Théodore hersart de la villemarqué

Théodore hersart de la villemarqué

Théodore Hersart de La Villemarqué

Théodore Hersart de La Villemarqué
Théodore Hersart, 1884, par Évariste Vital Luminais
Théodore Hersart, 1884, par Évariste Vital Luminais

Nom de naissance Théodore-Claude-Henri Hersart de La Villemarqué
Surnom(s) « Barz Nizon » (nom bardique)
Naissance 7 juillet 1815
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Quimperlé
Décès 8 décembre 1895 (à 80 ans)
Drapeau de la France Quimperlé
Nationalité Française
Profession(s) Linguiste, écrivain

Théodore Hersart, vicomte de La Villemarqué (7 juillet 1815 à Quimperlé - 8 décembre 1895 à Quimperlé) est un linguiste français spécialiste de la culture bretonne. Il est notamment connu comme auteur du Barzaz Breiz, recueil de chants populaires bretons.

Sommaire

Formation

Né dans une famille légitimiste[1], La Villemarqué voit le jour dans l'hôtel particulier de ses parents, à Quimperlé. Ceux-ci possèdent également le manoir du Plessis, situé dans la paroisse de Nizon, aux alentours de Pont-Aven, où il passe une grande partie de son enfance. Son père, le comte Pierre-Michel-François-Marie-Toussaint Hersart de La Villemarqué (1775-1843), est député du Finistère de 1815 à 1827 et maire de Nizon. Ultraroyaliste dans la Chambre introuvable, il se rallie ensuite à la politique ministérielle[2]. Marié à Hennebont le 6 novembre 1798 à Marie-Ursule-Claude-Henriette Feydeau de Vaugien (1776-1847), dame du Plessis-Nizon, il a eu avec elle huit enfants: Pauline-Henriette-Marie-Thérèse, née en 1799; Sidonie-Aline-Constance, née en 1801; Camille-Marie-Charlotte, née en 1803; Ermine-Renée-Sainte, née en 1805; Hortense-Claire-Armande, née en 1808; Justine-Thérèse-Marie, née en 1810; Cyprien-Pierre-Hippolyte, né le 26 septembre 1812; enfin, Théodore-Claude-Henri[3],[4].

Avec d'autres, qu'il s'agisse d'Aymard de Blois de la Calande (1760-1852), de Barbe-Émilie de Saint-Prix (1789-1869) ou du comte de Kergariou (1779-1849), la mère de La Villemarqué collecte des textes de la littérature orale bretonne[5].

Étudiant au collège jésuite de Sainte-Anne d'Auray dès l'âge de dix ans puis aux petits séminaires de Guérande (à partir de 1827) et de Nantes (à partir de 1830)[6],[7], il se présente à l'examen du baccalauréat devant la faculté des lettres de Rennes et obtient son diplôme le 30 octobre 1833. En 1834, il se rend à Paris, pour entrer à la faculté de droit. Toutefois, ayant lu The Myrvyrian Archaiology of Wales d'Edward Williams, il se tourne vers les études médiévales et bretonnes, thèmes qui font l'objet d'études à Paris et suscitent un grand intérêt parmi les chercheurs romantiques, comme Jean-François-Marie Le Gonidec. Abandonnant le droit, il suit les cours de l'École des chartes, d'abord en auditeur libre, avant de s'inscrire en 1836[8],[9]. Dès cette année, de même, il commence la préparation du Barzaz Breiz. Dans ce cadre, il prend des cours de breton, langue dont il n'a alors qu'une connaissance imparfaite, auprès de l'abbé Jean-Guillaume Henry (1803-1880), futur relecteur et « correcteur » du recueil[10],[11], et à ce titre appelé « l'éminence grise de La Villemarqué »[12].

Pendant ses vacances au manoir, il collecte à son tour des chants en breton qu'il transcrit avec leur musique sur des carnets de collecte. Conservés par la famille, trois cahiers ont été remis en 1964 par son arrière-petit-fils, le général de La Villemarqué, au chercheur Donatien Laurent. Le premier de ces carnets contient des chants notés surtout à Nizon[13], parmi les familiers de sa famille: paysans, ouvriers agricoles, serviteurs et servantes, charbonniers, etc.

L'expérience du panceltisme

Article détaillé : Panceltisme.

