Parc naturel marin des Trois Estuaires

Parc naturel marin des Trois Estuaires
Parc naturel marin à l'ouvert des Trois Estuaires
Image illustrative de l'article Parc naturel marin des Trois Estuaires
Zone de projet, au droit des 7 estuaires, de la Bresle, de la Somme, de l'Authie, de la Canche, de la Liane, du Wimereux et de la Slack
Emplacement Manche-Est,
Somme et Pas-de-Calais
Picardie et Nord-Pas-de-Calais
Ville proche Abbeville
Coordonnées 50° 08′ 46″ N 1° 28′ 45″ E / 50.146111, 1.47916750° 08′ 46″ N 1° 28′ 45″ E / 50.146111, 1.479167
Superficie non encore fixée
Administration préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord,
préfet de la Somme, préfet du Pas-de-Calais (durant la phase d'étude et préfiguration), puis Conseil de gestion associant une soixantaine de membres (en préfiguration en 2011)

Proposé par Jérôme Bignon[1] parmi plusieurs autres, le Parc naturel marin des Trois Estuaires[2] ou « Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale »[3] plus précisément «  Parc naturel marin à l’ouvert des estuaires picards et en mer d’Opale  » a fait début 2008 l'objet du lancement d'une procédure d'étude et de création[4] par le Ministre chargé de l'environnement Jean-Louis Borloo.

Périmètre du projet soumis à enquête publique en 2011[5] ; environ 2290 km² d'eaux marines pour environ 167 km de trait de côte. D'autres variantes plus petites ou plus grandes ont été étudiées.
La comparaison des débits qui alimentent le « Fleuve marin côtier » montre l'importance de l'apport initial de la Seine (435 m3 par seconde). Toutefois, la Somme et moindrement la Canche et l'Authie jouent encore un rôle important en rechargeant le fleuve marin côtier en eau douce quand il longe vers le nord les côtes picardes et d'opale et qu'il tend à se diluer dans les eaux de la Manche
Rose des vents de Boulogne-sur-Mer. Dans cette partie de la Manche-Est, les vents dominants et les les plus forts sont globalement parallèles au sens des courants majeurs qui poussent la masse d'eau de la Manche vers la Mer du Nord. Des tempêtes soufflant dans le sens que l'onde de marée peuvent causer des "surcotes" de marée haute, c'est à dire une mer plus haute qu'annoncée par le calcul du simple coefficient de marée. Par contre la houle atlantique a eu le temps d'être atténuée, et le goulot du détroit est encadré de falaises, ce qui y limite le risque de submersion marine

Comme tout Parc naturel marin ; défini par 3 composantes : un périmètre, des orientations et son « conseil de gestion », il doit se construire dans un esprit de développement durable, en s'appuyant sur des connaissances partagées (en grande partie à encore acquérir), avec approche écosystémique[6] (promue par l'Europe et l'ONU) visant une restauration, protection et gestion équilibrée des ressources naturelles, incluant un processus de « Gestion intégrée des zones côtières ».

Sommaire

La définition du périmètre

C'est la première étape, qui nécessite validation par l’État, après enquête publique[5], avis de commissaires enquêteurs, sur la base de plusieurs années de concertation et avis techniques et scientifiques et de collectivités visant à former un projet partagé, sur un espace cohérent et fonctionnel, sur des bases scientifiques.
Ce travail de définition est en cours, à partir d'un « périmètre d'étude » qui en 2009 portait sur les zones littorales des départements du Pas-de-calais et de la Somme jusqu'à la limite des eaux territoriales anglaises, en incluant les 3 estuaires concernés et pouvant éventuellement s'étendre au Nord jusqu'au droit du site Natura 2000 (et Grand site) des des Deux Caps.

Les orientations de gestion

Elles seront détaillées et mises en œuvre par le futur conseil de gestion. La proposition soumise à enquête publique en 2011 en contient huit :

