frédéric II) bien que laffrontement ait débuté plus tôt dans les colonies dAmérique du Nord avant de dégénérer en guerre ouverte en Europe.

Sommaire

Causes

Mémorial de la guerre de Sept Ans à Krefeld-Hueckelsmay en Allemagne

Le contrôle de la Silésie

En Europe continentale, la principale zone de friction est la Silésie. Cest une province riche et peuplée dont la conquête avait été effectuée en 1742 par la Prusse aux dépens de lAutriche lors de la guerre de succession dAutriche. Si la toute jeune Marie-Thérèse de Habsbourg obtint bien dêtre confirmée sur le trône de Vienne, avec le titre darchiduchesse dAutriche, de reine de Hongrie et de Bohême (son mari François de Lorraine portant le titre dempereur allemand), en revanche Frédéric II réussit son coup de main sur la Silésie. En 1754, Marie-Thérèse ne sest toujours pas résolue à la perte de cette province.

Les colonies dAmérique du Nord

De leur côté, les Français sinquiétaient depuis longtemps des visées de la Grande-Bretagne sur leur domaine colonial (Nouvelle-France, Antilles, Indes). Le conflit larvé entre la France et la Grande-Bretagne tourne autour de plusieurs points :

  • La possession de limmense territoire de lOhio (situé entre les grands Lacs, le golfe du Mexique, les Appalaches et le Mississippi)[3]
  • La concurrence dans le lucratif commerce de peaux au détriment du respect des traités avec les différentes tribus amérindiennes
  • Les Britanniques craignent de voir linfluence des catholiques grandir via les colonies françaises et la présence de missionnaires en Nouvelle-France
  • La zone de pêche au large de Terre-Neuve est très poissonneuse et les droits de pêche sont contestés par les uns et les autres.

Le point le plus crucial est sans conteste le contrôle de la vallée de lOhio. Ce territoire est convoité par les Français, les Britanniques mais aussi les Iroquois. Les Britanniques basent leur revendication sur le traité dUtrecht en 1713 : ce traité stipule que les Iroquois sont des sujets de la couronne britannique. Or comme lOhio est considéré comme une terre ancestrale iroquoise, les Britanniques sen estiment les propriétaires légitimes. Mais concrètement cette zone est sous le contrôle des Français grâce à la présence de plusieurs forts.

Les préparatifs

Situation géopolitique

Grande-Bretagne

Union flag 1606 (Kings Colors).svg

La Grande-Bretagne possède déjà un empire colonial très étendu, très peuplé (à linverse des colonies françaises) et qui rapporte beaucoup dargent à la couronne. Depuis maintenant plusieurs siècles, la Grande-Bretagne (et son prédécesseur, l'Angleterre) ne possède plus darmée puissante et, malgré la guerre civile anglaise au siècle précédent et la création de la New model army par Oliver Cromwell et Thomas Fairfax, larmée britannique reste de petite taille et très orientée vers le feu. Elle est principalement utilisée pour maintenir la paix intérieure et pour la conquête et la pacification des colonies. Le point fort des Britanniques est la déjà fameuse Royal Navy. Comme Mahan lexpliqua plus tard, elle est le fondement de la puissance britannique qui permet de maîtriser le commerce maritime, de contrôler et de conquérir les colonies et, militairement parlant, de déplacer la frontière de la Grande-Bretagne sur les côtes de ses adversaires et non sur les siennes.

Cependant, le Hanovre est une épine stratégique dans le pied du gouvernement britannique : les rois de Hanovre ont accédé à la couronne britannique depuis George Ier (1714). Politiquement, les Britanniques ne peuvent donc naturellement pas labandonner mais, en cas de conquête du Hanovre par la France, des concessions seraient nécessaires pour le récupérer. Les Britanniques cherchent donc avant chaque conflit à trouver un allié continental pour les aider à protéger le Hanovre. Cet allié se trouve être la Prusse suivie dune partie des États allemands.

Hors dEurope, la principale zone de friction de la Grande-Bretagne avec la France est en Amérique du Nord. La guerre de succession dEspagne lui a permis de prendre le contrôle dune partie de lAcadie, de la baie dHudson et de Terre-Neuve mais le conflit nest pas réglé définitivement. En Inde, la situation est aussi conflictuelle mais les deux puissances coloniales ne possèdent que des comptoirs et, sur un théâtre dopérations aussi éloigné, elles doivent jouer avec les très versatiles alliés indiens.

France

Pavillon LouisXIV.svg

La France est dans une situation inconfortable autant dans ses colonies quen Europe. Durant la guerre de succession dAutriche, elle na rien obtenu de son alliance avec la Prusse si ce nest un statu quo, mais ses finances ont été durement éprouvées par cette guerre inutile. La paix séparée conclue par les Prussiens en 1745 et leur alliance avec les Britanniques en 1756 ont fortement contrarié la France et, encouragé par sa cour (dont la marquise de Pompadour, favorite du roi), Louis XV se résigne à un renversement dalliance pour abandonner la Prusse et sallier avec lAutriche. Ce traité dalliance, finalisé en mai 1756 et nommé traité de Versailles, vise à contrecarrer la montée en puissance de la Prusse et met fin à plusieurs siècles dinimitié avec Vienne[4]. La situation en Amérique du Nord est aussi très tendue et inquiète le gouvernement français : limmigration française, trop limitée, ne permet pas à la France dassurer un contrôle réel et une défense efficace de son empire colonial. Les pertes de territoires faisant suite à la guerre de Succession d'Espagne ont sérieusement amputé les possessions françaises mais lambition française demeure détendre sa domination sur le continent américain. En Inde, les affrontements précédents ont tourné plutôt à lavantage des Français mais les princes indiens sont prompts à changer de camp et ainsi renverser léquilibre existant.

Prusse

Flag of Prussia 1892-1918.svg

La Prusse est la puissance émergente du XVIIIe siècle. Sous la houlette de Frédéric I, puis de Frédéric II, elle simpose comme un acteur majeur en Europe centrale. Devant défendre des territoires morcelés, elle dispose de moyens humains et industriels limités, mais son armée est très performante et bien entraînée. Frédéric II est de plus un excellent stratège et tacticien. Les vues de la Prusse sur la Silésie ont été couronnées de succès lors de la guerre de succession dAutriche larmée a fait des merveilles face aux troupes autrichiennes. Ce succès ne fait pas oublier à la Prusse sa position délicate et, sétant alliée à la France à la fin de la guerre, elle se tourne désormais vers la Grande-Bretagne qui accepte bien volontiers cette alliance. Cependant, même avec les subsides britanniques, larmée prussienne est en infériorité numérique et en position stratégique délicate face à ses adversaires.

