- Apium repens
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Apium repens
Apium repensAche rampant Classification classique Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Apiales Famille Apiaceae Genre Apium Nom binominal Apium repens
L., 1753Classification phylogénétique Ordre Apiales Famille Apiaceae Feuilles d'ache rampant
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Apium repens (Jacq.) Lag (ou Ache rampant (Syn. : Helosciadium repens (Jacq.) Koch) est une petite plante vivace, apiacée, hémicryptophytique, pluri-annuelle, proche d'Apium nodiflorum (L) Lagasca qui, dans certaines formes exondées lui ressemble fortement.
Cette plante qu'on trouve en lisière de zones humides en Europe (avec quelques stations en Amérique du Nord[1]), est devenue rare en France et en Europe où elle a connu une forte et récente (XXème siècle) régression qui a justifié son inscription en Annexe II et IV de la Directive Habitats, et dans l’Appendice I de la Convention de Berne.
Elle est protégée nationalement en France [2]. Elle a été retrouvée ou est localement réapparue sur quelques sites[3]. A titre d'exemple, Aux Pays-Bas le nombre de stations a chuté de 35 en 1950 à 2 en 1982. Reduron considérait en 1986 qu'il en restait en France qu'une quinzaine de stations, dont la moitié dans le Nord-Pas-de-Calais.
Ses populations sont réputées disséminée et souvent fugaces, mais peuvent réapparaitre après quelques décennies quand les conditions sont réunies. Quelques stations sont ainsi réapparues suite à un étrépage, mais avec peu de pieds, et qui ne se maintiennent pas (selon le Conservatoire botanique de Bailleul et les expériences suisses).
Sommaire
Anciennes dénominations et synonymes
- Apium nodiflorum subsp. repens (Jacq.) Thell. in Hegi, Ill. Fl. Mitt.-Eur. 5(2): 1150 (1926)
- Helosciadium nodiflorum subsp. repens (Jacq.) Bonnier, Fl. Ill. France 4: 121 (1921)
- Helosciadium repens (Jacq.) W.D.J. Koch in Nova Acta Phys.-Med. Acad. Caes. Leop.-Carol. Nat. Cur. 12(1): 126 (1824)
- Sium repens Jacq., Fl. Austriac. 3: 34, tab. 260 (1775)
Description
- Taille : Plante de 5 à 30 cm de long (jusqu’à 1,5 m sous l'eau).
- Tige : creuse, rampante (sur toute sa longueur) et radicante aux noeuds. Chaque noeud des rameaux donne naissance à des racines. Les rameaux enchevêtrés confèrent un aspect de tapis dense à la plante.
- Feuilles : longues de 3 à 10 cm, les feuilles sont pennatiséquées. Les folioles sont ovales à suborbiculaires, plus larges que longues, et leur dentelure est souvent inégale et assez profondeet grossièrement dentées. ,
- Fleurs : Ombelles petites,pédonculées.. Les fleurs sont blanches et portées par des pédoncules plus longs que les rayons et sous-tendues par des involucres à 3 à 7 bractées (involucelle à 4-6 bractéoles non bordées de blanc). Pétales blanc à blanc-verdâtre, non émarginés et sans pointe repliée vers l’intérieur.
- Fruit : orbiculaire,à côtes étroites et saillantes, large de moins de 1,2 mm.
La graine peut conserver son pouvoir germinatif longtemps dans la « banque de semences du sol » et réapparaître suite à un étrépage ou à sa mise à jour par un processus d'érosion.- Floraison : juin à septembre, mais surtout Juillet-aout, la fécondation étant au moins partiellement allogame, réalisée par des insectes.
Confusion possible
Apium repens peut très facilement être confondu avec certaines formes exondées de sa proche parente Apium nodifolium (L.) Lagasca (A.nodiflore), (notamment sa variété ochreata), qui lui ressemble alors fortement (sur le terrain, et peut-être en réaction au piétinement, mais non lorsque la plante est mise en culture).
