Guerre d'Afghanistan 2001

Guerre d'Afghanistan 2001

Guerre d'Afghanistan (2001)

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Guerre d 'Afghanistan (2001 - )
US-UK-Sangin2007.jpg
Forces américaines et britanniques, province d'Helmand, 2007.
Informations générales
Date Du 7 octobre 2001
(fin officielle le 11/11/01)
Lieu Afghanistan Afghanistan
Issue En cours.
*Talibans chassés du pouvoir mais recrudescence de leur activité de guérilla.
Belligérants
Coalition:

Forces d'invasion de 2001:

Groupe des Insurgés:

Invasion de 2001:

Batailles
Mazar-e-Charif – Hérat – Poche de Kunduz – Prise de Kaboul - Qala-e-Jangi – Kandahar - Tora Bora – Opération Anaconda – Opération Jacana – Opération Red Wing – Lashkagar – Opération Mountain Thrust – Opération Kaika – Sangin1ère Panjwaye – 2ème Panjwaye – Opération Médusa – Opération Mountain FuryOpération Falcon Summit – Opération Achilles – Opération Hoover – Chora – Base Anaconda – Opération Harekate Yolo – Musa Qala – Opération Karez – Gora Prai (en)Prison de SarposaDistrict d'Arghandab – Wanat – Opération Hammer - Bataille de Shewan - Surobi – Opération Eagle's Summit – Balamorghab - Opération Dinner Out - Chahar Dara - Opération Panther's Claw - Opération Strike of the sword — Dahaneh

La seconde guerre d 'Afghanistan de l'histoire contemporaine oppose d'abord, en octobre et novembre 2001, les États-Unis, avec la contribution militaire de l'Alliance du Nord et d'autres nations occidentales (Royaume-Uni, France, Canada…), au régime taliban. Cette guerre s'inscrit dans la « guerre contre le terrorisme » déclarée par l'administration Bush suite aux attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington. Le but de l'invasion était de capturer Oussama Ben Laden, détruire l'organisation Al Qaïda qui possédait des bases dans le pays avec la bénédiction des Talibans, et renverser ces derniers.

L'attaque initiale chassa les Talibans du pouvoir, permettant l'instauration d'un gouvernement provisoire dirigé par Hamid Karzaï suite aux accords de Bonn de décembre 2001. Les talibans engagèrent alors une guérilla contre la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) qui regroupe les forces armées sous commandement de l'OTAN[2]. Depuis 2006, les forces armées talibanes sont très actives et le trafic de l'opium et de l'héroïne est en augmentation. Le gouvernement afghan de Karzaï, élu président en octobre 2004 (en), n'a que peu de légitimité et ne contrôlait en 2006 que le secteur de Kaboul[3]. En août 2008 il y avait 70 000 soldats étrangers en Afghanistan, 53 000 pour la FIAS et 17 000 pour l'Opération Enduring Freedom américaine[4]; ces chiffres n'incluent pas les nombreux mercenaires travaillant pour des sociétés militaires privées (2 000 hommes de la firme britannique Saladin, ceux de Blackwater, etc.). En janvier 2009, le think tank International Council on Security and Development a estimé dans un rapport que les Talibans étaient actifs dans environ 72% du territoire afghan, conclusions contestées par le le commandement de l'OTAN [5]. Le site National priorities estime à plus de 228 milliards de dollars le coût de la guerre[6].

Sommaire

Événements antérieurs

Territoires contrôlé par les parties en conflit en 1996.
Un milicien de l'alliance du Nord le 1er janvier 2002.
« Il n'est pas difficile de conquérir l'Afghanistan, mais il est difficile de le garder. »

— Abdur Rahman Khan (1844-1901) [7].

Après la première guerre d'Afghanistan qui a conduit au retrait de l'Armée rouge en 1989 puis à la chute du régime communiste en 1992, la guerre civile entre les divers factions continua. Les talibans se formèrent fin 1994 et conquirent en quelques années la plus grande partie du pays.

Les moudjahiddin non taliban ainsi que d'autres groupes résistants avaient créé une coalition connue sous le nom d'Alliance du Nord, laquelle ne contrôlait plus en 2001 que la partie nord du pays. Le 9 septembre 2001, soit deux jours avant les attentats perpétrés aux États-Unis, le chef de l'Alliance, Ahmad Shah Massoud, est assassiné (vraisemblablement par des agents d'Al-Qaida).

Deux jours après les attentats, le 13 septembre 2001, le président des États-Unis George W. Bush demande au régime des talibans l'extradition hors d'Afghanistan du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, désigné comme principal responsable des attaques sur New York et Washington. Ces derniers refusent.

Le président américain George W. Bush et le premier ministre britannique Tony Blair tiennent des discours télévisés pour informer leurs nations respectives du déroulement des opérations. Le premier ministre britannique Tony Blair livre en octobre et novembre une offensive diplomatique durant laquelle il converse avec plus de soixante chefs d’État du monde entier. Dans ses discours, George W. Bush complimente Tony Blair pour la participation britannique aux attaques. Hormis le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Australie et l’Allemagne déclarent également leur soutien. Le chef d’État pakistanais - le général Pervez Musharraf - exprime lui aussi son accord, malgré le manque d’enthousiasme des États arabes quant à l’élimination du réseau pakistanais d’Al-Qaida. Le Pakistan ouvre ainsi ses frontières aux vagues de réfugiés venant d’Afghanistan.

En janvier 1998, les talibans ont signé un accord sur la construction d'un gazoduc traversant leur pays avec le consortium CentGas menée par la compagnie américaine Unocal mais la situation politique à fait que cette dernière abandonne le projet le 21 août 1998, au lendemain de l'opération Infinite Reach de représailles après les attentats des ambassades américaines en Afrique [8]. L'actuel président d'Afghanistan mis en place par les Américains Hamid Karzaï était, à l'époque, consultant pour cette compagnie [9].

Renversement du régime Taliban (2001)

Composition de la coalition

Le camp Marmal (de) est une caserne de la Force internationale d'assistance et de sécurité construit en 2006 pour assurer une présence militaire internationale dans le pays. Elle est utilisé principalement par la Bundeswehr.

La première vague fut menée par les forces américaines et britanniques. Néanmoins très vite une seconde vague vint soutenir la première grâce à la contribution de nombreux pays.

Les États-Unis ont déployé plus d’un millier d’hommes en Ouzbékistan, pays qui a autorisé le stationnement de troupes américaines sur son sol.

Dans l'océan Indien, les porte-avions USS Carl Vinson et USS Enterprise, les autres navires de guerre et les sous-marins nucléaires d’attaque se préparent à l’offensive.

Navy SEAL, janvier 2002, Afghanistan

Mais l’un des principaux soutiens de l’opération se situe en Afghanistan. En effet, le régime des talibans, dirigé par le mollah Omar, ne contrôle pas la totalité du territoire afghan. Certaines régions, notamment à l’est et au nord du pays, sont tenues par entre 15 000 et 20 000 résistants anti-talibans dont l’Alliance du Nord.

Le United States Central Command qui est en charge de la campagne compte enfin sur l’inégalité du rapport des forces en présence.

