Gerard Chaliand

Gérard Chaliand

Naissance	1934 Bruxelles ()
Champs	Géostratégie, guérilla, terrorisme
Institution	enseignant à l’ENA (1980-1989), puis à l’École supérieure de guerre (1993-1999), directeur du Centre européen d'étude des conflits
Diplômé	Institut national des langues et civilisations orientales et doctorat de sociologie politique.
Célèbre pour	sa contribution au renouveau d'intérêt à la géopolitique et à la stratégie, notamment dans la publication d'une douzaine d'Atlas (avec J.-P. Rageau), dont le célèbre Atlas stratégique, premier du genre.
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Gérard Chaliand, né en 1934 dans le village d’Etterbeek, à Bruxelles^[1] est un géostratège et aventurier français d'origine arménienne. Il est spécialiste de l'étude des conflits armés et des relations internationales et stratégiques. Ses axes de recherche concernent essentiellement les conflits irréguliers (guérilla, terrorisme) dont il est devenu l'un des plus éminents spécialistes et théoricien mondial.

Il est également écrivain, historien, poète et traducteur.

Sommaire 1 Formation et expérience 2 Fonctions 3 Publications (bibliographie non exhaustive) 3.1 Études 3.2 Collaborations 3.3 Œuvres littéraires 3.4 Traduction 4 Sources 4.1 Bibliographie 4.2 Notes

Formation et expérience

Après une fugue en Algérie (novembre 1952)^[1], il obtient un diplôme de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO, Paris) et soutient avec succès une thèse de doctorat de 3^e cycle en sociologie politique sur les Révolutions dans le Tiers-monde. Mythes et perspectives^[2], sous la direction de Maxime Rodinson, Université de Paris V - René Descartes. Parallèlement, il publie un recueil de poèmes, La Marche têtue^[1] et prend, dès 1954, position pour l’indépendance de l’Algérie^[1].

Gérard Chaliand s'engage dans les guérillas de décolonisation en tant qu'observateur-participant ; durant plus de vingt ans, il côtoie les combattants d’une quinzaine de maquis^[1] sur quatre continents (Afrique, Asie, Amérique latine, Europe (de l'Est et Caucase)), et notamment en Guinée-Bissau portugaise, aux côtés d'Amílcar Cabral (1964, 1966) avec lequel il noue de véritables liens d'amitié, dans le delta du Fleuve Rouge au Nord-Viêt Nam (1967), dans les provinces de Tolima et Huila en Colombie (1968), avec le Fatah, le FPLP et le FDPLP en Jordanie et au Liban (1969-1970), avec le FPLE en Érythrée (1977), au Kurdistan iranien (1980), et trois fois en Afghanistan (entre 1980 et 1982)^[3] ; jusqu'en 2000, il va aussi au Haut-Karabagh, à Sri Lanka, et en Irak. Au total, ses recherches l’ont mené dans une soixantaine de pays^[4].

Cette forme d'expérience de la guerre, des mouvements de libération, ainsi que de la guérilla et du terrorisme, réitérée tout au long de sa vie, lui permet de dégager les théories et systèmes fournissant les clés du fonctionnement des conflits irréguliers.

Par ailleurs, l'indépendance qu'il maintient durant de nombreuses années vis à vis des lieux d'enseignement et de recherche officiels lui permet de jouir d'une totale liberté dans ses écrits. Ne dépendant que de ce qu'il produit, il est ainsi libre de présenter une vision de l'intérieur des phénomènes de guérilla — et ce, en pleine Guerre froide. En 1983, à son initiative, un tribunal permanent des peuples sur le génocide arménien s'est tenu à la Sorbonne^[5].

Ses ouvrages de stratégie ou d'analyse, souvent rédigés en collaboration avec d'autres spécialistes, permettent de cerner la nature particulière de la guérilla, ses caractéristiques principales et les modes d'action partagés par tous les groupes se revendiquant de cette méthode de combat. Pour ce qui est du terrorisme, Gérard Chaliand a notamment la paternité de la notion de « terrorisme publicitaire » : l'objectif des groupes pratiquant ce type de terrorisme n'est pas tant de provoquer des dommages physiques ou matériels importants chez leurs adversaires que de placer sur le devant de la scène la cause pour laquelle ils se battent — et dans l'absolu d'y rallier les opinions publiques. Par exemple : l’Asala (qui s'est effondrée lorsqu'elle a dévié de sa ligne de départ et cédé à la tentation d'attentats meurtriers et non-ciblés) par opposition à des groupes beaucoup plus sanguinaires qui voient le terrorisme comme une méthode de combat visant à détruire l'adversaire ou du moins à provoquer la panique chez les populations concernées. Depuis 2001, Il a régulièrement suivi, sur le terrain, les conflits d'Afghanistan et d'Irak.

