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Audun-le-Tiche
Église d'Audun-le-TicheAdministration Pays France Région Lorraine Département Moselle Arrondissement Thionville-Ouest Canton Fontoy Code commune 57038 Code postal 57390 Maire
Mandat en coursLucien Piovano
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays-Haut Val d'Alzette Démographie Population 5 975 hab. (2007) Densité 387 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 294 m — maxi. 452 m Superficie 15,43 km2 Audun-le-Tiche est une commune française située dans le département de la Moselle.
Sommaire
Géographie
La ville est située au nord-ouest du département de la Moselle, sur les rives de l’Alzette, aux frontières de la Meurthe-et-Moselle et du Luxembourg, à 1 km de Villerupt et à 2 km d’Esch-sur-Alzette.
Toponymie
C’est l’époque romaine qui lui a laissé son nom : Aquaeductus (aqueduc, 898), Awedeux, Audieux, Audeux-le-Thieux 1389. Version germanisée Adicht. Le déterminant « le Thieux » sert à faire une distinction avec le village homophone d’Audun-le-Roman à qui d'ailleurs, il doit peut-être l'évolution d'Audieux en Audun. Thieux signifiant « allemand » en ancien français[1], thiois étant l’adjectif masculin et thie(s)che l’adjectif féminin. Audun est en effet situé en Lorraine thioise.
- En allemand: Deutsch-Oth
Histoire
L’histoire d’Audun-le-Tiche plonge au plus profond des âges : les premières traces d’occupation remontent en effet au mésolithique (8000 av. J.-C.) mais c’est à l’époque romaine que la localité prendra toute son importance.
L’aqueduc a été partiellement retrouvé ; vu son gabarit, il ne pouvait qu’alimenter des bâtiments de grande taille. La bourgade était imposante et comportait des thermes, des temples et diverses nécropoles. De splendides statues (Minerve, Jupiter à l’Anguipède, Junon ?, Apollon) y ont été retrouvées : elles ont fort probablement été élaborées sur place, en pierre d’Audun ; des carrières ont, de tout temps, fourni un calcaire local apprécié dans tous les environs. Aquaeductus était donc un vicus en pleine expansion aux IIe et IIIe siècles, probablement un centre religieux et industriel car l’exploitation du fer lorrain y était certainement déjà pratiqué.
Mais c’est à l’époque mérovingienne qu’Audun doit sa renommée : une grande nécropole du VIIe siècle, originale par de nombreux aspects, y a en effet été fouillée, révélant armes, bijoux, accessoires du costume ayant accompagné les défunts dans les 200 sépultures mises au jour. L’intérêt primordial de ce site - hormis des rites funéraires peu courants - réside dans l’extraordinaire agencement des tombes, soigneusement confectionnées en pierres réemployées provenant du site gallo-romain tout proche. Des milliers de moellons ont été ainsi réutilisés. C’est à ce jour le plus vaste site mérovingien de Moselle à avoir été publié. De là provient également une rare croix de pierre, attestant d’une pratique chrétienne.
Des fouilles effectuées en 1995 ont permis de mettre au jour les restes d'un moulin hydraulique d'époque carolingienne que l'on a pu dater des années 840 - 850. Sa technologie est basée sur celle de l'Antiquité, telle qu'elle est décrite dans les écrits de Vitruve, architecte romain du Ier siècle de notre ère. De par la richesse du site qui a livré plus de deux cents objets, pour l'essentiel des pièces de bois travaillées : aubes, alluchons, coins, chevilles, etc. et aussi des fragments de meules, les archéologues ont pu établir avec certitude qu'il s'agissait bien d'un moulin à eau. De plus, on a repéré des traces d'un aménagement destiné à donner de la puissance au flux hydraulique. La roue ressemble à celle trouvée à Dasing en Souabe. Les bois utilisés étaient du hêtre et du chêne. Plusieurs fragments de meules en basalte de l'Eifel ont été trouvés entre les pieux, mais il est difficile d'établir le nombre exact de ces meules en raison de leur fragmentation extrême. Peut-être n'y en a-t-il que quatre. La dizaine de maillets de bois trouvés sur le site a servi probablement à broyer des fibres, hypothèse renforcée par la présence d'un bassin de forme carrée en amont du bief qui semble avoir servi au rouissage. Enfin, on peut noter qu'il n'a été trouvé aucun clou sur le site.
Au Moyen Âge, l’importance du site sera confortée par l’érection d’un imposant château féodal, appartenant à la famille de Malberg (originaire de l’Eifel) dont les descendants resteront propriétaires de l’endroit jusqu’à la Révolution.