Les talibans ne peuvent aligner que 15 000 soldats permanents et 70 000 mobilisables. Leur matériel de guerre, quelque peu vétuste, date pour l’essentiel de la guerre contre l’URSS, notamment des missiles américains (FIM-92 Stinger) et russes (SA-16 (en), SA-18 (en), et Scud).

À cela s’ajoutent des chars soviétiques T-54 et T-55, des lance-roquettes multiples, des 4×4 équipés de mitrailleuses.

Opération Liberté immuable

« Nous avons ouvert un nouveau front dans notre guerre contre le terrorisme ». Par ces mots, le porte-parole de la Maison-Blanche annonce le dimanche 7 octobre 2001, le début de l’opération « Liberté immuable » (Operation Enduring Freedom).

Des frégates et des sous-marins de l’US Navy et de la Royal Navy lancent une quarantaine de missiles de croisière Tomahawk sur Kandahar, Kaboul et Jalalabad. Pendant 12 jours, 25 avions de combat et 15 bombardiers B-1B, B-2 et B-52 pilonnent Kaboul (notamment la centrale électrique et les bâtiments officiels), l’aéroport et le centre militaire de Kandahar, Jalalabad ainsi que les camps d’entraînement d’Oussama Ben Laden.

« Front uni » anti-taliban: l'Alliance du Nord

Le corridor du Wakhan, entre le Pakistan et le Tadjikistan, relie l'Afghanistan à la Chine.

L’intervention américaine s’accompagne d’une série d'opérations militaires menées en divers points du territoire par le « Front Uni Islamique et National pour le Salut de l'Afghanistan », plus connu sous le nom d'« Alliance du Nord », vaste nébuleuse qui regroupe les quatre principales formations militaires afghanes d’opposition aux talibans, en particulier le Jamiat-e Islami (en) de feu commandant Massoud, les troupes (en) du général ouzbek Dostom, les « Tadjiks de l'Ouest » d'Ismail Khan (en), le Hezbe Wahdat (en) hazara, l'Union islamique pour la libération de l'Afghanistan (en) et le Mouvement islamique afghan (en), chiite.

Le Jamiat-e Islami (en), dirigé par le général Fahim depuis la mort de Massoud, compte 9 000 soldats appartenant pour la plupart à l’ethnie tadjike vivant au nord-est du pays. Ces forces opèrent sur deux fronts : le nord de Kaboul et le Takhar. C’est dans cette dernière région qu’ils tentent d’établir la jonction avec les troupes du général Dostom, composées d’Ouzbeks et basées autour de Mazar-i-Sharif.

À ces deux formations s’ajoutent les 2 500 rebelles hazaras, des chiites mongols et persanophones vivant dans la région de Baghran (en), ainsi que les 4 000 « Tadjiks de l'Ouest », commandés par Ismail Khan (en) et stationnés autour de Chaghcharan (en).

Le « Front uni » tente de former un vaste croissant anti-taliban depuis le corridor du Wakhan, à l’est, jusqu’à la frontière iranienne.

Offensive commune

Avant le 7 octobre, des conseillers et plusieurs centaines de membres des forces spéciales occidentales (très majoritairement américaines, George Tenet indique qu'un total de 110 officiers de la CIA, 316 membres des Special Forces et quelques autres éléments du United States Special Operations Command ont participé à cette campagne [10]) sont dépêchés afin de préparer des actions communes auprès des divers représentants du « Front uni . Mais il s’agit surtout de rallier par différents moyens, surtout financiers, les chefs de clans encore hésitants. Les Américains proposent de leur racheter leurs matériels militaires, notamment les missiles sol-air FIM-92 Stinger qui leur avaient été distribués pendant la guerre contre les Soviétiques. 300 millions de dollars sont même destinés à fomenter des soulèvements contre les talibans.

Dans la nuit du 19 au 20 octobre 2001, les plans d’intervention se précisent, 200 membres des spéciales américaines (rejoint ensuite par des britanniques) arrivé par voie aérienne dans la région de Kandahar prennent l'aéroport de la ville et le quartier général du mollah Omar.

Au nord du pays, un millier de soldats des unités d’élite américaines est stationné dans la base de Termez, à la frontière entre l’Ouzbékistan et l’Afghanistan pour aider et encadrer les forces du « Front uni ». Le premier objectif est de permettre aux combattants de Dostom, un chef de guerre afghan, de conquérir la province de Balkh, afin d’établir un accès direct avec les forces américaines basées en Ouzbékistan. Puis il s’agit de favoriser l’avancée des « Tadjiks de l’Est ».

Pour préparer cette double offensive dans l’est du pays, l’aviation américaine organise le bombardement intensif de Mazar-e-Charif et de Kaboul. Grâce à ces pilonnages, les troupes de Dostom parviennent le 10 novembre 2001, à prendre le contrôle de Mazar-e-Charif, provoquant la fuite de l’armée talibane. Deux jours plus tard, les « Tadjiks de l’Est » s’emparent de Hérat.

Prise de Kaboul

Plein de fuel d'un avion cargo C-5 Galaxy à la base aérienne de Manas (Kirghizstan), en provenance de la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Manas est le premier hub aérien de l'ISAF, du moins jusqu'à sa fermeture annoncée en 2009. Après négociations, la base fut renommée « centre de transit », et le contrat de location, renouvelé un an, élevé de 17 à 60 millions de dollars par an[11].

La chute de Mazar e-Charif en novembre apparaît comme un véritable tournant dans la guerre. Elle galvanise les « Tadjiks de l’Est », dont l’avancée vers Kaboul est encore accélérée par le changement de stratégie des Talibans.

En effet, début novembre, le mollah Omar ordonne à ses troupes de se retirer de la capitale afin de concentrer la guérilla sur les régions de Nangarhâr, de Laghman et de Kunar qui bordent le Pakistan.

Mais pour le gouvernement américain, la prise de Kaboul risque d’être trop rapide. Les autorités américaines et l’ancien roi Zaher Shah tentent de convaincre les « Tadjiks de l’Est » de ralentir leur progression, le temps de négocier la démilitarisation de la capitale et la répartition des pouvoirs entre les différentes ethnies, notamment les Pachtounes, majoritaires dans le pays. Mais les combattants tadjiks ne s’arrêtent pas : le 13 novembre 2001, ils prennent possession de Kaboul sans réels combats.

Cinq semaines après le début des opérations militaires, le régime des Talibans est renversé. Plusieurs milliers de Talibans ont été tués ou faits prisonniers tandis que 3 700 civils ont péri dans les combats [réf. nécessaire]. Kandahar tombe en décembre 2001, peu de temps après l'installation du camp Rhino (en).

Début novembre 2001, différents pays — parmi lesquels les Pays-Bas, l’Allemagne et le Japon — annoncent, à la demande des États-Unis et du Royaume-Uni, qu’ils vont eux aussi apporter une aide militaire. Depuis la fin octobre, l'Australie avait déjà envoyé un détachement des Forces spéciales (Special Forces Task), deux Boeing 707 et des C-130 Hercules dans le cadre de l'Opération Slipper. Les forces australiennes opéraient à partir de la base aérienne de Manas, au Kirghizistan. L'Australie retire ses forces spéciales en décembre 2002, avant de les re-déployer en 2005.

