Histoire de la mongolie

Histoire de la mongolie

Histoire de la Mongolie

L'histoire de la Mongolie se confond avec l'histoire des peuples nomades qui ont peuplé la steppe d'Asie centrale.

Aux sources du fleuve Amour qui sert de frontière à la Chine et à la Russie, la Mongolie est le cœur de la steppe d'Asie centrale et a souvent été le point de départ de redoutables guerriers qui, lorsqu'ils ont su fédérer leurs tribus d'éleveurs nomades, ont pu se tailler des empires, en déferlant avec leurs arcs et leurs petits chevaux jusqu'au sud de la Chine, et de l'Inde, et même en Europe occidentale (Huns d'Attila, Bulgares, Avars, Hongrois encadrés par une aristocratie hunnique).

Héritière de Gengis Khan et son vaste empire du XIIIe siècle, pacifiée par les Mandchous au XVIIe siècle, devenue indépendante de la Chine à partir de 1911 avec l'aide des Russes, la Mongolie s'exerce aujourd'hui à la démocratie avec l'aide de la communauté internationale.

Sommaire

Préhistoire

L'homme parvient en Mongolie entre 200 000 et 100 000 ans avant notre ère. Les premières occupations humaines, découverte dans le Sud des régions de Khangaï et du Gobi, livrent un grand nombre de pierres taillées et d’armes primitives, faites en partie de galets fluviaux, l’une des extrémités du galet ayant été taillée pour être tranchante. Elles peuvent servir à dépecer la chair des animaux tués, à écorcher et à préparer leurs peaux. Elles ont été fabriquées par l’homme de l’Ordos, découvert en 1920 et proche de l’homme de Néandertal. Le climat du territoire de l’Ordos, à la fin du Paléolithique supérieur (100 000 av. J.-C.), est beaucoup plus doux que de nos jours. Les montagnes sont couvertes de forêts de sapins et de feuillus. Les prairies des vallées nourrissent des troupeaux de mammouths, mais aussi des animaux des zones chaudes, comme les antilopes[1].

Durant le Paléolithique moyen, de 100 000 à 40 000 avant notre ère, la période glaciaire modifie les modes de vie. Les hommes ont de plus en plus besoins de peaux animales et d’abris de bois. Les outils de pierre se perfectionnent et se diversifient. Le feu est découvert ; les hommes s’abritent dans des grottes, prennent les animaux au piège et creusent des fosses avec des pieux taillés en pointe[1].

L’Homo sapiens parvient en Asie centrale vers 40 000 av. J.-C.. Les sites les plus importants de Mongolie remontant au Paléolithique supérieur (- 40 000 à - 12 000 ans) se trouvent dans l’aïmag Boulgan, au bord de la rivière Kharaa et près d’Oulan-Bator, aux environs de Sar Khad. Les fouilles et les objets préhistoriques des bords de la Toula et de la Selenga indiquent que la région est occupée par des mammouths, des cerfs préhistoriques à grands bois, des rhinocéros à fourrure de Sibérie, des bisons et différents types d’antilopes. L’usage des armes de jet se répand (javelot à pointe d’os sur la route reliant Oulan-Bator et Sukhebâtor). Les hommes de cette période, grâce au développement des techniques de chasse (pièges, battues, armes de jet), comme l’atteste le mobilier retrouvé, sont moins nomades que leurs ancêtres. Le réchauffement climatique permet aux hommes de quitter les grottes pour s’établir dans les vallées au bords des rivières (sites des rivières Aga, Orkhon et Selenga) dans des huttes à base ronde ou carrée creusées dans la terre, au sol remplis d’os d’animaux ou de pierres, aux parois couvertes de peaux d’animaux et aux murs et au toits de branchages. On suppose que les grandes familles se formèrent pendant cette période. Ces communautés fondées sur la descendance commune exécutent les travaux nécessaires et chasse en commun. Les femmes ramassent les fruits et les grains, cultivent la terre de façon primitive, gardent le foyer, préparent la peau des animaux tués et confectionnent les vêtements. Certain auteurs parlent d’un système matriarcal à la fin de la période, quand les grandes familles de chasseurs sont parvenues à s’établir de façon à peu près stable[1].

Le Néolithique commence en Asie centrale au VIIe ou au Ve millénaire av. J.-C.. Les fouilles de A. P. Okladnikov entreprises en 1960 dans la l’aïmak sud du plateau de Gobi ont livré les restes d’un atelier de taille de pierre, un foyer en pierre, des armes et outils taillés, des os d’animaux (dont des volailles), des restes de charbon et de cendre. Parmi les outils de pierre, on relève un grand nombre de racloirs et de pointes de flèches taillées des deux cotés. L’homme néolithique maîtrise le perçage et le polissage. Près de la rivière Yœrœ ont été découvert des mortiers broyeurs attestant de la connaissance de la transformation du blé. Ailleurs ont été trouvés des instruments de pêche en pierre. Les objets découverts, parmi lesquels des outils fait en néphrite où elle ne se rencontre pas, amènent à supposer que les rapports entre les communautés humaines dépassent les frontières de la Mongolie d’aujourd’hui.

A partir du Ve siècle av. J.-C., l’extension de l’élevage désintègre progressivement la grande famille au profit de la famille patriarcale. Les sources archéologiques des Ve-IIIe siècle avant l'ère chrétienne indiquent que l’élevage est alors très répandu en Mongolie, dans les prairies des vallées de l’Orkhon et du Kerulen (anneaux de museaux et outils de bronze en rapport avec l’élevage, bijoux destinés à orner les bêtes, restes d’os de cheval, de bœuf, de mouton et de chèvre). Les montagnes abondent en gibier. Une agriculture primitive est attestée par des mortiers et des broyeurs de bronze. Des dessins rupestres illustrent l’expansion de l’élevage : chasseurs, pâtres conduisant leurs troupeaux, chars stylisés[1]. Les kourganes de Pazyryk dans l’Altaï, datés du Ve siècle av. J.-C. livrent des charriot à roue, des tentures murale en feutre, des mors et des brides, des tapis de selle en soie brodée, des objets de bois sculptés. Le tumulus 2 contient le cadavre d’un chef couvert de tatouages, avec des miroirs de bronze venus de Chine.

L'âge du fer commence au IIIe siècle. Les objets de fer trouvés dans les tombes à dalles montrent que l’expansion de la ferronnerie s’est faite progressivement vers le sud du lac Baïkal. Une aristocratie de la steppe émerge. Certaines formes collectives de l’exercice du pouvoir subsistent parallèlement, comme l’assemblée des chefs de clan[1].

Les pierres de cerfs

Article détaillé : Pierre de cerf.

