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Abdul Rachid Dostom
Abdul Rachid Dostom (né en 1954) est un seigneur de la guerre afghan. Il est le principal leader de la communauté ouzbek en Afghanistan. Dostom est le chef du Mouvement Islamique National d'Afghanistan. Pendant des années, il a été l'un des chefs militaires du gouvernement communiste de la République démocratique d'Afghanistan soutenu par l'URSS.
Dostom est né à Khvajeh Do Kuh, en Afghanistan. En 1970, il commence à travailler dans une raffinerie d'État à Sheberghan, dans la province de Jowzjan, où il participe à des activités syndicales. Il rejoint l'armée afghane en 1978, et combat les moudjahidines dans les années 1980. En 1992, il forme une coalition avec Ahmed Shah Massoud, l'Alliance du Nord, pour combattre Gulbuddin Hekmatyar. Les Talibans prennent Kaboul en 1996, forçant Dostom à se retirer à Mazar-e-Charif. Lorsque son commandant en second a rejoint les Talibans en 1993, Dostom a quitté l'Afghanistan pour la Turquie[1].
Sommaire
Guerre soviéto-afghane
Alors que le gouvernement commençait à armer le personnel des raffineries de pétrole et de gaz (créant ainsi les "groupes de défense de la révolution"), il a été incité à s'engager, eu égard à sa formation militaire.Suite à l'aggravation du conflit, son groupe a été déployé dans les zones rurales autour de Sheberghan, sous la tutelle du Ministère de la sécurité nationale.
Au milieu des années 1980, son peloton s'agrandit, atteignant l'effectif d'une compagnie au moins en 1987, et celui d'un régiment - le régiment 734 - en 1988. Alors que son unité avait recruté à travers la région de Jowzjan et possédait de ce fait une assise relativement large, de nombreux hommes et chefs de sa troupe d'origine venaient du village natal de Dostom, Khoja Dukoh, et représentaient alors le cœur de cette unité. Il en sera de même lorsqu'elle sera reconstitué après 2001.
Il quitte l'armée après la purge de Pachramis, et y retourne au début de l'invasion soviétique. Il y commande un bataillon de milice qui devint un régiment et fut finalement incorporé aux forces de défense sous le nom de "53è division d'infanterie", mais répondant directement aux ordres du Président Mohammad Najibullah.Il rejoint alors le "Ministère de la Sécurité d'Etat" et prend le commandement de l'unité 374 au Jowzjan.
Au cours des années 80 il défend la République démocratique d'Afghanistan (communiste) contre les Moujahidin soutenus par les États-Unis. Bien que simple commandant régional il a largement amélioré - de son propre chef - la milice qu'il commandait.
La milice Jowzjani, comme elle se fit appeler, a été l'une des rares à être utilisé en dehors de sa région d'origine. Elle a été déployée à Kandahar en 1988 après le retrait des forces soviétiques. Dostom a également supporté les réformes communistes en Afghanistan à l'époque de Mikhaïl Gorbatchev.
Le 18 avril 1992, il se révolte contre le gouvernement du Président Najibullah et s'allie avec Ahmed Shah Massoud. Ensemble ils prennent Kaboul, la capitale afghane. Il commande la prinicpale milice à Kaboul qui a évincé Najibullah, donnant lieu à des épisodes de kidnapping, pillage et de combat.
Guerre civile afghane
En 1994, Dostom change de camp à nouveau en s'alliant avec Gulbuddin Hekmatyar, au cours d'un nouveau siège de Kaboul, cette fois contre le gouvernement de Burhanuddin Rabbani et contre Massoud.
En 1996, à la suite de la chute des Taliban et de la capture de Herat et Kaboul, Dostom change d'allégeance et s'allie à Rabbani contre les Taliban. Aux côtés du général Mohammed Fahim et Ismail Khan, Dostom était un des seigneurs de guerre qui forma l'Alliance du Nord. Face aux revers militaires (morts et enlèvements), Dostom s'exila en Turquie.
Le général Malik, un subordonné de Dostom, se rebella contre ce dernier en mai 1997 et rejoignit les Taliban.
Participant à la coalition de l'Alliance du Nord durant l'invasion américaine de 2001, il a notamment été accusé de crimes de guerres par l'ONG Physicians for Human Rights (en), commis à l'occasion du massacre de Dasht-i-Leili (en) (novembre-décembre 2001), où au moins 2 000 prisonniers talibans trouvèrent la mort lors d'un transfert organisé dans des conditions inhumaines, auquel ont participé des troupes américaines [2],[3],[4].
Front national uni
En 2006, Rachid Dostom se joint à la coalition d'anciens et actuels hommes forts de l'Afghanistan, commandants de la résistance afghane contre les Soviétiques, anciens dirigeants communistes et de divers groupes sociaux et ethniques, qui prend le nom de Front national uni, et s'affirme rapidement comme la principale force d'opposition au gouvernement du président Hamid Karzaï. Rassemblant plusieurs courants antagonistes sur les plans politique (moudjahiddines, anciens communistes et royalistes), ethnique (pachtounes/non pachtounes) et religieux (chiites/sunnites), cette coalition de seigneurs de la guerre semble être le groupement politique le plus significatif apparu en Afghanistan depuis le renversement des taliban en 2001.
Liens externes
- [1] Afghan Massacre: The Convoy of Death
- [2] The Legend of Heavy D and the Boys by Robert Young Pelton
- [3] CNN Presents: House of War
- [4] BBC online profile]
- [5] Biography about Dostum]
Notes et références
- ↑ American Soldier: Stories of Special Forces from Grenada to Afghanistan, page 6-8
- ↑ Physicians for Human Rights (en), War Crimes and the White House: The Bush Administration's Cover-Up of the Dasht-e-Leili Massacre, vidéo de l'ONG sur le massacre, 15 juillet 2009
- ↑ James Risen, U.S. Inaction Seen After Taliban P.O.W.’s Died, New York Times, 10 juillet 2009
- ↑ The Truth About Dasht-i-Leili, éditorial du New York Times, 13 juillet 2009
Catégorie : Personnalité politique afghane
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