Jean-Baptiste Vietty

Copie de l'Apollino par Vietty, jardin du musée des Beaux-Arts de Lyon

Jean-Baptiste Vietty, né à Amplepuis en 1787, mort à Tarare en 1842 est un sculpteur, un helléniste et un archéologue français.

Biographie

Il est né à Amplepuis dans le département du Rhône, le 14 décembre 1787. C'est le fils d’un plâtrier décorateur d’origine italienne.

Élève du peintre Pierre Cogell, du médailliste Pierre Cartellier et du sculpteur Joseph Chinard, il fut distingué par l’Institut pour diriger des travaux de sculpture à la Bourse de Saint-Saint-Pétersbourg. Il présenta au Salon de 1822 le plâtre d’une Nymphe de la Seine. Il reçut une médaille d’or au Salon de 1824 pour une statue d’Homère méditant l’Iliade et il réalisa une statue d'Apollon qui surplombe la fontaine du jardin du Musée des Beaux-Arts à Lyon.

Enseignant les langues anciennes et les Beaux-Arts, il publia aussi une étude sur les monuments de Vienne en collaboration avec le dessinateur Étienne Rey^[1].

Jean-Baptiste Vietty fut retenu parmi les savants et les artistes de l’Expédition de Morée (1829), placés sous l’autorité de l’Institut de France. D’un tempérament indépendant, il décida avec Edgar Quinet de quitter les autres membres de l’Expédition peu après leur arrivée en Grèce en mars 1829. Mais les deux hommes se séparèrent à leur tour et Quinet dut rentrer rapidement en France victime d’une maladie. De son côté, Vietty ignora les ordres de rapatriement en novembre 1829 et poursuivit ses recherches dans le Péloponnèse et en Attique jusqu’à l’été 1831. À son retour, ses manuscrits furent examinés par la commission de Morée qui le chargea de publier ses découvertes jugées exceptionnelles. Incapable de terminer son ouvrage avant 1835, l'année d'expiration de sa bourse, Vietty accepta diverses commandes, essentiellement des sculptures. De 1835 à 1841, il fut également contraint, pour survivre, de mettre en gage les manuscrits et les dessins réalisés au cours de ses explorations. Il mourut à Tarare (Rhône) le 30 janvier 1842 sans avoir publié la moindre page de ses recherches en Morée. Dans un éloge posthume à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Jean-Baptiste Vietty fut présenté en 1858 comme « une des plus remarquables individualités scientifiques et artistiques de notre époque. (...) Grand artiste, vrai savant, il a aimé la science et l'art pour eux-mêmes, sans ambition, sans récompenses, conservant dans la misère toutes ses admirations et tout son enthousiasme. (...) Beaucoup le plaindront, et cependant il fut heureux. Il est bien à désirer que l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres confie l'examen et le classement de ses manuscrits à une commission spéciale, ou tout au moins à quelque helléniste éminent »^[2].

Tous ses manuscrits sur la Grèce, qui avaient fait l’objet d’un inventaire précis, sont aujourd’hui perdus à l’exception de deux carnets de notes redécouverts en 2005 et partiellement édités^[3].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

• Léon CHARVET, « Jean-Baptiste Vietty », Réunion des Sociétés des Beaux-Arts, 34, 1910, p. 31-53 ; 35, 1911, p. 192-239.
• Roland ETIENNE, La Grèce antique, archéologie d’une découverte, Paris, Gallimard, 1990.
• Stéphane GIOANNI, « Jean-Baptiste Vietty et l’Expédition de Morée (1829) : à propos de deux manuscrits retrouvés », Le Journal des Savants, 2008. 2, p. 383-429.
• Stéphane GIOANNI, « Expédition de Morée : l'odyssée d'un manuscrit », L'Histoire, 359, décembre 2010, p. 24-25.
• Gabriel VAUTHIER, « Jean-Baptiste Vietty et son voyage en Morée », Revue du Lyonnais, 5, 1922, p. 81-89.

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