- Montreuil sur Mer
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Montreuil (Pas-de-Calais)
Pour les articles homonymes, voir Montreuil.Montreuil Administration Pays France Région Nord-Pas-de-Calais Département Pas-de-Calais
(sous-préfecture)Arrondissement Montreuil
(chef-lieu)Canton Montreuil
(chef-lieu)Code Insee abr. 62588 Code postal 62170 Maire
Mandat en coursBruno Béthouart
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Montreuillois Démographie Population 2 331 hab. (2006) Densité 818 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 2 m — maxi. 43 m Superficie 2,85 km² Montreuil (nom officiel), souvent appelée[1] Montreuil-sur-Mer, est une commune française, située dans le département du Pas-de-Calais et la région Nord-Pas-de-Calais.
Ses habitants sont appelés les Montreuillois.
Sommaire
Géographie
Installée sur un promontoire dominant la Canche, non loin d'Étaples, Montreuil jouit d'une position géographique privilégiée. La ville est isolée des plateaux voisins par les vallons d'Écuires et de La Madelaine. Cette position naturelle de commandement lui donne une vocation défensive inévitable.
Bien que situé à plus de 10 km de la mer, Montreuil fut pendant longtemps un port maritime de première importance. Les bateaux naviguaient jusqu'au port sur la Canche qui ne permet plus aujourd'hui que la navigation de barques de pêche et des kayaks. Cette particularité explique le nom usuel de Montreuil-sur-Mer. Ce fut même en 987 lors de l'accession au trône de France de Hugues Capet, le seul port de mer du domaine royal[2].
Histoire
Montreuil est cité pour la première fois en 898[3] dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast. La ville, déjà fortifiée, devrait son nom à un « petit monastère » (monasterolium). On sait que quelque temps plus tard, après 913, les moines de Landévennec (Finistère) y trouvèrent refuge après la destruction de leur monastère par les Vikings.
Le comte Helgaud semblait l'avoir déjà dotée d'une enceinte et d'un château comtal. C'est à cette époque que commence alors la carrière militaire de la ville qui verra se succéder au cours de six siècles de guerres médiévales de nombreuses constructions.
En 980, Montreuil est rattaché au domaine royal.
En 988, Hugues Capet fait de Montreuil le seul port de mer de la monarchie française, héritier de l'opulent et mystérieux Quentovic[4].
En 1188, Philippe Auguste accorde une charte communale.
Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste afin de protéger cette façade maritime de premier plan édifie un puissant château royal dont il reste aujourd'hui des éléments significatifs.
Le 19 juin 1299 Accord de Montreuil-sur-mer entre Philippe IV de France et Édouard Ier d'Angleterre
Les nombreuses reliques, si pieusement vénérées au Moyen Âge et que détenaient ses nombreux lieux de cultes, attiraient les pèlerins et conféraient à la ville un caractère de sainteté. La population va dépasser les 10 000 habitants (pour moins de 3 000 en 1999).
La ville exportait alors ses draps dont la renommée rivalisait jusqu'en Italie avec ceux de Flandre ou d'Artois (on disait du montreuil comme on dit aujourd'hui du tulle).
En 1435, Montreuil passe dans les possessions des Bourguignons par le traité d'Arras.
En 1467, une catastrophe naturelle provoque l'effondrement d'au moins six édifices religieux. On ne sait pas aujourd'hui s'il s'agit d'un tremblement de terre ou un effondrement de couches souterraines.
À la fin du Moyen Âge, l'ensablement de la Canche entraîne le déclin de la ville. Le commerce maritime périclite, la ville se retranche sur elle-même.
En juin 1537, les troupes de Charles Quint et d'Henri VIII mettent le siège au pied de Montreuil. Contrainte de se rendre, la ville est en grande partie détruite.
La peste frappe la ville en 1596.
En 1567, Charles IX ordonne alors l'édification d'une citadelle sur l'emplacement de l'ancien château du XIIIe siècle. Vers 1670, Vauban perfectionna l'œuvre de ses prédécesseurs en remaniant la citadelle et en y ajoutant une poudrière et un arsenal.