Bâtiments de 5 nations engagées dans l'opération Enduring Freedom en mer d'Oman. De haut à gauche en bas à droite :
ITS Maestrale (F 570), FS De Grasse (D 612), USS John C. Stennis (CVN 74), USS Port Royal (CG 73), FS Charles de Gaulle (R 91), HMS Ocean (L 12), FS Surcouf (F 711), USS John F. Kennedy (CV 67), HNLMS Van Amstel (F 831), et ITS Luigi Durand de la Penne (D 560) (18 avril 2002).

Exactions commises par les protagonistes

Voir aussi: massacre de Dasht-i Leili (en)

Un rapport du 9 mars de 2004 de l'organisation américaine Human Rights Watch accuse l'armée américaine de violations du droit de la guerre, ainsi que d'arrestations arbitraires et d'actes de torture[12], notamment dans la base de Bagram, où deux Afghans sont morts en 2002 [12].

En outre, les troupes du général Dostom, qui bénéficiait de fonds de la CIA [13], ont été accusées de crimes de guerre, commis suite à la reddition des talibans à Koundouz, en novembre 2001, négociée en présence des troupes américaines. Une partie des prisonniers, dont l'Américain John Walker Lindh (en), fut emprisonné dans le fort de Qala-i-Jangi, près de Mazaar-et-Shariff, où ils se mutinèrent fin novembre 2001 - la plupart d'entre eux furent alors tués, tandis que l'agent de la CIA Johnny Micheal Spann (en) devenait le premier mort américain du conflit. Les 7 500 prisonniers restants furent transférés, enfermés dans des containers, à la prison de Chébergân (en) (dans le Djôzdjân), sous les ordres du général Dostom. Des milliers de talibans sont morts au cours de ce transfert (en), Dostom les ayant laissé délibérément asphyxié et mourir de soif [14]: plus de 2 000 selon un document du gouvernement américain obtenu par Physicians for Human Rights (en) [15] et de 3 à 5 000 selon le réalisateur Jamie Doran (en) [16], qui a co-filmé avec le journaliste afghan Najibullah Quraishi le documentaire Afghan Massacre: The Convoy of Death (en) (« Massacre afghan: le convoi de la mort », 2002). L'administration Bush a été accusé de vouloir clore l'affaire, pour ne pas déranger ses alliés afghans et pour préserver certains de ses membres soupçonnés d'avoir été les témoins directs des évènements [15],[17]. Citant des témoins, le documentaire affirmait que des militaires américains avaient participé à des exécutions directes des prisonniers. Les Tipton Three (en), détenus à Guantanamo et libérés en 2004, ont à plusieurs reprises parlé de ce massacre [16].

En 1997 et 1998, de telles scènes avaient déjà eu lieu, commises par les talibans et leurs adversaires. Les villes de Meymana, Faryab, Hérat entre autres furent aussi le théâtre d'exécutions massives commises par les Talibans durant cette période, dans la ville de Mazar-i-Sharif et sa région, en août 1998, on estime que 4 000 à 6 000 Hazaras ont était tué par ceux-ci [18], tandis qu'en 1998, la ville de Shebarghan vit leurs adversaires utiliser la même méthode [19].

Réaction d'Al-Qaïda

Al-Jazeera, le premier réseau médiatique arabe, a montré des enregistrements vidéo préenregistrés d’un discours de Ben Laden, dans lequel ce dernier condamne chaque attaque contre l’Afghanistan. Al-Jazeera clame qu’elle a reçu ces bandes récemment. Ben Laden y dit aussi qu’il est le réel responsable des attaques du 11 septembre, que les États-Unis vont s’écraser après avoir échoué dans leur mission en Afghanistan (comme l’Union soviétique auparavant), et il appelle les musulmans à la guerre sainte (jihad) contre l’Amérique, le christianisme (« les croisés »), Israël (« les sionistes »).

Guérilla (2001-2009)

Prospectus de 2006 invitant la population afghane à dénoncer les talibans. Le texte évoque la richesse obtenue par la mise à prix, et la photo est celle de l'Alhambra de Grenade, dont le souvenir est vivace dans la civilisation islamique.

Fin 2001, les Taliban ne contrôlaient plus que quelques territoires au sud-est et au nord-est du pays. L'OTAN s'engage fortement avec l'envoi de forces placées sous le commandement de l'ISAF. En décembre 2001, les États-Unis passent un accord avec le Kirghizistan afin d'ouvrir la base aérienne de Manas, située à 90 minutes de vol de l'Afghanistan [20]. Une autre base est ouverte en Ouzbékistan, avant d'être fermée en 2005 [20] mais les effectifs étrangers sur le sol Afghan restent relativement faible et ne peuvent contrôler l'ensemble du pays. Les Etats-Unis soupçonnent alors Oussama Ben Laden de se cacher à Tora Bora, mais ces informations se révèlent probablement erronées à la suite de la bataille de Tora Bora (déc. 2001).

Selon l'ex-agent de la CIA Marc Sageman (en), « Rumsfeld voulait les lauriers et a empêché la CIA, qui pilotait les opérations via les moudjahidins, de travailler. Lui voulait des troupes américaines en Afghanistan. Ce déploiement a pris du temps. [21] » Avec 5 000 hommes de l'ISAF en 2002 (12 000 en 2004 et 20 000 dans la région de Kaboul en 2006), et 17 000 militaires américains en 2006, ce théâtre d'opérations n'était pas une priorité pour l'administration Bush, alors focalisée sur la guerre d'Irak, ce d'autant plus qu'elle prévoyait de ne laisser à terme que 8 000 soldats sur place, laissant l'ISAF s'occuper du reste. Cela à permit aux Talibans de se réorganiser de façon efficace à partir de 2005/2006 [22].

Les accords de Bonn (décembre 2001)

Plusieurs loya jirga concurrentes sont mises en place, dont l'une à Rome autour de l'ex-monarque Mohammed Zaher Chah, l'autre à Chypre autour de Homayoun Jarir, beau-fils du seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar, et enfin une troisième en Allemagne. Celle-ci, réunissant deux douzaines de leaders afghans sous l'égide de l'ONU, parvient à négocier les accords de Bonn de décembre 2001, qui prévoient la formation d'un gouvernement transitionnel (en), à la tête duquel se trouve Hamid Karzaï. Celui-ci possède alors un contrôle limité sur la majorité du territoire. Les accords prévoient aussi la convocation de loya jirgas ultérieures, afin de décider d'un autre gouvernement transitionnel qui sera formé en juin 2002 (et qui reconduit Karzaï dans ses fonctions), et d'une Constitution (en), préparée par une commission (en) nommée en octobre 2002. Enfin, les accords prévoient l'établissement d'une Cour suprême (en).

La passe de Khyber, l'une des principales voies d'approvisionnement militaire des forces de l'ISAF depuis le Pakistan, qui mène à Kaboul. L'autre voie part de la base militaire américaine de Jacobabad (en) et rejoint Kandahar en passant par le Baloutchistan (voir « Afghanistan-Pakistan, les fronts de l’insurrection », une carte de Cécile Marin, avec la participation d’Alain Gresh, tirée d' Un monde à l’envers, Atlas 2009 du Monde diplomatique.)