  1. « Connaissance et le suivi partagés de l’état et de l’évolution du milieu marin, ainsi que des activités humaines en interaction avec celui-ci, notamment, pour les estuaires et les bancs de sable sous-marins » ;
  2. Protection, et si besoin restauration des écosystèmes et du patrimoine naturel (exploité ou non). Cet orientation concerne notamment les nourriceries et les frayères ainsi que les « couloirs de migration en mer » essentiels à la gestion durable et intégrée des ressources halieutiques ;
  3. Bon état écologique des eaux marines, ce qui est un objectif que tous les États membres doivent atteindre en 2015 pour respecter la DCE (Directive cadre sur l'eau), cette orientation s'intéresse en particulier à «  l'observation et à la gestion de la mobilité hydro-sédimentaire, importante pour le bon état des habitats marins et pour conserver le caractère maritime des estuaires » ;
  4. Gestion coordonnée et partenariale des espaces protégés et des milieux aquatiques (marins ou contigus ou connectés aux milieux aquatiques littoraux).
  5. Développement durable de la pêche, pour une « exploitation durable des ressources, dans le respect des milieux et en confortant le rôle social et économique de la pêche, enjeu majeur local » ;
  6. Développement durable des usages dans les estuaires, sur l’estran et en mer, par un usage raisonnable « des ressources vivantes, minérales ou énergétiques de la mer, les usages de loisirs et les usages traditionnels porteurs de l'identité maritime, en œuvrant pour une cohabitation équilibrée de tous, en restant ouvert à l'innovation et à de nouveaux usages » ;
  7. Préservation du patrimoine culturel lié à la gestion du milieu marin, en explorant et faisant mieux connaître les paysages marins et sous-marins, l'histoire liée aux spécificités historiques, culturelles, environnementales et physiques de la zone couverte et concernée par le Parc ;
  8. Coopération avec les pays voisins (Belgique, Royaume-Uni) pour une protection en commun de ce « Détroit international » en faveur d'un développement durable des activités maritimes.

Conseil de gestion

Le projet soumis à enquête prévoit un Conseil d'une soixantaine de membres, qui sera « résolument marin » et où les collectivités territoriales concernées seront invitée à prendre en compte la mer dans leurs politiques (compétence autrefois essentiellement réservée à l'État), avec les pêcheurs professionnels qui y auront « une place privilégiée », pour « représenter la diversité des activités traditionnelles maritimes ».

En 2011, après 3 ans de préparation et préfiguration sous l'égide d'un conseil un projet[7] est soumis à enquête publique (du 16 août au 16 septembre 2011) : dit Parc naturel marin «  à l’ouvert des 7 estuaires » (de la Bresle, de la Somme, de l’Authie, de la Canche, de la Liane, du Wimereux et de la Slack), s’étendant au large jusqu’au dispositif de séparation du trafic.
Ce périmètre est la variante moyenne (en termes de superficie) arbitrée par les 3 préfets des régions concernées parmi un ensemble de variantes étudiées, de moindre surface ou s'étendant plus au large jusqu'aux eaux territoriales anglaises ou plus au nord un peu au delà des caps Gris-Nez et Blanc-Nez (ensemble également connu comme Grand site national des deux caps). Il se veut être une solution de compromis entre les souhaits des nombreux acteurs engagés dans la réflexion depuis 2008 et les enjeux de protection[8] de l'environnement marin.

Cadre juridique

Ce projet répond notamment à un engagement[9] de l'État français qui était de créer 10% d’aires marines protégées , dont huit nouveaux Parcs Naturels Marins, pour atteindre le nombre de dix parcs[10], avant 2012, avec l’aide de l'Agence des Aires Marines Protégées (AAMP). C'est aussi un moyen de répondre aux objectifs internationaux fixés à la Conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya (2010) lors de l'année internationale de la biodiversité (10 % d'aires marines protégées en plus dans le monde avant 2020), sachant que la France a en responsabilité le plus domaine maritime au monde a priori le plus vaste et le plus riche en biodiversité.

En février 2008, le processus de création du Parc est placé[11] sous la triple responsabilité du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, d'un préfet de région (Picardie) et d'un préfet de département (Pas-de-Calais). L'arrêté (ministériel) précise dans son « Art. 2. − Le directeur général de la mer et des transports et le directeur de la nature et des paysages sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.  »[11].

L'enquête publique a lieu en 2011, de même que pour deux autres Parcs naturels marins (Côte Vermeille, et Glorieuses), deux autres étant prévus en 2012[12] .