Autriche

Flag of the Habsburg Monarchy.svg

LAutriche du XVIIIe siècle s'est isolée diplomatiquement. En 1713, Charles VI, empereur dAutriche, fait adopter la Pragmatique Sanction afin de sassurer la transmission du trône à l'ainée de ses filles à défaut d'un héritier mâle. En 1716, le fils de Charles VI meurt avant d'atteindre l'âge d'un an, et après la mort de Charles VI, le 20 octobre 1740, Marie-Thérèse hérite de la couronne impériale. Plusieurs pays, dont la France, veulent profiter de cette entorse à la tradition salienne pour contester la puissance autrichienne. La guerre de succession dAutriche qui sensuit se conclut par deux traités pour lAutriche : au traité de Breslau, elle reconnaît la perte de la Silésie au profit de la Prusse et, au traité dAix-la-Chapelle, elle perd les duchés de Parme, Piacenza et Guastalla. Ne pouvant se résigner à cette perte, non seulement parce que la Silésie est une province riche, mais surtout pour une question de prestige, lAutriche veut ardemment reprendre ce territoire et, si possible, humilier la Prusse.

Russie

En Russie, la tsarine Élisabeth, après avoir conquis le pouvoir en 1741, avait confié la direction du pays au vice-chancelier Alexis Pétrovich Bestoujev-Rioumine. Celui-ci était un fervent avocat de lalliance avec les Britanniques et les Autrichiens. Durant la guerre de succession dAutriche, la Russie avait réussi à se sortir du conflit sans dommages mais une de ses principales inquiétudes était la montée en puissance de la Prusse quelle souhaitait retransformer en petit État allemand impuissant. Dans cette optique, lalliance de la Prusse avec la Grande-Bretagne est une mauvaise nouvelle et nécessite de revoir la position diplomatique de la Russie : cest donc tout naturellement que la Russie se range dans le camp franco-autrichien entraînant avec elle la Suède.

La spirale de la guerre

Les alliances à la veille de la guerre de Sept Ans

En comparaison avec le rapport de forces antérieur, lannée 1756 voit un changement complet dalliances en Europe : la Grande-Bretagne et la Prusse sallient contre la France, lAutriche et la Russie. Une fois ce jeu de chaises musicales diplomatiques terminé, les protagonistes se mettent immédiatement en ordre de bataille pour finir ce qui a été laissé en chantier en 1748 : la possession de la Silésie pour lAutriche et la rivalité nord-américaine pour la France et la Grande-Bretagne.

En ce qui concerne lAmérique du Nord, le conflit larvé est déjà commencé depuis 1743 et ne demande pas beaucoup pour éclater totalement. Plusieurs heurts autour des forts Oswego et Carillon poussent la Grande-Bretagne à réagir en mettant en place un blocusnon-officiel’ (puisque sans déclaration de guerre) sur les colonies dAmérique du Nord. En réaction, la France décide de sen prendre à la base navale de Minorque et de menacer le Hanovre. La Prusse, sentant la tension monter, et sachant par ses espions que lAutriche et la Russie mobilisent leurs armées, décide de prendre les devants et attaque la Saxe. La guerre de Sept ans a officiellement commencé.

Le théâtre dopération européen

La guerre en Europe se déroule sur deux fronts assez distincts : lEurope centrale dun côté avec la Silésie comme théâtre et lEurope occidentale avec laffrontement naval franco-britannique et la bataille pour le Hanovre.

Les succès prussiens et français de 1756

Opérations en Europe pour lannée 1756

En Europe centrale, Frédéric II est en position dinfériorité mais peut compter sur une armée formidable. Son idée maîtresse est de profiter de sa position centrale pour défaire les trois alliés de manière distincte et sur un terrain de son choix. La Saxe représente une première cible de choix parmi les alliés de lAutriche : cest un pays riche mais avec une armée faible. Une fois la décision prise, larmée prussienne fond sur larmée saxonne et la défait à la bataille de Lobositz le 1er octobre : la Saxe tombe sous la coupe de la Prusse sans coup férir mais en plus de temps que prévu : il ny aura pas dautres offensives pour cette année puisque lhiver arrive.

Pendant ce temps, la France prend loffensive en Méditerranée en visant la possession britannique de Minorque ( se trouve la grande base navale de Port-Mahon). Un corps expéditionnaire français débarque et assiège la ville. Lamiral Byng est envoyé en renfort mais il se fait battre par le marquis de La Galissonnière le 20 mai. Byng est exécuté pour cette défaite et Minorque tombe aux mains des Français. Au nord, larmée française, sous les ordres de Soubise, se prépare à avancer vers le Hanovre et vers la Silésie.

1757 : Frédéric II de Prusse à son apogée

Opérations en Europe pour lannée 1757

Frédéric, une fois la défaite de la Saxe consommée, se tourne vers la Bohême et part à lassaut de Prague, défendue par larmée autrichienne commandée par le maréchal Brown et Charles de Lorraine. Laffrontement est sanglant mais les Prussiens simposent et assiègent Prague (6 mai). Avec son principal corps darmée assiégé dans Prague, lAutriche est en difficulté mais le maréchal Daun rassemble une nouvelle armée et marche vers Prague. Frédéric va à leur rencontre mais, profitant dune position avantageuse, les Autrichiens défont les Prussiens à la bataille de Kolin le 18 juin, obligeant Frédéric à lever le siège et à battre en retraite en Silésie. La Prusse se retrouve alors dans une position délicate avec larmée autrichienne qui avance sur elle du Sud depuis la Bohême et larmée française arrivant de lOuest. Larmée russe simpose en outre à la bataille de Gross-Jägersdorf mais ne profite pas de son avantage pour envahir la Prusse orientale.

Frédéric II décide alors de concentrer ses forces et dattaquer ses ennemis un par un. Il se tourne dabord vers les Français et les défait sévèrement à la bataille de Rossbach le 5 novembre. Ensuite, il regroupe son armée et repart vers lest il écrase larmée autrichienne à la bataille de Leuthen, le 5 décembre.
Loffensive française vers le Hanovre, dorénavant dirigée par le maréchal dEstrées à la tête dune armée coalisée de 100 000 hommes, progresse bien face aux Britanno-hanovriens. La supériorité numérique française finit par simposer à la Bataille de Hastenbeck le 26 juillet, et le Hanovre capitule.
En réaction, et dans le but de détourner larmée française du Hanovre, William Pitt lAncien organise la stratégie britannique sur le continent autour de « descents », des expéditions navales avec débarquement de troupes et raids en territoires alliés (cette stratégie nest pas sans rappeler celle, beaucoup plus réussie, des Anglais au début de la guerre de Cent Ans). La première de ces expéditions est organisée à lautomne et vise Rochefort, le grand arsenal français. Le 8 septembre, John Mordaunt et Edward Hawke quittent la Grande-Bretagne et, le 23 septembre, prennent lîle dAix, mais Rochefort est imprenable et lexpédition retourne bredouille le 1er octobre.