C’est à Audun-le-Tiche qu’est née l’entreprise Villeroy & Boch en 1748, rue de la faïencerie.
En 1817, Audun-le-Tiche, village de l’ancienne province du barrois avait pour annexe la ferme de Hirps. À cette époque il y avait 561 habitants répartis dans 100 maisons. Au début du XXe siècle, la sidérurgie (mines et usine) prendra le relais de l’histoire, en transformant la bourgade en une ville industrielle, qui comptera jusqu’à 8 000 habitants, ceci jusqu’à la fermeture en 1997 de la dernière mine encore en activité en France. Audun–le-Tiche fut aussi comme Villerupt, Hussigny-Godbrange un important centre de l’immigration italienne qui était venue pour approvisionner le bassin minier de la minette en bras d’œuvre. Une grande partie de cette immigration italienne provenait de Gualdo Tadino, qui est aujourd’hui jumelé avec Audun–le-Tiche.
- Bataille du 30 août 1870.
Sidérurgie
Au milieu du XIXe siècle, un haut-fourneau au bois appartenant à la Société Bauret-Lejeune et Cie est en activité à Audun-le-Tiche, sur un emplacement différent de la ligne des hauts-fourneaux à venir (information tirée des archives du peintre Ponsin). Puis, entre 1872 et 1899, quatre hauts-fourneaux sont mis à feu. En 1899, la société prend le nom de Société des Hauts-Fourneaux et Mines d’Audun-le-Tiche, laquelle devient en 1919 la Société Minière des Terres-Rouges, pour passer en 1964 sous le contrôle de l’Arbed. En 1950, sur les quatre hauts-fourneaux existants : deux sont en service (les 2 et 3 qui produisent des fontes de moulage), le haut-fourneau 4 est en construction et le haut-fourneau 1 est prêt à être démoli.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1983 1992 (décédé) Angel Filippetti PCF Conseiller général du Canton de Fontoy (1979-1985) 1992 1995 Salvatore Bellucci PCF 1995 2005 (décédé) Lucien Schaefer PCF 2005 2007 (décédé) Christian Felici PCF 2007 en cours Lucien Piovano DVG Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : Ehess[2] et INSEE[3])1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 516 401 544 592 723 834 1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1 008 971 1 050 1 081 1 261 1 708 1 798 2 726 1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 4 780 5 231 6 293 4 441 6 101 6 577 6 292 5 793 7 103 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 8 522 7 698 6 831 6 391 5 959 5 757 5 949 5 975 [4] Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Anciens châteaux : dès le XIIIe siècle existait un premier château fort, plus tard il lui fut ajouté le Château-Haut. Tous deux furent rasés en 1675, sur ordre de Louis XIV, Audun était le siège d’une seigneurie, celle de la dynastie des Malberg. Ils s'élevaient près de la place du château actuel.
- Grotte Diaclase d'Audun-le-Tiche
Édifices religieux
- Église de 1934 qui a remplacé celle de 1846 : chaire XVIIIe siècle
- Temple protestant
- Chapelle Notre-Dame de Lorette
Célébrités
- François Boch, fondateur en 1748 de la société, à présent internationale, Villeroy et Boch est né à Audun en août 1695.
- Raymond Cicci, ancien footballeur français de 1951 à 1961, né en 1929 à Audun-le-Tiche
- Aurélie Filippetti, femme politique et romancière française.
- Jean-Baptiste Hiller, peintre orientaliste dont une partie de la production est visible au musée du Louvre, est né à Audun le 16 juin 1751.
- Jules Sbroglia, ancien footballeur français de 1945 à 1965, né en 1929 à Audun-le-Tiche
- Julien Darui, ancien footballeur français, né en 1916, ayant passé son enfance à Audun-le-Tiche
Jumelage
- Loudun (France)
- Gualdo Tadino (Italie)
- Duszniki-Zdrój (Pologne)
- Birkenfeld (Allemagne) depuis le 8 mai 2010[5]
Notes et références
- Albert Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud Paris VIe.
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- Recensement de 2007 des communes de la Moselle
- De 1979 à 2010... - Comité de jumelage d'Audun-le-Tiche sur jumelage-audun-le-tiche.e-monsite.com
Bibliographie
- Alain Simmer, Les Seigneurs d’Audun-le-Tiche, Joeuf, 1984.
- Alain Simmer, Le cimetière mérovingien d’Audun-le-Tiche, Paris, 1988.
Si l'histoire récente d'Audun vous intéresse: http://membres.multimania.fr/audunletiche/
Voir aussi
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Moselle
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