Invité par Lady Augusta Hall et la Cymdeithas Cymreigyddion y Fenny (société des galloisants d’Abergavenny), La Villemarqué prend, avec les encouragements du gouvernement français, la tête d'une délégation qui part en octobre 1838 pour le Pays de Galles[9], pour y « étudier à leur source et comparer entre eux l'idiome et les monuments d'origine celtique »[14]. Le 11 octobre 1848, il est reçu à Abergavenny comme barde — sous le nom de « Barz Nizon » (le barde de Nizon) — au sein du collège néodruidique gallois, le « Gorsedd des Druides, Bardes et Ovates de Grande-Bretagne »[9]. Avec les Gallois, il jette les bases du Congrès celtique international. À son retour en France, il fonde (en 1843 ou en 1857) une « Fraternité des Bardes de Bretagne » (Breuriez Breiz) approuvée par l’archidruide de Galles, mais n'aboutit pas à la création d'une Gorsedd, et l’association disparaît après la mort de La Villemarqué, en 1895.

La consécration

De retour à Paris, il publie en 1839 le Barzaz Breiz, chants populaires de la Bretagne qui lui donne à 24 ans un extraordinaire succès mondain et littéraire. À la même époque, en effet, Gérard de Nerval essaie de retrouver les chants populaires du Valois, George Sand ceux du Berry[15]. Cette dernière exprime d'ailleurs son admiration pour « les diamants du Barzaz Breiz » et invente à ce propos le concept de littérature orale. Les mélodies, qu'il a également collectées, sont rassemblées en fin de recueil. Une deuxième édition augmentée paraît en 1845. Les textes édités sont rédigés dans un breton exempt de mots français et précédés d'une notice où perce, de l'avis de plusieurs chercheurs[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22], son royalisme et l'exaltation de la Bretagne d'avant l'annexion. Yves Le Berre, de son côté, juge que l'appropriation du Barzaz Breiz par les nationalistes bretons au XXe siècle est un contresens et que La Villemarqué défend, en fait, le rôle social et politique de l'aristocratie terrienne et de la religion catholique dans la France bourgeoise du XIXe siècle[23]. À l'opposé d'un Olier Mordrel[24], il considère qu'il n'a jamais été séparatiste[25]. Quant à sa candidature aux élections de 1849 dans le Finistère sous l'étiquette républicaine, signalée par Louis Ogès[26], alors qu'il était lié aux Légitimistes[27], Louis Le Guillou la considère comme « une incursion [...] chez les démocrates »[28]. Dans sa profession de foi du 27 avril 1849, il affirme:

« J'ai accepté, avec les représentants de la nation, la République démocratique modérée, et je veux lui donner mon concours loyal et sincère.
Je veux le maintien de la Constitution solennellement proclamée par l'Assemblée nationale[29]. »

Grandement nourri du romantisme européen[30], son travail correspond au modèle d'édition d'une littérature populaire vivante, rassemblée et stylisée, établi par les frères Grimm, qu'on retrouve également chez le serbe Karadžić ou le Finnois Lönnrot[31].

Le Barzaz Breiz connaît un succès immédiat pour deux raisons : la beauté poétique de l'édition de La Villemarqué et l'attente idéologique, parmi les Bretons, de textes prouvant leur identité historique. Dans ce contexte, l'accueil eût été favorable dans certains milieux, même s'il s'était agi d'une supercherie similaire à celle d'Ossian[32]. Destinés à un public de lettrés, et non à des « bretonnants » du peuple[33], ses écrits ont un écho tout à fait réduit parmi la population bretonnante, mais ils ont une influence considérable sur le monde des lettrés bretonnants et hors de Bretagne[30]. Yves Le Berre signale qu'en 1850, les paysans bretons ne lisent pas le Barzaz-Breiz, parmi les textes en breton, mais la Vie des Saints, les chansons sur feuilles volantes, tandis que leurs femmes et leurs filles lisent les Heures et les Mois de Marie, leurs enfants le catéchisme[34],[35].

La Villemarqué devient la figure de proue d'un mouvement littéraire et culturel que l'on[Qui ?] considère comme la renaissance du vieil esprit autonomiste incarné par les historiens Pierre Le Baud et Bertrand d’Argentré au temps des ducs et au début de l'annexion et par le marquis de Pontcallec, exécuté pour conspiration en 1720, dont le chant dans le Barzaz Breiz héroïse la vie avec des paroles explicitement antifrançaises.

Issu d'un milieu noble où les traditions orales étaient prégnantes, il fait peu de doute que La Villemarqué ait été influencé par l'écho encore proche des polémiques, révoltes et conspirations suscitées par l'instauration et le renforcement du pouvoir royal, puis républicain.[réf. nécessaire]

Il soutient la langue bretonne et les travaux linguistiques de Jean-François-Marie Le Gonidec, grammairien et lexicographe du breton, mort en 1836, dont il publie le Dictionnaire Français-Breton en 1857 à titre posthume en le faisant précéder d'un Essai sur l'avenir de la langue bretonne.