1758 : enlisement de la situation

Après la victoire de Leuthen, Frédéric descend vers le sud à la poursuite de larmée autrichienne mais ne parvient pas à se débarrasser définitivement de cet adversaire. Or, pendant ce temps, les armées russes et suédoises passent à lattaque. Frédéric est obligé de revenir sur son sol pour y faire face. Son offensive contre larmée russe culmine à la bataille de Zorndorf le 25 août. Cette bataille sanglante ne donne la victoire à aucun des camps mais permet à Frédéric dempêcher la jonction des Russes et des Autrichiens. Contre les Suédois, Frédéric connaît un sort moins heureux en ne parvenant pas à prendre le dessus à la bataille de Tornow, le 25 septembre. La situation de Frédéric passe alors de dangereuse à catastrophique : le 14 octobre, à la bataille de Hochkirch, Frédéric est battu nettement par les Autrichiens.

Après Rossbach, larmée française subit un deuxième choc. En effet, la Grande-Bretagne refuse de ratifier la capitulation du Hanovre et décide de poursuivre le combat. Une nouvelle armée se forme donc sous les ordres de Ferdinand de Brunswick-Lüneburg (sans aucune troupe britannique : des mercenaires sont stipendiés par Londres) et, en six semaines, larmée française est repoussée du Hanovre. Le coup est dur et montre lincapacité de larmée française, en supériorité numérique, à simposer contre un ennemi plus mobile et plus décidé.

En parallèle, larmée britannique se livre à une deuxième attaque ; elle débarque dans la baie de Cancale le 5 juin et progresse vers Saint-Malo. Larrivée dune armée de secours française empêche les Britanniques de prendre la ville et ils ne peuvent que brûler les bateaux du port. Larmée britannique réembarque et rentre en Grande-Bretagne après avoir caressé brièvement lidée de débarquer à Cherbourg (le mauvais temps a contrarié ses plans). Nullement découragé par ses deux précédents échecs, Pitt organise une troisième expédition en direction de Cherbourg. Soutenue par un bombardement naval, larmée britannique débarque et capture Cherbourg. Après avoir pillé la ville, larmée britannique reprend la mer et débarque à nouveau le 3 septembre près de Saint-Malo pour essayer de prendre la ville. Cest un nouvel échec. Le mauvais temps force la flotte à chercher un port plus abrité à Saint-Cast ; larmée doit la rejoindre à pied. Lintervention de larmée française menace un temps lexpédition mais le sacrifice de larrière-garde sous les ordres du général Dury permet à larmée britannique de rembarquer.

1759 : la France et la Prusse en difficultés

La Bataille de Kunersdorf par Alexander Kotzebue, 1848

Lannée 1759 est terrible pour la Prusse qui voit les défaites saccumuler et son territoire envahi de toutes parts : à la bataille de Paltzig, le 23 juillet, Von Wedel est défait par les Russes ; à la bataille de Kunersdorf, le 12 août, Frédéric est aussi battu par les Russes ; à la bataille de Maxen, le 21 novembre, la totalité du corps du général Von Finck se rend aux Autrichiens. La Prusse est au bord de leffondrement et Frédéric II envisage le suicide. Néanmoins, une mauvaise entente entre les généraux russes et autrichiens les empêche de clore définitivement la guerre, tandis que Frédéric résiste toujours.

Malgré la défaite de lannée précédente, larmée française reprend loffensive contre le Hanovre. Début juin, une armée de 80 000 hommes aux ordres de Contades et Broglie pénètre en Hanovre. Larmée de Ferdinand de Brunswick-Lüneburg ne comptant que 35 000 hommes, celui-ci cherche avant tout à esquiver larmée française tout en menaçant ses lignes de communication. Pourtant, début juillet, Broglie parvient à prendre la ville de Minden, important centre de ravitaillement, et ainsi fournit à larmée française un point dappui pour reconquérir le Hanovre. Ferdinand se doit de réagir. Il rassemble alors son armée et attaque Minden le 1er août. La bataille se solde par une défaite française. En parallèle, après la défaite de Kunersdorf, Ferdinand doit envoyer des renforts pour aider Frédéric et se voit dans limpossibilité de poursuivre offensivement la campagne contre les Français.

Durant cette même période, un plan est élaboré par les Français pour tenter denvahir la Grande-Bretagne. À cette fin, une armée est rassemblée à lembouchure de la Loire et les flottes de Brest et Toulon doivent assurer la maîtrise des mers. Malheureusement pour les Français, la flotte de Toulon est battue par la flotte britannique de Boscawen à la bataille de Lagos (19 août) et, à la bataille de Quiberon (20 novembre), lamiral Edward Hawke défait la flotte de Brest.

De 1760 à 1762 : le miracle de la Maison de Brandebourg

Pierre III, par Lucas Conrad Pfandzelt
La chute de Kolberg en 1761.

Après une année 1759 catastrophique, la Prusse continue donc à résister. La défaite de Landshut (23 juin), la prise de Marbourg et de la Poméranie ainsi que la perte de Glatz en Silésie sont maigrement compensées par les deux victoires de Liegnitz (15 août) et Torgau (3 novembre). Les armées russes et autrichiennes ont même brièvement occupé Berlin le 9 octobre.
À louest, le scénario de lannée précédente se répète : larmée française, supérieure en nombre, lance loffensive mais se voit déjouée par la mobilité des alliés et lannée sachève sans avancée notable.

En 1761, étant donné la situation stratégique et lépuisement de son armée (qui s'est réduite à 100 000 hommes), Frédéric II est contraint de passer à une stratégie purement défensive : cen est fini des victoires de Rossbach, Leuthen ou même Liegnitz larmée prussienne avait su montrer ses formidables capacités manœuvrières. Dans cette optique, il fortifie la position de Schweidnitz avec une force importante. Mais, profitant dun allégement des défenses, les Autrichiens parviennent à prendre cette place.

