- Golfe Du Morbihan
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Golfe du Morbihan
Pour les articles homonymes, voir Morbihan (homonymie).Golfe du Morbihan Superficie 11 500 ha (115 km²) Profondeur 23 m (max) Volume 0,68 km³ Type Golfe Localisation Océan Atlantique Pays côtier(s) France Le golfe du Morbihan est une mer intérieure d'une largeur de 20 kilomètres parsemée de nombreuses îles et îlots. C'est une destination prisée pour la beauté de ses paysages... couvrant une centaine de kilomètres carrés, située en Bretagne, dans le département du Morbihan auquel il a donné son nom. Son nom breton, Mor bihan, signifie « petite mer ».
Sommaire
Géographie
Le golfe est long de 20 km et large de 15 km. Il s'ouvre sur la baie de Quiberon par un étroit passage entre Locmariaquer et Port-Navalo et est constitué de nombreuses criques, pointes, rochers, et îles et îlots.
Formation
Le golfe reçoit les eaux de trois principales rivières : celle d'Auray, de Vannes et de Noyalo. Un tiers de la surface du golfe (soit 40 km²) est constitué de vasières qui sont découvertes à marée basse. L'origine géologique du golfe du Morbihan remonte à l'ère quaternaire, à la suite des cycles de glaciation, quand les rivières creusèrent un estuaire excessivement profond pour rejoindre l'océan qui s'était retiré plus loin. Lors du dégel, le golfe était constitué de marais dont le fond s'affaissa et l'océan finit par envahir le bassin. Ce phénomène n'est pas unique au golfe du Morbihan, même si sa forme particulière est due à la présence d'un cordon littoral composé de roches plus résistantes. Lors de la dernière phase de dégel, le golfe n'avait pas la même étendue que celle que l'on connaît actuellement. On considère que le niveau de la mer s'est élevé de 4 à 5 mètres par rapport à la période des premiers habitats préhistoriques.
Courants et marées
Le golfe est séparé de la baie de Quiberon dans l'océan Atlantique par la presqu'île de Rhuys et ne communique avec celle-ci que par un étroit goulet d'un kilomètre de large entre les pointes de Port-Navalo (commune d'Arzon) et de Kerpenhir (commune de Locmariaquer). De ce fait, on y rencontre de très forts courants de marée, donnant parfois à certains passages resserrés des allures de torrents. La mer entre et sort du goulet de Port-Navalo à une vitesse pouvant atteindre près de 8 nœuds (4 m/s). Ce qui en fait le deuxième courant le plus fort d'Europe. Le courant de la jument, entre l'Île de Berder et l'Île de la Jument peut même atteindre 9,4 nœuds[1].
Le cycle des marées est décalé par rapport à celui de l'océan et connaît une grande inertie : ainsi, lorsque la marée est haute en baie de Quiberon et à l'entrée du golfe, le fond continue à se « remplir » et le niveau à y monter. Il existe donc un décalage entre l'heure de pleine mer dans l'entrée du golfe et l'heure de celle-ci dans le fond du golfe. La marée est haute à Vannes une heure quarante cinq environ après l'heure de pleine mer à Port-Navalo. De plus, il existe un décalage entre les heures de marées à l'entrée du golfe et dans la baie de Quiberon : la pleine mer à Port-Navalo est une demi-heure après la pleine mer en baie de Quiberon .
Le phénomène inverse s'observe naturellement lors de la marée basse. Par ailleurs le courant cessant d'être dans le sens « montant » lorsque le niveau d'eau dans le fond du golfe a atteint son maximum, à certaines heures, on peut observer un niveau d'eau diminuant à Port-Navalo alors que le golfe continue de se remplir et donc le courant d'être dans le sens « montant ». De plus, les courants de flot (flux) et de jusant (reflux) ne sont pas réguliers mais interagissent à l'intérieur du golfe, créant de nombreux contre-courants.
Les îles du golfe
Article détaillé : Liste des îles du golfe du Morbihan.Le golfe est parsemé de nombreuses îles (de 30 à 40 selon les décomptes) et îlots. La légende bretonne en attribue toutefois un nombre encore plus élevé, en prétendant qu'il y en a autant que de jours dans l'année. Le golfe aurait été créé par les larmes des fées chassées de la forêt de Brocéliande. Les fées y auraient ensuite jeté leur couronne qui seraient devenues les îles.
Seules deux îles ont une superficie et une population notable : l'Île aux Moines et l'île d'Arz. Ce sont des communes, de nombreuses autres îles étant des propriétés privées.
Ces caractéristiques, ajoutées à la profondeur assez faible dans certaines parties du golfe, rendent nécessaire une navigation prudente. Néanmoins la navigation de plaisance est très développée dans le golfe. En effet, le nombre de criques et recoins rendent particulièrement difficiles la navigation dans le golfe. Des repères fixes à terre (amer) permettent de naviguer comme la « maison rose » qui permet de trouver l'accès à la rivière de Vannes.