Tous deux sont les promoteurs d'une orthographe simplifiée, présentée depuis un demi-siècle dans la Grammaire celto-bretonne de Le Gonidec en 1807, puis son Dictionnaire celto-breton de 1821. Le breton abandonne les conventions françaises (désormais, le breton écrit « k » quand, en français, le même son s'écrit « c, q, cq, k, ck » par exemple), la langue est débarrassée, selon Hervé Abalain, de ses « emprunts inutiles au français »[36], certains termes d'origine française sont remplacés par des mots issus de racines bretonnes ou galloises. Cette orthographe et leurs traductions en breton provoquent des querelles parmi leurs contemporains, notamment dans le clergé, « entre autres raisons parce qu'elles ne tiennent pas compte de la diversité dialectale du breton parlé »[37]. Une autre raison étant que la nouveauté bouleversait simplement, comme toutes les modifications orthographiques, les habitudes des clercs.[réf. nécessaire]

Le 9 novembre 1846, il épouse à Paris Sébastienne-Marie-Anne-Clémence Tarbé des Sablons (née en 1827 à Pau, morte le 16 mars 1870), fille d'Adolphe-Pierre Tarbé des Sablons, conseiller à la cour de cassation né à Melun le 6 janvier 1796, mort le 11 janvier 1844, et de Marie-Fécilité Chauvet[38],[39]. Ensemble, ils ont quatre enfants[40]: Marie-Thérèse-Perrine-Joséphine, née dans le XIe arrondissement de Paris le 15 octobre 1847; Ursule-Marie-Charlotte, né à Paris en 1850; Geoffroy, né à Paris le 22 février 1851; Pierre-Marie-Joseph, futur biographe de son père, né à Quimperlé le 3 mai 1854[41].

Cumulant les honneurs, il reçoit le Légion d'honneur le 6 mai 1846[42], avant d'être élu, le 21 mai 1858, membre libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Considéré comme un des savants européens les plus éminents en matière de traditions populaires, il correspond avec ses pairs, parmi lesquels les frères Grimm.

La « querelle du Barzaz Breiz »

Sa démarche, proche de celle des deux philologues allemands, se heurte, à partir des années 1860 et 1870, aux avancées des chercheurs qui, comme François-Marie Luzel, adoptent des méthodes de transcription critique de l'oralité[43]. Plusieurs chercheurs bretons, en particulier Luzel (dans Gwerzioù Breiz-Izel, chants populaires de la Basse-Bretagne) et Joseph Loth, remettent en cause l'authenticité du Barzaz Breizh, lui reprochant d'avoir, d'une part, falsifié les textes collectés au moment de leur transcription, de l'autre, exagéré l'ancienneté de nombre de poèmes[9]. C'est également le cas du géographe Guillaume Le Jean (1824-1871) et d'Anatole Le Braz[44]. En 1867, au congrès de l'Association bretonne, à Saint-Brieuc, Luzel suscite une polémique en attaquant le maître sur le terrain de l'exactitude dans le recueil des textes, car ses collectes dans le Trégor ne lui ont pas permis de retrouver les chants tels que retranscrits par La Villemarqué, celui-ci ne répond pas. Cette ligne de conduite ne varie guère, par la suite, hormis quelques aveux sur sa « légèreté » de jeune collecteur, due selon lui à l'absence de méthode scientifique de collecte sous la monarchie de Juillet[45]. La querelle reprend lors du Congrès des Sociétés savantes de France, à Saint-Brieuc, en 1872[46]. Selon Paul Sébillot, La Villemarqué, s'il avait pu se la rappeler, aurait fourni la provenance de ses œuvres ainsi que les modifications qu'il avait apportées à celles d'origine[47]. Mais sur ce point, le chercheur Fañch Postic signale que « comme Luzel quelque trente années plus tôt, Sébillot se trompe probablement »[48]. Luzel et La Villemarqué se retrouveront plus tard à Quimper où Luzel devient trésorier de la Société archéologique du Finistère, dont La Villemarqué est le président inamovible depuis 1876.

Toujours en 1867, le celtologue Henri d'Arbois de Jubainville critique[49] les changements réalisés dans le texte par La Villemarqué, entre la 1re et la 6e édition, afin « de plier les chansons bretonnes aux exigences des dictionnaires et de la grammaire de Le Gonidec »[50] et les modifications qui, pour être d'une « très rare exception », contreviennent aux exigences de l'établissement rigoureux d'un texte[51].

Si ces critiques lui reprochent son défaut de méthode scientifique et peuvent considérer l'œuvre comme un faux[45], ils admirent ses qualités littéraires[52]. Celles-ci lui valent d'être traduit en plusieurs langues.