Dans les plaines du nord de la Mongolie, de mystérieuses représentations de créature cornues à bec d'oiseau semblent grimper le long de monolithes de granite appelés pierres de cerfs. Ces stèles dont certaines atteignent 4,50 m de hauteur, montrent aussi des ceintures équipées de flèches, de haches et d'outils de l'âge du bronze. Selon les spécialistes qui tentent de déchiffrer ces monuments, ils ont été érigés entre 1100 et 800 av. J.-C., environ deux millénaires avant que les guerriers de Gengis Khan ne dominent ces steppes. Ce sont des hommages à des chefs ou à des guerriers, peut-être tombés au combat. Ces créatures mi-cerf mi-oiseau devaient probablement montrer le chemin vers l'au-delà. Quelle que soit leur signification, elle était forte, car, pour chaque stèle, plusieurs chevaux ont été sacrifiés. Leurs têtes ont été enterrées en cercle autour des monolithes, le museau pointé vers le soleil levant. On a déjà retrouvé près de 600 pierres en Mongolie, au Kazakhstan et en Russie[2].

Les tombeaux à dalle

Les tombeaux à dalle se répandent à l’ouest du Baïkal (du VIIIe aux IIIe-IIe siècles av. J.-C.), caractérisés par des dalles posées sur le sommet et parfois sur les côtés des tertres funéraires. Les morts sont couchés sur le dos, la tête à l’est, parfois posée sur une dalle, souvent accompagnés d’objets précieux : haches et épées de bronze, porte-aiguilles en bronze avec des aiguilles d’or, miroirs de bronze à manche constitué de figures animales typiques de l’art scythique. Les fragments des poteries qu’ils ont livrés proviennent de deux types : un ressemble à la poterie d’Ordos et des régions méridionales de la Mongolie, l’autre est analogue à celle du territoire de l’outre-Baïkal[1].

Les Xiongnu

Domaine d'influence des Xiongnu (209 av. J.-C.216 apr. J.-C.)
Article détaillé : Xiongnu.

Les Xiongnu entrent dans l'histoire en -245, à l'occasion d'un affrontement contre le royaume chinois de Zhao. La confédération nomade des Xiongnu crée par Touman, certainement composée de peuples Proto-turcs, trouve son centre dans la région de l’Orkhon et de la Selenga, en Mongolie actuelle. Le chan-yu qui détient le pouvoir suprême réside sur le cours supérieur de l’Orkhon. Il est suivi dans la hiérarchie par les deux toukis (chefs sages). Le « chef sage de gauche », héritier du titre de chan-yu, a son siège à l’est près du cours supérieur de la Kerulen. Le « chef sage de droite » est installé dans la montagne du Khangaï, près d’Ouliastaï. Des fonctionnaires leurs sont subordonnés. L’empire est organisé sur une base militaire avec une discipline sévère. L’armée, composée de l’ensemble des hommes, est divisée en dix régiments, subdivisés en escadrons et en « dixièmes ». La division décimale de l’armée, comme la tactique et la discipline militaire, survivront à l’empire. La cavalerie, très mobile, est l’arme principale. Les Xiongnu livrent rarement une bataille rangée, préférant tendre des embuscades. De source chinoise, ce sont d’excellents archers.

Comme l'attestent les fouilles de Noïm-Oualaï, les Xiongnu pratiquent l’artisanat : ferronnerie (vaisselle en fonte et clochettes), filage et tissage de la laine, orfèvrerie. Ils sont certainement chamanistes. Ils adorent le ciel (tengueri) et les esprits des montagnes et des cols. Pour porter le deuil, ils se blessent le visage avec un couteau pour que le sang se mêle à leurs larmes. Ils étranglent souvent les femmes et les serviteurs des nobles défunts pour les enterrer avec. Ils fabriquent une coupe du crâne de leurs ennemis, pour décupler leurs forces en buvant dedans. La fête principale à lieu en automne lorsque la population et les troupeaux se réunissent pour un recensement sur ordre du chan-yu.

Les Xiongnu sont des pasteurs semi-nomades, éleveurs de chevaux et de bœufs. La proportion de bétail par personne est estimée à 300 têtes pour les tribus les plus riches. On estime que la Mongolie pouvait nourrir de 4 à 12 millions de chevaux. Les excédents de l’élevage sont échangés avec les peuples voisins sédentaires (Chine) contre des biens nécessaires à l’aristocratie : riches vêtements, armes, vaisselle, produits agricoles.

Les empires des steppes

Vers 150 les Xianbei exercent leur hégémonie sur la Mongolie orientale au détriment des Xiongnu septentrionaux. Au IIIe siècle, les Avars ou Ruanruan forment une confédération qui s'étend au Ve siècle de la Corée à l’Irtych. Le puissant empire Köktürks de Bumin les bat en 552. La Mongolie est intégré au premier puis au second empire turc jusqu'en 744. Les Ouïghours dominent ensuite la région jusqu'en 840 quand leur empire tombe sous les coups des Kirghizes. Ces derniers sont chassés à leur tour par les Khitans en 924. La Mongolie, vidée de ses habitants, échappe désormais aux peuples turcs (les Ouïgours refusent la proposition des Khitan de réintégrer la région) au profit des proto-mongols venus principalement de Mandchourie (Tatars, Naïman, Keraït, Ongüt).

Les empires des steppes, selon la formule de René Grousset, se sont constitués à partir d'un clan qui, à l'initiative d'un chef énergique proclamé khaan (ou grand khan ou qagan), réunissait par la force des armes et des alliances matrimoniales une vaste confédération de tribus. Et après avoir déferlé et soumis de riches royaumes sédentaires voisins, le plus souvent son empire se disloque sous ses successeurs aussi vite qu'il s'est formé.

Plusieurs empires se succèdent ainsi :

Le plus célèbre et le plus vaste de ces empires, celui de Gengis Khan, se constitue initialement à partir de sa tribu, les Arlat, à laquelle se sont confédérés d'abord les autres tribus cousines proprement mongoles, puis celles des Djelaïr, des Tatar, les Merkit, les Oïrat, les Tumat, les Naïman, les Ongüt, et surtout la fédération des Kereit où, comme dans les deux précédentes, dominent des chrétiens nestoriens. Toghril, l'Ong khan les Kereit, dont le père de Gengis Khan était l'allié juré, avance le projet de confédération que Gengis reprend à son compte après avoir vaincu son ancien maître.

L'origine des Mongols

Il semble que ce peuple apparaisse déjà dans les chroniques chinoises du IVe siècle de l'ère chrétienne sous le nom de Meng-gu. Il serait originaire des confins occidentaux de la Mandchourie, c'est-à-dire de la région du cours supérieur du fleuve Amour.

C'est un fait que les Mongols n'ont jamais été en contact direct avec les peuples indo-européens (Iraniens et Tokhariens) qui ont dominé l'Asie centrale jusqu'aux environs de l'an 1000, contrairement aux peuples turcs. Cela s'explique par le fait qu'ils occupaient à cette époque une position assez reculée.

