Plappeville

Plappeville

49° 07′ 53″ N 6° 07′ 25″ E / 49.1314, 6.1236

Plappeville
La mairie (château d’Arros).
La mairie (château d’Arros).
Administration
Pays France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement Metz-Campagne
Canton Woippy
Code commune 57545
Code postal 57050
Maire
Mandat en cours
Daniel Defaux
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Metz Métropole
Démographie
Population 2 230 hab. (2008)
Densité 878 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 07′ 53″ Nord
       6° 07′ 25″ Est
/ 49.1314, 6.1236
Altitudes mini. 186 m — maxi. 350 m
Superficie 2,54 km2

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Plappeville est une commune française située dans le département de la Moselle.

Sommaire

Géographie

La commune se situe à environ cinq kilomètres au nord-ouest de la ville de Metz. Elle est implantée sur les coteaux du mont Saint-Quentin entre 250 et 300 m d’altitude. Elle est entourée par les communes de Lorry-lès-Metz, Metz, Le Ban-Saint-Martin, Scy-Chazelles et Lessy.

Histoire

D’après les travaux menés par l’historien Louis Viansson, les environs immédiats de la ville de Divodorum, rebaptisée plus tard Metz, sont déjà habités au début de l’occupation romaine. Un certain nombre de villas furent érigées sur les pentes du mont Saint-Quentin, non loin de la route reliant Reims à Trèves. Le quartier de Tignomont, actuellement situé sur les hauteurs du village, tire sans doute son nom des bûcherons qui exploitaient alors les forêts avoisinantes.

Vers 621, Saint Pappole, 28e évêque de Metz, fait construire sa résidence d’été à l’emplacement actuel du village. Il baptise sa résidence Pappoli Villa, qui deviendra un toponyme, d’où la commune tire son nom. Par la suite, il lèguera la villa à l’abbaye de Saint-Symphorien qu’il avait lui-même fondée. Vers 835, Drogon, 40e évêque de Metz, rapporte de Saint-Quentin en Vermandois des reliques de saint Quentin. Il fait construire un oratoire au sommet de la montagne où sont déposés les reliques. Cet oratoire fut par la suite remplacé par un sanctuaire qui servit de paroisse, plusieurs siècles durant, aux habitants de Plappeville, Scy-Chazelles, Lessy et Longeville. En 923, le village est rasé par les troupes d’Henri l’Oiseleur. Les moines de Saint-Symphorien s’attellent à sa reconstruction. Ils érigent une grande chapelle où seront entreposés les reliques de sainte Brigitte, abbesse de Kildare près de Dublin, morte en 523. Sainte Brigide est toujours la patronne du village, comme en témoigne la présence des langues de feux sur le blason de la commune.

En 1143, l’église de Plappeville, ainsi que ses dépendances, passent sous l’autorité de l’abbaye de Gorze. En 1212, l’abbaye de Saint-Symphorien récupère la possession de l’église de Plappeville. De 1346 à 1443, les armées de Robert de Commercy ravagent à trois reprises le pays messin, en particulier Tignomont. Puis la cité de Metz entre en guerre contre le Duc de Lorraine. Le siège de Metz dure sept mois et oblige les habitants du Val de Metz à trouver refuge derrière les remparts de la cité. Les villages alentours, dont Plappeville, sont rayés de la carte. Une fois de plus, le village est reconstruit, en particulier l’église, dont les travaux s’achèvent en 1493. L’église actuelle date de cette époque. Du bâtiment originel, ne subsistent que la tour et quelques piliers.

En 1552, les troupes d’Albert de Brandebourg établissent leur quartier dans le village, lors du siège de Metz par Charles Quint. Après le siège, le village de Plappeville, comme les autres villages du pays messin, est annexé au royaume de France. De 1588 à 1593, pas moins de 30 habitants sont reconnus coupables d’actes de sorcellerie et exécutés en place publique. En 1603, sur les terres communales, Nicolas Houillon aménage une source ferrugineuse, dite de la Bonne Fontaine.

