Amanvillers

Amanvillers

49° 10′ 03″ N 6° 02′ 37″ E / 49.1675, 6.04361111111

Amanvillers
Église Saint-Clément
Église Saint-Clément
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement Metz-Campagne
Canton Marange-Silvange
Code commune 57017
Code postal 57865
Maire
Mandat en cours
Pierre Keller
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Metz-Métropole
Site web www.mairie.amanvillers.free.fr
Démographie
Population 2 143 hab. (2007)
Densité 220 hab./km²
Gentilé Amanvillois, Amanvilloise
Géographie
Coordonnées 49° 10′ 03″ Nord
       6° 02′ 37″ Est
/ 49.1675, 6.04361111111
Altitudes mini. 245 m — maxi. 362 m
Superficie 9,76 km2

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Amanvillers est une commune française située dans le département de la Moselle.

Sommaire

Géographie

Amanvillers est situé au débouché de la vallée de Montvaux, à 15 km environ au nord-ouest de Metz, à une altitude moyenne de 320 m. C’est l’une des entrées du Pays-Haut. Amanvillers a comme annexes les fermes de Champenois, de Montigny la Grange et de Saint-Vincent.

Histoire

Toponymie

Son nom paraît pour la première fois dans une bulle du pape Alexandre III en 1177 sous la forme de Almanviller. Ce n’est qu’aux environs de 1820 qu’il a pris son orthographe actuelle après avoir subi plusieurs transformations.

Faute de documents anciens, il est impossible de reconstituer l’histoire complète du village. On suppose qu’à ses débuts qui se situeraient vers le Xe siècle, Amanvillers était une métairie ou un hameau, au milieu des bois, appartenant à un propriétaire nommé Aman ou Alman. La désinence villers serait la traduction du mot germanique « Weiler » dérivant du latin villa ou ferme. Au Xe siècle, Amanvillers était déjà possession de l’évêché de Metz aux confins du duché de Bar.

  • En allemand: Amanweiler
  • En 1940–44: Almansweiler

Ses annexes

Au XIIe siècle, la ferme de Champenois est désignée sous le nom de Hospital de Champenoy. Cette maison hospitalière, avec son enceinte, ses fossés et sa chapelle dédiée à l’Ordre de Malte était probablement à l’usage des lépreux comme nous le rappelle encore aujourd’hui le lieu-dit « Machire », c’est-à-dire masure des lépreux.

Dominant la plaine environnante, Montigny la Grange était une maison fortifiée qui dut jouer un rôle important dans les guerres moyenâgeuses. Jusqu’à sa destruction partielle en 1944, elle avait conservé quelques vestiges tels un porche, un fossé, une tour carrée… Plus anonyme parce que sans doute plus ancienne, la ferme Saint-Vincent située à l’orée du bois de même nom nous rappelle que probablement dès le Xe siècle, les seigneurs du village furent l’abbé et les religieux de l’abbaye Saint-Vincent de Metz.

Une communauté civile

Signalé dans le bulle de 1177 comme seigneurie de cette abbaye messine, Amanvillers était déjà à cette époque constitué en communauté civile organisée, avec à sa tête un chef choisi par les habitants mais nommé par le père abbé, et qui, dès le XVIe siècle porta le titre de maire. Le premier maire connu d’Amanvillers fut Thomas Huet, fermier des religieux de Saint-Vincent (1721).

Une communauté paroissiale

Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que le village fut constitué en paroisse. Jusque-là, sa chapelle, qui se tenait sur l'emplacement de l'actuelle mairie, n’était qu’une annexe de la mère-église de Châtel-Saint-Germain où les habitants étaient tenus d’aller faire leurs pâques. Ceux-ci réclament un prêtre chez eux, mais le père abbé de Saint-Vincent s’y oppose. Après deux années de discussions, en 1695, Amanvillers a son premier curé, Jean Gaspard. La chapelle devenue trop petite, l'abbé Geyer entreprend la construction d’une église qui sera achevée en 1890.

