- Tarare (Rhône)
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Tarare
DétailAdministration Pays France Région Rhône-Alpes Département Rhône Arrondissement Villefranche-sur-Saône Canton Tarare
(chef-lieu)Code commune 69243 Code postal 69170 Maire
Mandat en coursThomas Chadoeuf-Hoebeke
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Tarare Démographie Population 10 677 hab. (2007) Densité 763 hab./km² Gentilé Tarariens et Tarariennes Géographie Coordonnées Altitudes mini. 350 m — maxi. 727 m Superficie 13,99 km2 Tarare est une commune française, située dans le département du Rhône et la région Rhône-Alpes.
Sommaire
Géographie
Tarare est une ville située à 40 km de Lyon, 42 km de Roanne, 32 km de Villefranche-sur-Saône et Limonest, 120 km de Clermont-Ferrand et 35 km de Feurs, sur les rivières de la Turdine et du Taret.
Communes voisines
- Affoux
- Ancy
- Dareizé
- Dième
- Joux
- Les Olmes
- Les Sauvages
- Pontcharra-sur-Turdine
- Saint-Appolinaire
- Saint-Clément-sur-Valsonne
- Saint-Forgeux
- Saint-Loup
- Saint-Marcel-l'Éclairé
- Saint-Romain-de-Popey
- Valsonne
- Violay
Histoire
La ville est créée au début du XIIe siècle, en tant que Prieuré de Tarare par l'abbaye de Savigny. Il n'y vit alors que des tisserands, cordonniers ou tanneurs, mais aussi quelques petits marchands ou aubergistes.
Une petite ville industrielle, « cité de la mousseline » et « capitale du rideau »
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, la ville prend son envol grâce à la fabrication de la mousseline, puis un siècle plus tard lance en parallèle la fabrication de peluches et velours. Tarare se tourne ensuite vers l'industrie teinturière.
La ville compte plus de 15 000 habitants en 1866 et se munit d'une voie de chemins de fer (Lyon-Roanne), d'un viaduc, d'une église (église Saint-André), d'écoles et de nombreuses nouvelles usines.
Au milieu du XIXe siècle, une énorme bâtisse (toujours visible aujourd'hui à l'entrée Est de la ville) abrite le travail de jeunes ouvrières d'origine rurale, dans un "couvent-usine" où l'encadrement est assuré par des religieuses qui aident à convaincre les familles de laisser partir leurs jeunes filles vers le travail industriel[1].
Le dix-neuvième siècle est l'époque des fibres naturelles dans l'industrie textile (lins, cotons). Dans les années 1930, se développe la production d'articles à base de rayonne et tous les composés en viscose qui en découlent. À partir des années 1950, un véritable renouveau s'opère avec le voile Tergal, fabriqué à partir de polyester. Tarare devient la capitale mondiale du rideau, assurant près de 80 % de la production nationale.
A côté du rideau, l'industrie textile est déclinée dans le tissu éponge, la confection, la teinturerie, ... pratiquée par une dizaine d'entreprises familiales et un réseau d'ateliers ou petites usines de sous-traitance. L'industrie textile occupe une main d'œuvre nombreuse, en bonne part féminine, résidant non seulement à Tarare mais dans les communes agricoles environnantes. Pour de nombreuses familles, le travail posté en usine (on dit, localement: "faire équipe") constitue une deuxième source de revenu, pour l'homme ou la femme, en complément de l'exploitation agricole.
Depuis 1950, tous les cinq ans, les Tarariens fêtent l'industrie textile pendant trois jours, baptisée "Fêtes des Mousselines", même si ce textile, ou la tarlatane qui la remplace pour pavoiser la ville, ne sont plus fabriquées sur place.
La patrie du Taraflex
Dès 1947, une famille d'industriels tarariens, spécialisée dans la teinturerie textile, diversifie ses investissements en créant une entreprise de plasturgie. Cette entreprise, dont la gestion est laissée dès l'origine à des ingénieurs spécialement recrutés pour ce nouveau métier[2], développe une gamme de produits de revêtement de sol en matière plastique, révolutionnaire pour l'époque. L'entreprise a longtemps conservé, en héritage de ses origines le nom de "Blanchiment et Apprêts de la Turdine" (BAT), tandis que son produit était baptisé "Taraflex", en référence à la ville.
