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Bataille de Fort Frontenac
La bataille de Fort Frontenac, qui eut lieu du 25 au 27 août 1758, fut une victoire britannique du théâtre nord-américain de la guerre de Sept Ans. La bataille a été combattu au Fort Frontenac, sur l'emplacement de la ville actuelle de Kingston dans l'Ontario. Le fort occupait une position stratégique, située à la jonction du fleuve Saint-Laurent et du lac Ontario.
Dans la bataille, une armée de plus de 3 000 soldats britanniques ont assiégé les 110 soldats français et 180 guerriers Hurons, sous le commandement du Marquis de Pouchot à l'intérieur du fort et ils ont gagné leur reddition deux jours plus tard. La victoire britannique a coupé une des deux lignes principales de communication et d'alimentation entre les villes de Montréal et Québec et les forts de l'ouest. Cependant l'autre itinéraire, le long de la rivière des Outaouais, est restée ouverte pendant toute la guerre.
Sommaire
Contexte
Au début du mois de juillet 1758, les espoirs sont grands, pour la Grande-Bretagne et ses colonies américaines, d'éliminer la Nouvelle-France. Depuis trois ans, la guerre fait rage en Amérique. Même si les armées britanniques connaissent quelques succès limités, il n'en demeure pas moins que les Français se sont révélés plus corriaces que prévus. Ceux-ci gagnèrent à Monongahela en 1755 et sous les ordes du marquis de Montcalm, ils capturèrent le fort Oswega en 1756 et le Fort William-Henry en 1757.
Cependant en juin 1758, plusieurs régiments britanniques sont envoyés en Amérique du Nord et des milliers de néo-britanniques s'enrôlent dans les troupes coloniales. Contre de telles forces, ils espèrent que la Nouvelle-France pourrait s'effondrer une bonne fois pour toute. L'Angleterre met tout les moyens. Une grande armée sous les ordres du général Amherst doit tenter de ds'emparer de la forteresse de Louisbourg sur l'île du Cap Breton. Pendant ce temps, une autre armée doit remonter la vallée de l'Ohio pour s'emparer du Fort Duquesne. Cependant l'assaut principal, sous les ordres du général James Abercromby, doit se faire au Fort Carillon, entre les Lacs Champlain et George. Après leur cuisante défaite au fort Carillon, le 8 juillet 1758, les forces anglo-américaines voulaient faire un coup d'éclat pour hausser leur morale.
C'est Bradstreet qui avait eu l'idée d'attaquer le fort Frontenac quelques temps avant la bataille du fort Carillon et tenta de remettre à l'ordre du jour après cette défaite singlante. Malgré la résistance de plusieurs officiers initialement, il fut adopté à l'unanimité. Le 13 juillet, le major général James Abercrombie ordonna à certains éléments des régiments de New York, du New Jersey, du Rhode Island et du Massachsetts, ainsi qu'à un détachement de l'artillerie Royale et à plusieurs «battoemen» de se rendre à Schenectady. De là, ils devaient rejoindre le régiment du Massachusetts du colonel William.
Le plan de John Bradstreet
John Bradstreet était un officier de l'armée régulière. Il fut «nommé» officier dans le régiment de son père, le 40e régiment à pied (futur 2nd Somersetshire) en 1735 et avait déjà participé à plusieurs campagnes lorsqu'il rejoignit Abercromby en 1758. Devenu lieutenant-colonel, il avait commencé à recruté des «battoemen» (colons armés et spécialisés dans la construction de barques de transport) et projetait de prendre le Fort Frontenac. Cependant son commandant, Abercromby, avait décidé de concrentrer toutes ses forces sur le Fort Carillon. N'empêche que les bateaux de Bradstreet avaient permis de transporter les troupes d'Abercromby sur le Lac George et ses «battoemen» se battirent en tant que tirailleurs lors de la bataille du 8 juillet 1758. Et lors de la retraite, il insista fortement pour une nouvelle opération militaire et immédiate contre un autre fort français.