2004: une nouvelle Constitution, des élections et un nouveau front au Pakistan

Fin décembre 2003, une nouvelle loya jirga (en) est convoquée pour se mettre d'accord sur la Constitution (en). Surnommée loya jarga en raison des conflits en son sein, celle-ci parvient néanmoins à un consensus en janvier.

En 2004, dans les régions frontalières du Pakistan, les opérations militaires contre les talibans au Pakistan impliquent l'armée pakistanaise contre certaines tribus locales, les Taliban se servant de la région contre sanctuaire et tentant de bloquer l'approvisionnement militaire de l'ISAF transitant par la passe de Khyber [23]. Le pashtoune Karzaï est quant à lui confirmé dans ses fonctions par l'élection présidentielle d'octobre 2004 (en), obtenant 55% des voix contre 16% pour le tadjike Younous Qanouni, l'un des ex-dirigeants de l'Alliance du Nord, moins de 12% pour le vice-président sortant, Haji Mohammad Mohaqiq (en), d'origine hazara, et 10% pour le seigneur de guerre ouzbek Dostom.

2006 : redéfinition de la stratégie talibane

De la fin 2001 à l'année 2005, la nouvelle administration, les troupes d’occupation et les équipes d’aide subissent une faible activité de guérilla de la part des combattants talibans (voir le tableau ci-dessous des pertes de l'OTAN). La situation change en 2005 avec un premier retour taliban marqué par une nette augmentation des pertes coalisés (59 tués en 2004, 131 en 2006) mais peu de progrès réels sur le terrain. Cette situation change en 2006. En effet, la tactique des talibans évolue de l'affrontement direct avec les forces de la FIAS ou de l'armée afghane à l'utilisation des moyens usuels du harcélement (attentats, sabotages, embuscades... etc.). Parmi les attentats, il faut noter le recours aux engins piégés et aux attentats-suicides. Pour ces derniers, inconnus pendant première guerre d'Afghanistan des années 1980, leur nombre est désormais en forte augmentation (25 en 2005 et 136 en 2006 [24]). Enfin, il faut aussi noter l'existence de prise d'otages occidentaux.

Les chefs de guerre se sont partagés une partie du territoire, tandis que les forces de plusieurs pays occidentaux (principalement les États-Unis et le Royaume-Uni avec des participations notables de la France, du Canada, de l'Allemagne ou des Pays-Bas)[25]) occupent les grandes villes, les axes stratégiques et lancent les plus grandes offensives anti-talibans depuis la fin de l'année 2002.

Ainsi, après la longue offensive talibane du printemps et du début de l'été, la Coalition lancent de nombreuses contre-offensives pour récupérer le terrain perdu : l'opération Médusa, l'opération Mountain Fury (sept. 2006-jan. 2007) et opération canadienne Falcon Summit (déc. 2006-jan. 07). Tactiquement remportées par la Coalition, ces opérations se révèlent sanglantes et buttent cependant sur la nouvelle tactique talibane. En effet, les opportunités d'affrontements directs sont plus rarement offertes par les combattants talibans qui préfèrent désormais se replier avant l'arrivée des soldats occidentaux et laisser derrière eux engins piégés et kamikazes. Cette nouvelle tactique expose la Coalition à de sérieuses difficultés car si reconquérir le terrain perdu lui est assez aisé, elle s'expose à des pertes liées aux objets piégés déposés par les Talibans voire aux attaques des kamikazes. Cependant, les seuls bombardements aériens sont généralement innefficaces à déloger les Talibans et toute région prise et tenue constitue un succés de propagande pour les Talibans en démontrant l'imoossibilité de la FIAS à contrôler tout le territoire afghan. De plus, le recours aux raids aériens ouvrent la voix à des erreurs de tirs et à la mort de nombreux civils.

Sur les dix premiers mois de 2006, les combats ont ainsi fait plus de 3 000 morts [26].


2007-2009: avancées et reculs

Situation durant l'année 2008 au niveau sécuritaire et de la production d'opium.

En 2007, quelques infrastructures sont en cours de construction, mais les combats se poursuivent. La Coalition perd 35 soldats lors de l'opération Achilles (mars-mai 07) qui, dirigée par les Britanniques, vise à prendre le contrôle du barrage de Kajakai (en) dans la province d'Helmand. Les insurgés s'attaquent sans succès à la base Anaconda en août 2007. En décembre, la prise de Musa Qala, plus importante localité contrôlée par les Talibans, marque l'émergence de l'armée afghane. Cependant, malgré quelques offensives de l'OTAN (opération Hoover dans la province de Kandahar, en mai 2007; opération Harekate Yolo, oct-nov. 2007, qui est l'une des plus lourdes opérations militaires impliquant l'armée régulière norvégienne depuis la Seconde guerre mondiale), la guérilla résiste.

Elle remporte ainsi plusieurs succès militaires en 2008 : attaque de la prison de Sarposa en juin 2008, près de Kandahar, au cours de laquelle 1 200 prisonniers s'évadent; victoire talibane à Wanat en juillet 2008 près de la passe de Khyber. Malgré une tentative contre-insurrectionnelle dans la province de Baghdis, en mai 2008 (opération Karez), les talibans regagnent du terrain. Le 18 août 2008, dix soldats français sont tués dans l'embuscade de Surobi, plus grosse perte infligée à l'armée française en une bataille depuis l'attentat du Drakkar (1983) et à l'ISAF depuis deux ans[27], les Britanniques ayant perdu 11 hommes durant tout le siège de Sangin (2006-07). En novembre, l'armée afghane perd 14 hommes dans l'embuscade de Balamorghab.

En mai 2008, l'armée américaine a été contrainte de confisquer et de faire brûler des bibles dans la base de Bagram. L'année suivante, Al Jazeera révéla en effet que l'aumônier militaire en chef, le lieutenant-colonel Gary Hensley, avait alors prôné la conversion de la population et distribuait des bibles en dari et pashtoune envoyées par une église américaine [28],[29],[30],[31]. Cet épisode fut vertement critiqué dans un rapport parlementaire français (2009), qui y voyait là un comportement accréditant le discours de « guerre des civilisations » [32].

Stratégie en 2009

Patrouille du 6th Marine Regiment le 23 mai 2004

En 2009, la Coalition tente de reprendre l'initiative et lance de vastes offensives dans le sud et le nord du pays. Les Français s'imposent dans la vallée d'Alasaï (Opération Dinner Out) mais les forces américaines, britanniques et allemandes s'enlisent contre les principaux groupes de guérilla talibane dans le sud et le nord. L'opération Panther's Claw (juin-août 2009) provoque ainsi près de 120 tués ou blessés parmi les Britanniques et un vif débat dans ce pays.

