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Bataille de Leuthen
La bataille de Leuthen fut une bataille de la Guerre de Sept Ans qui eut lieu près de Leuthen, En Silésie. La Prusse de Frédéric II y écrasa l'armée impériale autrichienne.
Sommaire
Contexte
Les guerres de Silésie
Le XVIIIe siècle fut marqué par 2 grandes rivalités : la France contre l’Angleterre et la Prusse contre l’Autriche. Le conflit entre l’Autriche et la Prusse trouve son origine en 1740 quand Frédéric II de Prusse profite de la faiblesse de l’armée autrichienne pour s’emparer de la Silésie, province correspondant à peu près à l’actuel sud de la Pologne, après la bataille de Mollwitz. Voulant profiter de ce différent, la France entre en guerre au côté de la Prusse pour regagner sa prédominance européenne. Mais l’intervention de la Hongrie et de l’Angleterre va contrecarrer les plans français (Bataille de Dettingen).
En juillet 1743, La Prusse signe un traité de paix avec l’Autriche lui garantissant la Silésie et la Saxe. Cette paix ne va pas durer : en 1745, effrayé par la montée en puissance autrichienne, Frédéric II décide de déclarer la guerre à l’Autriche et envahit la Bohême. Cette attaque permet à la France de reprendre la main en Hollande (Bataille de Fontenoy) mais la Prusse est par la suite refoulée de Bohême. Cependant, grâce aux victoires de Hohenfriedberg et de Soor, Frédéric peut signer une paix encore une fois favorable lui garantissant la possession de la Silésie (Décembre 1745).
La guerre de sept ans
En 1756, un retournement majeur intervient : la France s’allie avec l’Autriche. Conscient que sa position est plus que précaire, Frederick décide de prendre les devant et envahit la Saxe puis la Bohême en Septembre 1756. Frédéric possède un atout dans sa manche : le soutien de l’Angleterre. En effet, celle-ci verrait d’un très bon œil la France empêtrée dans une guerre européenne, ce qui lui permettrait d’avoir les mains libres outremer pour prendre possession des colonies françaises.
Pour les prussiens, la guerre commence difficilement : le 18 juin 1757, une armée autrichienne commandée par Daun défait les troupes de Frédéric à la bataille de Kolin. La menace la plus pressante devient alors l’armée franco-impériale venant de l’ouest, que Frédéric va écraser lors de la bataille de Rossbach, le 5 novembre 1757. Cette menace supprimée, il se tourne une nouvelle fois vers l’armée autrichienne qui est en train d’envahir la Silésie. Revenant à marche forcée de Saxe, il fonce vers l’armée commandée par le prince Charles de Lorraine et le maréchal Daun.
Plan de bataille
L’armée de Frédéric est maigre puisqu’elle ne compte que 36 000 homes. Le moral est cependant très haut après la victoire de Rossbach. Frédéric ne souhaite pas attendre pour attaquer car il a peur que les autrichiens profitent de l’hiver pour affirmer leur emprise sur la Silésie et qu’ils soient prêts au printemps pour porter la guerre dans le Brandebourg. En face, Charles de Lorraine peut compter sur une armée de 65 000 hommes mais sans artillerie lourde, laissée au camp de Breslau (certains officiers, dont Daum, sont partisans d’attendre le combat au lieu d’aller à sa rencontre).
L’armée de Frédéric progresse d’ouest en est le long de la route qui va de Neumarkt à Breslau et l’armée autrichienne dans le sens opposé. Le 5 décembre au matin, la région est couverte de neige est de brouillard. Les 2 armées ne sont distantes que de quelques kilomètres mais il est difficile de discerner les positions des uns et des autres. Les premières escarmouches ont lieu autour du village de Borne entre les avant-gardes des 2 armées. Les autrichiens sont repoussés de ce village et Charles, avertit de l’imminence du combat met son armée en position de combat.
Le déploiement autrichien est fait perpendiculairement à la route sur un front d’environ 6 kilomètres et s’appuyant sur le village de Nippern au nord jusqu’au village de Sagschutz au sud. Le plus gros village de la région, Leuthen, se trouve approximativement au centre du dispositif des autrichiens. Charles de Lorraine n’a pas de plan de bataille particulier si ce n’est celui d’attendre les prussiens puis de les battre en bénéficiant de l’avantage de la position défensive.
Déroulement
La feinte
De son côté, Frédéric arrive sur le champ de bataille et décide alors de contourner l’armée autrichienne par le sud et d’attaquer son flanc gauche en profitant de la plus grande manoeuvrabilité de son armée. Il lance tout d’abord quelques troupes de cavalerie et d’infanterie vers le nord le long de la route pour faire diversion et donner l’impression d’une attaque centrale. L’armée autrichienne réagit comme prévu et Charles de Lorraine va dégarnir son flanc gauche en envoyant la cavalerie de Daun vers son flanc droit en renfort.
La manœuvre
Le reste de l’armée prussienne, profitant du relief et du brouillard, se dirige vers le sud en 2 colonnes parallèles. Vers midi, l’armée prussienne effectue un quart de tour à gauche et se retrouve en ordre de bataille sur 2 lignes sur le côté du flanc gauche autrichien. L’armée autrichienne n’a pas réagi et a déjà perdu la bataille, reste à savoir quelle sera l’ampleur de la défaite.
L’assaut
Les troupes du général Wedell sont chargées du premier assaut. Il attaque vers Sagschutz avec la cavalerie de Ziethen qui défait la cavalerie adverse. L’attaque est violente, soutenu par l’artillerie et la ligne autrichienne commence à battre en retraite vers Leuthen. À ce moment, Charles de Lorraine comprend qu’il a été berné et essaye de reformer une ligne de combat en faisant pivoter les troupes inutilisées de son flanc droit. Mais les qualités manœuvrières de l’armée autrichienne ne sont pas celles des prussiens et la confusion s’installe. Il est 15h30, l’armée autrichienne s’est rétablit tant bien que mal autour de Leuthen dans l’espoir d’arrêter la progression de l’armée adverse. Les combats dans Leuthen sont féroces mais les prussiens prennent le dessus. L’armée de Charles de Lorraine est encore en ordre mais reflux de plus en plus.
Suite et fin
La cavalerie autrichienne tente alors une dernière charge sur le flanc gauche des prussiens. Elle se voit accueillie par l’artillerie et l’infanterie de Retzow ainsi que par une contre-charge de Driesen. Repoussée violemment, l’armée autrichienne finit par rompre sous l’assaut général des troupes prussiennes.
Bilan
La bataille de Leuthen est une grande victoire pour Frédéric et lui permet d’éradiquer la menace autrichienne et de s’assurer définitivement du contrôle de la Silésie. Cette bataille est souvent considérée comme le plus bel exemple du génie militaire de Fédéric avec la mise en œuvre d'une de ses stratégie favorite: l'ordre oblique. Pour autant, la guerre n’est pas finie car la Russie et la Suède entrent alors en jeu et attaquent la Prusse. L’armée suédoise sera vaincue mais l’armée russe infligera 2 défaites à Frédéric (à la bataille de Zorndorf et à la bataille de Kunersdorf). L’indécision des russes et surtout la mort d’Élisabeth, tsar de Russie en Janvier 1762 vont mettre un terme à la guerre de Sept Ans. La Prusse signera alors le traité de Hubertusburg le 15 février 1763 qui lui permet de prendre le contrôle de la Silésie mais pas de la Saxe.
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