Au XVIIIe siècle, malgré l'ensablement de la Canche et le déclin du port, la prospérité de la ville lui permet de se parer de nombreux hôtels particuliers.
Montreuil changea de dénomination pendant un peu plus d'un an (de fin 1793 à début 1795), pour s'appeler Montagne-sur-Mer. La ville reprendra son ancien nom le 5 février 1795 suite à une pétition du conseil général à la Convention justifiée par les difficultés qui résultent de ce changement[5].
Le flanc droit du Camp de Boulogne est installé à Montreuil en 1803 et redonne à la ville un peu d'animation. Les maréchaux Soult et Ney y ont leur quartier général. Au XIXe siècle, la quête du progrès provoque la destruction d'une partie des bas-remparts[6] afin de permettre le passage de la ligne de chemin de fer Arras-Étaples mise en service le 5 août 1878[7].
Montreuil tombe alors pour plus d'un siècle dans une léthargie que seule devait troubler, pendant la Première Guerre mondiale, la présence dans ses murs, du grand quartier général britannique sous le commandement du maréchal Douglas Haig.
Devise
La devise de Montreuil est fidelissima picardorum natio qui signifie « La plus fidèle nation des Picards » et aurait été attribuée à la ville par Henri IV en 1606 lors de sa visite de la ville[8].
Héraldique
Blasonnement : d'or aux deux fasces d'azur, au chef du même chargé de trois fleurs de lys aussi d'or.
Administration
Le nom officiel de la ville est Montreuil, mais le nom usuel, tel qu'affiché sur les panneaux en entrée et en sortie de la commune est Montreuil-sur-Mer.
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1945 1972 Pierre Ledent 1972 mars 2008 Bernard Pion UMP 10 mars 2008 mandat en cours Bruno Béthouart SE - Démographie
Personnages célèbres
Natifs de Montreuil
- Denis Lambin, érudit de la Renaissance, qui a donné son nom au verbe lambiner car il avait la fâcheuse tendance à faire des discours très longs mais surtout très lents.
- Eugène Woillez (1811-1882), médecin inventeur du spirophore, précurseur du poumon d'acier, qui a donné son nom au lycée de Montreuil[11].
- Cédric Mionnet, ancien footballeur professionnel, s'est illustré en Championnat de France de football de Ligue 1, sous les couleurs du CS Sedan-Ardennes.
De passage
- Victor Hugo passe à Montreuil une demi-journée, le 4 septembre 1837 lors d'un voyage dans le Nord, en compagnie de sa maîtresse Juliette Drouet. Il va immortaliser la ville en y situant de nombreuses scènes de ses Misérables. Il invente monsieur Madeleine qui en devient le maire en 1820 et qui n'est autre que Jean Valjean, ex-bagnard. Il en fait aussi la ville natale de Fantine qui y décèdera en 1823.
Le nom de Jean Valjean vient d'une ferme appelée Val près de Bois-Jean.
- Michel Ney, commandant du camp de Montreuil en 1803.
- Douglas Haig dont la statue équestre orne la place du général de Gaulle.
- Sergent Charles Lovy fut Enfant de Troupe à l’école militaire de Montreuil sur Mer
Morts à Montreuil
- Berthe de Hollande, reine de France et épouse de Philippe Ier, fut répudiée et enfermée dans une des tours du château de Montreuil qui porte aujourd'hui encore le nom de tour de la reine Berthe.
- Ferry de Beauvoir, évêque d'Amiens, réfugié à Montreuil après la prise par Louis XI de la quasi totalité de son diocèse.
- Alexis-Paul Pachot d'Arzac, peintre, a travaillé et est mort à Montreuil.
Monuments et lieux touristiques
Publics
- Mairie
- Musée d'art et d'histoire Roger-Rodière
- Place Darnétal
- Théâtre
- Place du général de Gaulle
- Cavée Saint-Firmin
- Porte de Boulogne
- Gare de Montreuil-sur-Mer
Privés
Hôtels particuliers
On dénombre une quarantaine d'hôtels particuliers construits entre 1730 et la fin du XIXe. Certains quartiers étaient privilégiés par les bâtisseurs, au point d'être comparés par Victor Hugo à un « petit faubourg Saint-Germain »[12].