1762 devait être lannée de leffondrement pour la Prusse : Frédéric II ne possède plus que 60 000 hommes sous ses ordres et la Grande-Bretagne menace darrêter son financement. Mais, le 5 janvier, la tsarine Élisabeth meurt. Cest un véritable miracle pour Frédéric II car le successeur de la tsarine, Pierre III de Russie, est prussophile : il signe immédiatement un traité de paix et laisse lAutriche isolée. Revigorée par ce retournement de fortune inespérée, larmée prussienne repousse larmée autrichienne de Silésie après la bataille de Freiberg (29 octobre). Pour la Prusse, exsangue, cest un dénouement inespéré de la guerre.

Le théâtre dopération américain

Au Canada cette partie du conflit porte le nom de Guerre de la Conquête alors qu'aux États-Unis on l'appelle French and Indian War.

Carte des positions franco-britanniques à la veille de la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord

En 1754, la France possédait un vaste empire en forme de croissant qui sétendait de la région du Canada et des Grands Lacs jusquaux rives du golfe du Mexique. Elle avait réussi à sallier avec de nombreuses et puissantes tribus algonquines, hurones et montagnaises qui l'aidèrent dans son établissement, avec l'exception notable des Iroquois qui demeurèrent la plupart du temps fidèles à leurs alliés britanniques.
Un chapelet de fortins et de postes réunissait le Canada aux possessions du sud enclavant les treize colonies britanniques de la côte atlantique. Les possessions britanniques se trouvaient donc isolées à lest des Appalaches et les colons américains ne pouvaient pas progresser vers louest.
La partie nord-américaine du conflit opposa la Grande-Bretagne et ses colonies dAmérique aux Français et à leurs alliés indiens. Pour les Américains, elle ne sappelle dailleurs pas « guerre de Sept Ans » mais French and Indian war, indiquant bien quelle concerne aussi les Indiens, même si cest avant tout un conflit entre puissances coloniales européennes.
Dans les Caraïbes, les Français possèdent un certain nombre dîles qui sont dune grande importance économique car elles fournissent beaucoup de sucre, dépices et de vanille ; les Britanniques possèdent aussi des îles, mais la principale puissance (déclinante) de la région est lEspagne.

Le début du conflit en Amérique du Nord en 1754 et 1755

Les premières escarmouches du conflit ont lieu dans la région de lactuel emplacement de Pittsburgh. Les Virginiens, sous les ordres dun jeune planteur, George Washington, y élèvent tout dabord un fort, le fort Prince George. Les Français les en délogent et bâtissent à la place Fort Duquesne. Les tentatives britanniques pour reprendre le fort seront des échecs. En réaction, la Grande-Bretagne décide denvoyer deux régiments en renforts ainsi que 10 000£ et 2000 mousquets pour lever des troupes coloniales.
En parallèle, du 19 juin au 10 juillet 1754, à Albany, les représentants des colonies britanniques se réunissent pour discuter dune alliance avec les tribus indiennes mais aussi décider de lorganisation des colonies. Un traité de non-agression sera conclu avec les tribus iroquoises mais sans grand effet dans le conflit qui va suivre.

Lannée 1755 voit les escarmouches entre les Français et les Britanniques se multiplier. La principale zone daffrontement est, comme prévu, la vallée de lOhio, revendiquée par les deux protagonistes. La principale action est lattaque du fort Niagara par les Britanniques qui se solde par un échec.
Dans la région de Fort Duquesne, un affrontement oppose 2000 soldats britanniques (dont 450 colons) à 900 français et indiens. Combattant avec des tactiques « à leuropéenne » (ordre serré, colonne de bataille…), les Britanniques sont vaincus par les Français qui utilisent des méthodes locales proches de la guérilla (ordre dispersé, tir et repli).

Illustration de la lecture de lordre de déportation des Acadiens par le colonel Winslow dans léglise de Grand-Pré

Pendant ce temps-, en Nouvelle-Écosse, territoire britannique depuis le traité dUtrecht en 1713, le gouverneur Charles Lawrence veut régler le problème des Acadiens, colons dorigine française et donc suspects à ses yeux en cas de conflit avec la France. Il décide alors dobliger les Acadiens à se soumettre à la couronne ce qui implique de pouvoir servir dans larmée britannique. Après leur refus, les Acadiens furent déportés par larmée britannique, se réfugièrent au Québec pour certains, et en France pour d'autres. Mais la grande partie fut disséminée de force dans les différentes colonies britanniques de lépoque. Une majorité de leurs descendants allèrent par la suite sinstaller sur les terres de Louisiane pour donner naissance à la communauté des cadiens. Cet épisode particulièrement tragique de lhistoire américaine porte le nom du Grand Dérangement. Laffrontement prend de lampleur aussi au niveau maritime entre la marine française qui veut protéger laccès à la Nouvelle-France et ravitailler ses colons et la Royal Navy britannique qui veut instaurer un blocus.

Les succès français de 1756 et 1757

Dans lescalade en cours, les deux camps décident de nommer un commandant en chef en prévision de laffrontement à venir : pour les Britanniques, c'est le général John Campbell, comte de Loudon, et pour les Français Louis-Joseph de Montcalm. Le 18 mai, la Grande-Bretagne déclare formellement la guerre à la France à la suite de lattaque prussienne contre la Saxe : cest le début officiel de la guerre de sept ans. Alors que la France se concentre avant tout sur sa stratégie européenne, la Grande-Bretagne veut profiter de ce conflit pour régler définitivement le conflit nord-américain et affirmer sa mainmise sur tout le continent, de la baie dHudson jusquaux Antilles.
Dès son arrivée, Montcalm réalise que son premier souci est de conserver la communication entre le Canada, centre névralgique de la Nouvelle-France et lOhio, objet du conflit territorial. Or cette communication est menacée par la présence du fort britannique dOswego, sur la rive du lac Ontario. Rapidement menée avant que les Britanniques ne puissent sorganiser, lexpédition sur Oswego est un succès et le fort est complètement rasé[5].

Portrait de Louis-Joseph Marquis de Montcalm
Article détaillé : Bataille de Fort Oswego.

En 1757, les renforts britanniques commencent à affluer avec linstruction de partir à loffensive avec comme objectif stratégique la prise de la forteresse de Louisbourg. Cette forteresse, située à lembouchure du Saint-Laurent, commande aussi bien laccès au Québec que les zones de pêches très riches au large de la côte. Loudon dirige alors son armée vers Halifax en Nouvelle-Écosse et attend lintervention de la marine. Mais la flotte britannique ayant pris du retard, trois escadres françaises se regroupent à Louisbourg et bloquent lintervention de la marine. Larmée britannique hésite et, la saison avançant, ne peut plus espérer mener une campagne : Loudon décide alors de retraiter vers New York.
Pendant ce temps-la, Montcalm, profitant de limmobilisation de larmée britannique dans sa campagne vers Louisbourg, continue de renforcer la frontière franco-britannique au niveau des Grands Lacs. Après Fort Oswego, il attaqua le fort William-Henry à la pointe sud du lac Champlain. La résistance du colonel Munro fut héroïque, mais, sans espoir de renfort, la place fut prise et brûlée.
Lannée 1757 se finit encore à lavantage des Français. William Pitt l'Ancien, premier ministre britannique, décide alors de nommer James Wolfe comme commandant des forces britanniques.