La Villemarqué meurt en décembre 1895, dix mois après Luzel.

Épilogue

En 1959, Francis Gourvil soutient une thèse sur le Barzaz Breiz dans laquelle, à la suite de Le Men, Jubainville ou Luzel, il met en doute l'authenticité de certains textes[53]. L'année suivante, dans En ur lenn Barzaz Breiz, l'écrivain breton Abeozen[54] s'oppose aux thèses de Gourvil.

La découverte, en 1964, et l'étude s'étalant sur dix ans (pour le premier carnet) et non encore achevée aujourd'hui (pour les deux autres carnets), par Donatien Laurent, des carnets de collecte de La Villemarqué montre qu'il avait bien recueilli la plupart des matériaux qui lui avaient servi à élaborer son Barzaz-Breiz et permis de mesurer le toilettage opéré avant leur édition, ses remaniements[55],[56]. Des recherches sur l'identification des chanteurs de La Villemarqué débutées en 1907 par Pierre de La Villemarqué, poursuivies par Jean-René Gouriou, puis en 1974 par Donatien Laurent, et complétées en 2006 et 2007 par Goulven Peron[57][58][59] ont aussi montré que la plupart des chanteurs cités par La Villemarqué avaient bien existé. Il est également possible que certains de ces textes soient des créations littéraires de La Villemarqué, en particulier les matériaux ajoutés lors des éditions postérieures[9] comme il est possible que La Villemarqué se soit servi de textes douteux fournis par un ou plusieurs de ses informateurs dont il a été montré que beaucoup d'entre eux étaient des paysans relativement aisés et cultivés[60][61]. Fañch Postic considère « qu'il n'est désormais plus possible de s'en tenir aux interprétations très négatives de F. Gourvil et du chanoine Falc'hun », même s'« il est bien évident que La Villemarqué a beaucoup "retouché" la tradition orale »[62].

Les notices précédant les chants se révèlent parfois fantaisistes : elles placent dans un lointain passé des textes généralement composés au XVIIIe siècle[réf. nécessaire]. Déjà, en 1859, Ernest Renan avait pointé les « hypothèses plus ingénieuses que solides » de ses notes et éclaicissements[63]. Néanmoins certains chants du Barzaz Breiz (Merlin, Scolan,...) montrent des archaïsmes qui peuvent faire suspecter des origines très anciennes (peut-être jusqu'au XIIe siècle).

Dans sa thèse sur le Barzaz-Breiz publiée en 2006, Nelly Blanchard explique la continuelle séduction du texte par sa charge de révolte : « Tout est révolte : contre la bourgeoisie, contre les faux pauvres, contre l'argent, contre l'indifférence en matière de religion, contre le matérialisme, contre la loi, contre l'imprimerie, contre le protestantisme, contre la Révolution, contre la monarchie absolue, contre l'Empire (...) [le Barzaz-Breiz] est un réservoir symbolique de révolte »[64].

Son influence posthume a été considérable en Bretagne et à l'étranger. De nombreux lettrés bretonnants se mettent à écrire dans cette langue à partir des années 1840: Auguste Brizeux (Telen Arvor, « La Harpe d'Armor », 1839, ou Furnez Breiz, « La Sagesse bretonne », 1855), Prosper Proux (dont les Kanaouennou gret gant eur C'hernevod, « Chansons d'un Cornouaillais », sont antérieurs au Barzaz Breiz) ou l'abbé Guillome, qui imite Les Géorgiques dans Livr el Labourer (« Le Livre du laboureur », 1849)[65]. Il est à l'origine de vocations politiques et littéraires. De nombreuses œuvres, y compris contemporaines, ont été inspirées par le Barzaz Breiz dans le domaine de la poésie, du théâtre, de la musique et de la peinture. Plusieurs de ses chants sont parmi les plus populaires des chants bretons et repris par les grands noms de la chanson bretonne. Le Barzaz Breiz est étudié en tant qu'œuvre littéraire dans les universités bretonnes et inscrit régulièrement aux programmes de licence ou CAPES de breton.