En février 2009, le vice-amiral William McRaven (en), commandant du Special Operations Command, le centre du Pentagone chargé des opérations secrètes de commando, poursuivies en majorité par la Force Delta et les Navy Seals, a ordonné une pause, pendant deux semaines, de toutes les opérations commando, à l'exception de celles visant les plus hauts responsables talibans et d'Al-Qaida, en raison de pertes civiles trop importantes causées par celles-ci (incluant des femmes et des enfants) [33]. Deux raids, en décembre 2008, ont en effet alimenté les tensions avec le président Hamid Karzai, l'un d'entre eux ayant causé la mort accidentelle de six officiers de police afghans et un civil, dans la province de Zabol, au sud du pays [33]. Peu de temps après la bavure de début mai 2009, qui avait coûté la vie à plus de 100 civils, le commandant en chef des forces en Afghanistan, le général David McKiernan (en), a été remplacé par le général Stanley McChrystal (en), ancien des forces spéciales et précédemment commandant du Joint Special Operations Command (en), flanqué d'un adjoint, le général David Rodriguez [34]. C'est la première fois depuis le limogeage de Douglas MacArthur en 1951 qu'un général en charge d'un théâtre d'opérations est remplacé [34]. McChrystal veut plus de troupes afin de conduire une stratégie contre-insurrectionnelle (laquelle est décrite dans le manuel FM 3-24 (en)) [35].

Le 27 mars 2009, le président des États-Unis Barack Obama a dévoilé sa stratégie pour les théâtres afghan et pakistanais dont les principaux objectifs peuvent être résumés ainsi [réf. nécessaire] :

  • rompre les réseaux terroristes en Afghanistan et au Pakistan et dégrader leur capacité à planifier et lancer des opérations terroristes à l'échelle internationale;
  • favoriser un gouvernement afghan plus responsable, plus compétent et plus présent : sécurité intérieure, sûreté des processus électoraux, développement d'institutions locales et d'infrastructures essentielles, réintégration sociale des anciens insurgés, création d'alternatives économiques au « mode de vie » insurrectionnel et à la culture et au trafic de drogue;
  • instaurer graduellement des forces militaires et policières afghanes mieux rémunérées, aptes à mener rapidement des opérations contre-insurrectionnelles et anti-terroristes - particulièrement dans le sud et l'est du pays - avec une assistance américaine réduite;
  • aider le Pakistan à renforcer sa souveraineté territoriale et à dynamiser son économie : coopération bilatérale/trilatérale « Af-Pak-US », assistance aux forces de sécurité frontalières et aux brigades spéciales pakistanaises dans la lutte anti-terroriste (formation, héliportage, équipements de vision nocturne, etc) et à la contre-insurrection, refondation de la gouvernance locale dans les régions tribales fédérales et dans la province du nord-ouest (NWFP), assistance budgétaire directe, investissements et création d'emplois dans les infrastructures et l'agriculture, optimisation de l'aide internationale;
  • impliquer les Nations-Unies et leur fournir un rôle moteur dans la poursuite de ces objectifs.

La présence militaire des États-Unis devrait augmenter, l'administration Obama prévoyant en mai d'augmenter les troupes sur le terrain de 45 000 à 68 000 hommes d'ici la fin 2009 [36], tandis que le budget américain affecté à l'Afghanistan devait dépasser pour la première fois celui consacré à la guerre d'Irak [34]. Toutefois, Washington paraît indécis quant à la marche à prendre, le vice-président Joe Biden étant par exemple partisan de l'option « Pakistan First », qui concentrerait l'intervention américaine sur les territoires tribaux du Pakistan, option qui ne remporte guère l'adhésion du ministre des Affaires étrangères pakistanais, Shah Mehmood Qureshi, qui préférerait que les Américains s'investissent davantage en Afghanistan [37]. Selon les renseignements américains, les chefs talibans afghans ne sont plus, en effet, en liaison avec de hauts responsables d'Al Qaida [35], ce qui conduit à une hésitation au sein de l'administration Obama, certains s'opposant à engager davantage de troupes et à s'engager dans un véritable processus de state-building (en) comme le préconise le général McChrystal [35].

Aide à la stabilisation et à la reconstruction

Culture du pavot en hectares de 1994 à 2007 (tableau fondé sur des chiffres de l'ONU) En janvier 2008, on estimait que l'Afghanistan produisait 93% de l'offre mondiale de pavot à opium[38].

La coalition en Afghanistan a fait de nombreuses annonces visant à donner toutes les chances pour reconstruire le pays. Ces annonces sont notamment destinées à fournir :

  • une aide économique importante (l'Union européenne étant le 2e bailleur de fonds de l'Afghanistan et du Pakistan [32]) ;
  • une présence militaire et policière visant à protéger la population et à démanteler les groupes terroristes (la Force internationale d'assistance et de sécurité sous commandement de l'OTAN plus l'opération Enduring Freedom toujours en cours, soit 45 000 hommes au total, dont 20 000 soldats américains;
  • une formation pour créer une police et une armée nationale afghane qui seront finalement chargées de maintenir la sécurité du pays.

Mais une partie de ces déclarations n'ont jamais été entièrement remplies. La communauté internationale a fait de nombreuses promesses sans les tenir complètement et la corruption locale à détourné une importante partie des milliards de dollars données par de nombreux pays. Plus de 2 000 cas de choléra étaient recensés à Kaboul, en juin 2005 [39]. La population de la capitale a doublé ou triplé depuis 2002 [40].

En avril 2009, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) a reconnu qu'une partie du financement (dont 25,6 millions de dollars provenant de l'USAID) avait été détourné localement, bien que selon le porte-parole du PNUD Stéphane Dujarric, la plupart des projets aient été achevés [41]. Parmi les projets non achevés, une piste d'atterrissage à Qalat (où se trouve une unité américaine du Provincial Reconstruction Team (en)), qui a déjà coûté 749 000 dollars, et un pont sur le Tarnak, qui a dû être reconstruit par d'autres contractants [41].

De plus, la culture du pavot s'est étendue, avec l'aide des seigneurs de la guerre, qui morcellent le pays en différents fiefs, et parfois la protection de membres du gouvernement [42] (dont peut-être le frère même du président, Ahmed Wali Karzai (en), accusé fin octobre 2008 de s'enrichir grâce au trafic de drogue [43]). Ceci n'a pas empêché Hamid Karzai d'obtenir, selon les premiers résultats, un léger avantage sur son rival Abdullah Abdullah, ex-ministre des Affaires étrangères d'origine mixte pashtoune et tadjik, lors de l'élection présidentielle du 20 août 2009. Les résultats définitifs ne devaient toutefois tomber qu'à la mi-septembre [44].

Les critiques de la politique menée dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » jugent que la « pacification » de l'Afghanistan, c'est-à-dire la victoire contre les forces insurrectionnelles talibanes, n'est pas complète.

Les relations ambiguës entre l'aide humanitaire et la coalition militaire

L'instrumentalisation de l'aide humanitaire par la coalition militaire a fait l'objet de critiques, notamment de la part de Médecins sans frontières [45]. L'anthropologue Karine Gatelier remarquait ainsi que les « EPR (équipes provinciales de reconstruction (en)) se substituent aux ONG en identifiant les besoins des populations locales et en leur déléguant à posteriori certaines réalisations » [46].