Dans les années 1980, "la BAT" est rachetée par le groupe Gerflor, dont le siège est à Villeurbanne. Taraflex reste la marque du groupe spécifique aux sols sportifs de haute performance. Ainsi équipe-t-elle les plus prestigieuses compétitions en tennis, badminton, volley ball, basket ball, hand ball, etc. : Jeux Olympiques, championnats du monde, tournois ATP et WTA[3], etc..
L'usine Gerflor de Tarare est aujourd'hui encore la plus grosse entreprise de la ville, avec 700 salariés[4].
Les difficultés d'une reconversion
À partir des années 1960, l'industrie textile rencontre des difficultés croissantes. Le voile Tergal, certes de très bonne qualité, subit la concurrence d'articles moins chers venus de l'étranger. La décolonisation entraîne la fermeture des marchés coloniaux.
Pour faire face, les entreprises tarariennes du rideau unissent leurs efforts commerciaux sous une marque commune, "Plein Jour", qui recueille une notoriété mondiale.
Pourtant, avec les années 1970, l'industrie textile entre dans une période difficile. Tarare voit disparaître l'usine de peluches Martin. Les unes après les autres, entreprises du rideau tergal ferment leurs portes ou se concentrent. En 2009, la société Linder S.A. - dont le siège est situé à Violay, dans la Loire, à 10 km de Tarare - relève seul le flambeau du rideau tararien[5].
La ville engage une difficile diversification économique, principalement basée sur le négoce textile, l'agroalimentaire et la mécanique. Les difficultés majeures se marquent, dans le cadre du mouvement général de désindustrialisation, par l'inadaptation et à l'insuffisance de formation d'une population ouvrière longtemps peu payée[6], et au manque d'infrastructures routières.
Cependant, depuis 2000, Tarare regagne des habitants et se résidentialise. L'arrivée de l'autoroute Bordeaux-Lyon (A89), laisse entrevoir des perspectives d'amélioration.
Héraldique
Les armes de Tarare se blasonnent ainsi : D'or à la croix ancrée de gueules, cantonnée de quatre losanges de sable.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 2008 en cours Thomas Chadoeuf-Hoebecke PS Traducteur 1994 2008 Robert Lamy UMP Commerçant 1983 1994 Jean Besson RPR Industriel 1971 1983 Georges Vinson MRG Médecin généraliste 1945 1971 Joseph Rivière UNR Agent d'Assurance 1944 1945 Maurice Bonnet Rad-soc Médecin 1940 1944 Emile Thivel FR Industriel 1928 1940 Jean-Marie Froget Rad-soc Industriel 1927 1928 Jean Dulk Rad-soc Journaliste 1925 1927 Jean-Marie Froget Rad-soc Industriel 1919 1925 Jules Bonnassieux FR Industriel 1908 1919 Joseph Denonfoux Rad-soc Hôtelier 1905 1908 M. Fouillat SFIO 1900 1905 Etienne Thomassin SFIO 1892 1896 Etienne Thomassin SFIO Toutes les données ne sont pas encore connues. Jumelages
- Herrenberg (Allemagne) depuis 1960
Démographie
Économie
L'aérodrome de Villefranche-Tarare se trouve sur la commune de Frontenas. Il est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Villefranche et du Beaujolais.
La ville possède une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon.
Lieux et monuments
- Chapelles médiévales de Vindry, Grévilly et Clévy situées dans les monts de Tarare.
- Églises Saint-André (XVIIIe et XXe) et Sainte-Madeleine (XIXe).
- Tour de la prébende des Martin ou tour du Château (fin du XVe).
- Viaduc construit en 1860.
- Voie romaine (route de l'étain) s'étendant sur 7 km.
- 440 km de circuits balisés dans les 17 communes du Pays de Tarare.
- Théâtre municipal d'environ 700 places construit en plein cœur de la ville en 1955. Un débat est actuellement engagé entre la mairie en place et certains habitants à propos de son maintien ou non en centre ville.
- Chapelle ND de Bel-Air (altitude : 570 m) offrant un beau panorama sur la ville, accessible à pied (départ à la croix, rue des Ayets) ou en voiture (prendre la rue de la Providence), lieu idéal pour le pique nique.Site emetteur de la TNT.
Personnalités liées à la commune
- Georges Antoine Simonet (1710-1778) fut l'investigateur de la mousseline à Tarare, et permit à la ville de grandement se développer grandement.
