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François Falc'hun
Le chanoine François Falc'hun (né et mort au Bourg-Blanc, 1909-1991) était un linguiste et phonéticien breton. Professeur d'Université, d'abord à Rennes, puis à Brest. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur le gaulois et la langue bretonne.
Sommaire
Origine de la langue bretonne
Il pensait, contrairement à Joseph Loth et Léon Fleuriot, que le breton descendait du gaulois influencé par du grec[1] et non du brittonique. « Je suis persuadé que le dialecte vannetais, surtout au sud du Blavet, est une survivance gauloise peu influencée par l’apport breton, et les autres dialectes un gaulois simplement plus marqué par la langue des immigrés d’origine insulaire» (Perspectives nouvelles sur l’histoire de la langue bretonne, p. 530). C'est une idée qui déplaisait fort aux nationalistes bretons[réf. nécessaire], mais que personne n'avance plus guère. Les tensions se sont apaisées, Léon Fleuriot a fait un pas vers François Falc'hun, et aujourd'hui, au plan de la linguistique historique, on considère que "l'établissement des Bretons à la pointe de la péninsule armoricaine résulte de processus complexes, en partie réversibles, mettant en cause trois groupes principaux de locuteurs : les Bretons insulaires, les Armoricains passés au latin populaire et les Armoricains demeurés fidèles au gaulois aux IVe-Ve siècles. Si la survivance de ce dernier idiome est aujourd'hui admise de tous, son influence sur les destinées langagières de la contrée risque de faire l'objet de réappréciations importantes."[2]
Son livre “Perspectives nouvelles sur l’histoire de la langue bretonne” a été édité dans la série “La nation en question” consacrée à la « critique de l’idéologie nationale » (...) et « s’inscrivant dans le cadre d’une lutte contre le nationalisme » (p. 7), série qui n'a guère publié que des théoriciens marxistes.
Chaire
Il occupe, à la suite de Pierre Le Roux, la chaire de Celtique de l'Université de Rennes.
Créateur d'orthographe
Il est le créateur de l'orthographe du breton dite « universitaire », ainsi appelé parce qu'il l'utilisait à l'université, destinée à remplacer l'orthographe peurunvan élaborée de 1911 à 1941 et suspectée de coloration nationaliste. Son orthographe, qui ne reprend pas le zh, abandonne même le c'h introduit en breton au XVIIè siècle, et présent dans la forme "française" officielle de son nom !
Icône antinationaliste
Tout cela fait que le chanoine Falc'hun, quoiqu'ayant préfacé un ouvrage favorable à l'abbé Yann-Vari Perrot, devint la bête noire des bretonnnants nationalistes. Son orthographe reçut le diminutif dépréciatif de "falhuneg" (comme ses adeptes utilisent également - dans un même but contempteur - le terme "hemoneg" pour l'orthographe rivale). Selon Françoise Morvan, il aurait eu à subir « des campagnes de harcèlement téléphonique » (Le Monde comme si, page 132). Quant à la "guerre" des orthographes qu'il a contribué à déclencher, elle dure encore mais le rapport des forces laisse à penser que la "guerre" de l'orthographe du breton est perdue pour le skolveurieg.
Oeuvres
Il n'aurait guère utilisé lui-même la langue bretonne (on note toutefois sa participation à la revue SAV en 1943-1944), si l'on en croit la bibliographie ci-dessous. Ses publications majeures sont exclusivement en français.
Publications
- La langue bretonne et la linguistique moderne. Problèmes de phonétique indo-européenne (celtique, germanique (lois de Grimm & de Verner), grecque, latine, romane, etc.) ; P., Librairie celtique (Tiré à part des : Conférences universitaires de Bretagne), 1943, 64pp.
- Les noms bretons de saint Yves ; Rennes, Imprim. Oberthur (tiré à part des Annales de Bretagne), 1943, 18pp (Yves voudrait donc dire "fils d'Esus", "de la race d'Esus", et nous aurions là un nom gaulois réintroduit en France par les Bretons émigrés de Grande-Bretagne. C'est la mythologie celtique qui aurait fourni son nom au saint le plus populaire de la Bretagne armoricaine).
- Le système consonantique du breton avec une étude comparative de phonétique expérimentale - Thèse présentée à la faculté des Lettres de l'université de Rennes Rennes, imp. Réunies, imp. Plihon, 1951
- La langue bretonne et l'enseignement (avec Pierre Trépos) ; rapports présentés à la journée culturelle bretonne (Rennes) le 26 avril 1952. Sans lieu ni date, 1 fasc. multigraphié de 31pp
- Préface de l'ouvrage "L'abbé Jean-Marie Perrot", du chanoine Henri Poisson, Rennes, éd. Plihon (1955).
- Un texte breton inédit de Dom Michel Le Nobletz (extrait des Annales de Bretagne). Rennes, imprimerieS réunies, 1958.
- Celtique continental et celtique insulaire en breton ; Rennes, 1963.
- Les langues pré-bretonnes en Armorique ; Rennes, Impr. bretonne, (1963), 17pp (tiré à part des Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, tome XLIII).
- Histoire de la Langue bretonne d'après la géographie linguistique - T. I : Texte - T. II : figures Paris, P.U.F. -1963
- Les noms de lieux celtiques. Première série : vallées et plaines. Rennes, Editions armoricaines, 1966, Deuxième série : Problèmes de doctrine et de méthode - noms de hauteur. Rennes, Éditions Armoricaines, 1970
- Les noms de lieux celtiques. Deuxième série : Problèmes de doctrine et de méthode - noms de hauteur ; Rennes, Éditions armoricaines (Publ. Crbc, I), 1970, 207pp.
- Les raisons d'une abstention (brochure hors commerce). (Rennes, chez l'Auteur). 1971. 32pp (sur les attaques de Paul Quentel, soutenu par P. Vendryès, à qui P. Trépos (soutenu par le P.C. & Ar Falz) fut préféré comme assistant de celtique).
- Préface à l'ouvrage de Bernard Tanguy : Aux origines du nationalisme breton (2 vol.), P., 10-18, 1977.
- Les noms de lieux celtiques. 3e série : Nouvelle Méthode de Recherche en Toponymie Celtique 1979 (avec Bernard Tanguy).
- Perspectives nouvelles sur l'histoire de la langue bretonne ; P., Union Générale d'Édition, 1981.
- Daoulas (avec Jean-Luc Deuffic) ; Rennes, éd. Ouest-France, 1981. (ISBN 2-85882-327-8)
Notes et références
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