Le renversement britannique de 1758

Mémorial de la guerre de Sept Ans à Hôpital général de Québec

Les renforts continuent darriver côté britannique et la Navy parvient à mettre en place un blocus efficace qui interdit tout renfort côté français. Loffensive britannique seffectue selon trois axes :

En juillet, le général Abercromby, nouveau général en chef des armées britanniques, se met en marche avec une armée de 7 000 réguliers et 9 000 coloniaux en direction du lac Champlain avec la ferme intention de sen prendre à Fort Carillon. Montcalm fait alors converger sa petite armée de 3000 hommes vers le fort pour les arrêter. La bataille de fort Carillon voit les troupes britanniques avancer en ordre serré vers les troupes françaises qui les déciment par leur feu. Cette bataille se solde par une nette victoire française et lavance britannique dans cette direction est stoppée.
Néanmoins, les dirigeants britanniques, conscients de leur supériorité numérique et de la longueur de la frontière, ont lancé en parallèle une offensive vers lOhio et une autre vers Louisbourg. Le 27 août, ne disposant que de 100 hommes de garnison face aux 2000 hommes du capitaine Bradstreet, Fort Frontenac est pris. Cest un coup dur car ce fort est un centre de ravitaillement important des Français dans cette zone. Fin octobre, les Britanniques sen prennent au Fort Duquesne et le prennent facilement (il sera renommé Fort Pitt, actuelle Pittsburgh).

Carte de la campagne de Louisbourg

Sur la côte atlantique, une action combinée de larmée et de la marine permet aux Britanniques de débarquer une armée de 14 600 soldats au sud de Louisbourg. Après une campagne de six semaines, la garnison de Louisbourg se rend aux Britanniques le 26 juillet.

Lannée se termine donc nettement en faveur des Britanniques : sils nont pas progressé dans leur conquête du Canada, ils ont néanmoins pris possession de la frontière et surtout complètement isolé la Nouvelle-France avec la prise de Louisbourg. Ils disposent donc de toutes les cartes en main pour se lancer à lassaut lannée suivante.

La prise de Québec en 1759

Les offensives britanniques se multiplient pournettoyerles zones abandonnées par les Français : tous les forts de la vallée de lOhio sont pris, Fort Carillon tombe et le lac George devient une base britannique en prévision des futures offensives sur le Canada. Dans la foulée, le lac Champlain est conquis mais la saison est trop avancée pour pousser encore plus vers le Nord et vers Montréal.

Mort du général Wolfe lors du siège de Québec

Le long du Saint-Laurent, après la prise de Louisbourg, les Britanniques disposent dune base dattaque formidable et ne vont pas tarder à lutiliser. Le 21 juin, la flotte britannique arrive en vue de Québec avec une armée imposante. Le siège commence le 12 juillet mais la forteresse est solidement défendue par 15 000 hommes et résiste farouchement. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, les Britanniques réussissent à débarquer une armée dans une zone non défendue et forcent Montcalm à livrer bataille. Lors de la bataille des plaines d'Abraham, James Wolfe, le commandant britannique, est tué, mais les forces françaises sont battues et Montcalm est mortellement blessé. La garnison de Québec se rend aux britanniques le 18 septembre. Larmée française nest pas encore anéantie mais tout espoir de victoire a disparu.
La même année, une expédition britannique prend possession de lîle de la Guadeloupe dans les Caraïbes.

La prise de Montréal en 1760

Lhiver a été rude pour la garnison britannique de Québec et une offensive française, menée par Levis fait reprendre brièvement espoir au camp français après la victoire de Sainte-Foy (aux portes de Québec) le 29 avril. Mais loffensive britannique en direction de Montréal et larrivée de la flotte britannique le long du Saint-Laurent forcent les Français à se retirer. Loffensive sur Montréal nest quune formalité pour les Britanniques et la ville tombe le 8 septembre, sonnant le glas de la présence française en Amérique du Nord. S'ensuit la prise du Fort Pontchartrain du Détroit (Détroit) encore aux mains des Français.

Les attaques britanniques dans les Caraïbes en 1761 et 1762

Après la défaite totale des Français en Amérique du Nord, lattention des Britanniques se porte désormais sur les Caraïbes. La conquête de la Guadeloupe en 1759 leur donne une base dattaque solide. Le fait nouveau dans cette région est lentrée en guerre au côté de la France de lEspagne. Si, à elles deux, ces deux puissances eussent pu rivaliser avec la Grande-Bretagne aussi bien sur mer que sur terre au début de la guerre, la France ne dispose plus de forces terrestre ou navales suffisantes. Loffensive britannique est rondement menée et prend lîle de la Dominique tout en préparant une grande offensive pour lannée 1762.

Remontant les Caraïbes, la flotte britannique prend possession de la Martinique et de nombreuses îles françaises pour arriver en vue de La Havane le 6 juin. Le siège est mis sur lune des plus grandes villes espagnoles du Nouveau Monde qui capitule le 10 août. Lensemble des Caraïbes est maintenant entre les mains britanniques avec des pertes plus dues à la maladie quaux combats. Profitant de ces offensives en Amérique centrale, la France tente de reprendre possession de certaines parties du Canada en vue des négociations de paix, mais cette expédition ne débouche sur rien si ce nest la défaite de Signal Hill à Terre-Neuve le 15 septembre 1762 et les Britanniques restent maîtres du continent.