Le parc pourra aussi contribuer à une meilleure application de nombreuses conventions internationales dont par exemple la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique

Localisation et communes concernées

Ce Parc naturel marin, comme celui de la mer d'Iroise s'étendra en mer (un parc marin n'a pas de territoire à terre). Le projet est positionné dans la partie terminale de la Manche-Est, et plus précisément dans la partie amont du Détroit du Pas-de-Calais, avec une variante débordant légèrement sur l'Aval du Détroit ver le nord, c'est-à-dire vers la mer du nord, là où le détroit s'élargit et le courant ralentit. Sa position géographique correspond à la section de la Manche où l'onde de marée est la plus contrainte par le Goulot formé par le rapprochement des côtes françaises et anglaise. C'est là que la marée est la plus haute, et que les courants (dont la résultante et orientée vers le nord) sont les plus accélérés, ce qui explique l'originalité des habitats sous-marins et des groupes d'espèces mis en évidence par l'étude CHARM. C'est aussi une zone identifiée comme à enjeux forts en termes de vulnérabilité (densité du trafic et risque maritime, risque de pollutions) et de pressions sur les ressources naturelles (dont granulats)[13].

Pourquoi un parc au droit des estuaires ?

La cohérence géographique, hydrologique, hydro-sédimentaire, halieutique et écologique du périmètre proposé découle en grande partie des caractéristiques géo-morphologiques du détroit (évoquées dans le paragraphe précédent).
Elle provient aussi du fait que cette section de la Manche réunit 7 estuaires aux caractéristiques proches ou communes, dits "estuaires picards". Les plus grands et les plus typiques de ces estuaires sont  :

  • L'estuaire de la Somme (ou Baie de Somme) ;
  • L'estuaire de l' Authie (ou Baie d'Authie) ;
  • L'estuaire de la Canche (ou Baie de Canche) ;
  • Trois estuaires se succédant plus au nord, de taille plus modeste, mais ayant un fonctionnement hydro-sédimentaire de même nature, c'est-à-dire également géo-morphologiquement contrôlés par le fleuve marin côtier qu'ils contribuent aussi à alimenter en eau douce, constituant un milieu de transition[14] sans égal en France.

Ces 6 estuaires ajoutent chacun leurs eaux douces au panache de la Seine et à celui bien plus léger de la Bresle, formant ce qu'on appelle « le fleuve marin côtier » ; une énorme masse d'eau moins salée (et donc moins dense que la Manche et que la Mer du Nord, qui longue la côte vers le nord, poussée par les courants dominants venant de l'Atlantique. La densité, la turbidité, la salinité, la vitesse et l'écologie de ce fleuve marin côtier sont spécifiques. Elles varient selon les époques de l'année (cycle saisonnier), mais aussi selon les années (en fonction des conditions météorologiques et de l'utilisation des sols des bassins versants des fleuves qui y débouchent). Les nutriments apportés par les fleuves nourrissent un grand nombre d'espèces d'algues microscopiques ; Plus de cent dix espèces ont été identifiées dans la zone d'étude du Parc, rien que pour le phytoplancton[3]. Ce plancton photosynthétique joue un rôle important dans le cycle du carbone, et il est lui même mangé par le zooplancton (dominé dans cette zone par 3 espèces de copépode ; Temora longicornis, Acartia clausi et Pseudocalanus elongatus), formant la base animale du réseau trophique, et parfois directement consommé par de grands poissons tels que le requin pèlerin et plus rarement par des baleines. Au printemps, on observe plus couramment des blooms de Phaeocystis dans le fleuve marin côtier, formant lors de sa dégradation un mucus donnant une mousse blanche sur l'estran.