Plusieurs ports de plaisance offrent des services plus ou moins développés aux plaisanciers : du port de Vannes qui offre toute la gamme des services portuaires aux mouillages plus modestes d'Arradon, de l'île aux Moines, de Port-Blanc, de l'île d'Arz et de Port-Navalo (liste non exhaustive).
Les dériveurs et planches à voile sont très actifs eux aussi et de nombreuses écoles de voile proposent cours et locations.
Ces dix dernières années, le golfe a vu l'explosion de la navigation en bateaux à moteur de plus en plus puissants. Une association d'usagers du Golfe[2] (constituée de navigateurs, kayakistes, promeneurs, etc.) demande aux pouvoirs publics de faire respecter les règles de navigation qui souffrent de nombreuses infractions. Plus généralement, un nombre croissant d'amoureux du golfe déplore les pollutions environnementales, sonores, olfactives et visuelles entraînées par la multiplication des bateaux à moteur et des jetskis.
Embarcations traditionnelles
Certains villages de pêcheurs ont développé des voiliers qui leur sont propres :
- Les Sinagots du nom du village de Séné, bateaux de pêche au poisson, généralement à deux voiles au tiers
- Les Forbans du Bono, chaloupe non pontée armée pour la pêche au chalut à perches. La carène et le gréement des Forbans sont dérivés des chaloupes sardinières de Concarneau et Douarnenez.
De plus, dans tout le golfe, sont utilisées des barques à fond plat, les « plates », pour la pêche et l'élevage des coquillages et le transport dans les parties du golfe où il y a peu de fond.
- Les Guépard, plate en « V » du Golfe du Morbihan de 5,50 m (construction bois classique).
Faune et flore
Les vasières et les marais du golfe ont favorisé le développement d'un écosystème varié, notamment par la présence d'un herbier de zostère, le deuxième plus important de France. Il contribue à stabiliser les terrains, à diminuer la turbidité de l'eau, à favoriser l'oxygénation, la production du phytoplancton et constitue un abri naturel pour la reproduction.
Le golfe est surtout réputé pour son intérêt ornithologique. Outre les mouettes et les goélands, c'est un des endroits de France les plus riches en espèces migratoires, dont il accueille entre 60 000 et 130 000 individus pendant la saison hivernale :
- bernaches
- canards : canard siffleur, sarcelle, canard colvert, tadorne de Belon
- Échassiers : barge, bécasseau, héron cendré, spatule blanche, aigrette garzette, ibis sacré.
Réserve naturelle
Le Conservatoire du littoral a acquis une portion des marais de Séné, afin de les protéger. En raison, entre autres, de la présence de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs trouvant refuge au sein du golfe, les anciens marais salants de Séné ont été classés en réserve naturelle. Un projet de parc naturel régional est à l'étude pour les années à venir[3].
Histoire
Préhistoire
Le golfe est une zone passionnante pour l'étude de la préhistoire et plus particulièrement de l'époque néolithique, à partir de 7 500 ans avant notre ère. On y trouve nombre de monuments mégalithiques :
- Menhirs
- Dolmens
- Cairns ou tumulus : constructions en pierre non maçonnée servant à abriter des chambres mortuaires. Le plus connu est celui de l'île de Gavrinis, large de 60 m. À l'époque de sa construction, l'emplacement n'était pas isolé, il n'est devenu une île qu'à une période relativement récente.
- Un double cromlec'h en fer à cheval sur l'îlot d'Er Lannic. C'est une double enceinte de mégalithes levées et partiellement immergé. Lors la construction de l'enceinte sud, l'îlot était relié au rivage. Ce site est un témoin remarquable de la montée des eaux[4].
Économie
L'économie de la région du golfe s'est développée autour de l'agriculture et de l'ostréiculture, plus un pôle industriel autour de Vannes. De nos jours, elle s'oriente de plus en plus vers le tourisme. L'évènement maritime de la Semaine du Golfe[5] organisé tous les deux ans depuis 2001 en est un bon exemple.
Pêche et ostréiculture
Il est logique de regrouper ces deux activités dans le golfe du Morbihan, car elles sont souvent menées conjointement par les mêmes exploitants. Depuis que les marins ont abandonné les anciens sinagots aux plaisanciers, la pêche s'effectue soit avec de petits chalutiers, soit avec des embarcations à fond plat, les « plates », adaptées pour placer et relever les casiers et visiter les parcs à huîtres. On pêche notamment du bar, du rouget et des coquillages. La pêche à pied existe, également pratiquée par les amateurs. Elle constituait autrefois une importante source de revenu supplémentaire pour des agriculteurs situés près du littoral.