Affrontements périphériques

Inde

Carte de lInde à la veille du conflit

En Inde, laffrontement entre Britanniques et Français s'effectue à travers leurs deux monopoles dÉtat : la Compagnie française des Indes orientales et la British East India Company. Leur puissance est avant tout économique et elles ne possèdent que quelques comptoirs le long de la côté est de lInde. Les hostilités éclatent dès 1756 alors que les deux camps se préparent à une guerre imminente. Lun des puissants princes indiens, le Nawab Siraj-ud-daula, intime lordre aux Français et aux Britanniques d'arrêter leurs préparatifs sinon il considérera la situation comme un casus belli. Si les Français cèdent, les Britanniques poursuivent. En conséquence, les armées de Siraj-ud-daula attaquent et prennent possession de tous les comptoirs britanniques du Bengale, y compris Calcutta. En réponse, les Britanniques montent une expédition à partir de Madras qui leur permet de reprendre possession de leurs comptoirs et de faire plier le Nawab. Dans la foulée, larmée britannique prend le comptoir de Chandernagor aux Français le 23 mars 1757. Le Nawab cherche alors à se rapprocher des Français en vue de chasser les Britanniques. La victoire britannique de Plassey sur les troupes franco-indiennes et la trahison de loncle de Siraj-ud-daula, Mir Jafar, défont les alliances et permettent aux Britanniques de sassurer le contrôle du nord-est de lInde.

Lord Clive rencontre Mir Jafar après la Bataille de Plassey

En 1758, le conflit se porte alors dans le Sud-Est de lInde autour des comptoirs de Madras et Pondichéry. La campagne est dirigée par les Français pour prendre Madras.

Les comptoirs européens en Inde (XVIe - XVIIe siècle)

Après une série de victoires mineures, larmée française et ses alliés locaux mettent le siège à Madras en décembre mais, avec larrivée de renforts britanniques par la mer, le siège est levé en février 1759. Profitant de renforts en provenance dEurope, le nouveau général en chef britannique, le colonel Eyre Coote, reprend un certain nombre de possessions autour de Madras. La bataille décisive aura lieu au Fort Wandiwash : le 22 janvier 1760, larmée britannique y défait les troupes françaises. Poussant son avantage tout au long de lannée, Coote parvient à assiéger et prendre Pondichéry le 15 janvier 1761.

Pacifique

Avec lentrée en guerre de lEspagne en 1762, les Britanniques décident de mener une attaque contre les Philippines, possessions espagnoles. Utilisant des troupes indiennes, les forces britanniques débarquent aux Philippines sans opposition et mettent le siège à Manille le 25 septembre 1762. Le 6 octobre, une brèche est faite dans les murs et la ville est conquise ainsi que toutes les Philippines dans la foulée.

La paix et ses conséquences

Les traités de paix

Après des premiers pourparlers de paix en 1761, interrompus par lentrée en guerre de lEspagne aux côtés de la France, il faut attendre 1762 et lépuisement militaire et économique des protagonistes pour voir de vraies négociations sengager.

La paix sera signée en deux fois. Le premier traité, le traité de Paris, concerne la Grande-Bretagne, la France et lEspagne. Il est signé le 10 février 1763 et la Grande-Bretagne, étant en position de force, obtient dénormes gains :

  • En Amérique du Nord : la Grande-Bretagne se voit accorder le Canada et toutes les îles au large sauf Saint-Pierre-et-Miquelon qui reste aux Français, ainsi que tous les territoires à lest du Mississippi[6].
  • En Amérique centrale : la France ne peut récupérer que la Martinique, la Guadeloupe, la Marie-Galante et la Sainte-Lucie. Toutes ses autres îles deviennent britanniques. Cuba et les Philippines sont rendus aux espagnols en échange de la Floride et de lévacuation du Portugal en Europe.
  • En Inde : seul le comptoir de Pondichéry est rendu aux Français mais avec interdiction de le fortifier ou dy stationner une armée (donnant de facto le contrôle de lInde aux Britanniques).
  • En Europe : Belle-Île, occupée par les Britanniques est rendu aux Français en échange de Minorque. La France accepte dévacuer tous les territoires appartenant au roi de Grande-Bretagne et ses alliés.
  • En Afrique : Gorée est rendue aux Français en échange du Sénégal.

Les Autrichiens et les Prussiens signent de leur côté le traité de Hubertusburg le 15 février de la même année. Ce traité valide les frontières de 1756 et lévacuation de la Silésie par lAutriche en échange de labandon par la Prusse de la Saxe.

Conséquences

Diplomatiques

Dun point de vue diplomatique, la Grande-Bretagne simpose comme la grande puissance mondiale dominante. Non seulement son territoire national na jamais été inquiété, mais sa flotte et son armée coloniale lui permettent de contrôler maintenant toute lAmérique du Nord, lInde et surtout de dominer toutes les mers du globe. Autre vainqueur du conflit, la Prusse est passée tout près du désastre mais a survécu et, mieux, a acquis un prestige important : ce prestige lui permet de simposer comme un acteur majeur de léquilibre politique des États allemands.

Du côté des perdants, la France sort du conflit extrêmement affaiblie. En Amérique du Nord son influence est perdue au profit de la Grande-Bretagne, dominante : c'est en partie pour prendre une revanche que la France, quinze ans plus tard, soutient les colons américains dans leur guerre dindépendance[7]. LAutriche est aussi perdante mais dans une moindre mesure. Son armée sest battue plus vaillamment que les Prussiens ne sy attendaient, et seule la perte définitive de la Silésie est un coup dur. Elle a néanmoins compris que la Prusse ne pourrait pas être abattue et se tourne par la suite vers lempire ottoman pour sagrandir, tout en consacrant de lénergie à de nécessaires réformes structurelles. Au bilan, Russie et Espagne nont pas été très affectées par le conflit.

Militaires

Militairement, la Prusse sort grandie de ce conflit, sétant imposée avec sa petite armée contre des armées bien plus nombreuses et réputées meilleures. La méthode prussienne influence alors très fortement les autres pays européens qui cherchent à la copier, oubliant les nombreuses défaites prussiennes. Mais cette réputation finit par être trompeuse: le niveau de larmée prussienne se dégrade jusquà lhumiliation que lui inflige Napoléon lors de la campagne de Prusse en 1806.

Les armées britanniques ont prouvé leur grande adaptabilité, surtout dans les colonies, elles ont su passer dune stratégie européenne (ordre linéaire, attaque en formation) à une stratégie locale, qui passe par l'appui des populations (Indiens et colons). Ce sont donc ces mêmes capacités dadaptation qui feront défaut aux Britanniques pendant la révolution américaine.

Larmée et la marine françaises sortent affaiblies de cette guerre. En effet, la marine est décimée et si l'armée a pu tenir le front en Europe, elle a subi plusieurs défaites graves en supériorité numérique et n'a pu défendre efficacement les colonies (en infériorité numérique). La réforme de l'armée est difficile, quoique certaines améliorations anticipent déjà larmée napoléonienne (réorganisation de lartillerie par Gribeauval, organisation de larmée en divisions pseudo-autonomes, utilisation plus importante des tirailleurs). La marine est aussi réformée, mais plus efficacement comme en témoigne son efficacité lors de la guerre dindépendance américaine elle bat son homologue britannique pour imposer un blocus aux troupes britanniques en Amérique.