Les Mongols ont un lien particulier avec le massif montagneux du Khentei, situé au nord d'Oulan-Bator et au sud du lac Baïkal. Ils y situent leur montagne sacrée, le Burqan Qaldun, où leurs ancêtres mythiques, le Loup Bleu et la Biche Fauve (Börte Chino et Qo'ai Maral) auraient vécu.

La première confédération mongole que l'on connaisse s'est formée à l'est du Khentei, sous l'impulsion de Qabul Khan, qui a probablement vécu entre 1100 et 1150. Ses conflits avec les Tatars, ses voisins orientaux, ont entraîné sa dislocation.

Au début du XIIIe siècle et dès la seconde moitié du XIIe siècle, dans toutes les tribus mongoles, se forme une aristocratie de la steppe, appelée le groupe des noïns. Ils portent des noms et titres distinctifs comme ba gatour (preux, courageux), böki (fort, puissant), bilgaï (sage), setchen (savant), merguen (archer excellent). Les différentes tribus sont constamment en guerre les unes contre les autres, ce qui permet aux chefs de clans victorieux d’accroitre leur pouvoir économique, par la possession d’esclaves et de pâturages. Les vaincus, les ounagan bogol, gardent le bétail des tribus dominantes et traquent le gibier lors des chasses organisées à l’échelle nationale. Les nuker, membres de l’escorte du khan, deviennent la force armée de la domination des masses. Le passage de la propriété collective du bétail et des pâturages par les clans (kuren) à la propriété privée des familles (aïls) marque le début du féodalisme nomade. Les pâtres libres se trouvent assujettis aux seigneurs féodaux, propriétaires (edjen) du domaine de pâturages (noutoug). L’économie de l’aïl reste autarcique, mais n’exclut pas le troc avec les peuples sédentaires voisins (bétail contre produits manufacturés)[1].

L'Empire mongol

     Empire mongol En 1294 l'empire a été scindé en :      Horde d'Or      Khanat de Djaghataï      Houlagides      Empire du Grand Khan (Dynastie Yuan)
Article détaillé : Empire mongol.
La pierre de Gengis khan, le plus ancien monument portant des cratères d'écriture mongole, vers 1225

De 1206 à 1227 le khan mongol Gengis Khan conquiert une grande partie de l'Asie, créant le plus grand empire de tous les temps. Ses successeurs achêvent la conquête du continent et parviennent jusqu'en Syrie et en Europe orientale. L'empire, scindé en quatre grands oulous dès l'époque de Gengis Khan, donne naissance à quatre grands ensembles qui évoluent séparément à partir de 1260 : la Chine des Yuan à l’est, le Djaghataï au centre, l’Ilkhannat au sud-ouest (Iran, Irak et Syrie) et la Horde d'Or dans la steppe russe.

Gengis Khan instaure un véritable état mongol en empruntant aux Ouïgours leurs institutions administratives et en imposant le droit mongol (Grand Yasa ou Djasag, Le Grand Corps de Lois, rédigé en partie par Chiki-koutougou et disparu aujourd’hui). Le pays est divisé en deux circonscriptions, le baraghoun-ghar à l’ouest et le djegun-ghar à l’est. Le Djasag consolide les rapports féodaux au détriment des droits claniques et à la structure tribale. Le peuple est attaché aux pâturages et il est interdit de quitter les communautés organisées par l’administration militaire. Il prévoit des tribunaux et les châtiments à infliger aux contrevenants[1].

Les conquêtes amènent le dépeuplement de la Mongolie et ralentissent son évolution intérieure. Le manque d’hommes, utilisés pour la guerre, ralentit le développement de la société. Pendant le règne d’Ogodeï, la féodalisation connaît un vif essor tant en Mongolie que sur les territoires conquis.

A partir des années 1260, l’empire mongol se désintègre et forme désormais des provinces indépendantes les unes des autres. Le grand khan, qui réside à Pékin, ne peut imposer son autorité directe que sur la Chine et la Mongolie, et du fait des distances, son autorité n’est que nominale dans les oulous occidentaux.

La vie économique de la Mongolie stagne et l’économie reste essentiellement pastorale. Les guerres ont enrichi la couche dirigeante, mais affaibli considérablement la démographie. Pendant la seconde moitié du XIIIe siècle, de nombreux mongols quittent la Mongolie pour s’établir dans les territoires conquis, plus riches, et se fondent dans la population locale. En Mongolie proprement dite, la classe dirigeant nomade et féodale prive les pâtres et les paysans du droit de migration, considéré par le Djasag comme de la désertion et passible de mort. Les pâtres libres du siècle précédent deviennent des serfs attachés à la glèbe et privés de leur liberté.

Après l’effondrement de l’empire Mongol en Chine en 1368, la Mongolie entre dans une période de démembrement féodal nomade et de pauvreté. La classe militaire et féodale, qui s’est enrichie pendant les conquêtes, voit ses ressources s’épuiser et cherche à le compenser par l’exploitation intense des pâtres (arates). Au cours des XIIIe-XIVe siècles, ceux-ci ont été définitivement attachés au pâturage et doivent non seulement entretenir leurs seigneurs (noïons) mais entrer en campagne pour augmenter leurs richesses par le butin. Les campagnes militaires ont dépeuplé la Mongolie. La pénurie de main-d’œuvre empêche l’évolution de l’économie, l’élevage extensif de gros bétail restant le seul revenu. Le commerce décline avec la Chine après la chute des Yüan. Privé du tribut des oulous, l’économie du domaine central devient autarcique. La chasse recommence à jouer un rôle important (grandes battues à l’automne, petites chasses au printemps et en été)[1].

Dayan Khan

Tandis que les descendants de Gengis Khan s'entretuent, dans un pays livré aux pillages et à l'anarchie, un peuple mongol qui n'avait pas participé aux conquêtes commence à s'illustrer. Ce sont les Oïrats, encore appelés Mongols occidentaux, qui vivent à l'ouest du lac Baïkal et au nord de l'Altaï. Mentionnés pour la première fois en 1204 lors de leur alliance avec les Naïman contre Gengis Khan, ils ont pu sauvegarder leur autonomie. Originaire de Mongolie occidentale et du cours supérieur du Ienisseï, ils descendent dans les steppes de Mongolie occidentale à l’Ouest de l’Altaï, à la fin du XIIIe siècle. Mongketemur, le seigneur oïrat le plus puisant de la fin du XIVe siècle, a trois fils, Mahmoud (Ma-ha-mou), T’aï-p’ing et Batou-Bolod. Bloqués par les Mongols orientaux dans leurs échanges avec la Chine, les khans oïrats tentent de s’emparer du titre de grand khan et de dominer la région centrale. Leur chef Ma-ha-mou en compétition avec Esseku, le fils d’Ugetchi, pour le pouvoir, fait alliance avec les Ming contre les Mongols orientaux, qui ont proclamé un Gengiskhanide, Oldjaï Témür. Après leur victoire en 1410, la Mongolie est divisée en deux parties, un khanat oriental et un khanat occidental.