Une place dans l’histoire

La position d’Amanvillers, à la limite du pays messin et du duché de Bar, sur une hauteur au commencement de cette vaste plaine qui s’étend jusqu’à Verdun, vouait le village et ses annexes à occuper une place stratégique d’importance dans l’histoire moyenâgeuse et contemporaine. On déplora la destruction du village durant la guerre de Trente Ans (1618 - 1648). Ce n’était pas la première fois qu’Amanvillers endurait les méfaits d’une guerre. Au Moyen Âge, le village fut souvent victime d’invasions, de pillages, d’épidémies et d’incendies. Il eut à souffrir des invasions qui, en 1300, le détruisirent une première fois. La localité resta en ruines, sans habitants, jusqu’en 1448. Reconstruite par les Religieux de saint Vincent, elle fut à nouveau détruite, en 1502 et en 1517, victime cette fois d’incendies. « Il semblait qu’il ne plut à Dieu qu’en ce lieu désert et au milieu des bois habitât personne ». Au XIXe siècle, en 1854, c’est une épidémie de choléra qui décima la population.

Guerre de 1870

Durant la Guerre franco-prussienne de 1870, le général de Ladmirault commande le 4e corps de l’armée du Rhin sous les ordres du maréchal Bazaine. Il assiste à toutes les batailles, de Mars-la-Tour à Saint-Privat. C’est dans cette plaine immense qu’eut lieu le 18 août 1870 l’une des plus sanglantes épopées de l’histoire militaire, la bataille de Saint-Privat du nom du village voisin d’Amanvillers qui mais qui toucha tous les villages de ce coin de Moselle. Dans la bataille, Ladmirault repousse les Allemands devant Amanvillers. Un tableau d’Alphonse de Neuville localisé au Musée d’Orsay rappelle cet épisode tragique. Par le traité de Francfort, en raison de cet épisode tragique (« le tombeau de ma garde » dira le Kaiser), le village et ses voisins furent annexés à l’Empire allemand. Pendant l'annexion allemande, la commune connait une période prospère.

Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Amanvillois, comme tous les Mosellans, se battent loyalement pour l’Empire allemand. Mais en dépit de leur attachement à l’Empire, les habitants de la commune accueillent avec joie la fin des hostilités et la paix enfin retrouvée. Le village n'eut pas à souffrir de combats à cette époque.

Seconde Guerre mondiale

Si Amanvillers n’a pas été directement touché par la Première Guerre mondiale, il n’en fut pas de même en ce qui concerne celle de 1939-1945. Une fois de plus, le village connut l’annexion mais aussi la destruction à plus de 85 % au cours de la bataille de Metz, dans des combats qui débutèrent en septembre 1944 et durèrent plusieurs mois. Aucun immeuble ne fut épargné. C’est durant ces jours noirs que disparurent l’important bâtiment de la gare, construit en 1873, ainsi que la très belle église de style néogothique, datant de 1890.

