Gare de TGV Haute-Picardie

TGV Haute-Picardie
Localisation
Pays	France
Ville	Estrées-Deniécourt Ablaincourt-Pressoir
Coordonnées géographiques	49° 51′ 33″ N 2° 49′ 55″ E / 49.859235, 2.83198449° 51′ 33″ N 2° 49′ 55″ E / 49.859235, 2.831984
Gestion et exploitation
Propriétaire	RFF / SNCF
Exploitant	SNCF
Services	TGV TER Picardie
Caractéristiques
Transit annuel	430 000 (2008)[1]
Correspondances
Bus	Vers Amiens ou Saint-Quentin
Géolocalisation sur la carte : Picardie
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La gare de TGV Haute-Picardie, connue également sous le nom de gare des betteraves ou gare aux betteraves, est une gare ferroviaire TGV de la LGV Nord, située à cheval sur les territoires de deux communes de la Somme, Estrées-Deniécourt au nord et Ablaincourt-Pressoir au sud. En 2010, la gare a enregistré cinq millions de voyageurs^[2] depuis l'année de son ouverture, en 1994.

Histoire

Cette gare tire son surnom de gare des betteraves (expression forgée par Jacques Santrot^[3]) du fait que, lors de sa construction, elle était située au milieu des champs. Elle est en effet située à l'extérieur de toute agglomération, à mi-chemin entre Amiens et Saint-Quentin.

Curieusement cependant, elle est au carrefour de deux voies antiques importantes, la voie romaine qui reliait Amiens à Saint-Quentin d'ouest en est et celle de Paris à Arras du sud au nord.

Une fresque réalisée par Armand Langlois à la demande du Conseil régional de Picardie et de l'ADES (Association de développement de l'Est Somme) occupe les 60 m de murs du souterrain. Elle évoque l'histoire du Santerre^[4], cette région de Picardie précisément où eut lieu notamment la fameuse bataille de la Somme en 1916.

La gare a été choisie par Matt Harding pour « représenter » la France dans une vidéo de 2006^[5], vraisemblablement pour la possibilité qu'elle offre de filmer un train à pleine vitesse.

Le bâtiment voyageur a été modernisé en 2011 et l'accessibilité a été améliorée pour les personnes à mobilité réduite^[2].

Le projet

Une rame TGV PBKA du service Thalys traverse sans arrêt la gare de TGV Haute-Picardie.

La gare est née dans le contexte d'un conflit entre Lille et Amiens pour être desservies par la LGV Nord, le passage par Lille ayant été préféré à celui par Amiens^[6]. Un tracé par Amiens aurait raccourci le trajet Paris - Londres mais aurait rallongé les autres branches (de Paris vers Amsterdam et Cologne et de Bruxelles vers Londres) et augmenté la longueur de lignes nouvelles à construire. Dans les engagements qui avaient alors été pris, il y avait celui de construire le barreau LGV Nord - Amiens - Coquelles, dit aussi LGV Picardie lorsque l'Eurotunnel serait achevé. Cette ligne est mentionnée dans le schéma directeur de 1992 qui a été abandonné après le rapport Rouvillois de 1996^[7], notamment à cause de la faiblesse du trafic de la LGV Nord, inférieur de 40 % à celui attendu^[8]. Lors de l'étude du tracé de la ligne Paris - Lille, des projets d'inflexion pour se rapprocher plus ou moins d'Amiens ont été étudiés. Avec un surcoût compris entre 153 et 263 MF₁₉₈₃ (entre 40 et 70 M€), ils ont été rejetés^[9].

Une enquête publique pour la construction de la gare TGV à Ablaincourt-Pressoir s'est déroulée du 6 janvier au 15 février 1992. Elle avait abouti à un avis défavorable. Le ministre de l'Équipement a alors demandé à la SNCF d'étudier la réalisation de la gare sur le site de Chaulnes^[10]. La région prévoyait en effet de réactiver le raccordement ferroviaire de Jussy pour réaliser des TER intervilles entre Amiens et Saint-Quentin par Chaulnes, ce qui aurait assuré à ces deux villes un accès à la gare TGV sensiblement plus rapide que par l'autoroute^[11]. Le 3 juillet 1994, la gare est inaugurée sur le site initial^[12].

Depuis la création de l'autoroute A1, une large bande de terre était réservée déjà à l'époque (années 1960) pour un futur tracé de train à haute vitesse.

Activité

Chaque jour, vingt trains s'arrêtent en gare de TGV Haute-Picardie : ils relient quotidiennement 42 villes (41 villes en France et Bruxelles). Cette gare n'est pas destinée au trafic radial (les gares principales de Saint-Quentin et d'Amiens sont situées chacune à une heure quinze minutes environ de la gare du Nord à Paris), mais plutôt au trafic province - province, vers la moitié sud de la France, et vers Bruxelles. L'expérience d'un aller-retour quotidien la reliant à Paris a été tentée, mais fut rapidement abandonnée à cause d'une trop faible fréquentation. Il s'avère en effet que "la gare TGV Haute-Picardie n'a pas pour vocation de desservir Paris"^[1]. En 2006, elle était principalement utilisée pour les trajets vers Lille (15,08 %), Lyon (14,97 %), Roissy (13,48 %), Bordeaux (4,79 %), Marseille (4,08 %) et Rennes (4,02 %)^[12].

La gare est située au carrefour des autoroutes A1 et A29, ce qui permet aux automobilistes de la rallier rapidement depuis Amiens, Saint-Quentin, Compiègne ou encore Péronne. Un service de cars SNCF relie la gare à Amiens et Saint-Quentin. La voie ferrée Amiens – Tergnier passe quelques kilomètres plus au sud, mais aucune correspondance n'a été prévue entre la gare de Chaulnes et la gare de TGV Haute-Picardie. Un service de location de voitures AVIS, partenaire de la SNCF, est disponible.

Les voyageurs ayant utilisé la gare étaient 364 000 en 2004^[13], 430 000 en 2008^[1], et un peu moins de 400 000 en 2010^[2]. Les prévisions de fréquentation de la SNCF et de RFF ont toujours été, depuis l'ouverture de la gare, supérieures à la réalité. Malgré des liaisons par bus avec Saint-Quentin et Amiens, la gare des betteraves n'est pas un succès. Son surnom péjoratif le souligne d'ailleurs. Ces voyageurs viennent pour 63 % d'entre eux de la Somme, pour 30 % de l'Aisne et pour 7 % de l'Oise^[2].

Les destinations les plus fréquentées sont Lyon, Roissy-Charles-de-Gaulle, Lille, Marseille et Bordeaux^[2]. À partir de 2020, l'activité de cette gare TGV devra être modifiée (éventuellement à la baisse) en fonction des horaires et du trafic de la nouvelle ligne reliant Roissy à Amiens, via Creil^[14].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

• LGV Nord

Liens externes

• La gare de TGV Haute-Picardie sur Gares en mouvement, un site officiel de la SNCF
• Gare TGV Haute-Picardie sur photoenligne
• Gare TGV Haute-Picardie. Situation, trafic et emploi

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