Entre 1434 et 1438 Toghon, fils de Ma-ha-mou, étend la domination des Oïrats sur toute la Mongolie et fonde l'Empire kalmouk. Son fils Esen Taïji réussit un formidable coup l'éclat en capturant l'empereur de Chine (de la dynastie Ming), lors d'une bataille où 100 000 soldats chinois perdent la vie. Il fut assassiné en 1455.

Les Oïrats se scindent bientôt en trois groupes, les Dzoungars (ou Jüüngar) (Züün Gar [« Main gauche »] en mongol moderne, groupe qui a donné son nom à la Dzoungarie, actuellement situé dans région du nord du Xinjiang), les Khoshuut et les Torguut (actuellement connus sous le nom de Kalmouks).

La restauration des Mongols orientaux est l'œuvre d'une femme exceptionnelle, Mandukhaï Khatun. Elle recueille l'un des rescapés de la descendance de Khubilaï, Batu-Möngke, qui avait alors sept ans. Elle le met sur le trône, chasse les Oïrat de Mongolie et assure la régence. À l'âge de 18 ans, Batu-Möngke épouse sa mère adoptive et prend le titre de Dayan Khan (Dayan provenant du chinois Da Yuan). Il régne durant pas moins de 73 ans, jusqu'en 1543 sur une Mongolie pacifiée.

Il effectue une répartition des Mongols orientaux qui existe encore aujourd'hui. Les Khalkha et les Chakhar forment l'aile orientale, les premiers en Mongolie centrale et les seconds à l'est de l'actuelle Mongolie-Intérieure. Les Ordos et les Tümet forment l'aile occidentale, les premiers au centre de la Mongolie intérieure et les seconds au nord des premiers. Les Chakhar, étant dirigés par la branche aînée des Dayanides, peuvent porter le titre de Grand Khan.

La conversion au bouddhisme

Altan Khan (1507?-1582), petit-fils de Dayan Khan et roi des Tümed, aidé par son petit-neveu Khutukhtaï-sechen-khontaïji (1540-1586), prince des Ordos, poursuivit des campagnes militaires entamées par son grand-père. Il vainquit les Oïrat, prit pied dans l'actuelle province chinoise du Qinghai, au nord-est du Tibet, et arriva devant Pékin en 1550. Vingt ans plus tard, il obtint l'ouverture de marché à la frontière de la Chine. Il fonda Hohhot (Khökh khot [« Ville bleue »] en mongol moderne), actuelle capitale de la Mongolie-Intérieure, en 1575.

Khutukhtaï-sechen-khontaïji se convertit au bouddhisme tibétain en 1566. Altan Khan suivit son exemple le 15e jour de la Ve lune de 1578, lors d'une rencontre avec Seunam Gyamtso, l'abbé du monastère de Drépoung. Ce dernier était considéré comme le troisième successeur par réincarnation de Gendun Drub, disciple de Tsongkhapa, le fondateur de la lignée des Guélougpa. Il reçut d'Altan Khan le titre de Dalaï-Lama, où dalaï est un terme mongol signifiant « océan ».

Plus tard, ce fut au tour d'Abdaï Khan (1554-1588), roi des Khalkha dont l'apanage se trouvait dans la région de Karakorum, de se convertir. La capitale, reprise par les Mongols après leur expulsion de Chine, avait été détruite par les Chinois en 1380. Sur ses ruines, en 1585, Abdaï Khan commença la construction du grand monastère d'Erdene Zuu (le «Monastère Joyau»), qui existe encore aujourd'hui.

La domination des Mandchous

A partir de 1604, les Chakhar furent gouvernés par Ligdan Khan (1592-1634), détenteur légitime du titre de Grand Khan. Il rêva d'acquérir le prestige d'Altan Khan et de regrouper les Mongols autour de lui, mais il était un personnage arrogant et dépourvu de tout tact politique. Les tribus de la Mongolie méridionale préférèrent, dès 1616, se rallier aux Mandchous, conquérants nouvellement apparus.

Vaincu par les troupes mandchoues, Ligdan Khan voulut se réfugier au Tibet, mais il mourut de la variole. Le sceau impérial tomba aux mains d'Abaqaï (1627-1643), le khan Mandchous, qui pouvait dès lors prétendre à la souveraineté sur les Mongols. En 1636, quarante-neuf princes de la Mongolie méridionale reconnurent Abaqaï comme Bogda-khan (« Auguste Khan ») lors d'une grande cérémonie au lac Doloon, à 400 km à l'est de Hohhot. Le nom de la dynastie fut changé, le khan mandchou était désormais empereur des Qing.

En 1644, les Mandchous renversèrent la dynastie chinoise des Ming. Les Mongols méridionaux se trouvèrent de la sorte rattachés à la Chine. Vivant dans ce que l'on appelle la Mongolie intérieure, ils n'ont jamais retrouvé leur indépendance.

La soumission des Khalkha aux Mandchous fut causée par l'émergence chez les Dzoungars d'un conquérant de grande envergure, Galdan, né en 1645. Après avoir soumis les Ouïgours du Xinjiang, ses voisins méridionaux, il se tourna vers la Mongolie. Entre 1688 à 1690, il parvint à mettre en fuite les princes Khalkha, qui n'eurent d'autre possibilité que de demander l'aide des Mandchous. L'empereur Kangxi accourut à la rencontre des Dzoungars et les repoussa avec son artillerie. Les Khalkha lui proclamèrent leur allégeance en mai 1691, au lac Doloon.

Galdan repartit à l'assaut de la Mongolie, mais ses troupes furent écrasées (et sa femme fut tuée) par l'artillerie mandchoue au sud d'Oulan-Bator, le 12 juin 1696. Le temps de la suprématie militaire des nomades sur les sédentaires, désormais équipés d'armes modernes, était révolu. Galdan se donne la mort le 3 mai 1697. En 1757, les Dzoungars de la Dzoungarie furent définitivement vaincus, et même pratiquement exterminés, par les troupes chinoises.

Peu de Khalkha contestèrent la suzeraineté mandchoue. On signale une révolte conduite par le prince Chingunjav, en 1756 et 1757. Les Mandchous importèrent avec plus ou moins de succès en Mongolie la bureaucratie chinoise, qui leur permettait un contrôle étendu de la population. Ce système avait pour mérite d'interdire les querelles intestines des Mongols, ainsi que les razzias qu'ils lançaient les uns contre les autres. Mais les petits éleveurs furent écrasés d'impôts et de corvées et les marchands chinois appauvrirent les Mongols par leurs transactions douteuses et leurs prêts à taux usuaires. À partir du XIXe siècle, l'installation de colons chinois eut tendance à refouler les Mongols vers le nord.

