- Paris-Nice
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Infobox compétition sportive Paris-Nice Généralités Sport cyclisme sur route Création 1933 Organisateur(s) ASO Éditions 69 (en 2011) Catégorie UCI World Tour Type / Format course à étapes Périodicité annuel (mars) Lieu France Participants 176 (en 2011) Statut des participants professionnels Site web officiel www.letour.fr Palmarès Tenant du titre Tony Martin Plus titré(s) Seán Kelly (7 victoires) Pour la dernière compétition, voir :
Paris-Nice 2011modifier Paris-Nice est une course cycliste à étapes française. Créée en 1933, elle est organisée par Amaury Sport Organisation. Elle a lieu au mois de mars, ce qui en fait la première course par étapes majeure de l'année en Europe. Elle fait partie du calendrier mondial UCI. Surnommée « course au soleil », elle se déroule entre Paris et sa région, et Nice. L'Irlandais Seán Kelly y détient le record de victoires avec sept succès consécutifs entre 1982 et 1988.
Sommaire
Histoire
Albert Lejeune souhaite, au début des années 1930, créer un évènement cycliste afin de promouvoir les deux journaux qu'il dirige : Le Petit Journal et Le Petit Niçois. Le premier est basé à Paris, le second à Nice. En 1933, il crée une course par étapes reliant ces deux villes. Elle a lieu en mars, à la fin de l'hiver, dans le prolongement de la saison cycliste sur piste durant laquelle les courses de six jours sont prisées à l'époque. D'une durée de six jours, la course est nommée « Six jours de la Route ». La course doit permettre aux coureurs de reprendre la compétition sur route. Par conséquent, le parcours évite les Alpes et suit la vallée du Rhône. Seul l'arrière-pays niçois présente quelques difficultés. Sept éditions ont lieu jusqu'en 1939. Les journaux Lyon Républicain et Marseille-Matin sont partenaires des journaux de Lejeune dans l'organisation de la course. En 1939, les organisateurs sont Ce Soir et Le Petit Niçois, qui reçoivent le concours de L'Auto. En 1940, la Seconde Guerre mondiale empêche la tenue de la course.
Le journal Ce Soir organise la course en 1946. Malgré la satisfaction de ses journalistes Georges Pagnoud et François Terbeen, il ne prolonge pas l'opération.
En 1951, la course est organisée sous le nom de « Paris-Côte-d’Azur » par l'hebdomadaire Route et piste, à l'initiative de Jean Médecin, maire de Nice, qui souhaite promouvoir la Côte d'Azur. Ele prend le nom de Paris-Nice en 1954. Durant cette période, elle passe du statut de course de préparation et d'entraînement à celui de course à part entière. En 1957, Jean Leulliot, directeur de la course depuis 1951, quitte Route et piste dont il est rédacteur en chef. Il devient l'organisateur de Paris-Nice via la société Monde Six[1].
En 1959, la course est courue sur un parcours Paris-Nice-Rome et donne lieu à trois classements : un premier entre Paris et Nice, un deuxième entre Nice et Rome, et un troisième additionnant les deux. Devant les critiques à l'encontre de la longueur de la course (1 955 km), la formule est abandonnée.
En 1966, la course est le théâtre d’une rivalité Raymond Poulidor-Jacques Anquetil qui divise la France.
À partir de 1969, l’arrivée est jugée en haut du col d’Èze (de nos jours, l’arrivée est jugée sur la Promenade des Anglais à Nice).
Jean Leulliot meurt en 1982. Sa fille Josette lui succède à la tête de la société Monde Six.
En 1988, l'Irlandais Seán Kelly s’impose pour la septième fois en sept ans (il détient toujours le record de victoires).
En 2000, l'ancien coureur Laurent Fignon devient organisateur de l'épreuve. En 2002, il revend Paris-Nice à la société organisatrice du Tour de France (ASO).
En 2003, la course est marquée par la mort du coureur kazakh Andrei Kivilev, à la suite d’une chute lors de la deuxième étape, arrivant à Saint-Étienne. Kivilev ne portait pas de casque. Il meurt dans la nuit et, le lendemain, le peloton entier est d’accord pour neutraliser la troisième étape, courue à un rythme très lent et sans la moindre attaque. La course reprend sa tournure normale lors de la quatrième étape arrivant au Mont Faron, qui voit la victoire du compatriote de Kivilev, Alexandre Vinokourov, en solitaire, qui brandit une photo de son ami décédé en passant la ligne.
Avant son départ, l’édition 2008 de la course est marquée par la polémique entre l’organisateur de la course, A.S.O., et l’Union Cycliste Internationale (UCI). Le 7 mars 2008, à deux jours du départ, Pat McQuaid (président de l’UCI) annonce que les équipes qui prendront le départ de la course seront exclues de l’Union Cycliste Internationale[2]. Le même jour l’association des équipes (AIGCP) vote à la majorité (15 voix pour et 8 abstension) en faveur de la participation à la course. Le tribunal arbitral du sport qui avait été saisi par le groupement des équipes de ProTour, de son côté, se déclare incompétent à juger la légalité d’éventuelles sanctions qui pourraient être prises contre les coureurs ou les équipes[3].