Œuvres

  • « Barzaz-breiz ». Chants populaires de la Bretagne, recueillis et publiés avec une traduction française, des éclaircissements, des notes et les mélodies originales, Paris, Charpentier, 1839, 2 vol. in-8° et 12 pages de musique (rééd. Paris, Delloye, 1845, 2 vol. in-18, musique; Paris, Didier, 1867, In-8°, LXXXIV-542 pages et XLIV pages de musique; Paris, Didier, 1883, In-8°, LXXXII-540-XLIV pages, musique; Paris, Perrin, 1893, In-16, LXXXIV-542 pages et XLIV pages de musique).
  • Contes populaires des anciens Bretons, précédés d'un Essai sur l'origine des épopées chevaleresques de la Table ronde, Paris, W. Coquebert, 1842, 2 tomes en 1 vol. in-8°.
  • Essai sur l'histoire de la langue bretonne, précédé d'une étude comparée des idiomes bretons et gaëls, Paris, A. Franck, 1847, In-4°, LXVI pages.
  • Dictionnaire breton-français de Le Gonidec, précédé de sa Grammaire bretonne, et enrichi d'un avant-propos, d'additions et des mots gallois et gaëls correspondants au breton, par Th. Hersart de La Villemarqué. - Dictionnaire français-breton de Le Gonidec, enrichi d'additions et d'un Essai sur l'histoire de la langue bretonne, par Th. Hersart de La Villemarqué, Saint-Brieucn L. Prud'homme, 1847-1850, 2 vol. in-4°.
  • La Légende celtique, en Irlande, en Cambrie et en Bretagne ; suivie des textes originaux irlandais, gallois et bretons, rares ou inédits, Saint-Brieuc, L. Prud'homme, 1859, In-18, XXII-333 pages (rééd. Paris, Didier, 1864, In-18, LXIV-336 pages).
  • Les bardes bretons, poèmes du 6e siècle: traduits pour la 1re fois en français avec le texte en regard revu sur les manuscrits, Paris, Didier, 1860, in-8°, 12-XCII-456 pages.
  • Myrdhinn, ou l'Enchanteur Merlin, son histoire, ses œuvres, son influence, Paris, Didier, 1862, In-8°, XII-435 pages, disponible sur Gallica, Lire en ligne.
  • Le Grand mystère de Jésus: passion et résurrection: drame breton du moyen âge avec une étude sur le théâtre chez les nations celtiques, Paris, Didier, 1865, CXXXVI-263 pages, in-8° (rééd. Paris, Didier, 1866, In-18).

