Franco y Bahamonde

Franco y Bahamonde

Francisco Franco

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Francisco Franco
Chef de l'État espagnol
(Caudillo)
La Guerra Ha Terminado - Paco Ibera (cropped).jpg

Actuellement en fonction
Mandat
1er avril 1939 - 20 novembre 1975
(de facto)
Depuis le 1er avril 1939
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Élu(e) le
Titre complet Par la Grâce de Dieu, Caudillo d'Espagne
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Luis Carrero Blanco
Carlos Arias Navarro
Prédécesseur Manuel Azaña Díaz
(Président de la République)
Successeur Juan Carlos Ier
(Roi d'Espagne)
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Autres fonctions
68e président du gouvernement espagnol
Mandat
5 février 1939 - 9 juin 1973
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Biographie
Nom de naissance Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde
Naissance 14 décembre 1892
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Décès 20 novembre 1975 (82 ans)
Flag of Spain 1945 1977.svg Madrid, Espagne
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Nationalité espagnole
Conjoint(s) Carmen Polo
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Diplômé {{{université}}}
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Occupations {{{occupation}}}
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Religion Catholicisme
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Chef de l'État espagnol
Présidents du gouvernement espagnol

Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde, né le 4 décembre 1892 à El Ferrol (Galice) en Espagne et mort le 20 novembre 1975 à Madrid en Espagne, est un militaire et chef de l'État espagnol. De 1939 à 1975 il présida un gouvernement autoritaire désigné sous le nom de franquisme, avec le titre de Caudillo (guide) : « Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios ».

Sommaire

Biographie

Jeunesse et formation

Franco, deuxième d'une famille de cinq enfants, naît à El Ferrol, un port de Galice. Véritable ghetto militaire, c'est un milieu fortement marqué par la tradition militaire et le dévouement à l'État, où la famille Franco, qui appartient à la petite noblesse[1], vit depuis sept générations. Son père, Nicolás Franco Salgado-Araújo, est intendant général de la Marine. Coureur de jupons, il n'est pas à l'aise dans le milieu très conservateur d'El Ferrol. Sa mère, Pilar Bahamonde y Pardo de Andrade, est une femme très pieuse, très attachée à ses enfants. Francisco est baptisé dans la paroisse San Francisco du quartier des officiers le 17 décembre 1892.

Francisco Franco (gauche) et son frère Nicolás Franco

Il est d'abord envoyé dans une école privée, puis passe deux ans au collège du Sacré-Cœur, avant d'entrer à l'École de préparation navale. Élève moyen, il se destine naturellement à la Marine, comme sa tradition familiale l'y incite et comme tous les enfants d'El Ferrol. La fermeture de l'École navale de la ville en 1907 le contraint à chercher une autre voie. Le 29 août 1907, il entre alors à l'Académie d'infanterie de Tolède. La même année, son père est promu à Madrid, lassé du milieu militaire fermé d'El Ferrol. Ses relations avec sa femme s'étant dégradées, il insiste pour que sa famille ne le suive pas. On apprend peu après qu'il a une maîtresse en ville : la séparation est alors définitive.

L'Académie de Tolède est de niveau médiocre : son concours d'entrée consiste en un examen de la maîtrise des quatre opérations arithmétiques et une vérification rapide de la constitution physique. Ses cours sont également assez sommaires. En 1910, Franco en sort 251e sur 312. Ces maigres performances doivent cependant être relativisées au regard de son jeune âge : il n'a que 18 ans alors que ses camarades sont pour la plupart âgés de 20 ou 21 ans. Le 13 juillet, il est promu segundo teniente, c'est-à-dire sous-lieutenant.

Carrière militaire

Une fois sa formation achevée, Franco est affecté à la garnison de Ferrol. Il y mène une vie de garnison, terne et monotone. Dès février 1912, il doit partir pour le Maroc, dans le 8e régiment d'Afrique.

Au Maroc

Le 19 mars 1912, il essuie le premier feu ennemi. Déterminé à sortir de l'anonymat, il demande en 1913 à être affecté au régiment des réguliers indigènes, réputé pour sa bravoure mais aussi pour sa loyauté incertaine. Il participe à de nombreuses opérations et le 12 octobre, obtient la croix du mérite militaire, première classe. Dès le mois de mars 1915, il est promu capitaine. Peu à peu sa légende prend forme : les Maures le pensent invulnérable.

Cette réputation prend fin en mars 1915 : il est très grièvement blessé au ventre, au cours d'une attaque contre le fort d'El-Biutz. Il est alors promu commandant, malgré l'avis défavorable du Haut Conseil militaire. Alphonse XIII a en effet intercédé en sa faveur, à sa demande. Il reçoit le commandement d'un bataillon d'infanterie cantonné à Oviedo, aux Asturies. Franco y découvre pour la première fois le prolétariat, les ouvriers-mineurs, dont les conditions de vie sont misérables. Cette expérience marquera beaucoup ses opinions sociales. Au cours de l'été 1917, le général Burguete, gouverneur militaire de la province, décrète l'état de guerre en réponse à de violentes grèves dans les mines. Franco assiste alors à la répression.

