- Prosper Proux
-
Prosper Proux, né à Poullaouen (Finistère) le 20 octobre 1811 et mort à Morlaix le 11 mai 1873[1], est un écrivain de langue bretonne. Percepteur de son métier, il fut surtout l’un des bardes bretons les plus connus du XIXe siècle, composant deux volumes de vers et un grand nombre de chansons bretonnes.
Sommaire
Biographie
Prosper Proux, né à Poullaouën, descendait de la famille du Parc, dont un membre, Maurice du Parc, participa au fameux combat des Trente. Le père de Prosper Proux fut contrôleur des mines et maire de Poullaouen. Orphelin très jeune, il fit ses études au collège de Saint-Pol-de-Léon, puis aux lycées de Saint-Brieuc et de Lorient.
Après quelques voyages à l'étranger, il revint au pays, se maria et fut pendant vingt ans percepteur, d'abord à Guerlesquin, puis à Saint-Renan. S'étant démis de ses fonctions, il vint habiter Morlaix et s'occupa jusqu'à sa mort, d'affaires commerciales. Il succomba le 11 mai 1873 à la rupture d'un anévrisme au moment où, penché à sa fenêtre, il regardait passer une procession de communiantes[2].
Prosper Proux fut un des premiers adhérents de la Breuziez Breiz-Izel ("Confrérie des Bardes de Basse-Bretagne"), fondée à Morlaix le 31 août 1869 à l'initiative de Jean Pierre Marie Le Scour, le « barde de Notre-Dame-de-Rumengol ».
Œuvre
On lui doit notamment Kanaouennou eur C'Hernevad (1838), Bombard Kerné : Jabadahoa Kaniri (1866), Kimiad eur Zoudard Yaouank. Prosper Proux fait rire aux dépens de la morale de son époque. Il collabora à la revue "Bretagne et Vendée". Une partie importante de son œuvre est malheureusement perdue.
Louis Le Menn dresse dans le journal Ouest-Éclair un panégyrique de son œuvre : « Par la pureté du style, par l'aimable moralité qui se dégage de ses écrits, même les plus risqués, Prosper Proux mérite l'un des tous premiers rangs parmi les écrivains de la renaissance celtique du XIXe siècle. Il en est certainement le plus complet et le plus original »[3].
François-Marie Luzel a écrit à son propos : « Prosper Proux est un poète de bonne race celtique, d'une originalité très accentuée, d'une verve primesautière et endiablée ; son vers, d'une allure vive et légère, franc, bien venu, né du sol, est tout imprégné des parfums des landes et des champs du Breiz-Izel. Pn n'y voit jamais aucune trace d'imitation, qualité rare et bienfaisante, et l'on dirait qu'il n'a jamais lu un poète français »[2].
En 1913, François Jaffrennou lui a consacré une thèse, « Prosper Proux. Studiaten va e vuez, e lizerou, e varzoniez», à la faculté des lettres de Rennes.
Un monument en son honneur, sculpté par René Quillivic, fut érigé à Guerlesquin en 1919[4].
Citations et idées
- « L'Irlande ne peut recouvrer se santé perdue, ni sauver son âme, par la langue anglaise, non ! »[5].
- « La Bretagne sera bretonnante, ou elle ne sera pas ».
Prosper Proux avait la conviction que la Bretagne ne peut pas par la langue française recouvrer sa santé perdue sans retrouver l'usage de sa langue. «Ar Yez hag ar Vro» (« "La langue et le pays" »), c'était son cri de guerre. il voulait donner à la population bretonnante une langue littéraire et savante, bref créer une « culture bretonne ». Il critiquait des auteurs comme Auguste Brizeux « qui croient défendre a langue bretonne en usant de modalités parisiennes », en l'occurrence la langue française. « Je sens sous cette peau celtique une carcasse française. C'est le défaut commun à beaucoup de lettrés bretons, Brizeux entre autres. Il faut, pour faire du breton vrai, penser en breton et se bien garder de se souvenir qu'on sait le français. C'est ma méthode »[6].
Enregistrement disponible
- Prosper Roux, Kimiad ar soudard yaouank (L'Adieu du jeune soldat), PDF / MP3 (interprétation digitale), chorale 4 voix et soliste, Celtique / Domaine public.
Bibliographie
- Prosper Proux, Prosper Proux : 1811-1873 : un poète et chansonnier de langue bretonne : vie, œuvres, correspondance comprenant de nombreux inédits, présenté par Yves Le Berre, Jean Le Dû et François Morvannou, Brest, Centre de recherche bretonne et celtique, 1984, 343 p., bibliographie p. 337-342, index, texte en breton et trad. française
Notes et références
- Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
- Ouest-Éclair n°7305 du 12 septembre 1919, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k582800z/f3.image.r=Guerlesquin.langFR Journal
- Ouest-Éclair n°1986 du 28 janvier 1905, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640597g/f3.image.r=Guerlesquin.langFR Journal
- Le Temps n° 21259 du 22 septembre 1919 (consultable en ligne sur Gallica).
- Revue gaélique Guth na Bliadnha, printemps 1919
- Émile Masson, "Chronique armoricaine : un buste à Prosper Proux", journal Le Mercure de France, n° du 1er novembre 1919, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2018530/f155.image.r=Guerlesquin.langFR
Catégories :- Écrivain breton
- Naissance en 1811
- Décès en 1873
Wikimedia Foundation. 2010.