  • un domaine marin, à définir sur des bases biogéographiques, hydro-sédimentaires, géologiques, etc. en considérant notamment les « bouchons vaseux » estuariens, le phénomène dit de « fleuve marin côtier », mais aussi les cellules hydro-sédimentaires et la zone de courant marin située plus au large. Ces dernières résultent de la conjonction de la géo-morphologie côtière et sous-marine, des apports en eau douce, de l'action des marées, des houles et courants. Elles contrôlent la dynamique et circulation des sédiments qui jouent dans ces régions fortement sablonneuses un rôle essentiel, dans la différentiation des écosystèmes marins, de fonds marins et littoraux. Dans cette région ces cellules forment deux complexes bien marqués, mais liés. Ces deux grands complexes hydro-sédimentaires sont en fait marqués par la configuration du détroit et à la résultante globale des courants montants et descendants, l'un au sud et l'autre au nord du Cap Gris-Nez.
  • On trouve encore localement des reliques de forêts sous-marines de laminaires (0,11 km2 au total dans la zone d'étude du parc) ; devant Audresselles, devant le Cap Gris-Nez et ponctuellement au large du Cap Blanc-Nez. Laminaria digitata n'est plus présente en 2011 que sur une seule barre rocheuse face au Cap Blanc-Nez, alors que 10 ans avant, de petites populations persistaient encore au sud du Cap Gris-Nez et à Ault au sud de la Baie de Somme[3]. Comme ailleurs en France les fucales sont également en régression[3]. Or - ne serait-ce que pour leur rôle d'abri - ces deux espèces jouent un rôle très important pour la ressource halieutique. Le parc pourrait contribuer à comprendre les causes de leur régression et à tenter des plans de réintroduction ou de restauration & confortement des populations survivantes.
  • la zone du parc n'est pas épargnée par les espèces invasives ; le LOG (laboratoire d’océanologie et de géosciences) de Wimereux en suit près d'une centaine d'espèces (90) dont la crépidule (qui commence à poser en Bretagne et localement en Manche de sérieux problèmes en tapissant les fonds au détriment des espèces autochtones)[3].
  • Trois entités écopaysagères importantes sont la bande littorale d'estran, le front dunaires et ses laisses de mer. Elles sont particulièrement vulnérables car « avec 77 % de son littoral en érosion, le Pas-de-Calais est le département le plus touché au niveau national », avec des enjeux économiques d'importance (stations balnéaires, tourisme, zones portuaires, espaces protégés, habités ou cultivés menacés. L'écotone « terre-mer » qui se déplace bi-quotidiennement au rythme des marées et cycliquement avec une amplitude plus grande lors des grandes marées est le lien terre-mer qu'il faut surveiller et localement gérer. Cette bande littorale abrite plusieurs haltes migratoires qui sont souvent des Zones de connexion biologique (ZoCoB) importantes et ont une importance supra-européenne (Enjeu = paléarctique nord-occidental pour les oiseaux) ; Ce sont notamment les estuaires et leurs vasières, ainsi que les zones humides arrières littorales. Le potentiel écologique de ces sites n'est pas atteint, mais ils jouent un rôle incontestable pour les poissons (anadromes, catadromes et amphidromes notamment), les organismes des eaux saumâtres, et pour les oiseaux migrateurs entre leurs zones de reproductions circumpolaires et leurs aires d'hivernage jusqu'au centre de l'Afrique. Cette bande est un élément structurant de la Trame verte et bleue régionale et nationale (TVB). C'est ainsi à partir des estuaires que des corridors secondaires de migration sont empruntés par les oiseaux migrateurs, le long des fleuves pour gagner l'intérieur des terres, soit pour rejoindre leur zone de nidification, soit (pour les laridés par exemple) pour trouver un refuge provisoire quand ils pressentent l'arrivée d'une tempête.

Le périmètre "de surface moyenne" présenté à l'enquête publique est présenté comme répondant globalement à la plupart des enjeux marins et de développement durable liés aux activités maritimes et littorales, hormis la sécurité maritime surtout liée au trafic du "rail", et sans aller (dans ce projet) jusqu’au site national des « 2 caps » au nord, avec une largeur fortement restreinte au nord. Une étude récente a montré que paradoxalement c'est sous le rail, là où le trafic est maximal (600 bateaux par jour environ), sur les « Ridens » que les milieux semblent le mieux conservés, probablement uniquement en raison d'une moindre exploitation des fonds[15]. Les plongées d'observation ont mis en évidence (en 2011) que les biocénoses écologiquement les plus riches et les moins dégradées semblaient concentrées sur les ridens du pas de Calais, précisément sous le « rail », protégées en quelque sorte par « l’autoroute maritime » qui passe environ 20 m plus haut, en surface, et aussi en raison d'une grande profondeur et de forts courants baignant un milieu hétérogène propice à la coexistence de nombreuses niches écologiques et donc à une biodiversité importante. L'importance de ces milieux avait déjà été mise en évidence par l'atlas synthétisant les résultats des études du programme CHARM II, mais à partir de prélèvements faits et non d'observation faites in situ par des plongeurs ou robots, en raison du trafic marchand et de ferries qui rend la zone dangereuse. Des études antérieures ont aussi montré que certaines épaves pouvaient jouer le rôle d'oasis sous-marines pour certaines espèces[3], or la plus grande concentration d'épaves de la zone est située au nord-ouest de Boulogne-sur-Mer[3], mais nombre d'entre elles sont âgées et s'effondrent peu à peu sur elles-mêmes. Une expérience nommée BORA a consisté dans les années 1990 à installer près d'une épave (celle de l'Ophélie, un pétrolier coulé vers 1940, partiellement ensablé et en voie de s'effondrer sur lui-même, non loin de Boulogne) des modules constitués de différents matériaux pouvant entrer dans la composition d'un récif artificiel (des plus lisses à des matériaux rugueux). Elle a montré que la colonisation de ces éléments (même les plus lisses) par des propagules se faisait rapidement en dépit des courants importants et de la forte turbidité de l'eau dans cette partie du détroit.