À la Légion

En 1919, Franco rencontre le lieutenant-colonel José Millán-Astray, dont l'ambition est de créer une unité militaire d'élite selon le modèle français de la Légion étrangère. En 1920, son projet est accepté. Millán-Astray offre à Franco le commandement de la 1re bandera (bataillon), lequel part cantonner à Ceuta en octobre. Franco impose à ses légionnaires un entraînement très strict. Parallèlement, il se montre impitoyable face aux révoltes indigènes. Après le désastre d'Anoual en 1921, il autorise ses hommes à appliquer la loi du talion : les légionnaires mutilent, pillent, violent et tuent. Suite à ce désastre, il est appelé à Melilla pour reconquérir le terrain face à Abd el-Krim.

En janvier 1922 il est de nouveau affecté à Oviedo. Il reçoit la médaille militaire et est nommé lieutenant-colonel. Il profite de sa gloire nouvelle pour demander en mariage Carmen Polo Martínez-Valdés, jeune fille de la bonne bourgeoisie, rencontrée lors de sa première affectation en 1917. Le mariage est reporté suite au décès du commandant de la Légion : Franco le remplace, sur recommandation du roi. Il se marie finalement le 22 octobre 1923.

C'est à partir de cette année 1923 que l'on commence d'ailleurs à employer le terme de caudillo (chef de guerre lors du Moyen Âge espagnol) pour désigner Franco.

Le 13 septembre 1923, Miguel Primo de Rivera a instauré un régime dictatorial par un coup d'État. Face aux difficultés rencontrées au Maroc, il songe à un retrait. Pendant les mois de novembre et décembre 1924, Franco doit effectivement superviser l'évacuation de Xanten. Sa bonne conduite le fait nommer colonel. Peu après, Abd el-Krim s'attaque à des populations françaises. En réponse, la France s'allie à l'Espagne. Primo de Rivera approuve un plan de débarquement à Alhucemas. C'est un succès : Franco est élevé au rang de général de brigade en février 1926, ce qui fait de lui le plus jeune général d'Europe — il n'a alors que 34 ans. Quelques mois plus tard naît la fille de Franco, María del Carmen, surnommée Nenuca. Les honneurs se succèdent pour lui ; en 1927, il est même chargé d'accompagner le roi dans son voyage officiel en Afrique.

L'Académie militaire de Saragosse

Le 4 janvier 1928, Primo de Rivera recrée l'Académie générale de Saragosse. Cette fois, il en fait un passage obligé pour tous les futurs officiers, et nomme Franco à sa tête. Ce dernier surveille étroitement d'abord les travaux de construction des bâtiments puis, s'inspirant de son expérience tolédane, rédige lui-même le règlement intérieur de l'Académie. Il impose ainsi des chambrées de trois cadets « pour éviter les mariages. »

Suivant leur appréciation du personnage lui-même, les historiens jugent de manière variable le travail de Franco à l'Académie. Il est certain que la nouvelle école militaire est meilleure que l'ancienne, ne serait-ce qu'en raison de l'élévation du niveau de recrutement (baccalauréat élémentaire). Franco impose l'anonymat des copies au concours d'entrée, diminue le nombre d'élèves par professeur, installe de nombreuses douches, interdit le bizutage.Il sait se faire respecter, voire apprécier : 90 % des 720 officiers formés par l'Académie rejoignent ensuite le camp franquiste pendant la guerre civile[réf. nécessaire].

En juillet 1931, la Seconde République supprime par décret l'école. Comme l'ensemble du corps enseignant, Franco est placé en disponibilité forcée et surveillée. Pour Franco, qui s'était totalement impliqué dans la création de l'Académie, c'est là un mauvais coup qu'il prend très mal. Le 14 juillet il exprime son mécontentement publiquement, en prenant congé de la dernière promotion de cadets :

« La discipline ne confère aucun mérite lorsqu'un ordre nous est agréable. La discipline revêt sa vraie valeur lorsque nos pensées nous conseillent le contraire de ce qu'il nous est ordonné, lorsque notre cœur cherche à susciter une rébellion intérieure, ou lorsqu'un ordre est arbitraire ou erroné. Telle est la discipline que nous observons. »

Franco essayera dès le lendemain de s'excuser auprès de Manuel Azaña, chef du gouvernement, qui voudra bien se contenter de ces explications et éviter l'affrontement public. Il lui adressera seulement un avertissement discret par une lettre lui exprimant son « déplaisir ». Malgré la modération du propos, il est clair qu'il ne sous-estime pas la personnalité du général. Il note dans son journal qu'il est « le plus dangereux des généraux », mais il ne veut pas élargir le fossé qu'il vient de creuser entre les militaires et lui.

Malgré tout, Franco ne participera pas à la Sanjurjada, tentative de coup d'État du général Sanjurjo en août 1932. Ayant suffisamment satisfait aux enquêtes de la République, il est affecté à La Corogne comme commandant de la XVe brigade d'infanterie, en février 1932. Franco gardera à Azaña, une rancune tenace de cette période de quarantaine.

Face à la sanjurjada

Article détaillé : Sanjurjada.

Le soulèvement de la garnison de Séville le 10 août 1932, dirigé par le général Sanjurjo, bute contre la grève générale déclenchée par la CNT et le Parti communiste de Séville. Il est arrêté à Madrid et condamné à mort puis gracié, voyant sa peine commuée en détention à vie ; les autres conjurés comme le général Goded et le colonel Varela sont aussi emprisonnés. Le gouvernement républicain ne veut pas faire de martyrs.