Le 2 septembre 1944, Metz est déclarée forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc être défendue jusqu’à la dernière extrémité par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prêté serment au Führer[1]. Le jour même, les troupes du général Krause prennent position sur une ligne allant de Pagny-sur-Moselle à Mondelange, en passant à l’ouest de Metz par Chambley, Mars-la-Tour, Jarny et Briey. Après un premier repli opéré le 6 septembre 1944 sur Saint-privat et Amanvillers, les lignes allemandes s'appuient maintenant solidement sur les forts du secteur, en particulier sur le Groupe fortifié Lorraine, ou Feste Lothringen, et sur les positions fortifiées des carrières d'Amanvillers, ou Steinbruch-Stellung, Kellermann, ou Wolfsberg-Stellung, Richepance, ou Batterie Vemont et Canrobert, ou Horimont-Stellung. Le secteur d’Amanvillers - Saint-Privat est tenu au nord par le 1010e Sicherungs-Regiment du colonel Richter de la 462e Infanterie-Division et au sud par les Fahnenjunker de la Fahnenjunkerschule VI des Heeres "Metz" sous les ordres du colonel SS Siegroth[2]. La ligne de fortifications du secteur allant de Gravelotte à Semécourt, qui se composait d'un mur discontinu de trois de haut et 10 mètres de large, renforcé par quatre forts, le tout recouvert à l'ouest par une ligne d'avant-postes, de tranchées, de barbelés, et de positions de mitrailleuses, semble imprenable[2]. Le 9 septembre au matin, l’artillerie américaine commence un tir de barrage sur les positions allemandes identifiées, préparant le terrain à l’infanterie et aux blindés de la Task Force McConnell. Arrivées dans le bois de Bois de Jaumont les troupes américaines du 2e Infantry Regiment sont prises sous le feu du Fort Kellermann. La journée s'achève sur un constat d'échec pour le Colonel Roffe, qui déplore des pertes élevées pour « 20 odd forts », vingt forts « dépareillés »[3]. Le colonel Roffe du 2e Infantry regiment réclame alors l'appui de l'aviation au général Silvester. Le 10 septembre, trois escadrilles de chasseurs-bombardiers déversent leurs bombes sur le secteur est d'Amanvillers, où sont groupées les fortifications. Les P-47 atteignent leurs cibles, mais les bombes de 500 livres ont peu d'effet sur le béton armé des ouvrages fortifiés et les dégâts collatéraux sont considérables à Amanvillers. L'attaque d'infanterie, lancée immédiatement après ce bombardement aveugle, s’arrête à bout de souffle trois heures plus tard[3]. Le 10 septembre 1944, le commandant de la 7e division blindée accepte de prendre position près de Roncourt, afin de soutenir une nouvelle attaque du 2e Infantry regiment. Le 11 septembre 1944, à 6h30, les chars font route vers Pierrevillers, essuyant au passage des tirs sporadiques. Mais ils tombent finalement sur un barrage routier antichar, sous le feu de canons antichars camouflés et difficilement localisables. L'infanterie arrive cependant à prendre position sur les pentes boisées, au nord-ouest du village de Bronvaux, trop loin de l'objectif pour soutenir le 2e Infantry Regiment[3]. Malgré plusieurs contre-attaques de la 462e Volks-Grenadier-Division, les troupes américaines arrivent à reprendre du terrain en fin de journée, après un barrage roulant d'artillerie visant les ouvrages fortifiés du secteur, et utilisant des obus fumigènes en couverture [3]. Le 1er Bataillon de la Task force, durement touché par les tirs d'artillerie de la 462e Volks-Grenadier-Division et par les tirs précis d'armes légères, doit se retirer avec difficulté derrière un écran de fusées fumigènes, à plus de cinq cents mètres d'Amanvillers. Vers 14h00, une nouvelle frappe aérienne sur Amanvillers ne permet pas à l'infanterie de progresser, le village étant trop proche des fortifications du secteur pour être pris en totalité. Le 13 septembre, l'état-major américain redéploie ses troupes sur la ligne de front pour concentrer son attaque sur les ouvrages fortifiés. Mais le 2eInfantry Regiment échoue encore[3]. Deux régiments américains renforcés par des compagnies du génie de la 90e Infantry Division prennent la relève dans le secteur : le 357e Infantry Regiment du Colonel Barth prend position le long du bois de Jaumont, à l'Est de Saint-Privat, le 359e Infantry Regiment du Colonel Bacon prend position à l'est de Gravelotte[2]. Le 15 septembre une attaque est prévue sur le secteur des ouvrages Canrobert et Kellermann au nord et Jeanne-d’Arc au sud du secteur. L’approche est difficile, les soldats allemands se défendant pied à pied. Les bazookas américains étant sans effet surs les casemates bétonnées, des chars suivis de sections armées de lance-flammes se jettent sur les premières lignes allemandes, ne parvenant qu’à les neutraliser, sans les prendre. Le général McLain comprend alors qu’une attaque frontale du secteur est vouée à l’échec et ordonne à ses troupes de maintenir la pression sur les postes avancés de la 462e Volks-Grenadier-Division, sans attaquer frontalement les forts Jeanne-d’Arc et Lorraine[2] Devant la pugnacité des troupes d’élite de la 462e Volks-Grenadier-Division, le général McLain décide de suspendre les attaques, en attendant de nouveaux plans de l’état-major de la 90e Infantry Division[3]. A l'aube du 14 novembre, les obusiers de 105-mm du 359e Field Artillery Battalion ouvrent le feu sur le secteur situé de part et d'autre du Groupe fortifié Jeanne-d’Arc, entre le fort François-de-Guise et le fort Driant, afin d'ouvrir la voie au 379e Infantry Regiment dont l’objectif est d’atteindre la Moselle. L’attaque sera cette fois couronnée de succès. Après un mois d’accalmie, le 9 novembre 1944, pas moins de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 déversent 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 à 2 000 livres, sur les ouvrages fortifiés et les points stratégiques situés dans la zone de combat de la IIIe armée[4]. La plupart des bombardiers ayant largué leurs bombes sans visibilité, à plus de 20 000 pieds, les objectifs militaires ont souvent été manquées, faisant de nouveau des dégâts collatéraux. Le village sera de nouveau durement touché.