Organisation de la Mongolie sous la domination mandchoue[1]

Yourte mongole au XIXe siècle

En 1789 et 1815, les Mandchous promulguent de nouveaux codes de lois en Mongolie. L’exécution des lois et le maintien de l’ordre intérieur des khanats mongols sont confiés au représentant suprême de l’empereur Qing, qui détient le pouvoir militaire, politique et administratif et siège à Ouliastaï. Il s’appuie sur des représentants militaires et civils (amban et hebeï-amban). L’administration mandchoue supprime le pouvoir des seigneurs mongols dans les aïmaks, mais maintient, en le limitant, le pouvoir de l’assemblée des supérieurs des aïmaks, appelés plus tard hochúns. Le président (darga) de l’assemblée assure la liaison avec l’administration mandchoue. Le pays est divisé en hochúns dont la superficie et l’administration sont déterminés par l’empereur mandchou, le premier des khans, et sont dirigés par des seigneurs mongols à titre héréditaire (djasaks). Les djasaks doivent assister à l’assemblée trisannuelle de l’aïmak pour recevoir les ordres de la dynastie mandchoue. Ils sont secondés par des toussoulaktchis spécialisés dans les questions militaires (djakhiragtchi), financières (meirène), de la chancellerie (bitchiguetchi), des courriers, etc. Les hochúns sont subdivisés en sumuns, unité militaires pouvant fournir au moins 150 soldats dirigées par un sumun dzangaï (juge) qui veille à ce que les dispositions de l’administration soient exécutées par les arates. Les sumuns sont divisés en bag et arban. L’unité minimale, l’arban, dirigée par un chef élu, le dorga, fournit dix soldats. Entre le sumun et l’hochún, le dzalan est une unité judicaire présidée par un dzalan dzangaï.

L’aristocratie reçoit des titres et des rangs mandchous. Les seigneurs qui ont perdu leurs anciens pouvoirs reçoivent le titre de taïdchi. Ceux qui ont par la suite d’un mariage, noué des liens familiaux avec la dynastie régnante, sont appelés tabunags ou efous. Les anciens khans conservent leur titre, mais leur pouvoir est limité.

Les arates, pâtres liés à la terre, sont divisés en trois groupes. Les albatous, le plus important, sont liés à la terre du djasak (maître) du hochún. Ils lui doivent un tribut en nature et des prestations, ainsi qu’un service militaire permanent et un service postal. Les hamdjilgas dépendent des taïdjis, seigneurs qui ne font pas partie de l’administration. Leurs maîtres en disposent comme il veulent mais ils sont exempt des services postal, factionnaire ou militaire. Les chabinars (élèves) sont à l’origine cédés par les seigneurs laïques pour le travail des terres données aux couvents, mais à partir de 1764 ils sont liés aux terres des couvents et des notables ecclésiastiques.

Dans la première moitié du XIXe siècle, confrontés à la misère, de nombreux arates quittent collectivement les hochúns les plus durs pour les territoires voisins. D’autres, surtout dans la région frontalière, désertent pour la Russie, malgré les accords russo-mandchous stipulant la remise des fuyards à leurs maîtres.

En 1803, Des marchands chinois des villes d’Ourga et d’Ouliastaï sont expulsés sur ordre de l’empereur mandchou. Passant outre les mesures restrictives, ils ont dépassé la durée de séjour autorisée et établit des dépôts et des boutiques. Cette activité illégale est souvent appuyée par des seigneurs mongols, voire mandchous, lésés par les mesures restrictives. Pendant la première partie du XIXe siècle, les aristocrates mandchous entrent en contact avec des entreprises commerciales et financières chinoises intéressées par un commerce intensif avec la Mongolie. Sous la pression des fonctionnaires, de la majorité des seigneurs mandchous et d’une partie de l’aristocratie mongole, le pouvoir impérial rejette les demandes visant à entraver le commerce. L’urbanisation se développe parallèlement et Ourga, Ouliastaï, Kiakhta et Kobdo deviennent de véritables villes commerçantes, attirant des marchands russes. La pratique de l’usure à taux prohibitif gagne du terrain, avec pour principales victimes les arates. De gigantesques firmes commerciales et des ligues de commerçants apparaissent et s’emparent de certains monopoles (transport, achat de matières premières, etc.) au détriment des seigneurs locaux.

A partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, des formes spéciales d’exploitation des arates font leur apparition, aggravant encore leur misère. La coutume de la vente du droit de la perception des taxes par au firmes usurières chinoises par les djasaks ou les taïdjis se propage. L’appauvrissement progressif découlant des forts taux d’usure appliqués entraîne la stagnation des forces productrice puis le déclin de l’économie.

La levée des mesures prohibitives permet au capital chinois de prendre possession des terres mongoles. L’installation d’un office d’immigration favorise la colonisation. La misère et l’appropriation des meilleures terres forcent les arates à partir vers les pâturages les plus maigres, tandis que d’énormes fermes sont créées.

Culture populaire mongole sous la domination mandchoue

Vers le milieu du XIXe siècle, la poésie populaire exprime la lutte pour l’indépendance et la liberté. Dans les chansons de gestes, les démons cèdent la place aux khans féodaux et à des fonctionnaires ennemis du héros, invariablement vaincus, ou les personnifient. Les contes populaires comme « La Belle-Fille Maligne », « Le Petit Garçon Pauvre », « Le Petit Garçon de Huit Ans », dont les héros humilient et chassent la classe dirigeante, témoignent des sentiments anti-féodaux et anti-mandchous. Les histoires de Badartchines (moine mendiant) ou de Balansengué expriment des sentiments anti-lamaïstes. L’un des plus éminents conteurs de l’époque est Sandag, auteur de poésies allégoriques. Guélegbalsane devient maître dans l’art des chants demandant une bénédiction, dans lesquels il décrit la misère de ceux qui implorent.

Une lignée de tulku

Alors que l'avancée des Mandchous était en cours, Gombo-dorji (1594-1655), un petit-fils d'Abdaï Khan, découvrit en son fils âgé de trois ans (né en 1635) une incarnation sacrée [3]. Peu importe de quelle divinité bouddhique cet enfant était l'incarnation! Il pouvait être un facteur d'unité entre les Mongols et constituer un frein à la "tibétisation" de la société mongole. L'idée de Gombo-dorji n'eut pas de conséquence politique, mais il aboutit à la création d'une lignée sainte semblable à celle des Dalaï Lamas : l'enfant, qui s'appelait Zanabazar (déformation mongole d'un mot sanskrit, Jñanavajra "Vajra de Connaissance"), allait désormais se réincarner après chaque décès. Ces incarnations seraient connues sous le nom de Jebtsundamba-khutukhtu.