Franco, dont on imagine mal qu'il ne soit pas tenu informé de ce que les Espagnols nomment la « sanjurjada », a eu pendant toute la préparation du complot de fréquents contacts avec Sanjurjo. Il entretenait avec ce militaire des liens d'amitié noués en Afrique, mais semble dès le départ avoir pris ses distances. Il racontera plus tard que le hasard lui avait fourni un alibi de poids : il avait pensé s'éloigner de la Corogne le jour du coup d'État pour une promenade de plaisir dans la région, mais l'officier qui était censé le remplacer étant tombé malade, il dut y renoncer. Azaña qui avait appelé la région militaire au téléphone pour vérifier sa présence, avait eu le soulagement de le trouver à son poste. De toute façon, à aucun moment il n'a adhéré ni n'a éprouvé de sympathie pour ce putsch. Lorsque Sanjurjo lui demande d'assurer sa défense, après son arrestation, il a ce mot très dur :

« Je ne vous défendrai pas. Vous méritez la peine de mort, non pas parce que vous vous êtes soulevé, mais parce que vous avez échoué. »

Il n'est pas homme à se lancer dans des aventures incertaines, ni à les approuver, mais n'en continue pas moins à lui rendre régulièrement visite à la prison où il est interné : il n'est pas homme non plus à faillir à la loyauté qu'il croit devoir à sa caste.

La guerre civile

Article détaillé : Guerre civile espagnole.

La marche vers la guerre

En octobre 1934, le ministre radical, Diego Hidalgo demande à Franco de prendre la direction des opérations contre l'insurrection violente des socialistes des Asturies. Le commandement direct est confié au général Lopez Ochoa mais les décisions de l'état-major sont planifiées par Franco. En quelques jours, les décisions du futur Caudillo, avalisées par la coalition gouvernementale des radicaux et du centre droit, suffisent à disperser les révolutionnaires. Franco apparaît alors comme le défenseur de la légalité, le sauveur de la République.

Toutefois, dans le climat révolutionnaire qui règne en Espagne, Franco paraît être l'un des militaires les plus susceptibles de prendre la tête d'un nouveau soulèvement armé. Pour cette raison, il est nommé gouverneur militaire à Ténérife aux îles Canaries, loin de la péninsule. En fait, Franco est alors peu convaincu par l'opportunité d'un coup d'État. C'est sous la IIe République qu'il a atteint l'apogée de sa carrière. Bien que monarchiste; d'éducation, il est légaliste et se satisfait d'une république bourgeoise, conservatrice et maintenant l'ordre. Seuls les graves désordres régnant depuis 1934 en Espagne lui font changer d'avis [réf. nécessaire].

Au lendemain du premier tour des élections de février 1936, afin de garantir le bon déroulement du deuxième tour, Franco insiste auprès du chef de gouvernement et du président de la République pour qu'ils proclament l'état d'exception, ce que refusent les deux hommes qui s'en rapportent à Manuel Azaña à qui ils confient le pouvoir[réf. nécessaire]. Très vite, les désordres et la violence s'aggravent dans l'Espagne républicaine. Plusieurs officiers supérieurs s'impatientent et se concertent. Ils souhaitent pouvoir compter sur Franco mais celui-ci hésite. Le 23 juin 1936, Franco écrit au président du Conseil, ministre de la guerre, Santiago Casares Quiroga. Sa lettre de mise en garde l'invitant à consulter d'urgence les officiers supérieurs, « les seuls qui puissent empêcher la catastrophe », reste sans réponse. C'est l'assassinat du monarchiste Calvo Sotelo par les jeunesses socialistes qui le fait finalement basculer. Pour Franco, la question est tranchée. Le soulèvement se produit dans la nuit du 17 juillet.

Analyse

La question de la signification de l'attitude de Franco et de l'interprétation à donner à ce soulèvement est controversée et reste encore un sujet de vives discussions politiques en Espagne[2]. Selon l'historien franquiste Ricardo de la Cierva il s'agissait pour Franco de sauver l'Espagne du chaos[3]. Ces interprétations qui remontent à l'historiographie officielle du régime franquiste ont connu un renouveau à partir des années 1990, en particulier avec la publication du livre de Pio Moa[4] : pour Pio Moa, Franco ne fit que s'opposer à des projets révolutionnaires qui auraient été menés par la gauche depuis 1934. Si Pio Mo a reçu le soutien de l'historien Stanley Payne, il fut très fortement critiqué par de nombreux historiens académiques[5]. Tenant une position opposée, des historiens comme Marta Bizcarrondo soulignent le contexte européen qui existait depuis 1933 et la faible confiance que les socialistes espagnols pouvaient avoir en la démocratie. Pour l'historien Bartolomé Bennassar, il faut considérer « juillet 1936 comme un processus interactif complexe auquel tous participèrent, gauches et droites »[6]. Si aujourd'hui une majorité de la communauté historienne fait le lien entre la situation depuis 1934 et le soulèvement de 1936, cela ne légitime pas pour autant à ses yeux le coup d'État de juillet. Par ailleurs les études se sont multipliées qui visent à établir un bilan précis, dégagé des soucis partisans et des enjeux de mémoires, car dès les années 1930, la situation avait été instrumentalisée par l'un ou l'autre camp : ainsi Jean-François Berdah sans nier la situation de violence dans l'Espagne au début des années 1930 fait observer « Le fait est que la “fureur populaire” a largement été médiatisée - et exagérée - par la presse conservatrice, puis par les thuriféraires de l’Espagne franquiste, en Espagne comme à l’étranger, tant l’opposition à la jeune démocratie suscitait d’aversion »[7]. Si l'unanimité n'existe pas encore sur les bilans établis, il faut distinguer le débat scientifique de ses extensions politiques et de sa perception par le grand public, la marche à la guerre est encore un enjeu de mémoire fort dans l'Espagne contemporaine [réf. nécessaire].