Parallèlement à ses activités académiques et engagées, Gérard Chaliand a également publié des œuvres poétiques (Feu nomade en 1970^[1]), théâtrales ou de littérature enfantine : certaines sont de sa plume, d'autres sont des traductions ou des anthologies. Il participe régulièrement aux expéditions du navire "La Boudeuse", avec Patrice Franceschi.

En 2003, il publie un recueil de textes très personnels écrits entre 1978 et 2002 (Mémoire de ma mémoire), histoire familiale et collective, sur le poids que représente « non ce [qu'il a] vécu mais ce dont [il a] hérité, l'écho d'un passé, la partie immergée de [son] histoire. L'amont nocturne de [sa] saga [...] dont enfant on [lui] a transmis la tragédie et [qu'il a] voulu oublier. » Son père est en effet Arménien, rescapé du génocide turc^[1] ; il a d’abord voulu se différencier des Arméniens ne sachant que pleurer leurs morts. Cette différenciation passe, entre autres, par l’ajout du d à la fin de son nom^[1].

Fonctions

Il est successivement maître de conférence à l'École nationale d'administration (1980-1989), enseignant à l'École supérieure de guerre, aujourd'hui Collège interarmées de défense (1993-1999) et directeur du Centre européen d'étude des conflits (1997-2000). Il est également conseiller auprès du Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères français depuis 1984 et professeur invité dans de nombreuses universités étrangères depuis 1970 (États-Unis: Harvard, Berkeley et UCLA, Japon, Canada, Colombie…).

Publications (bibliographie non exhaustive)

Études

• Terrorisme et guérillas, Flammarion, 1985 (2e éd.: Complexes 1987)
• Miroirs d'un désastre, la conquête espagnole des Amériques, Plon, 1990 (2e éd.: Agora, 1992)
• Stratégies de la guérilla suivi de Voyage dans vingt ans de guérillas, Payot, 1994
• Mythes révolutionnaires du Tiers-monde - Guérillas et socialisme, Seuil, 1976
• Les bâtisseurs d'histoire, Arléa, 1995
• Les Empires nomades de la Mongolie au Danube : Ve s. av. J.-C. - XVIe s., Perrin, 1995 (2e éd. revue et corrigée; rééd. en poche Perrin-Tempus en 2006 : ISBN 978-2-262-02421-5)
• Anthologie mondiale de la stratégie, Robert Laffont, 1990, 1993, 2001
• Atlas du nouvel ordre mondial, Robert Laffont, 2003
• Histoire du terrorisme : de l'Antiquité à Al-Qaïda, Bayard, 2004
• Guerres et civilisations. De l'Assyrie à l'époque contemporaine, Odile Jacob, 2005
• Voyage dans quarante ans de guérillas, Lignes de Repères, 2006
• L'Amérique en guerre. Irak-Afghanistan, Editions du Rocher, 2007
• Guérillas. Du Vietnam à l'Irak, Hachette Littératures/Pluriel, 2008. ISBN 978-2-01-279387-3

Collaborations

• avec Jean-Pierre Rageau, Atlas des diasporas, Odile Jacob, 1991
• avec Yves Ternon : 1915, le génocide des Arméniens, Complexe, 1980 (2^e édition revue et augmentée en 2006)
• avec Catherine Petit (cartographie) : Atlas stratégique. Géopolitique des rapports de forces dans le monde. Librairie Arthème Fayard, ISBN 2-7242-2008-0
• avec Philippe Franceschi et Jean-Claude Guilbert, 'De l'esprit d'aventure, Arthaud, 2003

Œuvres littéraires

• La marche têtue suivie de Feu nomade, L'Aube, 1996 (poésie)
• Anthologie de la poésie populaire kurde, L'Aube, 1997 (poésie)
• Slovik le déserteur (avec G. Mattei) in L'Algérie pour théâtre, L'Aube, 2003 (théâtre)
• Mémoire de ma mémoire, Julliard, 2003 (récit)

Traduction

• Ernesto Che Guevara, La Guerre de guérilla et autres textes militaires (avec Juliette Minces), La Découverte, 1961, 2002
• Poésie populaire des Turcs (bilingue), Presses Universitaires de Lyon, 1990
• Kautilya, Arthasastra, traité politique et militaire (avec F. Richard), Le Félin, 1998

Sources

Bibliographie

Notes

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