Zanabazar se rendit au Tibet à l'âge de quatorze ans, entre 1649 et 1651, et reçut une éducation tibéto-mongole. Il fut nommé par le dalaï lama sous le titre de Bogdo-Gegen ("pontife éclairé", l’un des 3 titres importants pour les bouddhistes mongols avec celui de Dalaï Lama, et de Panchen Lama). Il fut un personnage extrêmement brillant: sculpteur, peintre, architecte et traducteur. Il inventa même une écriture phonétique du mongol, du tibétain et du sanskrit. À l'âge de 17 ans (ou seulement de 13 ans, d'après certaines sources), il fonda le monastère de Da Khüriye, qui devint à partir de 1778 et après plusieurs déplacements le noyau de la future Urga (Oulan-Bator). Il mourut en 1723, peu après un séjour de 10 ans en Chine.

La force de sa personnalité contribua sûrement au prestige des autres Jebtsundamba khutukhtu. Que ces "bouddhas vivants" n'aient pas été des modèles de vertu (deux sont morts de la syphilis!) n'y a rien changé. À la mort du second d'entre eux, les Qing décrétèrent qu'ils naîtraient au Tibet, si bien qu'ils furent d'origine tibétaine, mais cela ne changea rien non plus à la vénération que leur vouaient les Mongols.

Aussi, quand la Mongolie déclara son indépendance en 1911, elle se considéra comme une monarchie dirigée par le huitième Jebtsundamba khutukhtu, qui portait le titre de Bogdo-Gegen.

La chine des Qing en 1892

Le mouvement pour l'indépendance

En 1890, à Kobdo, un aventurier du nom de Dambïdjanstan se fait passer pour la réincarnation d’Armousana, le héros oïrat vaincu en 1756 et acquiert une grande popularité parmi les arates. Se sentant appuyé par la majorité des djasaks, il oblige le gouverneur mandchou à quitter l’assemblé de l’aïmak.

A la fin du XIXe siècle, le mouvement pour l’indépendance devient puissant parmi la classe seigneuriale et ecclésiastique comme parmi les arates. Les désertions reprennent. Les arates fuient les grands domaines sino-mandchous pour se réunir sur les terres des seigneurs favorables à l’indépendance qui les protégent de l’administration mandchoue. Le plus connu de ces seigneurs, Delguernamdjil, est privé de son office de djasak. La lutte prend aussi des formes plus violentes. Des dépôts et les comptoirs de firmes chinoises, des pâturages appartenant aux entreprises sino-mandchoues et aux seigneurs mongols alliés à elles sont incendiés.

En 1892, le rapport d’un toussalaktchi d’un des hochúns de l’aïmak khanal touchétou révèle non seulement que les arates ne peuvent plus payer les taxes et fournir les prestations obligatoires mais encore qu’ils peinent à subvenir à leur nourriture. Nombreux meurent d’inanition, d’autres désertent le territoire du hochún. Le djasak du hochún, Tserendondub et le toussalaktchi lui-même s’adressent à l’assemblée de l’aïmak, demandant l’annulation, sinon de la totalité, du moins d’une partie des prestations et des taxes imposées aux arates. L’assemblée de l’aïmak refuse leur demande, les autres hochúns souffrant des mêmes circonstances économiques catastrophiques.

En 1899, les seigneurs ecclésiastiques et laïques, sous la pression des arates et des lamas de rang inférieur, envoient une pétition impérative à la cour impériale mandchoue, exigeant la limitation du pouvoir et de l’activité des firmes sino-mandchoues, la suspension du despotisme des fonctionnaires mandchous et la démission immédiate du gouverneur d’Ouliastaï et de ses officiers, et menaçant de prendre les armes. La maison impériale se charge de mater le mouvement par la force et fait comparaître les signataires devant le tribunal. L'années suivante, pendant la guerre des Boxers, la dynastie mandchoue décrète un recrutement militaire en Mongolie qui doit rassembler 25 000 hommes. Le recrutement est saboté par les arates comme par les djasaks des hochúns. Deux mille soldats sont a peine réunis. Peu après avoir étés mis à la disposition du gouverneur d’Ouliastaï, ils se soulèvent, conduit par un arate du nom d’Enhtaïvan. Ils assiègent le palais du gouverneur, démolissent le camp militaire mandchou, et rentrent finalement chez eux après avoir incendié les dépôts et les établissements des grandes firmes.

Pendant ces événements, un soulèvement se déclenche dans l’aïmak tsétsène puis se répand dans les régions orientales. Des entrepôts et des comptoirs chinois sont détruits, les reconnaissances de dettes sont brûlées.

En 1903, Plusieurs révoltes échouent dans l’aïmak khanal djachaktou, organisées par Aiouchi, le dirigeant d’une unité administrative mineure. Les insurgés présentent une pétition au président de l’assemblé de l’aïmak et au djasak du hochún. Ils exigent une diminution des impôts et des prestations, l’amélioration des conditions de vie des arates, la mise sur pied d’organes représentatifs des arates. Aiouchi et ses partisans sont arrêtés, torturés et jetés en prison. Quelques mois plus tard, le djasak Manibadzar, devant les mouvements des arates solidaires, les libèrent.

A partir de 1905, sous l’influence des révolutionnaires communistes russes, le mouvement dougouylang se propage dans les khanats khalkhas. Les cercles révolutionnaires populaires, dans la limite de leurs cadres, réalisent l’autonomie et l’égalité totale et défendent leurs intérêts vis-à-vis des seigneurs locaux. Leurs membres s’arment pour se préparer à la guerre, qui semble inévitable. Encouragés par ces cercles, les arates de plus en plus nombreux désertent les exploitations de leurs seigneurs et les entreprises sino-mandchoues.

En 1906, la révolte reprend dans la majorité des sumuns de l’aïmak khanal djachaktou alors que le leader Aiouchi est en prison à Ourga.

La révolte éclate dans l’aïmak khanal tsétsène en 1909. Les entrepôts et les boutiques des marchands chinois sont incendiés, et nombre de propriétaires tués. Des troupes mandchoues envoyées pour la combattre obligent Toktokho, le chef de la révolte à se réfugier au-delà du Baïkal mais les unités partisanes effectuent des raids périodiques contre l’aïmak.

Des troubles éclatent à Ourga en mars 1910. Les arates et les lamas de rang inférieur réclament la libération d’Aiouchi. Les révoltés reçoivent l’armée envoyée contre eux avec des pierres et des bâtons et manquent de tuer l’ambane même qui cherchait à les apaiser.

L'autonomie

Au début de l’année 1911, l’importance accrue du gouvernement militaire envoyé par les mandchous, les enrôlements de force, la construction de nouvelles casernes, accroissent le mécontentement des arates comme des féodaux. En juillet, les seigneurs mongols tiennent à Ourga une réunion secrète en présence du Bogdo Gegen, qui décide de la sécession avec l’empire Mandchou et le rapprochement avec la Russie. Une délégation conduite par Khandadordji est reçue à Saint-Pétersbourg par le ministre des Affaires étrangères Sazonov le 16 août. L’empire russe accepte seulement de jouer un rôle de médiateur entre la Mongolie et la Chine. En octobre, sous la pression des Russes, le gouvernement mandchou accepte de mettre fin au régime militaire et à renoncer à l’administration arbitraire de la Mongolie. Le gouvernement russe envoie des unités en territoires mongols officiellement pour défendre son consulat mais aussi protéger Khandadordji de toutes représailles.