Chef des nationalistes

Franco se voit attribuer l'armée du Maroc, forte de 30 000 hommes aguerris, véritable fer de lance du complot. La mort de Sanjurjo, chef historique de l'opposition monarchiste, et les échecs des généraux Goded et Fanjul à Barcelone et Madrid propulsent Franco sur le devant de la scène.

Le pronunciamiento échoue par manque d'adhésion de l'armée : sur 21 généraux de division, seuls 4 se rallient au soulèvement. C'est à ce moment que les milices ouvrières, qui ne croient pas en la capacité du gouvernement à faire face, entrent en scène. Le conflit se transforme alors en une guerre civile.

Franco se décide alors à acheter 12 avions italiens, payés par son ami le banquier Joan March, ainsi que des Junkers allemands, afin d'établir un pont aérien reliant le Maroc à Séville. Au mois d'août, il lance un convoi naval à partir de Ceuta, forçant ainsi le blocus établi par la République. Encore une fois, il est servi par la division de ses adversaires : désorganisée par les mutineries socialistes et anarchistes au sein des équipages, la flotte gouvernementale ne peut arrêter le convoi de Franco. Il réussit ainsi à transporter 23 400 hommes.

Jusqu'alors, Franco reste neutre sur la nature du régime qu'il entend donner à l'Espagne. Sa déclaration du 21 juillet 1936 s'achève même par « vive l'Espagne et vive la République » : le Mouvement est principalement dirigé contre le Front populaire, coupable selon Franco et ses partisans de semer la violence et le désordre, et non la République à proprement parler. Lors de la création de la « Junte de défense nationale », le 23 juillet, on ne relève également aucune indication sur le régime souhaité, ni aucune connotation religieuse.

Très vite, les excès surviennent. Le 1er août, Franco confie à Juan Yagüe trois colonnes, chargées d'effectuer la jonction avec l'armée du Nord, en passant par l'Extrémadure. Yagüe est un ancien camarade de l'Académie de Tolède. Le 14 août, il s'empare de Badajoz, où il fait fusiller entre 500 et 4 000 prisonniers de guerre[8]. Alors que la presse internationale se scandalise, Franco félicite Yagüe, lequel menace Madrid en septembre. Parallèlement, le cabinet Giral chute, remplacé par celui de Francisco Largo Caballero.

Alors que la guerre civile paraît devoir prendre fin rapidement, Franco décide, à l'étonnement général, de suspendre la marche sur Madrid. Il détourne l'armée d'Afrique pour porter secours aux défenseurs de l'Alcazar de Tolède. De ce fait, il sacrifie un objectif militaire au profit d'un geste politique. La légende des cadets de l'Alcazar constituera l'un des éléments de la mythologie franquiste. On a pu également suggérer qu'il était de l'intérêt de Franco de faire durer la guerre, afin de mieux « nettoyer » le terrain, ainsi que pour raffermir son pouvoir personnel au sein de la junte. Il est ainsi avéré que Franco a refusé toute médiation durant la guerre, même celles émanant du Saint-Siège.

Le 21 septembre, la Junte de défense se réunit, et Franco est nommé général en chef pour la durée de la guerre, mais son frère Nicolás, à l'insu des autres généraux, publie une version altérée du texte où les pouvoirs du Caudillo apparaissent comme permanents. Le 28, la fonction de chef de l'État lui est adjointe par décret. Le 1er octobre, à Burgos, il est investi des pleins pouvoirs. L'évêque de Salamanque compare le Mouvement à une croisade, introduisant ainsi un motif religieux jusque-là absent.

Durant ce mois, les grandes puissances européennes, malgré les accords de non-intervention, s'engagent dans la guerre civile. L'Union soviétique par ses chars (peu nombreux) et les Brigades internationales (2 000 hommes au début) appuient le Front populaire et ses défenseurs — CNT et FAI (anarchiste), POUM (marxiste), PC (staliniste), UGT (socialiste). En face, l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste se rangent dans le camp de l'insurrection militaire en envoyant d'importants contingents d'hommes et de matériels. Le 26 avril 1937, jour de marché, une centaine d'avions de la légion Condor (Luftwaffe) procède au bombardement de la ville basque de Guernica, sans motif militaire autre que celui de terroriser une population acquise au gouvernement républicain. C'est la première fois qu'une ville européenne est soumise à un tel traitement. Sur les 7 000 habitants, 1 645 sont tués et 889 blessés, selon les chiffres du Gouvernement basque.