- Ancien hôtel du Maréchal d'Acary-de-la-Rivière sur le parvis Saint-Firmin, numéro 1
- La maison dite « Farmer » ou hôtel de la fontaine Solare, située au 98 rue Pierre Ledent, au bord du parvis Saint-Firmin
- Hôtel Guéroult de Boisrobert, située au 6 parvis Saint-Firmin
- Hôtel de la fontaine d'Hémencourt, située au 119 parvis Saint-Firmin
- Hôtel de Jacquemin de Châteaurenault et de Rougeat, située au 101 parvis Saint-Firmin
- Hôtel d'Hurtrel d'Arboval situé au numéros 84-46 du parvis Saint-Firmin
Autres
- Maison à pans de bois au 21, 23 de la rue Pierre-Ledent
- Maisons adossées aux anciens remparts
Militaires
- Remparts
- Citadelle avec son enceinte, la tour de la reine Berthe et les deux tours dans l'ancienne entrée du château
- Poudrière
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Article détaillé : Liste des villes fortifiées de la Région Nord Pas-de-Calais.
Religieux
Église abbatiale Saint-Saulve
Construite au XIIe siècle, l'abbatiale Saint-Saulve occupe l'emplacement d'un monastère plus ancien dédié à saint Walloy, fondé par les moines bretons de Landévennec au Xe siècle.
Dans ses dispositions initiales, l'édifice présentait un plan caractéristique des églises de pèlerinage avec chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes.
Reconstruite après la catastrophe naturelle de 1467, l'église est incendiée lors du siège de 1537 et perd définitivement son chœur, son transept et l'étage de ses fenêtres hautes.
Dernier vestige de l'édifice du XIIe siècle, le bloc de façade est constitué d'une tour massive coiffée d'un clocher à lanternon au XVIIIe siècle.
Son portail sculpté a été exécuté après 1467.
Chapelle de l'Hôtel-Dieu
L'Hôtel Dieu fut fondé vers 1200 par le sire Gauthier de Maintenay avec pour mission d'accueillir les pèlerins et les malades. Un premier lieu de culte est érigé vers 1370 puis réédifié vers 1428. En 1467 une catastrophe naturelle provoque l'effondrement de la chapelle. Elle sera réédifiée en 1472[13].
En 1537, la toiture est refaite suite aux dégâts réalisés par les troupes des Impériaux qui annexent la ville.
Les bâtiments se dégradent et la chapelle est reconstruite intégralement entre 1871 et 1874 par l'architecte hesdinois Clovis Normand, qui lui donne ce style gothique flamboyant qu'on lui connaît aujourd'hui.
La chapelle de l'Hôtel-Dieu est dotée de superbes vitraux du XIXe ainsi que de belles boiseries du XVIIIe siècle. Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2000.
Église Notre-Dame en Darnétal
Cette église est aujourd'hui disparue. Elle était cependant la principale paroisse de la ville avant 1789. En 1467, une catastrophe naturelle cause son effondrement. C'est l'abbé de Saint-Saulve, Guillaume de la Pasture, qui pose la première pierre du nouvel édifice le 3 juillet 1486. La Révolution et la diminution de la population montreuilloise sonnent le glas de cette église paroissiale. Notre-Dame-en-Darnétal est désaffectée avant d'être rasée en 1806.
Chapelle Sainte-Austreberthe
Ancienne abbaye de religieuses, fondée en 1035 par un marchand de Montreuil qui avait rapporté de Pavilly en Normandie les reliques de la Sainte. Les bâtiments furent occupés par le collège et l'école d'infanterie[14]
L'église Saint-Josse-au-Val
La plus ancienne mention de l'église Saint-Josse-au-Val date de 1042. On ignore la date de construction de cet édifice. Dédiée à saint Josse, l'église s'est dotée en 1899 d'un très beau maître-autel en marbre de Carrara, sculpté par Louis Noël, sur lequel sont reproduites deux scènes de la légende de ce saint ermite.