Alors que la révolution éclate en Chine (octobre-novembre), les représentants des hochúns sont convoqués à Ourga. La Mongolie, à l’exception du territoire d’Ouriankhai (de nos jours Touva, Russie), déclare son indépendance et le huitième Bogdo Gegen est élu khan de Mongolie le 28 novembre. Les gouverneurs mandchous d’Ourga (30 novembre) d’Ouliastaï (décembre) sont sommés de quitter le pays, ainsi que les troupes chinoises stationnées en Mongolie. Les unités russes assurent la protection des commerçants et usuriers chinois qui ne tardent pas à quitter le pays. Un gouvernement est formé le 16 décembre par Jebtsundamba à Ourga, composé de cinq membres issus de l’aristocratie ecclésiastique et laïque.

En 1912, le gouverneur mandchou de Kobdo, escomptant une aide de la province du Xinjiang, refuse de livrer la ville. En mai, 5000 insurgés assiègent conduits par Djâ lama assiègent Kobdo qui capitule le 7 août. À l’approche des troupes chinoises, la reprise des hostilités n’est évitée que par l’intervention diplomatique russe. Kobdo rejoint le nouvel état mongol en hiver 1913.

Le 3 novembre 1912 La Russie reconnaît prudemment à Ourga l’autonomie de la Mongolie et obtient des concessions commerciales. L'année suivante, le gouvernement du tsar consent à ce que la région de Kobdo soit rattachée à la Mongolie mais refuse toute autre exigence territoriale. Il autorise la mise en place d’une armée de 1 900 hommes, pourvue d’armes modernes par le gouvernement russe qui consent un prêt de deux millions de roubles et encadrée par des experts militaires russe.

Durant l'été 1913, la Chine réunit des forces importantes dans le Xinjiang. Le gouvernement russe envoie des troupes à Kobdo afin de garantir la souveraineté du pays. Le gouvernement chinois de Yuan Shikai tente de mater la révolte des hochúns de Mongolie intérieure qui ont proclamé leur union avec la Mongolie extérieure, en sollicitant l’aide du Bogdo Gegen, qui intervient. La Russie, ayant reconnu le droit du Japon à disposer de la Mongolie intérieure, ne peut intervenir.

Le 5 octobre 1913, un accord sino-russe reconnait l’autonomie de la Mongolie extérieure. Le gouvernement russe interdit aux Mongols toute intervention en Mongolie intérieure. À Saint-Pétersbourg, le premier ministre mongol Nammansuren accepte de retirer ses troupes de Mongolie intérieure et d’engager des pourparlers tripartites avec la Chine et la Russie. La Russie lui fournit en échanges des armes et consent à un prêt de trois millions de roubles.

En effet, les caisses du nouvel État mongol autonome sont vides. Il a recours à des emprunts auprès des Russes pour un total de 5,1 millions de roubles (1913-1914). La majeure partie des revenus de l’État (70%) est constituée par des taxes de douanes. Les commerçants russes bénéficient d’une exemption depuis 1912 et le rôle des commerçants chinois est considérablement réduit de puis la défaite des Mandchous. Les taxes intérieures prennent de l’importance.

En 1914, les troupes russes se retirent de Kobdo. Un parlement à deux chambres est créé. La Chambre Haute comprend les ministres, les djasaks, les gouverneurs mandchous et les seigneurs féodaux nomades, tandis qu’à la Chambre Basse siègent les fonctionnaires de moindre importance et les seigneurs exclus du pouvoir. Les droits des deux chambres, convoquées par le Bogdo Gegen, se limitent aux délibérations. La puissance démesurée des seigneurs ecclésiastiques se heurte à l’opposition de la noblesse laïque se sentant lésée. Les tentatives du Bogdo Gegen de se rapprocher du Japon et de la Chine suscitent la colère de l’aristocratie qui se tourne vers la Russie. Le Premier ministre, le khan saïn-noïon, dont la popularité menace la théocratie, est alors empoisonné lors d’une cérémonie à la cour et achevé par le médecin envoyé par le Bogdo Gegen (1919).

Le 3 août 1919, Le gouvernement soviétique déclare nuls tous les pactes passés entre les gouvernements du Bogdo Gegen et la Russie tsariste et qu’il garantit l’indépendance de la Mongolie. D'octobre à novembre, la Chine oblige la Mongolie Extérieure à renouer ses liens avec elle. Le gouvernement du Bogdo Gegen renonce à l’autonomie de la Mongolie le 17 novembre et le gouvernement chinois annonce par décret la suppression de l’autonomie de la Mongolie le 22 novembre. Le 2 décembre, une garnison chinoise s’installe à Ourga et désarme les troupes mongoles. Le général Siu Chou-Tcheng instaure une dictature militaire.

La révolution

C'est à la faveur de l'effondrement de la dynastie Qing et de la proclamation de la république chinoise que la Mongolie secoua son joug. Le Bogdo Gegen rêva d'une théocratie semblable à celle du Tibet[réf. nécessaire]. Il rêva aussi de régner sur la totalité des tribus mongoles. Les Russes lui demandèrent de modérer ses prétentions, en échange d'une protection militaire et financière. En réalité, la Mongolie n'était pratiquement plus qu'un jouet entre les mains des grandes puissances: selon un accord russo-chinois de 1913, ce pays était autonome sous protectorat russe et suzeraineté chinoise...

Le protectorat russe permit à la Mongolie de connaître un début de modernisation, mais la révolution de 1917 la laissa aux mains des Chinois. En 1919, elle n'était de nouveau plus qu'une province chinoise. Le Bogdo Gegen fut placé en résidence surveillée. Cette situation entraîna la création de deux mouvements indépendantistes, l'un par Damdin Sükhbaatar, typographe de 26 ans, et l'autre par Tchoïbalsan, télégraphiste de 23 ans. Sukhbaatar avait joué un rôle dans le régime du Bogdo Gegen, comme membre de l'Assemblée. Quant à Tchoïbalsan, il avait été admis au cours de langue russe du ministère mongol des Affaires étrangères.

Sukhbaatar vers 1920-1922

En 1920, ces deux mouvements fusionnèrent et se rapprochèrent de Moscou. Alors que Sukhbaatar et Tchoïbalsan s'installaient à Irkoutsk, les Russes blancs étaient chassés de Russie par l'Armée rouge. Désireux de s'installer en Mongolie, les Japonais recrutèrent parmi eux un ex-officier balte, le baron Ungern von Sternberg. Avec leur soutien logistique et une troupe de 800 Cosaques, il s'empara d'Urga le 4 février 1921 en chassant la garnison chinoise. Celle-ci se réfugia à Kiakhta, à la frontière russe. Sous prétexte de châtier les Mongols communistes, Ungern se livra aux pires atrocités, ce qui lui valut le surnom de "baron fou". Cependant, il remit le Bogdo Gegen sur le trône.