Historique de la bataille
Un bon compte rendu de la campagne et de la prise du fort Frontenac fut compilé par Tobias Smollet. Son histoire de cette période fut écrite environ trois ans après les événements et il est certain qu'il a eu accès aux documents officiels relatifs à la campagne, tels que: la London Gazette, des journaux de guerre du régiment, des dépêches officielles et des entrevues personnelles avec les participants. Son style est clair, consis et impartial. Les paragraphes suivants décrivent l'action:
«Dans l'intervalle, le général Abercrombie détacha le lieutenant-colonel Bradstreet, avec un corps de trois mille hommes, principalement des provinciaux, pour exécuter un plan avec lequel cet officier avait dressé contre Cadaraqui (ou fort Frontenac) situé sur le côté nord du fleuve Saint-Laurent, là où il tire son origine au lac Ontario. Par le côté de ce lac, il pénétra avec son détachement, et s'engagent à bord de sloops et de bateaux, prévu à cet effet, à débarquer à un mille du fort Frontenac, de la garnison qui composé de cent dix hommes, avec un peu d'Indiens, se rendaire immédiatement. Considérant l'importance de ce poste, qui, dans une grande mesure, commande l'embouchure du fleuve Saint-Laurent et servait comme magasin à des forts plus au sud, le général français est inexcusable de l'avoir laissé dans une telle condition sans défense.»
«La forteresse elle même était négligeable et de mauvaise conception; néanmoins, il contenait soixante pièce de canon, seize petits mortiers, avec une immense quantité de marchandises et un dépôt de provisions pour l'utilisation des forces françaises détaché contre le brigadier Forbes, pour leurs garnisons à l'ouest, et leurs alliés indiens, ainsi que pour la subsistance du corps commandé par Monsieur de Lévi, pour son entreprise contre la rivière Mohawk».
«M. Bradstreet non seulement réduit le fort sans effusion de sang, mais également il se rendit maître de toute la navigation ennemie sur le lac, d'un nombre de neuf navires armés, dont certains possédaient dix-huit canons. Deux de ceux-ci, M. Bradstreet les envoya à Oswega, où il rentra avec les troupes, après avoir détruit le fort Frontenac, avec toutes l'artillerie, les magasins, les provisions et les marchandises qui y figuraient. À la suite de cet exploit, les troupes françaises au sud ont été exposés au danger de la famine, cependant il n'est pas facile de concevoir la raison général pour donner des ordres d'abandonner et de détruire un fort, qui s'il est bien renforcé et soutenu, pouvait rendre maître les Anglais du lac Ontario, en harcelant grandement l'ennemi, à la fois dans leur commerce et leurs expéditions à l'ouest».
Ordre de bataille
Les forces anglo-américaine du lieutenant-colonel John Bradstreet du 60e Royal Americans sont:
Royal Artllery; 27, forces régulières; 155, Rangers (ou éclaireurs); 60, régiment de New York; 1,112, régiment du Massachusetts du colonel Joseph William; 432, régiment du Massachusetts du colonel Thomas Doty; 248, régiment du Rhode Island; 318, régiment du New Jersey; 418, les "battoemen"; 270 et Iroquois; 42, soit un total de 3,082 hommes.
Les forces françaises du commandant Pierre Pouchot de Maupas:
La garnison était composé de seulement 110 Français, de 108 Indiens et des femmes et d'enfants. Présisons que sur les 110 hommes, il y avait seulement 48 soldats et 5 officiers (soldats des Compagnies franches de la Marine). Le reste était composé de menuisiers, charpentiers, etc.
Conséquences
La prise du fort Frontenac par les troupes anglo-américaines constitue un autre revers français. À court terme, les conséquences stratégiques de la destruction de ce fort n'étaient pas graves, mais pour la première fois, les communications françaises avec Niagara, Détroit et les forts de l'Ohio se trouvaient sérieusement menacées. Le fort Duquesne (présentement Pittsburgh) était maintenant totalement isolé. De plus, le succès britannique amena plusieurs tribus indiennes à changer leur alliance avec les Français, en changent de camp. Chose plus grave encore, la porte arrière vers Montréal était grandement ouverte à une future invasion, qui se fera deux ans plus tard.
Références
- A Complete History of England, par Tobias Smollet, Published 1765 (as continuation of the History published by Hume). Edition used for the quoted compilation was the 1822 edition published by Baynes and Son et al, Printed by J.F. Dove at St. Johns’s Square, London.
- Fort Frontenac 1758: Saving face after Ticonderoga, par René Chartrand, Osprey Publication, 2000.
- Mémoires sur la dernière guerre de l'Amérique septentrionale entre la France et l'Angleterre, par Pierre Pouchot, Éditions du Septentrion, 2003, ISBN 2-8944-8303-1
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