Jean-Pierre Chevenement

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Jean-Pierre Chevènement

Jean-Pierre Chevènement
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Jean-Pierre Chevènement à Paris, en mars 2007.
Ministre de l'Intérieur de la France
2 juin 1997 - 29 août 2000
Président(s) Jacques Chirac
Gouvernement(s) Lionel Jospin
Prédécesseur(s) Jean-Louis Debré
Successeur(s) Daniel Vaillant
Ministre de la Défense de la France
12e ministre de la Défense de la Ve République
12 mai 1988 - 29 janvier 1991
Président(s) François Mitterrand
Gouvernement(s) Michel Rocard I
Michel Rocard II
Prédécesseur(s) André Giraud
Successeur(s) Pierre Joxe
Ministre de l'Éducation nationale de la France
18e ministre de l'Éducation de la Ve République
17 juillet 1984 - 20 mars 1986
Président(s) François Mitterrand
Gouvernement(s) Laurent Fabius
Prédécesseur(s) Alain Savary
Successeur(s) René Monory
Ministre d'État, ministre de la Recherche de l'Industrie de la France
Portefeuille de la Technologie changé en celui de l'Industrie en 1982
22 mai 1981 - 23 mars 1983
Président(s) François Mitterrand
Gouvernement(s) Pierre Mauroy I
Pierre Mauroy II
Prédécesseur(s) André Giraud
Pierre Aigrain
Successeur(s) Laurent Fabius
Président du conseil régional de Franche-Comté
1981 - 1982
Prédécesseur(s) Edgar Faure
Successeur(s) Edgar Faure
Biographie
Date de naissance 9 mars 1939 (70 ans)
Lieu de naissance Drapeau de la France Belfort (Territoire de Belfort)
Nationalité Française
Parti politique MRC
Diplômé(e) de IEP Paris
ENA
Ministres de l'Intérieur
Ministres de la Défense
Ministre de l'Éducation nationale
Jean-Pierre Chevènement
Parlementaire français
Naissance 9 mars 1939 (70 ans)
Décès {{{décès}}}
Mandat Député
1973 - 1981
1986 - 1988
1991 - 1997
2000 - 2002
Sénateur
2008 - en cours
Début du mandat
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Circonscription Territoire de Belfort
Groupe parlementaire PS (1973-1993)
RL (1993-1997)
RCV (2000-2002)
RDSE (depuis 2008)
Ve République

Jean-Pierre Chevènement, né le 9 mars 1939 à Belfort (Territoire de Belfort), est un homme politique français.

Co-fondateur du PS et fondateur du Mouvement des citoyens, il est président d'honneur du MRC du 26 janvier 2003 au 22 juin 2008. Depuis cette date, il est le président effectif de ce parti. Il est également président de la Fondation Res Publica, signataire de « Gauche avenir » et vice-président du RDSE.

Sommaire

Biographie

Enfance et études

Jean-Pierre Chevènement est le fils de Pierre Chevènement, instituteur et de Juliette Garessus, institutrice. La famille Chevènement est une famille franc-comtoise d'origine suisse (canton de Fribourg), dont le nom était à l'origine Schwennemann, francisé en Chevènement au XVIIIe siècle.

Lauréat du Concours général, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et ancien élève de l'ENA dans la même promotion (promotion Stendhal 1963-1965) que Lionel Jospin, Jacques Toubon et Ernest-Antoine Seillière. À sa sortie, il devient attaché puis conseiller commercial au ministère de l'Économie et des Finances (1965-1973).

Parcours politique

Tout en s'engageant dans la vie politique, membre de la SFIO dès 1964, il se montre partisan d'une profonde rénovation du socialisme. Dans cet esprit, lors du congrès d'Épinay en 1971 qui fonde le PS, il apporte son soutien à François Mitterrand qui prend la tête du nouveau parti. Dirigeant le CERES, qui constitue l'aile gauche du PS, il est chargé par Mitterrand d'élaborer le programme du PS et favorise le rapprochement avec le PCF, concrétisé par la signature du Programme commun de gouvernement en 1972. Cependant, son discours jugé trop radical et l'arrivée au sein du PS de Michel Rocard, auquel il s'oppose, entraînent sa mise à l'écart.