Notes et références

  1. Émile Masson, Les Bretons et le socialisme, F. Maspero, 1972, 286 pages, p. 35.
  2. Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Edgar Bourloton, 1889-1891, tome 3 (de Hérault de Séchelles à Heudelet), p. 348.
  3. Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France: ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, vol. 7, Librairie Bachelin-Deflorenne, 1816, p. 447-448.
  4. Gonzague Vialet, Bibliothèques et bibliophiles bretons anciens, Paris, Société française des collectionneurs d'ex-libris et de reliures artistiques, 1929, 229 pages, p. 219.
  5. Hervé Abalain, Histoire de la langue bretonne, Éditions Jean-paul Gisserot, 2000, 126 pages, p. 107 (ISBN 2877475239).
  6. Francis Gourvil, Théodore-Claude-Henri Hersart de La Villemarqué (1815-1895) et le « Barzaz-Breiz » (1839-1845-1867): origines, éditions, sources, critique, influences, 1960, p. 8.
  7. Yann Brékilien, Prestiges du Finistère, Cornouaille et León, Éditions France-Empire, 1969, 355 pages, p. 270.
  8. Pierre Hersart de La Villemarqué, La Villemarqué, sa vie & ses œuvres, H. Champion, 1926, 215 pages, p. 18 et 22.
  9. a , b , c , d  et e John T. Koch, Celtic culture: a historical encyclopedia, ABC-CLIO, 2006, 2128 pages, p. 1076-1077 (ISBN 1851094407).
  10. Revue celtique, vol. 21, Kraus Reprint, 1900, p. 262 et 265.
  11. Annales de Bretagne, vol. 56, Université de Rennes, facultés des Lettres et Sciences Humaines, 1949, p. 82 et 84.
  12. Jean-Louis Le floc'h, « Henry Jean Guillaume », in Jean-Marie Mayeur, Yves-Marie Hilaire, Michel Lagrée (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Éditions Beauchesne, 1990, vol. 3, 418 pages, p. 194 (ISBN 2701012023).
  13. Joseph Vendryes, Études celtiques, vol. 15, Société d'Éditions Les Belles Lettres, 1976, p. 347.
  14. Ernest Émile Antoine Desjardins, Comptes rendus des séances, vol. 1-2, Académie des inscriptions & belles-lettres, Auguste Picard, 1858, p. 94.
  15. Théodore Hersart de La Villemarqué, Le Barzaz Breiz: chants populaires de la Bretagne recueillis, traduits et annotés, Maspero, 1981, 573 pages, p. 18 (ISBN 2707112410).
  16. C'est le cas d'Anne-Marie Thiesse, Ils apprenaient la France: l'exaltation des régions dans le discours patriotique, Éditions MSH, 1997, 130 pages (ISBN 273510737X), qui oppose, p. 104, à « la version aristocratique, nationaliste et scientifiquement contestée de La Villemarqué », le manuel de Luzel, qui prend « parti pour les philologues reconnus, la collecte non nationaliste, et, de ce fait, pour la perception d'un littérature orale in progress. »
  17. Pour Yvon Erwan Évenou, « La Bretagne, réification spatiale ou sous-ensemble flou? », in, Alain Viaut (dir.), Variable territoriale et promotion des langues minoritaires, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2007, 489 pages (ISBN 2858923345), « la vision de la Bretagne véhiculée dans les travaux de La Villemarqué (légitimiste) est celle d'un espace social non conflictuel, à base d'une collaboration harmonieuse de classes hiérarchiquement articulées, la noblesse se situant en haut de la pyramide sociale: c'est également un espace unitaire par la langue et la religion » (p. 174). Il explique également: « Unifier la langue bretonne, dans son orthographe et dans sa grammaire, c'était vouloir effacer les effets jugés néfastes de la francisation, facteur de dialectisation, mais surtout facteur de déstructuration de cet espace social que La Villemarqué veut préserver: pour lui, le français c'est la langue de la bourgeoisie, de la ville, de la République, de l'athéisme, de la laïcisation, etc. Ainsi, la lutte pour la langue bretonne a une fonction idéologique précise, celle de "...gardienne de la religion et de la moralité du peuple qui la parle" » (p. 175).
  18. Yannick Guin, Histoire de la Bretagne: contribution à la critique de l'idéologie nationaliste, F. Maspero, 1977, 343 pages, p. 109.
  19. Hélène Millot, La Poésie populaire en France au XIXe siècle: théories, pratiques et réception, Du Lérot, 2005, 767 pages, indique, p. 35, que La Villemarqué, familier de l'entourage de Bonald, s'était mêlé aux cercles catholiques conservateurs de la monarchie de Juillet.
  20. Henri Boyer, Stéréotypage, stéréotypes: Expressions artistiques, L'Harmattan, 2007, 185 pages, p. 57 (ISBN 2296029639).
  21. Alain Vaillant, Écrire/savoir: littérature et connaissances à l'époque moderne, Éditions Printer, 1996, 320 pages (ISBN 2911698002), considère, p. 246 que la deuxième « édition du Barzaz-Breiz, en 1845, accentue le nationalisme breton anti-franc et anti-français ».
  22. Jacques Lévy, Géographies du politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1991, 220 pages, p. 103 (ISBN 2724605950).