Les associations et les différentes ONG se retrouvent du fait de cette instrumentalisation sous les feux des critiques et certaines sont attaquées par des Talibans, sous prétexte qu'elles sont au service des États-Unis. Médecins sans frontières (MSF), présent en Afghanistan depuis 1980, met ainsi fin à sa mission en juin 2004, suite au décès de cinq de ses employés, tués par les Talibans l'accusant de travailler pour Washington [47],[48]. Le second communiqué du mollah Abdul Hakim Latifi (en), ayant revendiqué l'attaque contre MSF, affirmait ainsi: « D'autres organisations comme Médecins Sans Frontières travaillent également dans l'intérêt des Américains, ils sont des cibles pour nous. » [45]. MSF rejeta cette accusation, rappelant la séparation entre l'aide humanitaire et le politique qui est à l'origine de son action [49], et dénonça « l'instrumentalisation de l'humanitaire par les militaires » et le « chantage à l'aide » qui « établit une distinction inique entre supposées « bonnes victimes » (celles qui collaborent) et « mauvaises victimes » » [45]. L'ONG dénonçait alors ce chantage, rendant la situation périlleuse pour les volontaires, rappelant que « plus de 30 travailleurs humanitaires afghans ont déjà été tués au cours des derniers mois [2003-2004], ainsi que plusieurs étrangers travaillant pour la Croix Rouge, les Nations unies et, le 2 juin dernier, MSF. L'hostilité est grandissante, l'espace humanitaire ne cesse de se réduire. » [45].

Par ailleurs, et ce depuis l'invasion soviétique et la guerre civile, les ONG sont confrontés à des essais de captation de l'aide par les différents seigneurs de la guerre, qui l'utilise afin d'augmenter leur légitimité sur le terrain [50].

Bilan humain

Victimes civiles et rôle des SMP (sociétés militaires privées)

Selon Human Rights Watch, les victimes civiles d'erreur de frappe ont triplées entre 2006 et 2007 (321 personnes tuées dans des bombardements en 2007 contre 116 en 2006 - 929 victimes civiles ayant été comptées, au total, en 2006, et 1 633 en 2007 [51]). Le nombre de tonnes de bombes larguées par les avions de la coalition a quant à lui doublé de 2006 à 2007 [52].

Après la bataille de Chora, qui fait une soixantaine de pertes civiles en juin 2007 [53], le bombardement d'Azizabad du 22 août 2008 (90 morts civils, dont 60 enfants [54]) a notamment conduit le président Hamid Karzaï à demander une renégociation des termes de la présence des troupes étrangères [51][52], ce qui a pour conséquence de tendre les relations entre son gouvernement et les forces occidentales [55]. Une nouvelle bavure a eu lieu le 4 mai 2009, lors d'un bombardement américain dans le district de Bala Buluk qui tue plus de 100 personnes, insurgés et civils (dont des femmes et des enfants), à l'ouest du pays, ce qui en ferait le bombardement le plus meurtrier pour les civils depuis le début de l'offensive en 2001[56].

Le lendemain, à Kaboul, une autre bavure (un mort et deux blessés) met en évidence le rôle des sociétés militaires privées (ou SMP; en l'occurrence, des mercenaires engagés par Paravant, une filiale de Blackwater) [57],[58]. Certaines de ces SMP sont afghanes, comme dans la vallée de Korangal (en), où se trouve le camp militaire Firebase Phoenix (en), et où un contrat de 2 millions de dollars a été passé en août 2009 [59].La presse avait déjà révélé, en 2007, que l'ambassade canadienne était protégée par des gardes de la firme britannique Saladin Security Afghanistan Ltd. (ex-KMS) et qu'Ottawa utilisait les services de Blackwater pour entraîner ses militaires [60]. Le Canada avait dépensé en 2006-07 près de 15 millions de dollars (sur un budget de sécurité de 29,9 millions) auprès des SMP pour protéger son personnel [60]. Saladin disposait en 2007 de 2 000 hommes en Afghanistan, soit presque autant que le Canada lui-même (2 500) [60].

L'exil et les réfugiés afghans

Outre les décès, les guerres ont depuis 1979 provoqué l'exil de millions d'Afghans (nonobstant les déplacés internes), parfois pris en charge par le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), et parfois cantonnés dans une situation d'illégalité. Ainsi, dans les années 1990, plus de 6 millions d'Afghans s'étaient exilés, principalement vers l'Iran et le Pakistan. Début 2001, 2,5 millions d'entre eux se trouvait dans ces deux pays, répartis dans plusieurs centaines de camps de réfugiés, dont certains construits en dur [61]. En 2002, plus de deux millions d'Afghans avaient regagné leur pays suite à la chute des Taliban, représentant le plus grand rapatriement de réfugiés depuis les années 1970 [62].

Aujourd'hui, les réfugiés afghans sont dans leur ultra-majorité répartis en Asie centrale: 1,9 millions sont au Pakistan [63], 935 000 en Iran (en juin 2009 [64]; contre environ deux millions en 2000 [65]), d'autres sont en Turquie, etc. En septembre 2008, 250 000 d'entre eux avaient regagné l'Afghanistan, parfois avec l'aide financière du HCR, retours « motivés, selon le HCR, du moins en partie par l’augmentation du coût de la vie dans les pays d’asile. » [63]

12 600 demandes d'asile ont été faites par des Afghans, en 2008, dans des États de l'UE (soit 5% des demandes totales), avec des taux de réussite variant entre 3% (Lettonie) et 20% (Danemark) selon les États [66].

En juillet 2005, suite à une réunion à Evian des ministres de l'Intérieur du G5 (Allemagne, Espagne, France, représentée par Nicolas Sarkozy, Italie, Royaume-Uni), un charter a expulsé vers l'Afghanistan 40 déboutés du droit d'asile, mesure qui avait fortement été critiquée par un certain nombre d'associations (Gisti, Anafé, LDH, MRAP, ATMF,[39], Amnesty International, Cimade [67], etc.[39]), de partis politiques (PCF, Verts, LCR [67]) ainsi que par le commissaire européen aux droits de l'homme, Alvaro Gil-Robles, qui écrivait dans un rapport « sur le respect effectif des droits de l'homme en France » : « Une telle mesure avait pourtant été fortement critiquée par la Commission Nationale de Déontologie et de Sécurité et jugée contraire au droit français par le Conseil d'Etat. » [68].

Le ministre Eric Besson ordonne en septembre 2009 la fermeture du camp improvisé de Calais, sept ans après la fermeture de Sangatte par le ministre de l'Intérieur Sarkozy, qui abritait de nombreux exilés afghans [69].

Pertes militaires de la coalition

Voici les pertes annuelles des forces armées de la coalition internationale engagée dans le pays au 8 octobre 2009, 1 446 militaires ou civils travaillant pour les forces armées avaient perdu la vie, toutes causes confondues (combat, accidents, etc.) dont 869 Américains [70] (on dénombre par ailleurs 4 198 blessés américains [71]) et 35 Français [72]. Selon les estimations du Département de la Défense, le coût annuel d'un soldat américain en Afghanistan est de 250 000 dollars, contre 12 000 pour un soldat afghan [35].

Le 16 août 2009, le ministère de la défense britannique a annoncé que le nombre de soldats britanniques tués en Afghanistan était désormais de 200 (contre 179 en Irak) [73],[74].

A ces pertes, il faut ajouter celles des sociétés militaires privées (la firme Saladin employait ainsi, en 2007, 2 000 hommes, soit presque autant que le Canada avec ses 2 500 soldats et plus que bien d'autres États). Dix-huit mercenaires, de la firme Hangar, ont ainsi été tués début juin 2009 dans la province de Farâh [75].