Qu'est ce qu'un Parc Naturel Marin ?

Les Parcs naturels marins sont financés par l'Agence des aires marines protégées (crée en 2006), mais mis en place via une « mission d'étude » (disposant d'une feuille de route ici signée par les trois préfets chargés de la zone concernée) ; Cette mission a organisé la concertation, produit un diagnostic patrimonial et des écosystèmes, des usages et interactions entre usages et milieux, des cartes de synthèses et des variantes de périmètres possibles, dont l'une (variante moyenne) a retenue par les préfets et soumise à enquête publique en 2011. De même pour une proposition de composition du futur Conseil de gestion et une liste de huit grandes orientations. Après enquête publique et validation par l'État, les Parcs sont gérés via un « Conseil de gestion » rassemblant des représentants des nombreuses parties prenantes (représentants de l'État, experts, élus locaux, gestionnaires d'espaces naturels, usagers, professionnels, associations...
Ce Conseil de gestion propose un Plan de gestion, valable pour 15 ans et se prononce sur toutes les questions concernant le Parc et donne un « avis conforme » sur les activités ayant une incidence sur le parc. Il peut faire des propositions en amont de la réglementation.

Article détaillé : Parc naturel marin.

Le premier exemple de parc naturel marin est celui de la mer d'Iroise en Bretagne.

Article détaillé : Parc naturel marin d'Iroise.

Enjeux paysagers

Les "dunes et estuaires d’opale" sont une des grandes entités paysagères majeures retenues par l' Atlas régional des paysages de 2008[16]. Elles évoluent au nord vers un paysage de hautes falaises classé « Grand Site de France ».
Les estuaires dits « estuaires picards » (Somme, Authie, Canche, Slack) présentent des caractéristiques géo-morphologiques et écologiques particulières, rarement observées dans le monde : la mer ne les rencontre pas de face, mais avec un courant perpendiculaire montant et descendant qui peut atteindre plusieurs nœuds de vitesse, ce qui explique un fonctionnement hydro-sédimentaire différent.

Ces trois grandes entités paysagères ont leur « pendant » ou des prolongations sous l'eau ; dans une immense dépression qui lors des dernières glaciations était exondée et fréquentée par les grands animaux préhistoriques (on remonte encore parfois des dents de mammouths dans les chaluts). Les « ridens », les dunes hydrauliques et certains bancs de sable que seuls les plongeurs sous-marins peuvent voir sont sans cesse remodelés par les puissants courants du détroit, mais également déterminés par le contexte géologique et l'histoire des glaciations.

La notion de « paysage sous-marin », apparue avec les premiers témoignages des scaphandriers, puis la plongée sous-marine amateur et les films du commandant Cousteau, développée par Jules Verne dans 20 000 lieux sous les mers fait maintenant partie intégrante de la Convention de Florence sur la protection des paysages. C'est une des dimensions méconnues de la Manche-Est où les conditions de plongée sont souvent difficiles. Elle est prise en compte par le projet de Parc naturel marin[17].

Enjeux en terme d'écologie marine et terrestre

Des caractéristiques hydro-sédimentaires et hydrodynamique très particulières (fleuves aux débits lents et réguliers rencontrant des marées importantes associées à de vastes zones d'estran, bordés de dunes côtières localement bien conservées et d'un important complexe de marais arrière-littoraux situés sur des corridors de migration aviaire d'importance au moins paneuropéenne expliquent la richesse écologique et le potentiel de cette zone qui abrite une flore patrimoniale, de nombreux invertébrés, mais aussi de nombreux oiseaux de passages ou sédentaires sur terre (fauvette, Tadorne de Belon, bécasse…) comme en mer (mammifères marins, avec l'une des plus belles colonies de phoques de France, frayères d'importances majeures...), et en eau douce une grande variété de batraciens protégés (dont tritons, crapaud calamite, rainette arboricole…),

Cette zone est pour ces raisons, et pour son écopotentialité considérée comme étant d'intérêt prioritaire par la stratégie nationale pour la création d'aires marines protégées[18],[19]en France métropolitaine.