Le 3 juin, Emilio Mola meurt dans un accident, laissant Franco sans rival. À la tête de l'armée, avec le titre de généralissime, il prend peu à peu le contrôle de l'Espagne. Un manque chronique d'effectifs le pousse à enrôler de force dans les régions qu'il contrôle. On compte également de nombreux engagements volontaires, 60 000 par exemple pour les Canaries. Il recrute également des alfereces (sous-lieutenants) provisoires : il s'agit d'étudiants ou de jeunes cadres bénéficiant d'une formation militaire accélérée. 30 000 sont ainsi recrutés pendant la guerre. Sur ce chiffre, un tiers demeurera dans l'armée, le reste constituant les futurs cadres du régime franquiste.

La guerre civile se termine le 1er avril 1939, après la bataille de l'Èbre (de juillet–octobre 1938), qui sonne le glas des espoirs républicains, et la conquête de la Catalogne (février 1939). Franco se retrouve seul maître de l'Espagne et il devient officiellement « chef de l'État ». Il impose alors une dictature empirique sur les principes du national-catholicisme. Les démocraties ne tardent guère d'ailleurs à reconnaître le nouveau régime et la France envoie le maréchal Pétain comme premier ambassadeur dès le défilé de la victoire à Madrid.

À la fin de la guerre civile, on dénombre plus de 150 000 soldats morts durant les combats (autant de civils). Plus de 440 000 républicains espagnols se sont réfugiés en France (comptabilisés au 9 mars 1939) puis encore des dizaines de milliers d'autres les rejoignent, contraints à l'exil pour échapper à la terrible répression qui s'abat alors sur l'Espagne (plus de 30 000 exécutions sommaires). Des estimations récentes donnent le chiffre de plus de 200 000 personnes fusillées ou mortes suite aux mauvais traitements dans les prisons franquistes et dans les camps de concentration de Miranda de Ebro, Albatera, Castuera et Los Almendros, entre autres, après 1939.

Les idées du général Franco

Conscient de son inexpérience en matière politique[réf. nécessaire], Franco s'appuya sur son beau-frère, Ramón Serrano Súñer, la Phalange et l'Église catholique, ralliée à son camp après les massacres anticléricaux de 1936, sans oublier les monarchistes (carlistes, conservateurs et autres).

En revanche, Franco n'est ni phalangiste, ni carliste, ni fasciste, ni libéral, ni démocrate-chrétien. Ce n'est pas un idéologue mais un militaire conservateur, déçu tout à la fois par Alphonse XIII et par la République[9]. Sa tactique repose sur son prestige personnel. Elle consiste à s'entourer de toutes les familles idéologiques de son camp et à arbitrer leurs conflits sans jamais souscrire personnellement à aucune tendance. Sa conception de la société et de l'État est dans la lignée de la pensée de Juan Donoso Cortés[10]. Il voulait un État et un gouvernement en accord avec les anciens principes de l'Église Catholique. L'anticommunisme constitue l'autre grand pilier de sa politique. Franco considère insensée la guerre mondiale qui oppose les peuples de l'Europe au seul profit de l'Union Soviétique. Il lui paraît qu'il y a deux guerres: une, légitime, celle de l'Europe contre le communisme (ce qui explique l'envoi de la Division bleue en réponse aux Brigades internationales), l'autre, illégitime, entre les Alliés et l'Axe. Selon l'historien américain Robert Paxton, Franco était « d'une hostilité maladive à la démocratie, au libéralisme, au sécularisme, au marxisme et tout spécialement à la franc-maçonnerie »[11]

L'Espagne sous le franquisme (1939 - 1975) : la dictature du général Franco

Armoiries de l'Espagne franquiste
Article détaillé : franquisme.

La Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Espagne reste officiellement neutre mais soutient l'Allemagne au début de la guerre : en juin 1941, Franco envoie une division sur le front de l'Est contre l'Union soviétique (cette unité appelée la Division Azul, ou Division Bleue, qui combat sur le front de Léningrad) ; en août de la même année, il autorise le régime nazi à recruter 100 000 ouvriers espagnols « volontaires » pour aller travailler en Allemagne ; les navires de guerre allemands peuvent se ravitailler et être réparés dans les ports espagnols ; les services secrets espagnols et allemands collaborent pour recueillir des renseignements sur les Alliés ; l'Espagne fournit le tungstène indispensable à l'industrie d'armement allemande.

Un faux allié des nazis

L'Espagne ne s'engagea finalement pas militairement aux côtés de l'Allemagne en octobre 1940 comme le souhaitait Ramón Serrano Súñer, ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1942 et beau-frère de Franco. Certains affirment que cette abstention est due à une prise de conscience de l'immoralité nazie (Franco livrera après la guerre de nombreux nazis, ou collaborateurs des nazis tel que Pierre Laval). Pour Bartolomé Bennassar, Franco gagnait du temps et laissait se faire les luttes d'influence au sein de son gouvernement. Franco reprochait aussi aux Allemands de s'être livrés à des bombardements excessifs et inutiles sur le territoire espagnol, même si c'était soi-disant pour l'aider à prendre le contrôle du pays. De toutes façons, Franco arguait ne pas avoir les moyens d'engager l'armée au côté de l'Allemagne alors que le pays était en pleine répression.

À son retour d'Hendaye où il a rencontré Franco, Hitler exprime son exaspération à son encontre (qui l'a d'ailleurs fait attendre en gare). De plus, Hitler ne voulait pas mécontenter le maréchal Pétain, dirigeant d'un pays aux richesses abondantes, pour obtenir le maigre appui d'une Espagne exsangue. De nombreux Juifs passeront la frontière pyrénéenne pour se réfugier en Espagne, avant, pour certains, de gagner d'autres pays.