Il se forge par ailleurs une solide assise d'élu local en devenant député du Territoire de Belfort en 1973 (réélu en 1978 et 1981), conseiller régional de Franche-Comté (1974-1988) et premier adjoint au maire de Belfort et président du conseil de district de l'agglomération belfortaine (1977-1983).

En 1979, avec le CERES (aile gauche du PS), il soutient François Mitterrand au congrès de Metz contre Michel Rocard et Pierre Mauroy. François Mitterrand l'emportant, il a la charge de rédiger le programme socialiste en vue de la présidentielle de 1981. La même année, il est élu président du conseil régional de Franche-Comté.

Le 22 mai 1981, il est nommé ministre d'État, ministre de la Recherche et de la Technologie. Il démissionnera le 22 mars 1983 pour protester contre la « parenthèse libérale » et lance sa célèbre phrase : « Un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne ».

À partir du 14 mars 1983, il est constamment réélu maire de Belfort ; il devient cependant premier adjoint de sa ville en 1997 lorsque Lionel Jospin demande à ses ministres de choisir entre leurs fonctions gouvernementale et locale.

Le 19 juillet 1984, nommé ministre de l'Éducation nationale, il occupe cette fonction jusqu'en mars 1986. Il est de nouveau élu député du Territoire de Belfort en 1986 et 1988.

Nommé le 13 mai 1988, ministre de la Défense des gouvernements Rocard I et II, il démissionne le 29 janvier 1991 pour protester contre l'engagement de l'armée française dans la guerre en Irak. Il retrouve son siège à l'Assemblée nationale lors d'une élection partielle en 1991, et est réélu en 1993 et 1997.

En 1992, il fait campagne contre la ratification du traité de Maastricht, puis, critiquant la « dérive gestionnaire » des socialistes, il quitte le PS en 1993 et transforme le Mouvement des Citoyens (fondé en 1992) en parti politique, dont il prend la présidence.

Ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin (1997-2000)

Le 4 juin 1997, il est nommé ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin. La circulaire du 24 juin 1997, passée un an après l'expulsion de l'Église Saint-Bernard décidée par son prédécesseur à l'Intérieur, Jean-Louis Debré (ministre RPR du gouvernement Juppé), aboutit à la régularisation de 80 000 sans-papiers sur 140 000 demandes[1].

Dans un contexte de mobilisation du mouvement des sans-papiers et d'une partie de la gauche (Verts, PCF, etc.), ces derniers critiquent des critères trop stricts de régularisation[2]. La droite critique au contraire ces régularisations. Le 28 novembre 1997, Chevènement déclare au Sénat, en réponse à une question de Jean-Pierre Camoin (RPR): « Notre volonté est justement de mettre un terme aux situations inextricables et insupportables de personnes qui sont à la fois irrégularisables et inexpulsables. C'est, très largement, le produit d'une législation mal adaptée. »[3].

Deux lois portent son nom : la loi Reseda du 11 mai 1998, sur le droit des étrangers, et la loi sur l'intercommunalité du 12 juillet 1999. Lors des débats sur la loi Reseda, qui visent à assouplir les lois Pasqua-Debré[4], Chevènement s'oppose à Charles Pasqua qui déclare, en janvier 1998, à propos de la carte de séjour pour les étrangers malades, « la France n’a ni vocation ni intérêt à devenir l’hôpital du monde »[5]. Le Gisti note qu'un an plus tard, Pasqua réclame la régularisation de tous les sans-papiers[6].

Le 2 septembre 1998, il est opéré de calculs à la vésicule biliaire à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce. Il est alors victime d'un grave accident d'anesthésie dû à une allergie au produit « curarisant » utilisé : il est plongé dans le coma pendant huit jours, ne sort de l'hôpital que le 22 octobre, et est tenu éloigné de son ministère pendant quatre mois. Il se surnomme alors lui-même le « miraculé de la République ». L'intérim au ministère de l'Intérieur est assuré par Jean-Jack Queyranne.

Il est l'un des défenseurs d'une « politique sécuritaire de gauche », s'opposant notamment au garde des Sceaux, Élisabeth Guigou, sur la question de la mise en détention des jeunes délinquants. Manifestant une position « républicaine et souverainiste », il exprime aussi ses divergences de vue avec les autres membres du gouvernement à l’occasion du conflit au Kosovo, de la signature de la Charte européenne des langues régionales et au sujet de la Corse. En désaccord avec le plan de Lionel Jospin sur l’avenir de l’île, Jean-Pierre Chevènement démissionne le 29 août 2000 pour protester contre les « accords de Matignon », qui reconnaissent les mouvements nationalistes corses sans que ceux-ci n'aient préalablement renoncé à l'utilisation de la violence.