Les armées autrichienne et russe nont pas réussi à vaincre larmée prussienne mais leur performance fut très honorable à tous les niveaux et aucune réforme de fond ne sera entreprise.

Économiques

Dun point de vue économique, le bilan est catastrophique pour tous les pays, principalement pour la France et la Grande-Bretagne. La guerre totale et mondiale que se sont livrées les deux puissances a coûté extrêmement cher et a fait grimper de façon vertigineuse leur dette[8].

La Grande-Bretagne, se sortant victorieuse du conflit, a profité de ses colonies pour essayer de rembourser au mieux ses dettes (passées de 75 millions de livres en 1754 à 133 en 1763[9]) par des taxes nombreuses et une bureaucratie plus efficace. Ces augmentations (comme le Stamp Act sur les timbres ou le Tea Act sur le commerce du thé) seront lune des étincelles déclenchant la guerre dindépendance américaine. La France de son côté, décida de ne pas augmenter les taxes mais de financer sa dette par des emprunts. Or, avec une dette passée de 1,36 milliard de livres en 1753 à 2,35 milliards en 1764 et des revenus en nette diminution suite à la perte des colonies, les taux dintérêts grimpent en flèche et les caisses narrivent pas à se remplir.

Du côté de la France, de nouvelles levées de taxes par le gouvernement pour régler l'endettement et reconstruire une marine furent très impopulaires et sont possiblement l'une des causes de futurs chambardements qui mèneront à la Révolution française.

La Prusse a aussi beaucoup souffert économiquement de ce conflit. En plus de devoir maintenir une armée énorme pour ses ressources en population, le conflit en Europe centrale sest principalement déroulé sur ses propres terres. Tous les moyens furent bons pour la Prusse : augmentation des taxes, pillage en règle des finances de la Saxe et aide financière britannique. LAutriche a connu les mêmes problèmes de finance et les effectifs de son armée ont été réduits volontairement pour diminuer les dépenses militaires.

Humaines

Das bettelnde Soldatenweib Gravure de Daniel Chodowiecki en 1764 sur les conséquences humaines de la Guerre de sept ans

Humainement enfin, le conflit fut destructeur. Les nombreuses campagnes menées en Europe centrale ont beaucoup touché les civils (pillage, famines, taxes supplémentaires). Beaucoup darmées en campagne navaient pas assez de ravitaillement, voire des problèmes de paye et ne se privaient pas de piller les territoires traversés. On note entre autres le manque de scrupule des armées françaises dans les États allemands (alors que ce sont des États alliés qui fournissent le financement à la France pour cette campagne).

En outre, les pertes militaires furent graves de tous les côtés ; de nombreuses batailles sanglantes ne donnant victorieux aucun des camps. Les améliorations techniques et organisationnelles apportées aux armes à feu nont pas encore été contrecarrées par laudace et la manœuvrabilité apportées plus tard par Napoléon et ses maréchaux. Les méthodes britanniques en Amérique du Nord furent parfois extrêmes allant du cruel (ravager les campagnes de la Nouvelle-France juste avant lhiver) au pur et simple "nettoyage ethnique" pratiqué à lencontre des Acadiens (déportation). Même sur le théâtre secondaire de lInde, les exactions sur la population furent courantes, les soldats nétant pas souvent payés.

Tableaux récapitulatif des batailles

Théâtre européen

Nom Date Protagonistes Résultat
Bataille de Minorque 20 mai 1756 Grande-Bretagne / France Victoire navale française
Bataille de Lobositz 1er octobre 1756 Prusse / Autriche Victoire prussienne
Bataille de Reichenberg 21 avril 1757 Prusse / Autriche Victoire prussienne
Bataille de Prague 6 mai 1757 Prusse / Autriche Victoire Prussienne coûteuse
Bataille de Kolin 18 juin 1757 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Hastenbeck 26 juillet 1757 Hanovre / France Victoire française
Bataille de Gross-Jägersdorf 30 août 1757 Prusse / Russie Victoire russe
Bataille de Moys 7 septembre 1757 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Rossbach 5 novembre 1757 Prusse / France Victoire prussienne décisive
Bataille de Breslau 22 novembre 1757 Prusse / Autriche Victoire prussienne
Bataille de Leuthen 5 décembre 1757 Prusse / Autriche Victoire prussienne décisive
Bataille de Domstadtl 18 juin 1758 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Krefeld 23 juin 1758 Krefeld / Allemagne Victoire alliée
Bataille de Zorndorf 25 août 1758 Prusse / Autriche Victoire prussienne indécise
Bataille de Tornow 25 septembre 1758 Prusse / Suède Victoire suédoise
Bataille de Hochkirch 14 octobre 1758 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Bergen 13 avril 1759 France / Hanovre Victoire française
Bataille de Kay 23 juillet 1759 Prusse / Russie Victoire russe
Bataille de Minden 1er août 1759 France / Hanovre Victoire hanovrienne
Bataille de Kunersdorf 12 août 1759 Prusse / Autriche et Russie Victoire russo-autrichienne
Bataille de Lagos 18 août-19 août 1759 France / Grande-Bretagne Victoire navale britannique
Bataille de Neuwarp 10 septembre 1759 Suède / Prusse Victoire navale suédoise
Bataille de Hoyerswerda 25 septembre 1759 Prusse / Autriche Victoire prussienne
Bataille de la Baie de Quiberon 20 novembre 1759 France / Grande-Bretagne Victoire britannique
Bataille de Maxen 21 novembre 1759 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Meissen 4 décembre 1759 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Landshut 23 juin 1760 Prusse / Autriche Victoire autrichienne
Bataille de Warburg 1er août 1760 France / Hanovre Victoire hanovrienne
Bataille de Legnica 15 août 1760 Prusse / Autriche Victoire prussienne
Bataille de Torgau 3 novembre 1760 Prusse / Autriche Victoire prussienne coûteuse
Bataille de Villinghausen 15-16 juillet 1761 France / Hanovre Victoire hanovrienne
Bataille de Burkersdorf 21 juillet 1762 Prusse / Autriche Victoire prussienne
Bataille de Lutzelberg (1762) 23 juillet 1762 Prusse / Autriche  ?
Bataille de Freiberg 29 octobre 1762 Prusse / Autriche Victoire prussienne