Devant les pressions américaines (les États-Unis fournissent le pétrole à l'Espagne), les problèmes économiques soulevés par l'autarcie sur laquelle essaie de s'appuyer le régime, et la résistance victorieuse de la Grande-Bretagne, Franco reste en retrait et abandonne peu à peu tout soutien aux forces de l'Axe à partir de l'été 1943. Son meilleur allié est à l'époque Antonio de Oliveira Salazar, président du Conseil portugais, bien que les relations personnelles entre les deux hommes soient restées tendues. Salazar était soutenu par les Britanniques.

La Guerre Froide : l'Espagne dans le camp occidental

Article détaillé : Guerre Froide.

À la fin de la guerre, le régime est très fragile : en 1944-1949, l'armée espagnole est obligée de repousser l'invasion du maquis révolutionnaire constitué en France. La situation économique laissée par la guerre est désastreuse. Le régime de Franco est condamné quasi unanimement par la communauté internationale. C'est ainsi que la toute nouvelle ONU qualifiera ce régime de « gouvernement fasciste de Franco imposé par la force au peuple espagnol » (Résolution 39-1 du 12 décembre 1946). Cependant, dès 1945, les Britanniques épargnent et soutiennent indirectement le régime franquiste contre les français qui soutiennent l'isolement de l'Espagne (isolement approuvé lors de la conférence de Potsdam). À partir du discours sur le rideau de fer, l'Espagne va apparaître vite comme un rempart contre le communisme aux yeux des anglo-saxons et les rapports se détendent. Le régime reprend contact avec les Britanniques et les Américains via son ambassade au Portugal et postule à l'OTAN au début des années cinquante. Franco autorise les États-Unis à implanter 4 bases sur le territoire espagnol en septembre 1953 (traité hispano-américain).

L'influence des touristes

C'est l'époque où le flot de touristes venus de France, d'Allemagne, de Suisse, des États-Unis d'Amérique et du Royaume-Uni, commence à se déverser sur les rivages espagnols, à y acquérir ou faire construire des résidences secondaires tandis que les réfugiés cubains achètent des commerces, profitant des prix peu élevés et de la sécurité. La mentalité de ces dizaine de millions d'Européens du nord, venus en vacances, influe fortement sur les jeunes Espagnols auxquels ils se mêlent, notamment au niveau des mœurs. Les derniers pistoleros disparaissent des montagnes reculées jusqu'alors insoumises, préférant jouer de l'orgue de barbarie dans les zones touristiques.

Franco et le président Dwight Eisenhower à Madrid en 1959

Le régime gagne en légitimité[réf. nécessaire] et se libéralise. L'Espagne entre à l'ONU en 1955 puis le président américain Dwight Eisenhower, un des grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, vient en Espagne en 1959 et défile triomphalement à Madrid au côté de Franco.

La loi sur les principes fondamentaux du Mouvement national est votée le 17 mai 1958 alors que le régime évolue et quitte définitivement ses oripeaux fascistes sous l'influence de l'Opus Dei.

Dans les années 1960, le régime se libéralise sur le plan économique, et le pouvoir de Franco est désormais considéré comme établi.

Les infrastructures (chemins de fer et réseaux routiers) sont modernisées et un gigantesque système hydraulique (barrages et irrigation) est construit pour contrer les effets de la sécheresse. L'agriculture espagnole atteint alors un développement colossal préparant son entrée dans le Marché commun en 1986. Le taux de croissance atteint alors 8 % par an. A la veille de la mort de Franco, l'Espagne est un pays doté d'une large classe moyenne, un pays modernisé, placé au 9e rang des nations industrialisées.

La fin du régime franquiste

Le général Franco en 1969

En 1969, c'est devant les Cortes Generales que Franco désigne Juan Carlos pour lui succéder à sa mort, en tant que roi d'Espagne.

Au début des années 1970, malade, Franco se résout à nommer un président du gouvernement. Il choisit son bras droit, l'amiral Luis Carrero Blanco, mais celui-ci est tué dans un attentat de l'organisation basque ETA le 20 décembre 1973 à Madrid.

Sainte Croix del Valle de los Caidos
Sépulture du général Franco

De plus en plus affecté par la maladie de Parkinson qui le ronge depuis 1969, Franco est victime d'un refroidissement en 1975, puis d'une hémorragie interne qui entraîne son transfert à l'hôpital de la Paz. Il sera maintenu en vie artificiellement afin, selon certains auteurs, que le prince Juan Carlos accepte le 30 octobre d'assumer les fonctions de chef de l'État. Malgré sa maladie, il signe les dernières sentences à la peine de mort de 8 activistes d'ETA et le FRAP, et autorise le retrait du sud du Maroc. Depuis le 14 novembre Francisco Franco est inconscient. Sa fille Nenuca et sa petite fille Mariola persuadent les médecins de débrancher les appareils qui le maintiennent en vie. Francisco Franco expire le 20 novembre 1975 à 5 h 20 du matin, le même jour que Primo de Rivera. Un communiqué annonce la mort : « Maladie de Parkinson, cardiopathie, ulcère digestif aigu et récurrent avec hémorragies abondantes et répétées, péritonite bactérienne, insuffisance rénale aigue, thrombophlébite, broncho-pneumonie, choc endotoxique et arrêt cardiaque. »

Sur ordre du Roi, Franco est inhumé à la basilique Sainte-Croix del valle de los Caídos.