Comme après chacune des destructions, le village a pu être reconstruit. Destruction ne fut pas synonyme de décadence, mais de renaissance. En effet, une croissance continue de la population s’observe depuis 1870 : 266 habitants en 1800, 317 en 1870, 628 en 1905, 663 en 1910. Après un léger fléchissement qui fut général, 514 habitants en 1940, la courbe a repris son ascension dès 1946 pour atteindre et même dépasser aujourd’hui les 1900 habitants : 1947 au dernier recensement de 1999.

Héraldique

Blason Amanvillers 57.svg
Les armes de Noisseville peuvent se blasonner ainsi[5]:

De gueules à la fleur de lys d’argent, florencée de sinople, accompagnée de trois molettes d’or, percées aussi d’argent.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1960 mars2001 Serge Gauche    
mars 2001   Pierre Keller    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE)
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
846 1 043 1 235 1 456 1 784 1 934 2 143
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

  • vestiges romains dans la forêt d’Amanvillers ;
  • vestiges de la ferme de Champenois sur la route de Vernéville, XIIe siècle ; chapelle dédiée à l’Ordre de Malte ;
  • traces du château de Montigny-la-Grange (mur de soutènement), détruit en 1944 (combats de la libération) ; première mention en 1403, le propriétaire est Pierre Renguillon ; reconstruit en 1597 par Jean Gauvain ;
  • statue Le Géant réalisée par André Forfert devant le stade de football.

Édifices religieux

L’église Saint-Clément de style néogothique, construite en 1895, est démolie en 1944 puis reconstruite après 1950. Elle possède des vitraux de Camille Hilaire.

Sport

  • parcours de santé à l’entrée du bois de Montvaux ;
  • parc de jeux pour enfants ;
  • piste pour bouliste au bas de la rue de Champagne ;
  • gymnase ;
  • terrain de tennis ;
  • terrain de foot ;

Personnalités liées à la commune

Notes et références

  1. René Caboz, La bataille de Metz, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1984, p. 132.
  2. a, b, c et d Hugh M. Cole : The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950 (p 176-183)
  3. a, b, c, d, e et f Hugh M. Cole : The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950 (p 152-155)
  4. Général Jean Colin, Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz ; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, 1963, p. 13.
  5. Source : GASO La Banque du blason, consulté le 21 octobre 2009.


Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Amanvillers de Wikipédia en français (auteurs)

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