Le parc renforcera les actions déjà menées en région Nord-Pas-de-Calais et en Picardie par :

Côté terre et littoral, le patrimoine naturel des trois estuaires picards, leurs marais et dunes côtières rassemble différents écosystèmes aux enjeux différents et forts. Côté mer, Certaines espèces semblent reconstituer leurs populations, d'autres régressent encore de manière très préoccupante (Fucus, laminaire...). Toutes dépendent de la qualité de l'eau[3]. On ne peut agir à court terme sur le réchauffement climatique dont les impacts sont observés sur le plancton et le poisson (Sur 90 espèces de poissons, une quinzaine ont remonté vers le nord bien que la température de l'eau n'ait gagné 1,05 °C en moyenne), mais on peut faciliter la résilience écologique de certaine biocénoses. On peut en revanche agir sur certains polluants. Or on sait que la plupart des apports en mer de polluants et déchets marins sont "terrigènes", c'est-à-dire apportés par les fleuves. Une approche écosystémique, coordonnée avec tous les bassins versants concernés est donc nécessaire, qui implique une vision commune et notamment l'aide coordonnée des 5 SAGEs du Delta de l'Aa, du Boulonnais de la Canche de l'Authie de la Some-Aval (encore en projet en 2011) et de la Bresle, ce qui peut se faire dans le contexte des deux SDAGEs des bassins Seine Normandie et Artois-Picardie, approuvés en 2009[3].

Faune

Nette rousse (Netta rufina) mâle

Ce vaste ensemble littoral abrite une population résidente de phoque veau-marin (Phoca vitulina)(reproductrice en baie de Somme) mais également de migrateurs comme le phoque gris (Halichoerus grypus), le grand dauphin (Tursiops truncatus) et le marsouin (Phocoena phocoena).

Il présente un intérêt ornithologique important pour les stationnements de diverses espèces marines et littorales, qu'il s'agisse du plongeon catmarin, du fou de Bassan, du grand Cormoran, d'anatidés (eider à duvet, macreuse noire, macreuse brune, harle huppé), du bécasseau sanderling et de nombreux laridés (mouette mélanocéphale, mouette pygmée, mouette rieuse, goéland cendré, goéland brun, goéland argenté, goéland leucophée, goéland marin, sterne caugek, sterne naine, sterne pierregarin, petit pingouin et guillemot de Troïl).

Parmi les espèces plus rares, peuvent être signalées le plongeon arctique, le grèbe jougris, le grèbe à cou noir, le fuligule milouinan, le grand labbe, etc.

Les lamellibranches sont nombreux. Des populations importantes mais fluctuantes de coques (Cerastoderma edule) peuplent les trois estuaires mais aussi certaines zones sablo-vaseuses entre ceux-ci. Les solenidae sont représentés par des espèces autochtones (Ensis ensis et Solen marginatus) mais aussi par une espèce nord-américaine (Ensis directus).

Selon les données synthétisées par le Programme Intereg ARCH, les habitats sous-marins sont nombreux et variés sur les fonds, selon les courants et le type de sédiments (forçage hydrodynamique), on trouve 4 grandes communautés macrobenthiques sédentaires dans cette région (Manche-Est) :

  • communauté à forte épibiose sessile sur les cailloutis là où le courant est fort (vers le centre du Détroit ou de la Manche) ;
  • communauté des graviers et sables grossiers ou gravelles à Amphioxus ;
  • communauté des sables moyens dunaires (sous-marins) à Ophelia borealis ;
  • communauté des sables fins plus ou moins envasés à Abra alba (faciès variant selon le courant, mais en courant modéré).

A proximité de la côte, dans le fleuve marin côtier moins salé alimenté par la Seine, la Somme et les autres fleuves plus au nord, d'autres communautés ou des variations de ces communautés sont observées, avec des richesses spécifiques et des abondances plus ou moins importantes.

Flore

Salicorne, l'une des plantes typiques des zones saumâtres estuariennes

Dans les trois estuaires, la flore est caractéristique des milieux régulièrement recouverts par la mer : salicornes, puccinellie, etc. Les milieux attenants abritent également des espèces dites d'intérêt communautaire (c'est-à-dire d'intérêt patrimonial européen) comme l'Ache rampante (Apium repens), le Liparis de Loesel (Liparis loeselii), etc.

  • Le lilas de mer ou statice commun (Limonium vulgare miller) peuple les dépressions humides des hauts niveaux estuariens. Sa cueillette est limitée à un bouquet par famille...