Officiellement rétablie en 1947, la monarchie retrouve un roi après sa mort en la personne de Juan Carlos Ier, petit-fils d'Alphonse XIII.

Postérité

L'héritage principal de Franco est le retour de la monarchie en Espagne mais aussi indirectement le terrorisme de l'ETA et la situation du Sahara occidental. Trois autres principes imposés par le Caudillo à son successeur ont été respectés pendant le processus de transition :

  • seuls les Cortes franquistes et le Mouvement national (parti unique) peuvent décider de leur propre dissolution, qui fut achevée le 1er avril 1977.
  • aucune chasse aux sorcières contre des militaires ou des membres de l'administration ne serait effectuée en cas de démocratisation du régime.
  • l'unité de l'Espagne (« Una, Grande, Libre ») doit être maintenue, ce qui signifie pas d'indépendance pour la Catalogne espagnole, ni pour le Pays basque espagnol (néanmoins, l'établissement des Communautés autonomes (Autonomías) sera inscrit dans la nouvelle Constitution de 1978).

Sur le plan culturel, le vent de liberté que l'Espagne a connu après la fin du franquisme aboutit logiquement à une libération. Elle est accompagnée d'une ébullition créatrice avec l'apparition d'une nouvelle génération de créateurs et d'artistes.

Projet de recommandation de condamnation du régime par le Conseil de l'Europe (2006)

Le 4 novembre 2005, un projet de Recommandation émanant de la Commission des questions politiques de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe déclare la « Nécessité de condamner le franquisme au niveau international »[12].

Ce projet, qui devrait être débattu en mars en commission permanente de l'assemblée, soutient que « la violation des droits de l’homme n’est pas une affaire interne qui ne concerne que l'Espagne seule », raison pour laquelle « le Conseil de l’Europe est prêt à engager un débat sérieux sur ce sujet au niveau international ».

En outre, le projet de rapport recommande au Conseil des Ministres de déclarer le 18 juillet 2006 comme journée officielle pour condamner le régime franquiste.

Toponymie franquiste

Plaque « General Franco »

Le régime de Franco a laissé de nombreuses traces dans le paysage urbain espagnol, à l'exception des régions autonomes de Catalogne et du Pays basque, particulièrement touchées durant la guerre civile et la dictature.

Si beaucoup de rues au nom du Caudillo ou du Generalísimo ont été débaptisées au début des années 1980, de nombreuses artères, notamment dans les villes moyennes, continuent de célébrer Franco ou ses alliés (par exemple José Antonio Primo de Rivera, le général Mola, le Général Sanjurjo).

Plaque « Generalísimo »
Statue équestre de Franco devant l'hôtel de ville de Santander (Cantabrie)

Ainsi León, Gijón, Santander, Santa Cruz de Tenerife ou Puerto de la Cruz (Tenerife) ont gardé leur toponymie franquiste jusqu'à la fin des années 2000.

Des monuments continuent également de célébrer Franco, ses alliés et ses victoires (Arco de la Victoria à Madrid, divers monuments aux morts, l'Alcazar de Tolède).

En juillet 2002, le monument équestre représentant Franco, située durant 35 années sur la Plaza de España, sa ville natale du Ferrol (El Ferrol del Caudillo), fut déboulonné à l'aube du 5 juillet pour être transféré à l'arsenal militaire. La municipalité avait prévu la construction d'un stationnement de 625 places en sous sol.

En 2004, le nouveau gouvernement socialiste espagnol a proposé une loi de réparation envers les victimes de la guerre et de la dictature. Il a demandé également que la toponymie et tous les symboles franquistes subsistant soient retirés de la voie publique. Les opposants à cette dernière proposition dont Felipe Gonzalez parlent de combat d'arrière-garde et rappellent que ces monuments font partie de l'héritage espagnol, pour le meilleur et pour le pire.

Dans la nuit du 16 au 17 mars 2005, à 1h00 (GMT) sur décision du conseil des ministres, la statue équestre de Franco au centre de Madrid a été déboulonnée et transférée dans un hangar à l'abri des regards.

Le 8 novembre 2005, sa statue (inaugurée en 1977 pour commémorer son action en tant que colonel de la Légion après le désastre d'Anoual en 1921), située dans la ville de Melilla fut déplacée de 50 mètres pour permettre la réalisation de travaux publics. Le gouvernement (conservateur) de la cité autonome de Melilla a refusé qu'elle quitte la voie publique et soit transférée au musée militaire comme le réclamait l'opposition locale. En décembre 2008, sa dernière statue équestre située à Santander est à son tour déboulonnée de la place où elle se situait dans le cadre d'une rénovation urbaine. Elle sera réinstallée au sein du futur musée de la Cantabrie.

Monnaie et timbres

Pièces de 10 centimes à l'effigie de Franco (1959)

Le portrait de Franco a figuré sur de nombreuses pièces de monnaie et timbres-poste espagnols. Toutes les pièces à son effigie ont été retirées de la circulation le 1er avril 1997.