- Jean-Baptiste Vietty (Amplepuis, 1787 – Tarare, 1842), sculpteur, helléniste, archéologue (membre de l’Expédition de Morée).
- Georges Fattet, célèbre dentiste parisien du XIXe siècle, est né à Tarare en 1820.
- Eugène Prothière (1864-1925) est un pharmacien qui a mené de nombreuses recherches sur les gaz asphyxiants pendant la Première Guerre mondiale, et a ainsi permis de sauver la vie de milliers de soldats.
- Abbé Pierre, né Henri Grouès : les parents de l'abbé Pierre se sont mariés le 3 mars 1905 à Tarare où sa mère, Eulalie Perra, était née en 1880. La Ville de Tarare a commémoré ce lien avec l'Abbé Pierre par une fresque représentant l'Abbé Pierre sur le mur de chevet de l'église Sainte-Madeleine [9].
- Michel Charrel, acteur né à Tarare en 1936.
- Yoann Terrasse, journaliste, né le 17 février 1984.
Sport
- AS Tarare Basket
- Football Club de Tarare
- Première compagnie de tir à l'arc de Tarare
- Twirling Club Tarare
- ACTP (Association cycliste Tarare-Popey)
- AST GYM
- EOL (Entente Ouest-Lyonnaise : athlétisme)[10]
Événements principaux
- Depuis 1955, tous les 5 ans sont organisées les Fête des Mousselines, période durant laquelle la ville présente la mousseline et garnissant ainsi toute la ville de tissus. Des dômes et des chapiteaux fleurissent partout dans la ville. La mousseline décore aussi de nombreux chars présentés par les associations tarariennes. Une reine est également élue dans les mois qui précèdent la fête[11] .
- Fête du Beaujolais gourmand
- Moto-cross du Baldago’s
- Foire de Saint-André : Depuis 2006, la foire a lieu le week-end suivant la sortie du Beaujolais nouveau. Auparavant elle était organisée le dernier samedi de novembre. Cette décision avait été prise par la municipalité Vinson en 1977 pour ne pas faire coïncider la foire avec les festivités du 8 décembre. De 1965 à 1977, elle avait lieu le premier dimanche de décembre. Les principales artères de la ville se couvrent d'étalages, ce qui attire beaucoup de monde. Une vogue est également montée, selon les années, sur les différents endroits plats de la ville. Les associations organisent aussi nombres de stands.
Pratique
- Gare SNCF de Tarare (ligne TER Lyon - Clermont-Ferrand)
- Desserte interne de Tarare (Navette OùRa Carte OuRa) en correspondance avec les TER
- Ligne 202 (RNA) (Villefranche - Tarare)
- Ligne 186 (RNA) (Lyon Gorge de Loup - Tarare)
- Une crèche, 2 haltes-garderies, 7 écoles maternelles, 6 écoles primaires, 2 collèges, 2 lycées d’enseignement général (lycée René-Cassin et lycée de Bel-Air) et 1 lycée d’enseignement professionnel (lycée Jules-Verne)
- Autoroute française A89 dont la fin de la construction est prévu pour 2012
Notes et références
- Claude Albout, "démographie et industrialisation d'une région rurale: le canton de Tarare (de la fin du XVIIIe siècle à nos jours" (maîtrise, Université de Lyon, 1971)
- cette extraordinaire aventure industrielle a été racontée par le directeur fondateur de "la BAT", Robert Michon dans un récit très vivant Mes heures claires à la BAT,(ISBN: 2912234018 / 2-912234-01-8)
- [1] Cf. le site Gerflor - Taraflex
- 43 boulevard Garibaldi - Tarare
- [2]. Linder S.A.est dirigée aujourd'hui par Patrick Linder, arrière-petit-fils du fondateur Célestin Linder de l'entreprise en 1894. Cf. site internet de Linder S.A.
- en 1973, la revendication syndicale du "SMIG à 1 000 F" concerne une partie notable des salariés tarariens
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- inauguration de la fresque en mars 2008
- http://ententeouestlyonnais.free.fr/armature_main.htm
- [3] au fil d'une grande aventure picaresque Un roman récent évoque la Fête des Mousselines: "La reine des mousselines", de Laure Buisson - Grasset, 2009
Voir aussi
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Liens externes
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