Théâtre américain

Nom Date Protagonistes Résultat
Bataille de Jumonville Glen 28 mai 1754 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Fort Necessity 3 juillet 1754 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille de Fort Beauséjour 3 - 16 juin 1755 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de la Monongahela 9 juillet 1755 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille de Petitcoudiac 1er - 3 septembre 1755 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille du Lac George 8 septembre 1755 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Fort Oswego 10 - 14 août 1756 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille de Fort Bull 27 mars 1756 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille de Kittanning 8 septembre 1756 Colonie de Pennsylvanie / Lenapes Victoire britannique nominale
Bataille de Fort William Henry 3 - 8 août 1757 Grande-Bretagne / France Victoire française
Siège de Louisbourg 8 juin - 26 juillet 1758 Grande-Bretagne / France Victoire britannique décisive
Bataille de Fort Carillon 7 - 8 juillet 1758 Grande-Bretagne / France Victoire française décisive
Bataille de Fort Frontenac 25 - 27 août 1758 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Fort Duquesne 14 septembre 1758 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille de Fort Ligonier 12 octobre 1758 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Ticonderoga 25 - 26 juillet 1759 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Fort Niagara 6 - 26 juillet 1759 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Beauport 31 juillet 1759 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille des Plaines dAbraham 13 septembre 1759 Grande-Bretagne / France Victoire britannique décisive
Bataille de la Ristigouche 3 - 8 juillet 1760 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Sainte-Foy 28 avril 1760 Grande-Bretagne / France Victoire française
Bataille des Milles-Îles 16 - 24 août 1760 Grande-Bretagne / France Victoire britannique
Bataille de Signal Hill 15 septembre 1762 Grande-Bretagne / France Victoire britannique

Théâtre des Indes orientales

Nom Date Protagonistes Résultat
Bataille de Plassey 23 juin 1757 Grande-Bretagne / France Victoire britannique décisive
Bataille de Gondelour 29 avril 1758 Grande-Bretagne / France Victoire navale britannique
Bataille de Negapatam 3 août 1758 Grande-Bretagne / France Bataille navale indécise
Bataille de Pondichéry 10 septembre 1759 Grande-Bretagne / France Bataille navale indécise
Bataille de Wandiwash 22 janvier 1760 Grande-Bretagne / France Victoire britannique décisive
Bataille de Manille 24 septembre 1762 Grande-Bretagne / Espagne Victoire britannique décisive

Notes

  1. Winston Churchill en parlera en ses termes dans War and British Society 1688-1815 de HV Bowen en 1998 publié chez Cambridge University Press (ISBN 0-521-57645-8) page 7
  2. Vision mondiale du conflit sur le site du musée de la guerre canadien
  3. La guerre dite de Sept Ans, précédée dès 1754 de graves incidents dans la vallée de lOhio les troupes britanniques attaquèrent, sans déclaration de guerre, les postes français, ne pouvait être que désastreuse. sur le site du ministère de la culture
  4. Voir la célébration du traité de Versailles et le renversement des alliances sur le site du ministère de la culture
  5. sur le site du gouvernement canadien ici
  6. Perte des colonies par les Français sur le site du ministère des cultures
  7. Voir larticle La France dans la guerre dindépendance américaine
  8. Henri Léonard Jean Baptiste Bertin alors ministre des Finances de Louis XV avant même la fin de la guerre se demandait comment réduire la dette de lÉtat
  9. La dette atteint même 146 : British governmental debt climbed to about £146,000,000 by the end of the Seven YearsWar daprès History Cooperative

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-Claude Besida, La Guerre de Sept Ans, revue Vae Victis, n° 65, novembre-décembre 2005.
  • (en) David G. Chandler, Atlas of Military Strategy - The Art, Theory and Practice of War 1618-1878, Arms and Armour, 1996 (ISBN 1-85409-493-9)
  • (en) Daniel Marston, The Seven yearswar, Osprey Publishing, 2001 (ISBN 1-84176-191-5)
  • Gustave Lanctot, Perspective économiques et militaires de la guerre de Sept Ans au Canada, dans Culture, Vol. II, No 1 (mars 1941), p. 29-40 (extrait sur le site Marianopolis)
  • Histoire d'Angleterre depuis 1760 jusqu'à la fin du règne de Georges III - par Smollett et Adolphéus - 1821 [1]
  • Jonathan R. Dull, La Guerre de Sept Ans, éd. Les Perséides, 2009, 536 p. (ISBN 978-2915596366)
  • Paul Kennedy (trad. M.-A. Cochez, J.-L. Lebrave), Naissance et déclin des grandes puissances [« The Rise and Fall of the Great Powers »], Payot, coll. « Petite bibl. Payot », 1988 (réimpr1989, 1991) (ISBN 2-228-88401-4) 
  • André de Visme, Terre-Neuve 1762 : Dernier combat aux portes de la Nouvelle-France, Montréal, 2005. (ISBN 2-9808847-0-7)
  • Gilles Perrault, Trilogie Le Secret du Roi, Lombre de la Bastille, La Revanche américaine (1996), Livre de Poche
  • Ce conflit sert de cadre au roman Le Dernier des Mohicans de James Fenimore Cooper et à la bande dessinée Oumpah-Pah de René Goscinny.
Autres lectures
  • Besida, Jean-Claude, Les ennemis de Frédéric (Art de la guerre), revue Vae Victis no.64, sept.-oct. 2005
  • Larose, Benoit & Olivier, Luc, La Guerre de Sept Ans en Amérique (Art de la guerre), revue Vae Victis no.43, mars-avril 2002
  • MacLeod, D. Peter, Les Iroquois et la Guerre de Sept Ans, VLB Éditeur, 2000, ISBN 2-89005-713-5
  • Saint-Martin, Gérard, Québec 1759-1760! Les Plaines d'Abraham: L'adieu à la Nouvelle-France?, Édition Économica, 2007, ISBN 978-2-7178-5350-6
Jeux de guerre
  • Batailles pour la Nouvelle-France, par Luc Olivier & Benoit Larose, revue Vae Victis no.44, mai 2002
  • La Guerre de Sept Ans: 1756-1763, par Jean-Claude Bésida, revue Vae Victis no.65, nov.-déc. 2005

Filmographie

  • Le dernier des Mohicans, par Michael Mann, Twentieth Century Fox, 1992 ASIN B00005OSRM
  • Entre l'amour et le devoir, vf de Trenck - Zwei Herzen gegen die Krone, par Gernot Roll, produit par Bavaria Film GmbH, 2002.
  • Fanfan La Tulipe, par Gérard Krawczyk, Fox Pathé Europe, 2003, ASIN B0000CGESI
  • Nouvelle-France, par Jean Beaudin, Studio 7, 2006, ASIN B000EOVWGM
  • Barry Lyndon, par Stanley Kubrick
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