Au début du XVIIe siècle, le greffier de justice de l’abbaye Saint-Symphorien, Jean Bauchez, entreprend la rédaction d’un journal relatant les évènements importants survenus au sein du village. À l’époque, le village compte près de 300 âmes et une dizaine de notables messins y font construire leurs résidences d’été. La viticulture fait alors vivre 65 foyers sur 71. En 1635, pendant la Guerre de Trente Ans, les armées de Bernard de Saxe-Weimar prennent d’assaut le village. Peu après, en 1636, le village est pillé par les soldats croates de l’Empereur et échappe de peu aux flammes. En 1643, Plappeville est de nouveau mis à sac par une bande de Bourguignons. Ce pillage met fin à une série de dommages causés par les guerres de Trente Ans, notamment la peste et le typhus, transmis par les soldats, qui frappèrent durement le village à cette époque.

Au XVIIIe siècle, malgré les famines et les maladies, la tradition viticole subsiste et reste l’activité dominante de la population. En 1701, les premiers registres d’état civil apparaissent dans la paroisse. Ils sont d’abord tenus par les prêtres, puis par la mairie à partir de 1790. En 1728, le ban communal compte 49 ha de vignobles. En 1789 , lors des États Généraux, les habitants adressent leur cahier de doléances au roi. Ils y dénoncent les impôts et autres redevances seigneuriales qui les privent des trois cinquièmes de leurs revenus. Le village sera épargné par les tourments de la Révolution. De nombreux émigrés y trouvent refuge, fuyant les troubles et la Terreur.

Au XIXe siècle, la commune perpétue sa tradition viticole. En 1814, lors du siège de Metz, une division russe occupe temporairement le village. En 1870, le maréchal Bazaine, fils d'un Scygéocastellois, établit son quartier général dans le village. Il y organise la défense de Metz. Le 27 octobre 1870, la ville de Metz tombe aux mains des prussiens, après un siège de deux mois. Le 22 novembre 1870, le dépôt de munitions du fort de Plappeville, occupé par les Allemands, explose. De nombreux prisonniers de guerre français périssent dans l'accident. De par le Traité de Francfort, Plappeville, tout comme l’Alsace et la Moselle, est annexé par l’Allemagne. Les Allemands reconstruisent le fort et l’intègre à une nouvelle ceinture fortifiée. Les familles plappevilloises sont peu à peu remplacées par des familles allemandes. Les grandes maisons, souvent entourées de hauts murs, sont rachetées par des bourgeois ou des aristocrates allemands, notamment le Generalfeldmarschall Gottlieb von Haeseler. Celui-ci, amoureux du pays, reviendra finir sa vie au village et y sera inhumé en 1920[1]. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent naturellement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes gens tombent au champ d'honneur sous l’uniforme allemand. Le 2 septembre 1915, la commune prend le nom de Papolsheim par décret impérial. Les restrictions alimentaires amènent bientôt les habitants à ruser avec les autorités militaires pour cacher le bétail[1]. Les Plappevillois accueillent avec joie la fin des hostilités et la paix, enfin retrouvée[1]. La commune redevient française en janvier 1919.

Si Plappeville n’a pas été directement touché par la Première Guerre mondiale, il n’en fut pas de même pendant la Seconde Guerre mondiale. Une fois de plus, le village connut l’annexion, mais cette fois, la transition fut brutale. Le 11 novembre 1940, l’armée allemande expulse 95 % de la population du village, qui doit se réfugier en zone libre, d’Albi à Castres, en passant par Quillan ou Cordes. Le 1er avril 1941, la commune de Plappeville, rebaptisée Pleppweiler, intègre le Stadtkreis Metz, le district urbain du Grand Metz. Au cours de la bataille de Metz, après trois jours de combat acharnés, la commune de Plappeville est libérée le 21 novembre 1944 par la 5e division d’infanterie de l’armée Patton[2]. C'est au cours de ces combats, que la la voûte de l’église fut endommagée par un bombardement américain visant les forts du Saint-Quentin, le 19 novembre 1944. Après la libération de la commune, deux détachement de la 462e Volks-Grenadier-Division de l'armée de Knobelsdorff résistèrent encore deux semaines dans les forts du Saint-Quentin et de Plappeville, interdisant le retour de la population civile dans la commune.