  23. Yves Le Berre, « Un rendez-vous manqué: Kastel Kerr-Iann "Le Château de Kerjean" (1834), premier roman breton » (p. 151-158), in Carmen Alén Garabato (dir.), L'Éveil des nationalités et les revendications linguistiques en Europe (1830-1930), L'Harmattan, 2006, 287 pages, p. 157 (ISBN 2296000525). Selon lui, la fonction politique du Barzaz Breiz, c'est: « non pas poser les bases d'une renaissance nationale bretonne, quoique tout le discours paraisse l'affirmer en exaltant sans cesse le peuple breton, ses vertus et sa langue; non pas encourager une refondation institutionnelle susceptible d'aboutir à un home rule, à une autonomie politique, voire à une indépendance étatique, mais redonner, en France, une légitimité perdue à la propriété terrienne et à la religion, interfaces naturels entre le peuple ignorant, et qui s'ignore lui-même, et un pouvoir politique égaré. » Il lui « paraît difficile de considérer le discours de La Villemarqué [...] comme un discours nationalitaire (et a fortiori nationaliste) breton » car il s'insère, selon lui, « dans la cadre national français issu de la révolution de Juillet. Que le Barzaz Breizh ait ensuite (au XXe siècle) pu être utilisé comme "texte fondateur" par les nationalistes bretons repose sur un contresens: la démonstration et l'exaltation de la différence des Bretons n'est pas là pour justifier leur droit à disposer d'eux-mêmes comme nation, mais pour montrer aux nouveaux maîtres bourgeois de la France qu'ils ne peuvent pour gouverner se passer des guides "naturels" du peuple, ceux-là même qui ont été éliminés du pouvoir en 1789, puis en 1793, enfin en 1830. »
  24. Olier Mordrel, L'Idée bretonne, Albatros, 1981, 297 pages, p. 36.
  25. Yves Le Berre, « Rapport sur la dissertation en langue bretonne », in Yves Le Berre, Nelly Blanchard, Ronan Calvez, Qu'est-ce que la littérature bretonne?: essais de critique littéraire, XVe-XXe siècles, Presses universitaires de Rennes, 2006, 238 pages (ISBN 2753502498)
  26. Dr Louis Dujardin, Louis Ogès, « Autour de la candidature de La Villemarqué en 1849 », Nouvelle Revue de Bretagne, novembre-décembre 1949.
  27. Journal des savants, Institut de France, Académie des inscriptions & belles-lettres, 1961, p. 116.
  28. Jules Michelet, Correspondance générale, vol. 5, éditée par Louis Le Guillou, Champion, 1996, 965 pages, p. 906 (ISBN 2852035650).
  29. Bertrand Quéinec, Pont Aven, 1800-1914, Quéinec, 1983, 447 pages, p. 63.
  30. a  et b Nicolas Bernard, Finistère, Christine Bonneton, 2003, 319 pages, p. 164 (ISBN 2862533017).
  31. Michel Espagne, Michael Werner, Qu'est-ce qu'une littérature nationale?: approches pour une théorie interculturelle du champ littéraire, Éditions MSH, 1994, 505 pages, p. 232 (ISBN 273510544X).
  32. Michel Espagne, Michael Werner, op. cit., p. 233.
  33. Francis Gourvil, Théodore-Claude-Henri Hersart de La Villemarqué: (1815-1895) et le « Barzaz-Breiz » (1839-1845-1867), origines, éditions, sources, critique, influences, Imprimerie Oberthur, 1960, 609 pages, p. 548.
  34. Yves Le Berre, La Littérature de langue bretonne: livres et brochures entre 1790 et 1918, Ar Skol Vrezoneg, 1994, 880 pages, p. 136 (ISBN 2906373354). Cité dans Maurice Agulhon (dir.), Cultures et folklores républicaines: actes du Colloque « Les marques républicaines dans la culture populaire en France », Éditions du CTHS, 1995, 498 pages, p. 284 (ISBN 2735503038).
  35. Hervé Abalain (Destin des langues celtiques, Éditions Ophrys, 1989, 253 pages) signale également, p. 194, la tradition religieuse troujours très forte dans la littérature bretonnante
  36. Hervé Abalain, Pleins feux sur la langue bretonne, Coop Breizh, 2004.
  37. Michel Espagne, Michael Werner, op. cit., 1994, p. 230.
  38. Henri Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes. 1650-1912, recneil des filiations directes des représentants actuels des familles nobles, de bourgeoisie armoriée ou le plus fréquemment alliées à la noblesse, d'origine bretonne ou résidant actuellement en Bretagne, depuis leur plus ancien auteur vivant en 1650, vol. 3, Imprimerie J. Floch, 1965, p. 81.
  39. François-Xavier Feller, Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom par génie, leurs talents, leur vertus, leurs erreurs, ou leurs crimes, vol. 8, J.B. Pélagaud, 1867, p. 137-138.
  40. Yves Le Berre, La littérature de langue bretonne: livres et brochures entre 1790 et 1918, Ar Skol Vrezoneg, 1994, 880 pages, p. 375 (ISBN 2906373354).
  41. Francis Gourvil, op. cit., 1960, p. 561.
  42. Charles Augustin Sainte-Beuve, Correspondance générale, recueillie, classée et annotée par Jean Bonnerot, vol. 5, Stock, 1935, p. 84.
  43. Michel Espagne, Michael Werner, op. cit., p. 233.
  44. Voir Francis Gourvil, op. cit., 1960, p. 534, ou le Bulletin de l'Association Guillaume Budé, Société d'édition Les Belles Lettres, 1961, p. 246.
  45. a  et b Alain Vaillant, Écrire/savoir: littérature et connaissances à l'époque moderne, Éditions Printer, 1996, 320 pages, p. 246 (ISBN 2911698002).