Maillots distinctifs
Le leader du classement général porte un maillot jaune, depuis 2008. À la création de la course en 1933, le maillot est azur et or. Ces couleurs évoquent la Méditerranée et le soleil et demeureront jusqu'en 1939. En 1946, le maillot est vert. En 1951, l'organisation opte pour un maillot jaune à liseré orange. Elle adopte adopte le maillot blanc en 1955. Cette couleur reste celle du leader du classement général jusqu'en 2001. En 2002, suite au rachat de la course par Amaury Sport Organisation, organisateur du Tour de France, le maillot devient jaune et blanc, jusqu'en 2007.
Le leader du classement par points porte un maillot vert. C'était déjà le cas à la création de ce classement en 1954. Il a ensuite été rose pendant plusieurs années, jusqu'en 1984. Le classement par points disparaît pendant jusqu'en 1996. Jusqu'en 1999, il prend la couleur jaune du sponsor Béghin-Say. Il devient ensuite rose et mauve en 2000 et 2001. Comme le maillot de leader du classement général, il change de couleur en 2002 et devient vert et blanc, jusqu'en 2006.
Le maillot distinctif du classement de la montagne est blanc à pois rouge, comme celui du Tour de France, depuis le rachat par ASO en 2002. Ce classement a été introduit en 1952. Le maillot a changé de couleur à plusieurs reprises. Durant les années 1970, il est jaune et rouge. Il est ensuite blanc et mauve. En 1984, il devient jaune et bleu, couleurs de son sponsor le Crédit lyonnais. Il est bleu l'année suivante. Agrigel devient sponsor en 1990 et lui donne ses couleurs jaune et bleue.
Le maillot du classement des jeunes est blanc depuis 2007. Il a été bleu et blanc de 2002 à 2006[4],[1].
Parcours
Départ
Paris a été la ville-départ de Paris-Nice jusqu'en 1962. À partir de 1963, la course s'élance d'une ville différente presque chaque année. 22 villes ont accueilli le départ de Paris-Nice depuis cette date. La plupart d'entre elles sont situées en Île-de-France. Parmi celles-ci, Issy-les-Moulineaux a été ville-départ à neuf reprises (1980, 1983, 1984 et de 2002 à 2007) et Fontenay-sous-Bois six fois (en 1975 et de 1991 à 1995). La course est revenue à Paris en 1986, 1987, 1989, 1990 et 2000. En 1982, le départ a été donné à Luingne en Belgique (province de Hainaut). Quatre autres villes situées en dehors de la région parisienne ont accueilli le départ : Villefranche-sur-Saône en 1988, Châteauroux en 1996, Nevers en 2001, et Amilly depuis 2008[1]. En 2011, Paris-Nice part de Houdan, dans les Yvelines.
Arrivée
L'arrivée de Paris-Nice a été située à Nice de 1933 à 1968, d'abord sur le quai des États-Unis jusqu'en 1939, puis sur la promenade des Anglais de 1946 à 1968. De 1968 à 1995, la course s'est achevée au col d'Èze. Seule l'édition de 1977 revient à Nice en raison d'éboulements rendant la route du col impraticable. Les cinq premières arrivées au col donnent lieu à un duel entre Eddy Merckx et Raymond Poulidor. Les trois premières tournent à l'avantage de Merckx ; les deux suivantes permettent à Poulidor de s'emparer de la première place. Il bat par ailleurs le record de l'ascension en 1972, en 20 minutes et 4 secondes. Le Néerlandais Joop Zoetemelk s'adjuge trois fois la victoire au col de 1973 à 1975, y ajoutant la victoire finale en 1974 et 1975. Il renouvelle cet exploit en 1979, un an après que son compatriote Gerrie Knetemann en a fait de même. Les coureurs irlandais gagnent neuf fois l'étape durant les années 1980. De 1982 à 1988, l'Irlandais Seán Kelly gagne sept fois Paris-Nice, dont cinq en gagnant au col d'Èze. Il bat le record de Poulidor en 1986. Stephen Roche, déjà vainqueur en 1981, gagne l'étape en 1985, 1987 et 1989. Quatre des six dernières arrivées au col voient gagner le lauréat de Paris-Nice : Tony Rominger en 1991 et 1994, Jean-François Bernard en 1992, Alex Zülle en 1993. Lors de la dernière arrivée, Vladislav Bobrik devance Laurent Jalabert.