De 1950 à 1980, et pour renouer avec une tradition qui remonte à 1800, le village organise la fête de Saint-Vincent, patron des vignerons[1].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1929   Victor Zimmerman    
1945   Pierre Gontard    
1953   Léon Larue-Dubost    
1955   Roger Berrier    
1960 mars 1989 Jean Lansac    
mars 1989 mars 1995 Robert Mirgain    
mars 1995   Daniel Defaux    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1 500 1 615 1 568 1 776 2 130 2 341
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Migomay, maison de Paul Ferry.
Château de Tignomont.
  • maison d’Arros, foyer Saint-Michel, mairie actuelle : on ne connaît pas l’époque de construction de cette maison appelée autrefois château. En 1743, Louis Charles de Rostaing en est le propriétaire. En 1775, le comte d’Arros en est possesseur. Bazaine y installa son quartier général en 1870, lors de la bataille de Saint-Privat. En 1896, les religieuses du Pauvre Enfant Jésus achètent le domaine. Elles y créent un orphelinat jusqu’en juillet 1981. Cette remarquable demeure est rachetée par la commune qui y aménage la mairie en 1993 ;
  • la maison du Chapitre de la Cathédrale dite « Château de Tignomont » (1336). Le chapitre de la cathédrale de Metz possédait une maison forte à Tignomont. Elle avait un rôle défensif. Détruite par deux fois (1443 et 1636). Résidence et métairie jusqu’en 1794. La maison actuelle fut édifiée probablement à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle. Réhabilitée, elle est aujourd’hui habitée par des particuliers ; inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1988.
  • Migomay, maison de Paul Ferry : cette ancienne maison probablement du XVIe siècle est le seul vestige des débuts du protestantisme à Metz. Elle est la « campagne » dans laquelle le célèbre pasteur Paul Ferry (1591-1668) venait s’installer de temps à autre. Cette demeure est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2001 ;
  • les lavoirs : de nombreuses sources alimentent fontaines et lavoirs. Ces derniers ont été utilisés par les lavandières jusqu’au milieu des années 1980. Leur réhabilitation en font des joyaux du patrimoine communal ;
  • maisons vigneronnes : dans le Pays messin, la tradition viticole est très ancienne et remonte à l’époque gallo-romaine. La vigne se développe et finit par recouvrir les pentes du mont Saint-Quentin. En 1848, elle couvre plus d’un tiers du territoire de la commune. Cette tradition explique la présence de nombreuses maisons vigneronnes dans le village ;
  • un arboretum situé au col de Lessy a été inauguré en 1989. De nombreuses espèces de végétaux régionaux y sont présentées.

Édifices religieux

Église Sainte-Brigide.
  • église Sainte-Brigide datant du XIe siècle, ruinée en 1445 lors du siège de Metz par le Duc de Lorraine, l’église fut rebâtie en 1493 à l’emplacement d’un sanctuaire fortifié construit vers 1040. Celle-ci garde encore quelques éléments de l’église romane qui s’intègrent harmonieusement au nouvel édifice reconstruit à l’initiative des abbés de Saint-Symphorien et avec l’aide des habitants du village. Entièrement restauré, l’édifice a retrouvé toute sa splendeur. La voûte s’effondre lors du bombardement du 19 novembre 1944. L’église est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1980 ;
  • les calvaires : de nombreux calvaires disséminés dans le village témoignent de la croyance de nos ancêtres ;

Ouvrage militaire

  • fort de Plappeville, édifié par la France entre 1867 et 1870, rebaptisé fort Alvenslebenn et aménagé par les Allemands de 1871 à 1891 ;

Gastronomie

Vignoble en appellation d’origine Moselle.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

  1. a, b, c et d Le Républicain lorrain, « Plappeville : le vin dans les veines », 13 novembre 2011, p. 16.
  2. 1944-1945 : Les années liberté, Le Républicain Lorrain, 1994 (p.14:Recensement préfectoral sur les dates de libération)
  3. Le site de Plappeville sur le site de l’Insee

Liens externes



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