Ridens

Les ridens sont de haut-fonds rocheux (devant Boulogne), de graviers ou sable isolés du pas de Calais, perpendiculaires au courant qu'ils modifient. Ils sont plus stable que les dunes hydrauliques (mobiles) et ils abritent souvent un flore et une faune particulière, dont localement du maerl.

Descriptions

Les ridens se présentent comme une successions de zones rocheuses évitées par les chaluts pour ne pas endommager les filets et de zones sableuses. Le relief est marqué (de -56 m à plus de 20 m pour les hauts-fonds dans du pas de Calais).
Derrière les rochers ou bandes ou structures rocheuses (ridents) le courant est ralenti et des contre courants et zones calmes permettent à de nombreuses espèces de se protéger^[1].
L'eau y est moins turbide que sur les franges littorale ou zones plus vaseuses ou dans le panache des estuaires.

Le Ridens dit « de Boulogne » est un haut-fond rocheux (15 à 20m de profondeur^[2]) localement ensablé, situé à 15 milles marins à l'ouest de Boulogne-sur-Mer. Il abrite la seule zone de maërl importante du détroit^[2]. Les roches y mesurent de 2,5 à 3 m de hauteur. Il est présenté par la fiche Natura 2000 comme un îlot de diversité dans le contexte de la Manche. C'est une des rares zones de ce secteur où les algues (dont macroalgues) peuvent s'accrocher et pousser.

Localisation

Les ridens sont situés au milieu de la partie sud-ouest du détroit, entre les deux « rails de navigation » (zones très circulantes et pour cette raison dangereuses) entre la France et le Royaume-Uni, à environ 11 milles en face de Boulogne-sur-Mer, et au nord de Dieppe et du Tréport.
On peut citer :

• la Bassure de Baas,
• le Vergoyer,
• la Bassurelle
• les ridens de Boulogne, mis en évidence par les sondages exploratoires faits à la fin des années 1800 pour un des projets de tunnel sous la Manche^[2]. Ce sont les seuls ridens de toute la Manche qui soient totalement rocheux (sur environ 8 km2^[2]). Ils bordent le creux de Lobourg, une fosse marine profonde de 30 à 50 mètres. L'eau, calmée par le relief et épurée par des milliards d'organismes filtreurs y est moins turbide, ce qui permet à une flore et faune plus dépendante de la lumière et d'eaux calmes de s'y épanouir. Certaines de ces espèces atlantique trouvent là leur domaine le plus septentrional (limite de d'aire de répartition^[2]).

Plus de 250 espèces y ont été dénombrées, dont certaines (coraux mous, algues rouges) présentent une grande valeur patrimoniale (espèces d'intérêt communautaire, espèces rares ou menacées) ou ou un incontestable intérêt économique et halieutique (crabes, crevettes, homards, bars, cabillauds…)^[2]. Ceci a justifié qu'une partie de cette zone ait été proposée comme Aire marine protégée du Réseau Natura 2000 au titre de Natura 2000^[3]. les épaves qui gisent sur les ridens de Boulogne ou à proximité comptent parmi les plus riches en espèces de la Manche-Est.

• Le ridens de Calais.

Ils peuvent atteindre « plusieurs dizaines de kilomètres de long, plusieurs kilomètres de large et quelques dizaines de mètres de hauteur ». Aux marées d'équinoxe le sommet des ridens peut n'être qu'à moins de 10 m de tirant d'eau, ce qui force les grands navires à les éviter et contourner, par le disposiif de séparation du trafic, dit « Rail ». Au delà d'une certaine taille, les navires marchands se font guider par des pilotes pour entre dans les ports de cette zone^[2].

Écologie

L'eau plus claire que dans le reste du détroit permet aux algues de pousser malgré la profondeur (une trentaine de mètres). C'est une zone de transition où l'on trouve des espèces de l'atlantique, ici en limite nord de répartition et des espèces du sud de la Mer du Nord. Les ridens abritent aussi des espèces inféodées (pour le détroit) à cet habitat particulier, dont certaines sont rares et considérées comme de grande valeur patrimoniale et écologique^[4].

Une partie en est inscrite dans le réseau Natura 2000 (site dit « Ridens et dunes hydrauliques du pas de Calais » (680 km²) couvrant les « bancs » du Vergoyer et du Colbart, les ridens de Boulogne et le segment « français » du banc de Bassurelle.

Le complexes ridents-dunes hydraulique exosé à des courants parfois violents constitue une mosaïque de milieux à faible biomasse d'organismes fixés (jusqu’à 6 g par m²), mais qui s'est avéré d'une grande richesse en biodiversité ;

• richesse spécifique : de 10 à 48 espèces
• densité en espèce : jusqu’à 1 800 organismes par mètre carré

Protection

Les projets soumis à autorisation administrative (ex : ferme éolienne, passage de cables sous-marins...) dans ces zones doivent évaluer leurs incidences sur les habitats et espèces ayant justifié la désignation au titre de Natura 2000.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

• Pas de Calais, Détroit
• Dune hydraulique

Liens externes

• Site avec quelques photographies sous-marines des ridens]

Vidéographie

Vidéo sous-marine des ridens

• Portail du monde maritime