Année Pertes américaines Pertes britanniques Pertes françaises Pertes autres pays de la Coalition Total
2001 12 0 0 0 12
2002 49 3 0 17 69
2003 48 0 0 9 57
2004 52 1 3 6 59
2005 99 1 2 31 131
2006 98 39 6 54 191
2007 117 42 3 232
2008 239 83 11 79 294
2009 239 83 10 79 401

Pertes de la Coalition en Afghanistan de 2001 au 7 octobre 2009[76].

Pertes talibanes

En 2009, selon les estimations du gouvernement afghan et de la coalition, environ 20 000 combattants talibans avaient été tués et environ 1000 faits prisonniers[77].

Matériel employé

Tireurs d'élite du 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion étrangère, équipés d'un PGM Hécate II et d'un FR-F2 en Afghanistan en 2005.

Différentes techniques ont été utilisées durant le combat. Le 7 octobre, on a commencé par tirer une cinquantaine de missile de croisière Tomahawk à partir de 6 sous-marins et de navires de guerre britanniques et américains [78] (70 au total au cours de cette campagne [79]). On estime à 150 et à 25 le nombre - respectivement - d’avions de chasse et de bombardiers utilisés. On a également envisagé d’envoyer le premier jour deux avions de transport McDonnell Douglas C-17 Globemaster III pour larguer 37 500 rations de nourriture ainsi que des fournitures médicales pour des groupes de réfugiés en Afghanistan [80] .

Le tonnage de bombes largué par l'USAF est passé de 148 tonnes en 2004 à 1 774 tonnes en 2007 et à baissé à 1 192 tonnes en 2008. Au total, entre 2001 et avril 2009, l’US Air Force a largué 12 742 tonnes de bombes sur l’Afghanistan [81].

Les opérations au sol s'installant dans la durée et les adversaires du nouveau gouvernement afghan et des forces internationales utilisant du matériel et des tactiques renouvelés causant des pertes parmi ces derniers, les forces armées occidentales déploient du matériel du plus en plus lourds sur le terrain.

Le Canada, par exemple, a dû acheter du nouveau matériel, notamment des chars de combats modernes - alors qu'il prévoyait au début des années 2000 de s'en débarrasser [82]-, des véhicules blindés, légèrement blindés ainsi que des canons d'artilleries plus modernes:

  • VBL-III
  • Coyote (LAV-25)
  • Leopard C2
  • Leopard 2 A6M CAN
  • Mercedez G Wagen (soft skin)
  • Canon M777 155 mm
  • Nayla
  • VBP (véhicule de patrouille "Blast Resist" avec une coque en "V")