De 2000 à aujourd'hui

En 2000, il est de nouveau élu député du Territoire de Belfort lors d'une élection législative partielle suite à la démission de Gilberte Marin-Moskovitz. Il perd son siège en 2002 contre le candidat de l'UMP, Michel Zumkeller.

Le 21 avril 2002, candidat à l'élection présidentielle soutenu par des grands résistants comme Lucie et Raymond Aubrac, Robert Chambeiron ou Pierre Marie Gallois et par des intellectuels comme Jean-François Kahn ou Régis Debray, il est longtemps le troisième homme dans les sondages. Finalement, il recueille 5,33% des suffrages et se place en sixième position sur les 16 candidats présents à ce premier tour. Il fonde le Pôle républicain, qui devient le Mouvement républicain et citoyen (MRC) dont il est le président d'honneur.

En 2004, il fonde l'association pour la Fondation Res Publica. La même année, le MRC s'allie au Parti socialiste ou au PCF dans quelques régions pour les élections régionales. Au mois d'août, il se prononce contre le Traité établissant une Constitution pour l'Europe, dénonçant un risque de vassalisation de l'Union européenne par les États-Unis.

En mai 2005, Jean-Pierre Chevènement enchaîne les débats politiques pour soutenir le "non" au traité dit « constitutionnel » européen lequel sera refusé par 54,87% des électeurs. Il s'oppose en 2007 au traité « simplifié »[7].

Le 30 décembre 2005, la Fondation Res Publica a été déclarée d’utilité publique par décret.

Il annonce sa candidature à la présidentielle 2007 le 6 novembre 2006, avant de se retirer le mois suivant, après un accord politique intervenu entre le MRC et le PS. Cet accord politique, qui prend la forme d'une déclaration commune MRC-PS, comporte un volet politique (accordant la priorité à la relance économique et à la lutte contre le chômage) et se prolonge par un volet électoral offrant la possibilité au MRC d'obtenir en juin 2007 des représentants à l'Assemblée nationale.

Au cours de la campagne électorale, Jean-Pierre Chevènement occupe une place très active auprès de Ségolène Royal. Aux élections législatives de 2007, il ne parvient pas à reprendre son siège de député à Michel Zumkeller. Il démissionne de son mandat de maire le lendemain de sa défaite, mais conserve la présidence de la communauté d'agglomération jusqu'en 2008, cédant à chaque fois son siège à Étienne Butzbach[8].

Jean-Pierre Chevènement aux micros de France Culture, en mars 2007.

Le 14 février 2008, il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne[9]. Le 22 juin suivant, il reprend la tête de la présidence effective du MRC lors du congrès de Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), avec l'appui de 167 voix sur 178 votants. À cette occasion, il fait part de son ambition de se présenter aux élections sénatoriales de septembre de la même année. Il a aussi lancé un appel au PS et au PCF pour la fondation d'un grand parti de la gauche, dont le leader serait le candidat unique de la gauche de gouvernement à l'élection présidentielle de 2012.

Redevenu président de MRC en juin 2008, après avoir laissé pendant quatre ans le poste à Georges Sarre, il est candidat au siège de sénateur contre le sortant socialiste Michel Dreyfus-Schmidt - décédé le 7 septembre - le candidat officiel du PS Yves Ackermann et à l'UMP[10]. Il est élu sénateur du Territoire de Belfort le 21 septembre 2008.

Le 14 mai 2009[11], il appelle à voter « blanc ou nul »[12] aux élections européennes, affirmant que « cette élection à un Parlement-fantôme est un trompe l’oeil »[13].

Vie privée

L'épouse de Jean-Pierre Chevènement est Nisa Chevènement. Elle est peintre et sculptrice. Avec elle il a deux fils, Raphaël et Jean-Christophe.

Jean-Pierre Chevènement est membre du club Le Siècle.