L'activité la plus développée et adaptée au golfe est l'ostréiculture, avec une production annuelle de 450 tonnes, principalement orientée vers la production de naissain (jeunes huîtres).
Tourisme
Le tourisme s'est considérablement développé pendant les dernières décennies, apportant sa manne économique et son lot de pollution et de perturbations pour le milieu naturel.
Les paysages du golfe sont attirants, malgré un relief assez plat. La nature omniprésente offre un subtil mélange de mer, de marais et de landes. Des sentiers côtiers, on peut observer les oiseaux migrateurs et profiter de la variété de points de vues offerte par les nombreuses îles.
Des liaisons en vedettes maritimes desservent les lieux les plus visités, et proposent des promenades circulaires pour les découvrir, en particulier l'Île aux Moines et l'Île d'Arz. Les ports de Vannes et de Port-Navalo (commune d'Arzon) sont aussi des embarcadères pour se rendre aux îles d'Houat et Hoëdic dans le proche océan.
Le patrimoine architectural contribue également à l'attrait de cette région, avec le Château de Suscinio, demeure des ducs de Bretagne, l'abbaye romane de Saint-Gildas-de-Rhuys, Auray et le vieux port de Saint Goustan, sans compter le cairn de Gavrinis et la vieille ville de Vannes.
Les infrastructures se sont développées en conséquence, et nombre de résidences secondaires apparaissent en périphérie des villages côtiers. Les centres de vacances et les campings sont principalement situés sur le flanc océanique de la presqu'île de Rhuys, mais à proximité du golfe. À Arzon près de l'ancien Port-Navalo a été construit dans les années 1980 le Port du Crouesty, véritable station balnéaire qui peut abriter 1 500 bateaux de plaisance et possède un centre de thalassothérapie. Cette initiative a été controversée pour son aspect artificiel, même si l'architecture essaye de s'intégrer dans le paysage côtier. On peut toutefois considérer que le tourisme dans le Morbihan reste autant tourné vers la nature et le golfe que vers les plages de l'océan tout proche.
Aménagement
Un schéma de mise en valeur de la mer[6],[7] (SMVM) a été adopté le 10 février 2006. Il est le résultat d'une concertation avec les élus, les scientifiques, les professionnels et les diverses associations. Il vise à conserver le patrimoine remarquable du Golfe tout en garantissant la pérennité de certaines activités humaines.
Un projet de parc naturel régional[8] est en cours. L’étude porte sur 38 communes, ainsi qu’une partie maritime constituée par le Golfe du Morbihan lui-même et une frange littorale atlantique s’étendant jusqu’à l’isobathe 10 m. Ce territoire s’étend sur 92 000 hectares et compte environ 144 000 habitants (1999). La Charte en établira, pour douze années, le partenariat entre l’État, les collectivités locales et les établissements publics afin d’assurer une gestion cohérente et dynamique du territoire.
Notes et références
- ↑ source : SHOM, carte n°7034L et Atlas des courants de marée
- ↑ Golfe Clair, association du golfe qui œuvre pour une utilisation raisonnée de son espace maritime
- ↑ Patrimoine naturel sur le site du Golfe du Morbihan
- ↑ Voir la publication : Le site mégalithique d'Er lannic de Philippe Gouezin et Eric Le Gall, 1992, Association Archéo Douar Mor ; Etudes archéologiques terrestres et subaquatiques avec relevés topographiques du site. 1991.1992 Rapport scientifique, DRASSM.
- ↑ Semaine du Golfe
- ↑ Schéma de la Mise en Valeur de la Mer du Golfe du Morbihan sur le site de la préfecture du Morbihan
- ↑ Schéma de mise en valeur de la mer du golfe du Morbihan sur le site de la préfecture maritime de l'Atlantique
- ↑ Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Golfe du Morbihan (SIAGM)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Natura2000 Site gouvernemental
- Une étude scientifique menée par l'université de Nantes
- Un portail touristique
- Site du Syndicat intercommunal d'aménagement du golfe
- Le site du Mensuel du Golfe du Morbihan, mag d'info locale
- Enquête scientifique (université de Nantes)
- Le site dédié à la gestion des espaces côtiers bretons (Conseil régional de Bretagne)
Communes riverainesLe toponyme breton éventuel est indiqué entre parenthèses.
- Arradon
- Arzon (Arzhon-Rewiz)
- Auray (An Alre)
- Baden
- Le Bono
- Le Hézo
- Île-d'Arz
- Île-aux-Moines (Izenah)
- Larmor-Baden
- Locmariaquer (Locmariaker)
- Noyalo
- Plougoumelen
- Saint-Armel
- Saint-Gildas-de-Rhuys
- Sarzeau (Sarhau)
- Séné (Sine)
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