Administration, animation

  • Phase de projet:

La mission d'étude devra rendre cohérente la gestion administrative des divers sites : l’estuaire de la Somme dépend du préfet de la Somme en région Picardie, celui de la Canche dépend du préfet du Pas-de-Calais en région Nord-Pas-de-Calais et l’estuaire de l’Authie est limitrophe aux deux départements et régions.
De plus, les limites de la zone maritime du parc devra tenir compte de ce que voudra faire le Royaume-Uni.

L’Agence des aires marines protégées [31]participera à cette mission d’étude en concertation avec tous les acteurs locaux, le statut de parc naturel marin ayant la particularité d’associer les collectivités territoriales et les usagers aux décisions de l’État pour la mer.

Un rapport[32] commandé par le gouvernement à l'IGE suite à des conflits sur l'estuaire de la Seine (Natura 2000, Port 2000) a produit diverses recommandations pour une meilleure gestion des estuaires, et pour mieux y appliquer la directive cadre sur l’eau, le réseau Natura 2000 et le management environnemental des ports (voir aussi Ecoport. Ce rapport recommande notamment la mise en place de « comités d’estuaire » dans les grands estuaires, et d'une structure de type commission locale de l'eau dans les autres.

Article détaillé : GIZC.

Animation

De nombreuses réunions d'informations, de travail sont prévues ou déjà réalisées. Une instance de suivi de la concertation a été mise en place, le 20 janvier à Étaples-sur-mer.
En 2010, une exposition et des conférences publiques sont organisés avec l’Agence des aires marines protégées de Brest, pour faire découvrir les enjeux du développement durable des activités en mer, de la protection et gestion soutenable et durable du patrimoine naturel et culturel lié aux océans, et les parcs naturels marins au grand public (riverains et autres). <bb />Une étude (2010) dont le principe a été présenté dans une exposition aux journée portes ouvertes au CROSS du cap Gris nez le 6 juin 2010, à l’occasion de la semaine « j’apprends la mer » accompagne le projet.
Des conférence (biodiversité des fonds marins, patrimoine culturel maritime, gestion des estuaires), préparées en partenariat avec le CROSS Gris Nez, Le Centre de Découverte de la Pêche en Mer Mareis, les villes d’Etaples sur mer, Berck, et la CCI d’Abbeville pourront éclairer les acteurs voulant s'informer ou s'impliquer.
Le 17 janvier 2011, une seconde réunion de l'instance de suivi de la concertation pour le projet s'est tenue à Étaples-sur-mer, avec 205 participants, en présence des trois préfets concernés[33]. Les travaux des cinq groupes thématiques de travail mis en place avec la mission d’étude pour le parc naturel marin ont abouti à des variantes[34] de périmètre possibles, d'orientations de gestion et de composition du conseil de gestion, discutées lors de la réunion[33].

Interactions avec d'autres projets

Le projet de parc se construit alors que les stratégies marines de l'Europe et de la France tendent à évoluer et que les cartographies des littoraux et milieux marins progressent[35].
Dans le même temps, la France met à jour sa stratégie nationale pour la biodiversité et - comme l'impose la Loi grenelle I - travaille à une Stratégie nationale de création d'aires protégées pour les surfaces émergées et les géotopes.
L'Agence peut donner son avis sur des projets en cours, dont d'autres projets également d'intérêt public, tels que les projets d'éolien offshore (car « en raison de la présence de hauts fonds sableux souvent éloignés des côtes, et de facilités de liaison à terre, une part importante du secteur d'étude de ce parc naturel marin comprend des zones techniquement favorables à l'installation d'éoliennes en mer : plusieurs projets sont recensés en France, dont celui du parc éolien des deux côtes, en bordure du périmètre d'étude [36] ».