Synthèse des fonctions politiques

Fonctions gouvernementales

  • 1981 - 1982 : Ministre d'État, ministre de la Recherche et de la Technologie
  • 1982 - 1983 : Ministre d'État, ministre de la Recherche de l'Industrie.
  • 1984 - 1986 : Ministre de l'Éducation nationale :
    • rétablissement de l'instruction civique à l'école
  • 1988 - 1991 : Ministre de la Défense
  • 1997 - 2000 : Ministre de l'Intérieur :
Jean-Pierre Chevènement à Toulouse, en avril 2007

Mandats de député

  • Député PS puis MDC du Territoire-de-Belfort élu en 1973, 1978, 1981, 1986, 1988, 1991, 1993, 1997 et 2000. Battu par Michel Zumkeller en 2002 et en 2007.
    • Commission des affaires culturelles, familiales et sociales :
      • Membre de la Commission du 23 juin 1988 au 29 juin 1988
      • Membre de la Commission du 13 juin 1997 au 4 juillet 1997
      • Membre de la Commission du 24 octobre 2000 au 19 septembre 2001
    • Commission des affaires étrangères :
      • Membre de la Commission du 4 avril 1986 au 14 mai 1988
      • Membre de la Commission du 21 juin 1991 au 1er avril 1993
    • Commission des finances, de l'économie générale et du Plan :
      • Membre de la Commission du 8 avril 1993 au 29 mars 1994
      • Membre de la Commission du 3 avril 1994 au 21 avril 1997
      • Membre de la Commission du 20 septembre 2001 au 18 juin 2002

Mandat de sénateur

  • Sénateur MRC du Territoire-de-Belfort élu le 21 septembre 2008.

Mandats régionaux

  • 1974 - 1988 : conseiller régional de Franche-Comté
  • 1981 - 1982 : vice-président, puis président du conseil régional de Franche-Comté

Mandats locaux

  • Bilan à la tête de la mairie de Belfort :
    • développement du tissu universitaire (notamment grâce à ses actions comme ministre de l'Education nationale) ;
    • fondation de la communauté d'agglomération belfortaine, grâce à la loi qu'il fit voter en tant que ministre de l'intérieur ;
    • rénovation et colorisation du centre-ville ;
    • promotion du projet de TGV « Rhin-Rhône ».

Fonctions politiques

Informations complémentaires

Il est l'un des rares « entartés » à avoir porté plainte : il a obtenu en octobre 2002 la condamnation de Noël Godin, un agitateur anarcho-humoristique belge à 800 euros d'amende pour « violences volontaires avec préméditation ».

  • Surnoms : Le Che (Le Canard enchaîné) et Mr Bean, à cause de sa ressemblance avec le personnage britannique.

Œuvres

  • L'énarchie ou les mandarins de la société bourgeoise, La Table Ronde, 1967 (sous le pseudonyme de Jacques Mandrin, qui cache aussi Didier Motchane et Alain Gomez)
  • Socialisme ou Socialmédiocratie, 1969 (sous le pseudonyme de Jacques Mandrin)
  • Le vieux, la Crise et le Neuf, 1975
  • Le Service militaire, face à face avec Pierre Messmer, 1977
  • Être socialiste aujourd'hui, 1979
  • Le Pari sur l'intelligence, 1985
  • Apprendre pour entreprendre, 1985
  • Une certaine idée de la République m'amène à..., 1992
  • Le Temps des Citoyens, 1993
  • Le Vert et le Noir. Intégrisme, pétrole, dollar., 1995
  • France-Allemagne, parlons franc, 1996
  • Le Bêtisier de Maastricht, 1997
  • La République contre les bien-pensants, 1999
  • La République prend le maquis (en collab. avec Robert Colona d'Istria), 2001
  • Le Courage de décider, Robert Laffont, 2002
  • Défis républicains, 2004
  • Pour l'Europe, votez non !, Fayard, 2005
  • La Faute de M. Monnet, Fayard, 2006

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Vovelle, Les jacobins : De Robespierre à Chevènement, Paris, La Découverte, collection « Textes à l'appui », 1999 (rééd. La Découverte/Poche, 2001)
  • Laurent Chabrun et Franck Hériot, Jean-Pierre Chevènement : biographie, Paris, le Cherche Midi, 1999, 191 pages.

Articles connexes

Liens externes

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Président du MDC
Georges Sarre
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