Au début de l'année 1921, le mouvement de Sukhbaatar et Tchoïbalsan prit le nom de "Parti populaire mongol", tint en Sibérie son premier congrès et institua un gouvernement populaire provisoire. Le 18 mars 1921, il chassa les Chinois de Kiakhta et s'y établit. Alors qu'Ungern avait quitté Urga pour asseoir son autorité sur le reste du pays, Sukhbaatar attaqua cette ville avec des auxiliaires soviétiques et y entra le 6 juillet 1921. Trois jours plus tard, le gouvernement populaire s'installait dans la capitale. Ces événements sont célébrés lors de la fête nationale mongole, le Naadam, les 11, 12 et 13 juillet de chaque année. Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg essaya de résister, mais il fut vaincu et livré aux Soviétiques, qui le fusillèrent à Novossibirsk le 15 septembre 1921.

Si le Bogdo Gegen conserva le titre de souverain de la Mongolie, il perdit tout pouvoir temporel. Des réformes sociales furent entreprises, mais il fallut attendre la mort du pontife, le 20 mai 1924, pour instaurer un vrai régime communiste. Sukhbaatar (« Le Héros à la Hache ») étant décédé un an plus tôt, Urga fut rebaptisée en son souvernir Ulaan Baatar « Le Héros Rouge ». Les dirigeants de la nouvelle république s’alignent sur l’Union soviétique.

Le régime communiste (1924-1990)

Le 24 janvier 1929, le maréchal Tchoïbalsan devient président de la Mongolie, qu'il gouverne ensuite comme Premier ministre jusqu'à sa mort en 1952. Sous son règne de nombreuses purges eurent lieu.

En 1932, la collectivisation forcée des terres et des troupeaux, l’interdiction du lamaïsme, entraînent une insurrection générale réprimée par l’Armée populaire.

En 1939-1940, la Mongolie est l'enjeu de la guerre soviéto-japonaise. Les Japonais, basés en Mandchourie et s'appuyant sur des groupes d'exilés mongols, tentent de renverser le régime communiste. L'armée soviétique intervient aussitôt pour le soutenir: elle y gagne une précieuse expérience de la guerre de mouvement et notamment des blindés. En l'absence de soutien de l'Allemagne, qui, au contraire, signe le pacte germano-soviétique, le Japon abandonne le combat et signe un traité de non-agression avec l'URSS en avril 1941. La neutralité japonaise contribuera à sauver l'URSS du désastre lors de l'invasion allemande, quelques mois plus tard.

Le 5 janvier 1951, le gouvernement chinois reconnaît la Mongolie. Le commerce et les relations sont rétablis entre les deux nations. La rupture sino-soviétique de la fin des années 1950 y met un terme.

Drapeau de la République populaire, 1949-1990

A la mort de Tchoïbalsan en 1952, le Secrétaire général du Parti révolutionnaire du peuple mongol Yumjagiyn Tsedenbal dirige le pays.

L'URSS soutient la candidature de la Mongolie à l’ONU en 1961. Un traité frontalier est signé avec la Chine en 1962. Des traités d’amitié et d’assistance sont signés en 1966 avec l’URSS, renouvelés en 1986.

Le 8 août 1984, Yumjagiyn Tsedenbal doit démissionner pour cause d’autoritarisme. Son successeur Jambyn Batmonkh le rend responsable de la « stagnation » du pays. Il raffermit les liens déjà étroits avec l'URSS.

A la fin de l’année 1989, des meeting populaires demandent la fin du règne du parti unique. De nouveaux partis, démocrate, social-démocrate et nationalistes se créent et exigent des réformes.

Au sein du parti communiste, la crise économique contraint Jambyn Batmonkh à la démission le 21 mars 1990. La référence au rôle dirigeant du parti est supprimée de la Constitution (mars 1990). Les premières élections multipartites ont lieu en juillet. Les communistes se maintiennent au pouvoir. Punsalmaagiyn Ochirbat, ancien ministre du Commerce extérieur, leur candidat à la présidence, triomphe aisément. Il inaugure une période de libéralisation politique et économique.

La Mongolie aujourd'hui

Natsagiyn Bagabandi, le 15 juillet 2004 au Pentagone.

Une nouvelle Constitution, respectant les principes de démocratie, d’économie mixte, de liberté d’opinion et de neutralité en politique étrangère est adoptée en janvier 1992. Le nom de république populaire et l’étoile rouge du drapeau sont abandonnés.

Le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PPRM) reconstitué remporte les élections législatives au mois de juin 1992. Le Grand Khural est aboli et un nouveau Grand Khural unicaméral devient le Corps législatif du pays.

Les dernières troupes de l’ancienne Union soviétique (environ 65 000 soldats) quittent la Mongolie à la fin de l’année 1992.

En juin 1993, ont lieu les premières élections présidentielle directe en Mongolie. Le PPRM est battu. Il avait proposé comme candidat un idéologue communiste contre le sortant Punsalmaagiyn Ochirbat, appuyé par l’opposition démocratique. Les tensions politiques empêchent le gouvernement de prendre des mesures contre la crise économique. Des doutes sérieux sur la conversion des communistes se font jour lorsque le parti, réhabilite Tsedenbal, le « Brejnev mongol », à titre posthume et développe une nouvelle idéologie nationale fondée sur le maintien d’un important secteur étatique et sur la multiplication des entraves à l’essor des entreprises privées.

George W. Bush, Laura Bush en compagnie de Nambaryn Enkhbayar et son épouse Onongiin Tsolmon, le 21 novembre 2005 à Ulaanbaatar en Mongolie.

L’Alliance démocratique remporte une faible majorité aux élections de 1996, mettant fin à 75 ans de gouvernement communiste ininterrompu. Le 20 juin 1997, Natsagiyn Bagabandi est élu à la présidence au nom du PRPM. Réélu en 2001, il ne se présente pas aux élections de 2005 ou Nambaryn Enkhbayar est élu.

Références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i  et j Histoire de la Mongolie, par László Lőrincz Publié par Akadémiai Kiadó, 1984 ISBN 9630533812, 9789630533812
  2. Guide Olizane MONGOLIE, par Gaëlle LACAZE Publié par Editions Olizane (ISBN 2880863716 et ISBN 9782880863715)
  3. Courrier des steppes

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Bibliographie

  • René Grousset, L'Empire des steppes, Paris.
  • Jean-Paul Roux, Histoire de l'Empire Mongol, Fayard.
  • Dominique Farale, De Gengis Khan à Qoubilaï Khan : la grande chevauchée mongole, Economica, 2003
  • László Lőrincz, Histoire de la Mongolie : des origines à nos jours publié par Akadémiai Kiadó, 1984


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