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Laisse de mer
La laisse de mer est l'accumulation par la mer de débris naturels (algues, bois mort, os de sèche, etc.) ou d'origine anthropique, abandonnés à la limite supérieure du flot.
Parmi ces derniers, on peut évoquer les galettes de pétrole issues des marées noires ou dégazage en mer, les déchets jetés ou perdus en mer par les navires, les engins de pêche perdus par les pêcheurs ou d'autres types de déchets apportés en mer par le vent ou les cours d'eau avant d'être rejetés sur la plage par les marées.
Dans de nombreux pays, la laisse de basse mer ou de haute mer est utilisée pour cartographier la limite entre la terre et la mer.
Sommaire
Rôle écologique
Les laisses de mer, lorsqu'elles ne sont pas polluées, ont un rôle écologique important. Grâce aux mucilages et mucus qu'elles contiennent, les algues échouées, vivantes ou mortes, même en plein soleil, conservent sous les laisses de mer un micro-climat frais et protégé des ultra-violets solaires, y abritant et nourrissant de nombreuses espèces qui vivent dans le sable (micro-organismes et crustacés essentiellement).
Une fois dégradées et minéralisées, elles deviennent une des sources de nutriments des plantes terrestres du haut de l'estran et des plantes (zostères, posidonies) et algues marines. Ainsi les organismes qu'elles nourrissent et abritent contribuent doublement à fixer les plages, les sables et sédiments dans les baies ou estuaires et le pied des premières dunes.
Elles sont aussi la base d'une chaîne alimentaire tout à fait particulière où s'alimentent notamment les oiseaux, mais qui profitent aussi aux alevins, crabes, etc. Sur le littoral, les hirondelles et de nombreux autres espèces d'oiseaux utilisent des algues récupérées sur les laisses de mer pour fabriquer leur nid.
Sur cet écotone, on trouve outre des invertébrés typiquement terrestres (insectes essentiellement), des espèces tout à fait marines, et des espèces typique de ces milieux, avec par exemple des Talitridae, dont Talitrus saltator qui est une nourriture très appréciée du gravelot. La nuit, les sangliers ne dédaignent pas venir fouiller les laisses de mer aux époques où ils peuvent y trouver des cadavres de poissons ou d'oiseaux. Peut-être trouvaient-ils autrefois là une nourriture intéressante pour sa richesse en iode, ils risquent aujourd'hui d'y consommer des produits plus toxiques.
Une étude[1] menée en 2006 sur les plages de la Côte d'Azur a par ailleurs montré l'importance capitale de la laisse de mer pour certains coleoptères qui y trouvent soit un gîte, soit de la nourriture, soit les deux. L'étude montre que parmi dix plages étudiées, les deux seules non soumises au ramassage de la laisse de mer (car inaccessibles aux engins) étaient les seules sur lesquelles une espèce (Phaleria bimaculata), se nourrissant dans la laisse, était présente. Le ramassage sur les autres plages, en éliminant la source de nourriture, avait par conséquent provoqué la disparition de cette espèce.
Le choix du nettoyage en zone touristique
Il existe une forte pression des communes littorales pour nettoyer mécaniquement les laisses de mer afin de présenter au touristes des plages « propres ».
Cela semble utile là où des pullulations anormales d'algues vertes se produisent en raison d'une eutrophisation ou dystrophisation induite par les apports à la mer des excès de nitrates et phosphates agricoles ou émis par les stations d'épuration. Une autre source de risque, localement peut être constituée des nitrates issus de munitions immergées, les quelles peuvent également perdre des toxiques de combat de type ypérite, chloropicrine, etc. (L'ypérite a la consistance et l'apparence de petites galettes de pétrole lorsqu'elle fuit d'obus percés par la corrosion et qu'elle est apporté sur l'estran par les courants.
En 1993, des détonateurs et des sachets de pesticides se sont échoués par milliers sur les côtes françaises suite à la perte en mer de conteneurs par le Sherbro lors d'une tempête[2]. Ces objets se retrouvent dans les laisses de mer qu'il convient donc de surveiller. Il est également nécessaire de nettoyer les déchets anthropiques habituels (bois traité, filets de nylon, qui peuvent encore piéger des oiseaux et divers produits dangereux pour l'environnement ou pour ceux qui fréquentent les plages.
Du point de vue du développement soutenable, il convient cependant de préserver la partie naturelle des laisses de mer, tout particulièrement aux pieds des dunes qu'elles contribuent à fixer.
Voir aussi
Notes et références
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