Voir aussi

  • Wiki RFRC du Réseau français de recherche côtière

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. J. Bignon est Président du Conservatoire du littoral (également Président de la commission permanente du Conseil national du littoral, ancien vice-président du Conseil général de la Somme et député de la Somme)
  2. Étude du projet par le Ministère chargé de l'environnement et de la mer
  3. a, b, c, d, e, f, g, h et i AAMP, Richesses naturelles de la mer, parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, 110 pages, consulté 2011-09-10
  4. arrêté du 19 février 2008 ; conduite de la procédure d'étude et de création d'un parc naturel marin à l'ouvert des estuaires de la Somme, de l'Authie et de la CancheLégifrance.com
  5. a et b Arrêté inter-préfectoral de mise à l'enquête (16 août au16 septembre) , 2011]
  6. Yves Henocque, Leçons et futur de la gestion intégrée des zones côtières dans le monde ; Vertigo (Revue électronique en science de l'environnement ; Dossier : Les littoraux et la gestion intégrée des zones côtières, Volume 7 Numéro 3 ; décembre 2006, consulté 2011-09-10
  7. Agence des aires marines protégées, Présentation du Projet soumis à enquête publique en 2011, consulté 2011-09-10
  8. Agence des aires marines protégées, [Carte écologique (synthétique) http://www.aires-marines.fr/images/stories/pdf/R3E_vol3_p17_vol1_p13_ecosysteme_20110601_a3pa_prov.pdf carte des enjeux écologiques du projet de Parc naturel Marin]
  9. Explication synthétique de la Stratégie nationale pour la création d'AMP et Stratégie nationale / PDF - 874.89 KB
  10. AAMP, La France a prévu de se doter de dix parcs naturels marins d’ici 2012 , consulté 2011-09-11
  11. a et b Arrêté ministériel du 19 février 2008, fait à Paris, le 19 février 2008 précisant dans son Art. 1er. − La conduite de la procédure d’étude et de création d’un parc naturel marin à l’ouvert des estuaires de la Somme, de l'Authie et de la Canche est confiée conjointement au préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, au préfet de la Somme et au préfet du Pas-de-Calais.
  12. Actu environnement, Grenelle de la mer : 8 nouveaux parcs naturels marins d'ici 2013
  13. ministère de l'écologie et du développement durable ; Carte (2007) Usages, pressions et ressources représentation des enjeux de l’espace marin ; V 1.1 - 07/03/2007 - Hippocampe- 056062, consulté 2011-09-10
  14. Les Eaux de transition sont des masses d’eaux de surface en partie marines et encore en majeure partie issues des embouchures de fleuves. (Directive cadre européenne pour l'eau)
  15. C'est l'un des premiers résultats du Programme « 20 000 yeux sous les mers » lancé en mars 2010 (année internationale de la biodiversité par le Museum pour produire, avec l'aide des plongeurs un inventaire et une analyse écologique des habitats marins patrimoniaux sur au moins 40 % des fonds marins de métropole
  16. Voir le chapitre Approche territoriale "dunes et estuaire d’opale" de l'Atlas des paysages de la région Nord - Pas-de-Calais, DIRNE, 2008, PDF, 10.3 Mo
  17. voir page 96 sur 110 du PDF du document fait par l'AAMP sur les richesses naturelles du Parc
  18. Loi n°2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux (Légifrance)
  19. Plaquette/résumé (2 pages) "Vers un réseau d'aires marines protégées", consulté 2011-09-10
  20. Natura 2000
  21. FR2200346Estuaires et littoraux picards (baies de Somme et d'Authie)
  22. FR2210068Estuaires picards : Baie de Somme et d'Authie (zone maritime en ZPS)
  23. FR3100481Dunes et Marais arrière-littoraux de la plaine maritime picarde
  24. FR3112004Dunes de Merlimont
  25. FR3110038 Estuaire de La Canche (zone maritime en ZPS)
  26. Conservatoire du littoral
  27. MarquenterreConservatoire du littoral
  28. Baie de la SommeConservatoire du littoral
  29. Baie de La CancheConservatoire du littoral
  30. Baie d'AuthieConservatoire du littoral
  31. Agence des aires marines protégées
  32. Rapport de la mission d’expertise sur la gestion durable des estuaires dans une approche communautaire (PDF, 72 pages, par l'Inspection Générale de l’Environnement et le Conseil général des ponts et chaussées)
  33. a et b de presse "Projet de parc naturel marin : 5 hypothèses possibles soumises à la concertation"; 17 janvier 2011, Etaples-sur-mer]
  34. Estuaires picards Et mer d'Opale Projet de parc naturel marin Base du projet et variantes Comparaison ; Document de travail pour la 2nde réunion de l’Instance de suivi de la concertation 17 janvier 2011
  35. [http;//www.naturefrance.fr/spip.php?rubrique62 Système d'Information Nature et Paysage], Aspects marins
  36. Avis de la Mission d'étude pour un parc naturel marin Trois estuaires ; Contribution au débat public projet éolien des deux côtes, aout 2010, Au large des estuaires picards : Parc naturel marin et parcs éoliens



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Parc naturel marin des Trois Estuaires de Wikipédia en français (auteurs)

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