Notes et références

  1. (en) Aunohita Mojumdar, « Outpost attack in Afghanistan shows major boost in militant strength », The Christian Science Monitor. Consulté le 2008-10-02
  2. (en) The Taliban Resurgence in Afghanistan, Council on Foreign Relations, juin 2008
  3. (en) Afghanistan could return to being a ‘failed State,’ warns Security Council mission chief, agence de presse des Nations-Unies, 22 novembre 2006
  4. (fr) Florence Aubenas, « Afghanistan : les morts de la vallée d'Uzbeen », semaine du 28 août 2008, Le Nouvel observateur. Consulté le 24 septembre 2008
  5. Huffingtonpost : Taliban Support Increasing, Holds 72 % Of Afghanistan: Report
  6. Dépenses supplémentaires portées au budget national, comme primes de guerre, munitions, reconstruction, sans tenir compte des futures pensions d'invalidité des soldats blessés [1]
  7. Cité par Isabelle Lasserre, « Quand un colonel russe, vétéran de Kaboul, critique la stratégie de l'OTAN », Le Figaro, 13 mai 2009
  8. (fr) Jusqu'en 1998, les Etats-Unis ont été les maîtres d'œuvre des projets gaziers des talibans (Le Monde, 20/10/01) sur http://asiep.free.fr, 20 octobre 2001, Afghanistan archives 1998-1999. Consulté le 7 octobre 2009
  9. (fr) Cathérine Schwartz, Matthias Erne, « Hamed Karzaï est-il une pièce sur l’échiquer géopolitique? » sur http://www.horizons-et-debats.ch, Horizons et Débats. Consulté le 7 octobre 2009
  10. George Tenet, At the Center of the Storm: My Years at the CIA, HarperCollins, 30 avril 2007, 576 p. ISBN 0061147788 pp.219-225
  11. Associated Press, « Kyrgyzstan commits to continued Afghan role », 11 septembre 2009 [lire en ligne]
  12. a  et b Un rapport de Human Rights Watch sur l’armée américaine - Au nom du droit, crimes et exactions en Afghanistan, Le Monde diplomatique, avril 2004
  13. The Truth About Dasht-i-Leili, éditorial du New York Times, 13 juillet 2009
  14. Babak Dehghanpisheh, John Barry et Roy Gutman, The Death Convoy Of Afghanistan, Newsweek, 26 août 2002
  15. a  et b Physicians for Human Rights (en), War Crimes and the White House: The Bush Administration's Cover-Up of the Dasht-e-Leili Massacre, vidéo de l'ONG sur le massacre, 15 juillet 2009
  16. a  et b Edward Herman, The Times Remembers the Dasht-e-Leili Massacre, 2 Magazine, septembre 2009
  17. James Risen, U.S. Inaction Seen After Taliban P.O.W.’s Died, New York Times, 10 juillet 2009
  18. Choong-Hyun Paik, « Rapport intérimaire sur la situation des droits de l'homme en Afghanistan présenté par le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme conformément à la résolution 52/145 de l'Assemblée générale et à la décision 1998/267 du Conseil économique et social » sur http://www.unhchr.ch/, 26 octobre 1998, Assemblée générale des Nations Unis. Consulté le 8 octobre 1998
  19. Amnesty international, Afghanistan. Report of Mass Graves of Tâlibân Milicia, 11 novembre 1997
  20. a  et b Sylvain Biville, Manas, une base stratégique pour l'Afghanistan, RFI, 5 février 2009
  21. "La guerre en Afghanistan n'a pas de sens", Le Monde, 8 septembre 2009
  22. Gérard Chaliand, L'Amérique en Guerre, Éditions du Rocher, Paris, 2007 (ISBN 978268061436) 
  23. Richard A. Oppel, Jr., Pakistan Briefly Reopens Key NATO Supply Route, New York Times, 2 janvier 2009
  24. Gilles Kepel, Terreur et martyre, Flammarion, 2008, 1er chapitre (en ligne), p.27
  25. « De violents combats opposent les armées américaine et afghane aux Talibans » dans Le Monde web, 19/05/2006
  26. « Des dizaines de civils afghans tués dans un raid aérien de l'OTAN », dans Le Monde du 26/10/2006, [lire en ligne]
  27. (en) War in Afghanistan: The battle of Surobi, The Independent, Jerome Starkey, 20/8/2008.
  28. US army 'does not promote religion', Al Jazeera, 9 mai 2009
  29. Soldiers In Afghanistan Given Bibles, Told To "Hunt People For Jesus" (VIDEO), Huffington Post, 4 mai 2009
  30. Military burns unsolicited Bibles sent to Afghanistan, CNN, 22 mai 2009
  31. L'armée US brûle des bibles en Afghanistan, Slate.fr, 20 mai 2009
  32. a  et b Philippe Leymarie, Sortir de l’enlisement en « Afpak », blog du Monde diplomatique, 2 juillet 2009
  33. a  et b Mark Mazzetti, Eric Schmitt, U.S. Halted Some Raids in Afghanistan, New York Times, 9 mars 2009.
  34. a , b  et c Corine Lesnes, La nouvelle arme d'Obama en Afghanistan : un général anti-guérilla, Le Monde, 12 mai 2009
  35. a , b , c  et d Rajiv Chandrasekaran, Civilian, Military Officials at Odds Over Resources Needed for Afghan Mission, Washington Post, 8 octobre 2009
  36. J.-C. Les Etats-Unis remplacent leur commandant en Afghanistan, Le Figaro-AFP-AP, 11 mai 2009
  37. 'Why Did Benazir Die?' Add the Pakistani government to those dismayed by the Obama administration's wavering on Afghanistan, Washington Post (éditorial), 7 octobre 2009
  38. Sebastian Junger, Into the Valley of Death, Vanity Fair, janvier 2008 (photos de Tim Hetherington (en), qui remporta pour ce reportage le prix World Press Photo de 2007).
  39. a , b  et c Gisti, La démagogie des charters. Un renvoi imminent d’exilés Afghans vers Kaboul ?, 24 juillet 2005 (liste des signataires)
  40. Marc Kravetz, A Kaboul, les protecteurs se protègent d'abord eux-mêmes, Rue 89, 21 juin 2009
  41. a  et b U.N. Admits Abuses in Afghan Projects, Associated Press sur le New York Times, 14 avril 2009
  42. Farhad Khosrokhavar, L’Afghanistan abandonné aux seigneurs de la guerre, Le Monde diplomatique, octobre 2004.
  43. Le frère d'Hamid Karzai soupçonné de trafic de drogue, Nouvel Observateur, 5 octobre 2008.
  44. Elections Afghanistan: Karzaï et Abdullah au coude à coude, Le Vif, 25 août 2009
  45. a , b , c  et d Afghanistan - L'humanitaire « assassiné », interview avec Pierre Salignon, PDG de MSF, et Marie-Madeleine Leplomb, responsable de programmes, sur le site de Médecins sans frontières, 5 juillet 2004
  46. Gatelier, Karine, La militarisation de l’action humanitaire : l’exemple afghan, irenees.net, site au service d'Artisans du monde entier
  47. MSF PULLS OUT OF AFGHANISTAN, communiqué de Médecins sans frontières, 28 juin 2004
  48. MSF suspends work in Afghanistan, BBC, 3 juin 2004
  49. « La mort, les menaces et l'insécurité forcent MSF à quitter l'Afghanistan », Médecins sans frontières, 28 juillet 2004. Lire en ligne: http://www.msf.ch/Actualites.29.0.html?&L=0&tx_ttnews[pointer]=1&tx_ttnews[tt_news]=589&tx_ttnews[backPid]=154&cHash=974d27de13 (recopier l'adresse URL complète, y compris après [pointer], pour lire l'article).
  50. Gilles Dorronsoro, « Les enjeux de l'aide en Afghanistan », Cultures & Conflits, n°11, automne 1993
  51. a  et b Le nombre de civils tués dans des bombardements en Afghanistan augmente, Le Monde, 8 septembre 2008
  52. a  et b Afghanistan : les victimes des erreurs de frappes de l'OTAN ont triplé, Le Figaro, 8 septembre 2008. “Troops in Contact” Airstrikes and Civilian Deaths in Afghanistan, rapport de Human Rights Watch
  53. Over 100 die in southern Afghan battle, USA Today, 18 juin 2007
  54. At least 90 Afghan civilians killed in recent military operations, says UN, UN news center, 26 août 2008
  55. En Afghanistan, les relations se tendent entre les forces occidentales et le gouvernement Karzaï, Le Monde, 12 septembre 2008.
  56. Des dizaines de civils afghans tués par des tirs américains, Le Figaro, 6 mai 2009.
  57. Rémy Ourdan, Les mercenaires mettent le cap sur l'Afghanistan, Le Monde, 12 juin 2009
  58. Mike Mount et Adam Levine, Afghan dies after incident with contractors, U.S. military says, CNN, 19 mai 2009
  59. Greg Jaffe, 'They Feel Like Outsiders and They Don't Want to Be', Washington Post, 6 octobre 2009
  60. a , b  et c Alec Castonguay, Ottawa emploie des mercenaires en Afghanistan, Le Devoir, 24 octobre 2007
  61. (fr) Philippe Philippe Rekacewicz, « Les réfugiés dans le monde », dans Le monde diplomatique, Avril 2001 [texte intégral (page consultée le 7 octobre 2009)] 
  62. (fr) Les réfugiés afghans, La documentation française. Consulté le 7 octobre 2009
  63. a  et b Appel Global 2009 du HCR, p.  77 et 79.
  64. (fr) Dina Faramarzi, « Reconstruire une nouvelle vie: les réfugiés afghans en Iran apprennent à subvenir à leurs besoins » sur http://www.unhcr.fr, 12 juin 2009, UNHRC. Consulté le 7 octobre 2009
  65. (fr) Le nombre d'Afghans revenus d'Iran atteint un million sur http://www.unhcr.fr, 2 septembre 2004, UNHRC. Consulté le 7 octobre 2009
  66. Eurostat, Demandes d'asile dans l’UE en 2008; Environ 20 000 demandeurs d’asile enregistrés chaque mois dans l’UE27, communiqué de presse du 8 mai 2009
  67. a  et b Dominique Simonnot, Tollé contre l'expulsion prochaine vers l'Afghanistan de déboutés du droit d'asile., Libération, 25 juillet 2005
  68. Rapport de M. Alvaro Gil-Robles, Commissaire aux droits de l'homme, sur le respect effectif des droits de l'homme en France, 15 février 2006 (§262)
  69. Si on ferme la « jungle », il faut rouvrir Sangatte, Rue 89, 17 juillet 2009
  70. Operation Enduring Freedom: Coalition Fatalities
  71. Rapport du site officiel du département de la défense u.s
  72. Operation Enduring Freedom: Coalition Fatalities
  73. Le contingent britannique en Afghanistan perd son 200e soldat, dépêche Reuters sur le site du Nouvel Observateur, 16 août 2009
  74. La stratégie militaire britannique en Afghanistan mise en doute, Le Monde, 11 juillet 2009
  75. Afghanistan : 18 mercenaires tués, Le Figaro avec AFP, 2 juin 2009
  76. Site Icasualties
  77. U.S. Planning Big New Prison in Afghanistan - New York Times May 17, 2008
  78. (en)United Press International, « CRUISE MISSILES OPEN STRIKE ON AFGHANISTAN » sur http://www.encyclopedia.com/, 7 octobre 2001. Consulté le 8 octobre 2009
  79. (en) Tomahawk Operational Use sur http://www.globalsecurity.org, Global Security. Consulté le 8 octobre 2009
  80. (en)Humanitarian Aid Missions to Afghanistan sur http://ships.bouwman.com, 2001. Consulté le 8 octobre 2009
  81. (fr) Moins de raids aériens sur l’Afghanistan, Jean-Jacques Cecile, 21 avril 2009
  82. Raids hors-série n° 29

Voir aussi

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