Littérature et cinéma

Il publia sous son nom en 1922 le livre Diario de una bandera (journal d'un drapeau)[13]. Sous le pseudonyme de Jaime de Andrade, Franco écrivit la nouvelle Raza (Race), qui inspira le film du même nom en 1942. Sous le pseudonyme de Jakim Boor, il publia une série d'articles antimaçonniques dans les journaux de l'après-guerre, réunis par la suite dans un livre sous le titre de Masonería (Maçonnerie)[14].

Les Espagnols et Franco trente ans après sa mort

Au moment du trentième anniversaire de la mort de Franco, une enquête de l’institut Opina du 17 novembre 2005[15], est publiée pour connaître l’opinion de la société espagnole sur la figure historique de Franco, l’héritage de son régime et le risque de répéter cette période. À la question sur le jugement qu'ils portent sur la dictature de Franco, 63,7 % la jugent négative, 23 % sont sans opinion et 13,3 % la jugent positive.

Selon un sondage de la radio de gauche Cadena SER publié le 18 novembre 2005, 55,5 % des Espagnols déclarent éprouver de l'« indifférence » envers le dictateur, 29,8 % du « rejet » et 7,6 %, de la « nostalgie ».

Une enquête du Centre d'enquêtes sociologiques relève que 65,9 % des Espagnols considèrent que les victimes de la guerre civile ont reçu « une reconnaissance différente selon le camp auquel ils appartenaient », mais estiment à 72,9 % qu'un « hommage doit les inclure toutes ».

Enfin, toujours sur le sujet, selon un autre sondage publié le 19 novembre 2005 par le quotidien conservateur El Mundo, 41,3 % des Espagnols jugent que la politique du gouvernement socialiste de M. Zapatero « rouvre des blessures du passé » plutôt qu'elle ne « favorise la réconciliation » (25,5%).

Sa famille

  • Nicolás Franco (1891-1977) : son frère aîné. Ingénieur naval, fonctionnaire du ministère de la Marine, il est devenu le principal conseiller du Caudillo au début de la guerre civile. Il termine sa carrière comme Ambassadeur à Lisbonne puis comme homme d'affaires.
  • María del Pilar Franco (1894-1989) : sa sœur. Membre des phalanges espagnoles, elle ne joua cependant aucun rôle politique. Ses deux livres de souvenirs personnels publiés en pleine transition démocratique ont été des best-sellers.
  • Ramón Franco (1896-1938) : son frère cadet. Aviateur célèbre et populaire, de convictions républicaines qui le conduisent en prison sous la dictature de Miguel Primo de Rivera, il n'en rallie pas moins son frère aîné qu'après juillet 1936. Il meurt le 28 octobre 1938 dans un accident d'avion.
  • Ramón Serrano Súñer (1901-2004) : son beau-frère. Il a épousé Zita, la sœur de Carmen Polo. Impliqué dans le pronunciamiento de 1936, il est emprisonné par les républicains. Évadé en février 1937, il supplante Nicolás Franco comme conseiller et ministre du Caudillo. Proche du fascisme italien, il est éloigné à partir de 1942.
  • María del Carmen Polo Martínez-Valdés (1902-1988) : son épouse. Après avoir rencontré Franco en 1917, elle l'épouse en 1923 et en 1926, donne naissance à leur seul enfant, María del Carmen. Elle est morte à Madrid en 1988.
    • Carmen, duchesse de Franco (María del Carmen Ramona Felipa de la Cruz Franco Polo) : sa fille. Elle a épousé Cristóbal Martínez-Bordiú, marquis de Villaverde le 10 avril 1950. Elle vit aujourd'hui surtout à Miami (Floride). Elle dirige La fondation Franco, fondée en 1977. Ses objectifs ont pour but de veiller sur la mémoire de son père.
      • Carmen Martínez-Bordiú, sa petite-fille, aînée des enfants de Carmen. Elle avait épousé en première noce Alphonse de Bourbon, duc de Cadix, cousin du roi d'Espagne Juan Carlos et aîné des Bourbons.
        • Leur fils Louis de Bourbon est aujourd'hui le prétendant légitimiste à la couronne de France. Il est à la fois l'arrière-petit fils de Franco et l'arrière petit-fils du roi d'Espagne Alphonse XIII.

Notes et références

  1. Franco sera reçu dans l'Ordre de Malte avec les preuves de noblesse de sa famille
  2. Jean Meyer, « Mémoires et histoires : la nouvelle guerre civile espagnole », Esprit, 2006[1]
  3. Ricardo de la Cierva, El 18 de Julio no fue un golpe militar fascista, 2000.
  4. Pio Moa, Los mitos de la guerra civil, 2003
  5. Jean Meyer, « Mémoires et histoires : la nouvelle guerre civile espagnole », Esprit, 2006[2]
  6. Cité par Jean Meyer, Esprit, 2006 [3]
  7. J.-F. Berdah, Épuration et répression politique en Espagne pendant la guerre d’Espagne et la post-guerre (1936-1945), Amnis, 2003 version PDF
  8. Pio Moa, Los Mitos de la guerra civil, Madrid, 2003.
  9. Michel Del Castillo, le temps de Franco, 2008
  10. Arnaud Imatz, Franco y José Antonio, NRH, numéro 25, 2006.
  11. Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, Paris, Seuil, 2004, p. 254
  12. Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
  13. Francisco Franco, Diario de una bandera, Texte en ligne
  14. Jakim Boor (Francisco Franco), Masonería, Texte en ligne
  15. PROYECTO AS

Voir aussi

Bibliographie

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