- Promethee (sous-marin)
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Prométhée (sous-marin)
Pour les articles homonymes, voir Prométhée (homonymie).Le Prométhée est un sous-marin français de type 1500 tonnes. Il a coulé au large du Cap Lévi (Manche) le 7 juillet 1932.
Sommaire
Le Prométhée
Le Prométhée, numéro de coque Q153, fait partie de la classe de sous-marins français Redoutable, également appelés 1500 tonnes en raison de leur déplacement, construits pendant les années 1920 et 1930 pour la Marine nationale française au nombre de 31.
Longs de 92,30 mètres, larges de 8,20, ils avaient un tirant d'eau de 4,70 mètres et pouvaient atteindre la profondeur de 80 mètres. Ils se déplaçaient à la vitesse maximale de 17 nœuds en surface et 10 en plongée.
Le Prométhée a été mis en chantier le 10 janvier 1928 à l’arsenal de Cherbourg. Le lancement a eu lieu le 23 octobre 1930, les travaux se poursuivant jusqu'à la date du naufrage.
Le naufrage
Un an et demi après le lancement, le sous-marin est presque terminé et entame une série de tests avant la livraison à la Marine nationale.
Le test du 7 juillet 1932 consiste à étalonner les deux moteurs diesel Schneider de 3000 chevaux.
Vers midi, il se trouve à près de 7 milles nautiques du Cap Lévi, au large de la commune de Fermanville. Selon les témoins, le sous-marin s'est mis à s'enfoncer rapidement par la poupe (l'arrière) et finalement disparaître en à peine trente secondes. Il y avait 15 personnes sur le pont à cet instant. Sept ont survécu jusqu'à l'arrivée d'une barque de pêche de Cherbourg.
42 marins, 16 ouvriers de l'arsenal et 5 ingénieurs et ouvriers venus du Creusot pour les tests moteurs, soit 62 personnes, sont engloutis avec le navire. Comme aucune plongée n'était programmée et que le Prométhée n'était pas équipé pour ce type de manœuvre, les autorités militaires et civiles de Cherbourg ont dû rapidement se rendre à l'évidence du décès de l'équipage.
L'impact que le naufrage du Prométhée a produit en France et en Europe est comparable à celui qui a suivi le naufrage du sous-marin russe Koursk en août 2000. Les cérémonies du 14 juillet sont annulées dans de nombreuses communes, à commencer par Cherbourg. Des fonds venus de toute la France ont permis l'érection d'un monument à Fermanville, au point de terre le plus proche du lieu du naufrage.
Les tentatives de sauvetage et de renflouement
Très rapidement, des moyens internationaux sont coordonnés pour tenter de sauver l'équipage. On fait notamment appel à deux navires de sauvetage italiens, l'Artiglio et le Rostro qui se sont rendus célèbres dans les années 1920 en intervenant sur de nombreux naufrages. Respectivement basés au Havre et à Brest, les deux navires arrivent à Cherbourg au matin du 9 juillet.
Le 8 juillet, un bâtiment de la Marine repère la bouée téléphonique du Prométhée sans qu'il soit possible de savoir si elle a été déclenchée automatiquement ou délibérément par l'équipage prisonnier.
Lors d'une plongée sur l'épave, qui gît à une profondeur de 75 mètres, des scaphandriers frappent sur la coque pour tenter de rentrer en contact avec d'éventuels survivants. Ils n'obtiennent pas de réponse.
Des experts de renommée internationale sont consultés pour savoir s'il est possible ou non de renflouer le navire et de rendre les corps aux familles. Tous concluent rapidement à l'impossibilité de l'entreprise : la profondeur et la force des courants de la région rendraient toute tentative longue, difficile, très coûteuse mais surtout dangereuse compte-tenu des moyens techniques de l'époque.
Les causes du naufrage
Une commission d'enquête a été nommée afin d'élucider les raisons pour lesquelles le sous-marin a plongé si brusquement sans qu'un tel ordre ait été donné. Mais en l'absence de preuves matérielles, la commission n'a pu établir son travail que d'après l'audition des survivants, au premier rang desquels figure le commandant du Prométhée, le lieutenant de vaisseau Couespel du Mesnil.
D'après le commandant, les tests sur les moteurs électriques, dont le rôle est d'assurer la propulsion en plongée, se sont achevés peu avant midi, le 7 juillet. Le Prométhée est à l'arrêt et le commandant ordonne de lancer les tests diesel. Il entend des bruits d'air comprimé qu'il interprète comme des ratés dans le démarrage des moteurs. Quelques secondes après, il entend de l'agitation sur le pont du sous-marin et monte sur le kiosque. Au cours de sa montée, il entend nettement les purges des ballasts s'ouvrir sans qu'il aperçoive quelqu'un au poste de commande électrique. Lorsqu'il sort, il constate que son navire s'enfonce rapidement par l'arrière. Il ordonne la fermeture des panneaux de pont qui permettent la communication entre l'intérieur et l'extérieur du sous-marin. Une quinzaine de personnes se trouve alors sur le pont. Le sous-marin s'enfonce de plus en plus vite avec un angle maximal que Couespel du Mesnil estime à environ 80° par rapport à l'horizon : le Prométhée est en train de sombrer à la verticale.
Dans un souci constant d'efficacité, les ingénieurs ont beaucoup travaillé pour rendre la plongée des submersibles la plus rapide possible. Les 1500 tonnes pouvaient plonger en un peu plus de trente secondes. Le sous-marin était en phase de test. C'était l'une de ses premières sorties. Comme le commandant n'a vu personne au poste de commande et que l'accident s'est produit alors qu'on venait d'ordonner la mise en route des moteurs diesel, la commission a conclu à une « ouverture inopinée, rapide et générale » des purges qui permettent de remplir les ballasts d'eau, ce qui a pour effet d'alourdir le sous-marin et de le faire plonger. Cette ouverture inopinée pourrait être due à une erreur de branchement dans le panneau électrique ou dans les systèmes oléopneumatiques.
Les scaphandriers ont fait le tour des panneaux de pont et ont remarqué qu'ils étaient tous fermés. Cependant, la forte inclinaison du Prométhée au moment de sa disparition laisse supposer qu'un panneau situé à l'arrière a été laissé ouvert, ou au moins mal fermé, laissant ainsi l'eau s'infiltrer et alourdir d'autant le submersible.
Bibliographie
- Henri Le Masson, Les Sous-marins français des origines (1863) à nos jours, Brest, Éditions de la Cité, 1981
Voir aussi
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