En 1996, l'arrivée revient sur la promenade des Anglais en raison du faible nombre de spectateurs se déplaçant au col d'Éze et du budget important dont dispose la ville de Nice. En 1996 et 1997, la dernière étape est un contre-la-montre couru à Nice, remporté par Chris Boardman puis Viatcheslav Ekimov. À partir de 1998, la dernière étape est disputée en ligne, partant et arrivant à Nice. De 1998 à 2002, les étapes s'achèvent par un sprint massif. Le Belge Tom Steels s'impose deux fois. En 2003, le vainqueur David Bernabeu, échappé, est déclassé pour dopage. Depuis 2005, la dernière étape présente un parcours montagneux, passant par le col de la Porte, La Turbie et le col d'Èze. En 2007, Alberto Contador a pris la première place à Davide Rebellin en attaquant dans l'ascension du col d'Èze[5],[1].
Villes-étapes
Nice est la ville ayant accueilli le plus d'arrivées d'étapes : 68 en 67 éditions. Seule l'édition de 1991 ne présentait pas d'arrivée à Nice. Saint-Étienne a été ville-étape à 58 reprises. Elle l'a été sans interruption de 1935 à 1939 et de 1953 à 1995. Le col d'Éze a connu 29 arrivées. Viennent ensuite Nevers (20 arrivées, notamment durant les années 1930, 1950 et 1990), Mandelieu (17 de 1979 à 1995, dont 3 au col du Grand Duc), Vergèze (15 arrivées), Cannes (14 arrivées), Marseille (13 arrivées), Montceau-les-Mines (12 de 1960 à 1966), Manosque (10 arrivées).
Alors que les massifs montagneux sont évités à la création de Paris-Nice, les côtes prennent ensuite davantage d'importance dans la course. Outre le col d'Éze qui devient le lieu d'arrivée de 1969 à 1995, le nombre d'étapes se terminant par une ascension s'accroît durant les années 1980. Le mont Faron, introduit en 1968, est un lieu d'arrivée d'étape en 1974, 1975, de 1986 à 1992 et en 2002, 2003 et 2005, comme le Chalet-Reynard sur le mont Ventoux en 1984, 1986 et 1987 et le col du Grand Duc à Mandelieu-la-Napoule de 1991 à 1993. L'édition 1986 présente ainsi trois arrivées en altitude[1]. Le mont Serein en 2008 et la montagne de Lure en 2009 sont les deux dernières ascensions finales ayant fait leur apparition sur le parcours de Paris-Nice. La montagne de Lure n'avait jamais été empruntée par une course internationale[6].
Dopage
Paris-Nice a connu plusieurs cas de dopage. En 1968, Rolf Wolfshohl remporte la course alors qu'il fait l'objet d'une suspension pour dopage aux championnats du monde de cyclo-cross. N'ayant pas reçu la notification de suspension, il peut participer à la course[1]. En 1974, Roger Legeay est contrôlé positif et bénéficie d'une amnistie présidentielle[7]. En 1977, Bernard Thévenet fait également l'objet d'un contrôle positif. Il remporte le Tour de France quelques mois plus tard[8].
En 1997, les coureurs Luca Colombo, Erwann Menthéour et Ivan Santaromita sont exclus en raison d'un hématocrite supérieur à 50%. Ce sont les premiers coureurs à faire l'objet de cette mesure à la suite son instauration par l'UCI en début d'année[9].
En 2003, David Bernabeu et Rui Lavarinhas, tous deux membres de l'équipe Milaneza-MSS, sont contrôlés positifs aux corticoïdes. Bernabeu, vainqueur de la dernière étape, est déclassé[10].
Palmarès
Liens externes
Notes et références
- Guide historique de Paris-Nice sur letour.fr. Consulté le 14 novembre 2009 [PDF]
- Cyclisme – UCI – McQuaid passe à l’attaque, lequipe.fr, 7 mars 2008.
- Paris-Nice – L’AIGCP ne recule pas", lequipe.fr, 7 mars 2008.
- Les maillots distinctifs sur cyclismag.com, 28 août 2006. Consulté le 16 novembre 2009
- Le col d'Eze, final oublié de Paris-Nice sur cyclismag.com, 11 mars 2006. Consulté le 16 novembre 2009
- Le Pic de Lure, l'inconnu de Paris-Nice sur cyclismag.com, 25 février 2009. Consulté le 18 novembre 2009
- Legeay, symbole d’un autre temps ? sur humanite.fr, 13 juillet 2004. Consulté le 18 novembre 2009
- (en) The Story of the Tour de France, Bill et Carol McGann, 2008
- Jean-Pierre de Mondenard, Dictionnaire du dopage, 2004, p. 485
- (en) Lavarinhas suspended sur cyclingnews.com, 5 septembre 2003. Consulté le 18 novembre 2009
- Alejandro Valverde initialement deuxième de l'édition 2010 a été déclassé
- 31 mai 2010 le Tribunal arbitral du sport suspend 2 ans Alejandro Valverde (Caisse d'Épargne) suite à son implication dans l'affaire Puerto. La suspension commence à partir du 1er janvier 2010. Il conserve donc les résultats acquis antérieurement, mais perd ceux acquis en 2010, dont sa deuxième place à Paris-Nice. le
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