  46. Alexis Blanc, Les Personnages célèbres des Côtes-d'Armor, L'Harmattan, 2008, 211 pages, p. 65-74 (ISBN 2296068219).
  47. « Je suis convaincu qu'il était sincère en me répondant qu'il ne se souvenait plus, et je pense que s'il avait pu, après de si longues années, reconstituer exactement les origines du Barzaz Breiz, il n'aurait pas hésité à indiquer la provenance des diverses pièces, à citer les chanteurs ou les correspondants qu'il avait eus, et à avouer les retouches qu'il avait fait subir au texte primitif [...] », témoignage de Paul Sébillot dans Le Fureteur breton, 8e année (1912-1913), p. 176 Fañch Postic, « L’invention d’une science nouvelle : la littérature orale d’après la correspondance échangée entre La Villemarqué et Sébillot : Une critique modérée du Barzaz-Breiz. », dans Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1999, p. 285-306 [texte intégral (page consultée le 19.8.2009)] 
  48. Fañch Postic, op. cit.: « Mais, comme Luzel quelque trente années plus tôt, Sébillot se trompe probablement : La Villemarqué dispose en effet de tous les éléments de réponse dans des carnets manuscrits dont il ne lui a visiblement pas révélé l’existence. »
  49. Malgré ses critiques, il salue la volonté de La Villemarqué de « mettre entre les mains des érudits français et étrangers des documents qui leur rendent possible l'étude d'un des rameaux les plus importants du vieux tronc celtique » et d'offrir à ses compatriotes « des modèles de style breton ». Voir Henri d'Arbois de Jubainville, « Étude sur la première et la sixième édition des Chants populaires de Bretagne, recueillis sous le nom de Barzaz Breiz » (p. 265-281), Bibliothèque de l'École des chartes, volume 3, 1867, p. 265.
  50. Par exemple, la correction du conditionnel ganéfé par ganfe ou l'introduction d'une allitération inexistante. Voir Henri d'Arbois de Jubainville, op. cit., p. 273.
  51. Il signale ainsi qu'entre la 1re et la 6e édition, La Villemarqué a ajouté un vers — Hag hen tad Rasian hanvet (« qu'on appelle père Ratian ») — à un distique — Tre Langolen hag ar Faouet / Eur barz santez a vez kavet (« Entre Langolen et le Faouet habite un saint barde ») — dans la Vie de saint Gwenolé, sans donner la moindre indication permettant de croire qu'il s'agirait d'une « variante inconnue », ce qui peut laisser penser, remarque-t-il, qu'il l'a composé lui-même pour étayer sa thèse sur l'ancienneté du chant, dont il fait remonter l'origine au VIe siècle. Voir Henri d'Arbois de Jubainville, op. cit., p. 280-281.
  52. Charles Augustin Sainte-Beuve, Correspondance générale, vol. 5, recueillie et annotée par Jean Bonnerot, Stock, 1935, p. 84.
  53. Francis Gourvil, Théodore-Claude-Henri Hersart de La Villemarqué (1815-1895) et le « Barzaz-Breiz » (1839-1845-1867): origines, éditions, sources, critique, influences, Imprimerie Oberthur, 1960, 609 pages.
  54. Abeozen, En ur lenn Barzaz Breiz, 3 cahiers, Preder, 1959, 1960 et 1962. Contient des cours donnés sur les gwerzioù du Barzaz Breiz.
  55. Charles Ridoux, Évolution des études médiévales en France de 1860 à 1914‎, Champion, 2001, 1187 pages, p. 541 (ISBN 274530318X); Nicolas Bernard, Finistère, Christine Bonneton, 2003, 319 pages, p. 120 (ISBN 2862533017).
  56. Yvon Erwan Évenou, op. cit., 2007, p. 174, note 9.
  57. Goulven Peron, Les chanteurs de La Villemarqué, Musique Bretonne, n°196 & 197, 2006
  58. Goulven Peron, Les chanteurs de La Villemarqué, pages 22 à 33, Le Lien, n°101, mars 2007
  59. Goulven Peron, Le village du Follezou, pages 24 à 28, Cahier du Poher n°19, décembre 2007
  60. Goulven Peron, Les amis paysans de Brizeux et de La Villemarqué, Le Lien, n°108, 2008
  61. Goulven Peron, « Barzaz-Breiz - Les chanteurs et les puissances morales dans les montagnes », in Kaier Ar Poher (« Cahiers du Poher »), Centre Généalogique et Historique du Poher, n° 14, février 2006
  62. Fañch Postic, La Bretagne et la littérature orale en Europe, Centre de recherche bretonne et celtique, 1999, 293 pages, p. 163.
  63. Ernest Renan, Essais de morale et de critique, Calmann-Lévy, 1859, 456 pages, p. 429-430, note 2.
  64. Nelly Blanchard, Barzaz-Breiz, une fiction pour s'inventer, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 279.
  65. Hervé Abalain, op. cit., 1989, p. 194.

Liens externes

  • « La gwerz sur l'incendie de la tour de plomb, version de Théodore Hersart de La Villemarqué » annexe 14 d'Éva Guillorel, La Complainte et la plainte. Chansons de tradition orale et archives criminelles: deux regards croisés sur la Bretagne d'Ancien Régime (16e-18e siècles), thèse de doctorat en histoire sous la direction de Philippe Hamon, Université européenne de Bretagne, Université Rennes 2, CERHIO, 2008, vol. 4: annexes, p. 28.
  • Kervarker, traduction littérale en breton de « Villemarqué », est un site dédié à la langue bretonne

Voir aussi

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