Culture
Événements
Sons et lumières Les Misérables
600 costumes, musique originale, cavalerie, pyrotechnie. Imaginé et mis en scène d'après l'œuvre de Victor Hugo et présenté par les habitants de Montreuil et des alentours.
Festival Les Malins Plaisirs
Festival d'opéra, théâtre et musique, les Malins Plaisirs[15] ont été fondés en 1989 par Vincent Tavernier avec pour axe artistique l’exploration du “goût français”, ce qui entraîne l’étude d’un répertoire très vaste, tant du point de vue chronologique que de celui des formes.
Le festival a lieu au mois d’août. Festival de création, il rassemble en résidence une cinquantaine de jeunes artistes professionnels - metteurs en scène, chefs d’orchestre, chanteurs, comédiens, musiciens, auteurs, décorateurs, costumiers - pour réaliser et accueillir plusieurs productions principales, mais aussi de nombreuses œuvres de salon ou de chambre. Puisque le goût français est au cœur du festival, d’autres manifestations invitent le spectateur à le découvrir dans la journée : les Muses Buissonnières marient les plaisirs dans les environs de Montreuil - promenades, visites spectacle et gastronomie s’y font écho - et l’École du goût propose à chacun de partir à la découverte par l’observation, la discussion ou la dégustation. Enfin lors de la Nuit des Malins Plaisirs, artistes, associations montreuilloises et spectateurs se retrouvent dans les rues de la cité, illuminée aux bougies...
Le festival a produit des auteurs aussi divers que Carmontelle, Chabrier, Rosenthal, Regnard, Offenbach, Musset, Labiche, Favart, Hanoteau, Anouilh, Crébillon, Aboulker, Françaix, Giraudoux et confié des commandes à Coralie Fayolle, Antoine Bonne, Guillaume de Calan, Thierry Machuel ou Bernard Thomas.
Équipements culturels
- Théâtre-cinéma
Divers
Honneurs et distinctions
- Ville fleurie : 4 fleurs en 2007[16].
Jumelages
Références
- ↑ La seule appellation officielle de cette commune est en effet Montreuil et non pas Montreuil-sur-Mer comme certains l'écrivent, l'appellation officielle est donnée dans le répertoire INSEE [1]
- ↑ Anthony Bernard, La citadelle de Montreuil-sur-Mer page 6
- ↑ Les origines de Montreuil-sur-Mer, dans La Violette n°3, 1er semestre 1999, pages 9 à 18
- ↑ Jean Leroy, Quand Montreuil était sur mer - Quentovic
- ↑ Montagne-sur-Mer, dans La Violette n°12, 2e semestre 2007, pages 54 à 61
- ↑ Le chemin de fer à Achicourt
- ↑ Les Chemins de fer du Nord. - Éd. Rimage : Paris, 1979.
- ↑ Les monnaies médiévales du pays de Montreuil, dans les Dossiers Archéologiques Historiques et Culturels du Nord-Pas de Calais, n° 13, 1982, (A.M.P.B.B.E., Berck).
- ↑ http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Sur le spirophore d'Eugène Woillez
- ↑ Les misérables, Victor Hugo
- ↑ La violette, Publication semestrielle des Compagnons de la Violette, (ISSN 1287-7670).
- ↑ Source : La Grande Encyclopédie, Volume 24 (vers 1900)
- ↑ Site Les Malins Plaisirs
- ↑ Palmarès des communes du Pas-de-Calais, site Internet Villes et Villages Fleuris, page consultée le 21 juin 2007.
Liens externes
- Site officiel
- Documents anciens sur l'histoire de Montreuil et de sa région
- mémoires de pierre
- Liens DMOZ sur Montreuil
- Vues de Montreuil
- Montreuil sur le site de l'Institut géographique national
- vue satellite sur Google Map
- l'Union Commerciale de Montreuil-sur-Mer
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