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Écotone
Un écotone est une zone de transition écologique entre deux écosystèmes. Par exemple, le passage de la savane à la forêt, ou le passage d'une plaine alluviale à une zone non inondable. Comme dans le cas des biomes, la végétation joue un rôle important dans la caractérisation d'un écotone, du fait de la marque physionomique prépondérante qu'elle imprime au paysage.
Sommaire
Histoire du concept
C'est un concept récent, allant à l'encontre du simplisme inévitable des classifications, et porteur de bien des réflexions sur la relativité de l'espace et du temps, et sur la grande variabilité des phénomènes observés en fonction de l'échelle de l'observation (locale ou régionale). De plus, l'écotone est souvent relié à l'écocline qui est également une zone de transition entre deux écosystèmes. Les concepts d'écotone et écocline sont parfois confondu alors que l'écocline représente un écotone au sens large, i.e une zone de transition principalement climatique entre deux écosystèmes. Par opposition un écocline est une variation dépendante d'un facteur environnemental déterminant, tandis qu'un écotone est une variation non dépendante d'un facteur majeur mais qui est le résultat d'une variabilité discrète entre deux communautés.
Ecotone et biodiversité
Fonctions des écotones proposée par Kolasa & Zalewski (1995) :
- l'écotone agit par rapport aux habitats qu'il sépare :
- en étant une source de matériaux ou d'énergie,
- en étant un puits de matériaux ou d'énergie,
- il modifie l'habitat qu'il borde par exemple en ce qui concerne le vent, la lumière et l'eau ;
- il agit par effet retour (feed-back en anglais) sur les habitats A et B, en augmentant ou diminuant des processus écologiques de ces écosystèmes
- il influe sur les échanges entre les habitats A et B, en modifiant la fréquence des flux en fonction des limites qu'il impose au filtrage (un filtrage est plus long qu'un passage sans entrave);
- il isole de manière symétrique ou non les habitats A et B, et cet effet barrière dépend de la taille de l'organisme et de sa densité de chaque côté de l'écotone (effet densité-dépendant).
D'après Van der Maarel (1990) les écotones sont toujours pauvres en espèces et seuls les écoclines sont plus riches en espèces que les milieux adjacents.
Échelles spatiotemporelles
L'échelle à laquelle un écotone peut être considéré, varie en fonction des biomes, des écosystèmes observés, mais aussi de son pas de temps. L'écotone littoral ou estuarien est par exemple mobile dans le temps (Cf. érosion du trait de côte, envasement ou aggradation grâce à la mangrove). il peut avoir une certaine dimension fractale, et un écotone peut en contenir d'autres. On peut dire que le concept sous-tend fondamentalement l'idée que les milieux naturels ne peuvent, dans la majorité des situations, être délimités de façon nette, mais qu'il existe toujours des zones de transition où l'on trouve en mélange des caractéristiques des deux milieux séparés et unis à la fois, par l'écotone.
Un écotone peut être mouvant dans l'espace et dans le temps, horizontalement et verticalement, par exemple au gré des marées sur la zone intertidale, et au gré des saisons (des pluies, ou hivernales) pour les rivages de fleuves et lacs et les côtes marines. Dans la nature, quand l'eau se retire lentement de l'hiver à l'été (de la saison des pluies à la saison plus sèche), les plantes peuvent germer, croître, fleurir et fructifier durant une période plus longue dans l'année, offrant une ressource alimentaire plus durable aux animaux, et augmentant leurs chances de se perpétuer. Dans un bassin (de jardin public ou privé par exemple) artificiellement maintenu à niveau constant, cette caractéristique disparaît. Si de plus sa berge est haute et étanche, cet écotone devient une lisière qui fait obstacle à la circulation de l'eau et aux mouvements biologiques entre l'extérieur et le bassin lui-même. (En écologie du paysage, un tel bassin peut être considéré comme une « tache », plus ou moins isolée dans une « matrice » (son environnement) ; sa forme et sa taille influeront sur la longueur linéaire de berge, l'articifialisation de cette berge influera sur ses qualités écopaysagères et ses fonctions « écotoniales ».
Les lisières forestières et tous les écotones naturels évoluent dans le temps, sur des périodes ou cycles (marées) plus ou moins longs, séculaires à millénaires dans le cas de la forêt naturelle.
Lisière et écotone
La notion de lisière est plutôt utilisée pour une description géographique ou paysagère des milieux, alors que celle d' écotone l'est pour décrire le fonctionnement écologique de lisières complexes (et souvent mouvantes) dans l'espace et le temps. En écologie du paysage, on dit que la lisière est un écotone. Un corridor biologique linéaire faisant l'interface entre deux milieux peut être qualifié d'« écotonial ». En matière de cartographie des corridors biologiques, par exemple dans un projet de trame verte, une zone d'écotone peut aussi être considérée comme « zone-tampon », pour protéger le « cœur d'habitat » (Zone-Noyau) et faire une transition douce avec la « matrice écopaysagère ».
Article détaillé : Lisière.Articles connexes
Références et Bibliographie
- Dangerfield, J.M., A.J. Pik, D.Britton, A. Holmes, M. Gillings, I. Oliver, D. Briscoe, and A. J. Beattie. 2003. Patterns of invertebrate biodiversity across a natural edge. Austral Ecology, 28:227-236.
- Gilles Clément, Manifeste du tiers paysage. Petit livre traitant notamment des écotones en tant que systèmes écologiques et aussi paysages.
- Thèse : Huijser, M.P. 2000. Life on the edge. Hedgehog traffic victims and mitigation strategies in an anthropogenic landscape. PhD thesis. Wageningen University, Wageningen, The Netherlands. (en)
- http://www.grenoble.cemagref.fr/THESE/SVanpeene/ch%202.pdf
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Catégorie : Écologie du paysage - l'écotone agit par rapport aux habitats qu'il sépare :
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