Apium repens se distingue de A. nodiflorum par les caractères suivant :
- les noeuds sont tous radicants (vs. tige rampante seulement à la base),
- pédoncule de l’ombelle long comparé aux pédicelles (vs. court à inexistant),
- les bractées de l’involucre plus nombreuses (3 à 6 voir 7 contre 0 à 2 chez sa cousine
- la forme des folioles diffère (asymétriques chez A. repens, et symétriques chez A. nodiflorum
- les bractéoles de l’involucelle ne sont pas de blanc
Causes anciennes de confution dans la détermination : A. nodiflorum ssp. repens (Jacq.) Bonnier a été synonyme de A. repens [4], mais certaines flores ont aussi autrefois désigné par ce trinôme des formes exondées partiellement rampante d’A. nodiflorum.
On a d'abord cru qu'il existait des hybrides ou formes intermédiaires, mais les marqueurs génétiques ont récemment confirmé sa valeur d'espèce et que la différentiation génétique persiste même quand les espèces coexistent [5].Génétique
C'est une plante à 2n = 22 chromosomes, qui semble pouvoir s'hybrider avec de proches parentes.
Aire de répartition
France, Allemagne, Benelux, Danemark, Autriche, République Tchèque, Hongrie et Pologne. Des populations fragmentées existent encore dans les îles Canaries et dans le Moyen-Atlas et dans la péninsule ibérique (Alicante, Aragón, Segovia, Teruel, Zaragoza) et au en Portugal, sous réserve qu'il n'y ait pas d'erreurs d'identification [6]). Des populations autrefois clairsemées mais significatives ont disparu de Suisse où elle vivant de 300 à 500 m d'altitude[7] et proablement d'autres pays. Une population relictuelle fait l'objet d'une conservation attentive au Royaume-Uni[8]. Sa systématique n'est pas claire dans les Balkans et la Turquie.
Habitat
C'est une plante des écotones des îles de cours d’eau et des berges plates (ou pentes très douces) de lacs ou cours d'eau. Elle peut alors former des taches souvent temporaires, parfois assez denses sur des substrat boueux, sablonneux voire graveleux. Elle est parfois même flottante ou immergée dans des eaux courantes, mais on la trouve aussi sur les rives de cours d'eau asséchés en été ou le long de fossés de certains marais, dans des prés tourbeux (s'ils sont piétinés) voire dans des ornières humide ou dans les zones boueuses alluviales et inondables. Les gravières peuvent lui offrir un habitat de substitution. Dans le nord de la France, des populations importantes vivent dans des bas-marais dunaires et des prairies subhalophiles (sous influence saline) pâturées, ainsi que dans des prairies longuement inondables sur alluvions basiques.
Elle s'épanouit aussi - à certaines conditions - sur les prairies humides et bas-marais piétinnés et pâturé par des animaux domestiques ou sauvages, voire par des humains parfois. Elle apprécie les milieux ensoleillés, assez humifères mais non-eutrophes, et gorgés d'eau en été (la nappe doit presque affleurer). Elle supporte une légère inondation en hiver et au printemps.Le pâturage (ou la tonte)semble être un facteur déterminant pour son maintien sous peine de la voir rapidement suplanter par une flore de plus grande taille.
Selon les essais de mise en culture, si sa reproduction sexuée est faiblement productive de graines en milieu naturel (cf broutage des fleurs et graines par les animaux), celle-ci est compensée par une bonne reproduction végétative et par une capacité de dormance longue de ses graines.Menaces
L'eutrophisation, la mise en culture des prairies et le drainage superficiel des sols (ou la baisse de nappe suite à des pompages ou à des sécheresses répétées) sont des causes majeures de disparition ou régression de l'espèce. La fragmentation écopaysagère associé à la raréfaction des habitats et des populations de cette espèce en font une espèce menacée de disparition rapide.
Statut de rareté
Il y a consensus sur le fait que l'espèce soit aujourd'hui rare, mais il est possible que les populations du 19ème et XXème siècle aient été sur-estimées suite à des confusions avec A. Nodiflurum par les par les botanistes et guides taxinomiques de l'époque, en raison d'une taxinomie encore confuse à cette époque.
L’existence d’hybrides et leur nombre sont encore mal appréciés.
Conservation
Des cultures conservatoires sont faites par les conservatoires botaniques en France, pour en cas de besoin pouvoir contribuer à renforcer des populations ou localement procéder à des réintroductions.
La création de larges zones tampon autour des zones humides, avec un entretien par pâturage lui serait favorable
Un plan de restauration est en cours au Royaume-Uni[9])Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- carte des sites Natura 2000 abritant une ou plusieurs populations d'Ache rampante en France]
- carte des sites Natura 2000 abritant une ou plusieurs populations d'Ache rampante au Royaume-Uni]
- Fiche OFFEFP (pour la Suisse)
- dessin botanique d'Ache rampante (noir & blanc)
- Herbier (bavarois)
Bibliographie
- GRASSLY N.C. et HARRIS S.A., 1996.- Bristish Apium repens (Jacq.) Lag. (Apiaceae) status assessed using random amplified polymorphic DNA (RADP). Watsonia, 21 : 103-111
- GRASSLEY, HARRIS & CRONK (1996), British Apium repens (Jacq.) Lag. (Apiaceae) Status assessed using random amplified polymorphic DNA (RAPD) , Watsonia 20 :103-111.
- KERGUELEN (1997), Index Synonymique de la flore de France, non publié.
- MOOIJ, R.M. & E.J. WEEDA (1986):ÊApium repens (JACQ.) LAG. in Zeeuwsch-Vlaanderen teruggevonden. Gorteria 12:Ê210-215.
- NETIEN, Georges (1993), Flore lyonnaise, Société Linnéenne de Lyon.
- NETIEN, Georges (1996), Compléments à la Flore Lyonnaise, Société Linnéenne de Lyon.
- PRO NATURA (1999), Fiches pratiques pour la conservation - Plantes à fleurs et fougères (situation octobre 1999). Voir http://www.cjb.unige.ch/rsf/fra/fiches/pdf/apiu_repe_f.pdf
- REDURON J.-P. et WATTEZ J.-R. (1986), Quelques ombellifères intéressantes pour la Picardie et le Nord de la France. Le monde des plantes, 423-424 :18-20.
- SYKORA, K.V. & V. WESTHOFF (1985):ÊSynecology and syntaxonomy of Apium repens (JACQ.) LAG. and Scirpus cariciformis VEST. in particular in the eastern part of Zeeuws-Vlaanderen (Province of Zeeland, the Netherlands). Tuexenia 5:Ê41-57.
- WATTEZ J.-R., 1997.- Présence ancienne et actuelle d’Apium repens (Jacq.) Lag. dans la vallée de l’Authie et ses abords. Adoxa, 15/16 : 5-9.
- WATTEZ J.-R. et FOUCAULT B. (de), 1984.- La végétation des mollières : l’exemple des mollières de Berck. Actes du colloque « Le patrimoine naturel régional Nord/Pas-de-Calais ». AMBE, Bruay-sur-Escaut : 165-167.
Notes et références
- ↑ carte de répartition en Amérique du Nord
- ↑ DANTON et al., 1995
- ↑ [http://umramap.cirad.fr/amap3/cm/uploads/Documents/Docs_Munoz/Apium%20repens_Monde%20des%20plantes.pdf Note de François MUNOZ, Réapparition d'une station d'Apium repens (Jacq.) Lagasca dans le Bas-Dauphiné (Isère)
- ↑ Kerguelen, 1997
- ↑ voir GRASSLEY et al., 1996
- ↑ Source : wikipédia espagnol
- ↑ Source :Pro Natura,1999.
- ↑ Site de « UK Biodiversity »
- ↑ Action Plan "Apium repens" ((en)
Plante considérée comme d'intérêt européen et susceptible d'être protégée par le réseau Natura 2000 Image:Apium repens.jpg
Catégorie : Apiaceae
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