Coquelles

Coquelles

50° 56′ 08″ N 1° 48′ 00″ E / 50.9355555556, 1.8

Coquelles
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Pas-de-Calais
Arrondissement Calais
Canton Calais-Nord-Ouest
Code commune 62239
Code postal 62231
Maire
Mandat en cours
Michel Hamy
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Calaisis
Site web http://www.coquelles.fr/
Démographie
Population 2 332 hab. (2006)
Densité 266 hab./km²
Gentilé Coquellois(es)
Géographie
Coordonnées 50° 56′ 08″ Nord
       1° 48′ 00″ Est
/ 50.9355555556, 1.8
Altitudes mini. 0 m — maxi. 53 m
Superficie 8,77 km2

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Voir la carte administrative

Coquelles (en néerlandais : Kalkwelle) est une commune française, située dans le département du Pas-de-Calais et la région Nord-Pas-de-Calais.

Sommaire

Géographie

Coquelles est une petite ville française, située dans le département du Pas-de-Calais et la région du Nord-Pas-de-Calais. À proximité du littoral de la Côte d'Opale, la ville de Coquelles s'étend sur moins de 9 km² (zone d'activité du tunnel sous la Manche exclue) et ne se trouve qu'à 4 km au sud-ouest de Calais. Ses habitants sont appelés les Coquellois et les Coquelloises. La rivière d'Hames-Boucres est le principal cours d'eau qui traverse la commune, elle est proche du Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale à environ 3 km.

Communes limitrophes

Activité économique

Suite Hôtel Accor à Coquelles

Commerces

La ville de Coquelles dispose de plus de 200 magasins, dont plusieurs enseignes de luxe (sur Marques Avenue ) et une vingtaine de restaurants majoritairement ciblés vers la clientèle britannique.

Un centre commercial créé en 1995, la Cité Europe a permis à Coquelles de développer l'emploi et les activités commerciales en attirant des clients de tout le calaisis.

Zone d'activités

La ville de Coquelles vient de construire une zone d'activité nommée: Les Terrasses. Elle est située derrière la clinique privée de Coquelles et les emplacements sont réservés aux sièges de grandes entreprises.

Clinique

La ville de Coquelles dispose d'une clinique privée ouverte en 2006.

Hôtel

850 chambres d'hôtel (Bed and breakfast, Hôtel Formule 1, Hôtel Kyriad, Etap Hôtel, Hôtel Ibis, Suite Hôtel Accor, Holiday Inn). Un hôtel de luxe est en cours d'implantation.

Industrie

Courtaulds S.A.

L'usine de Soie artificielle de Calais, a été construite en 1925. En 1935, les fabricants de soie de Lyon ayant réussi à faire interdire l'appellation de soie artificielle, l'entreprise prend alors le nom de Filés de Calais. La même année commence la production de fibranne. En décembre de cette année, la ville de Calais, espérant récupérer cette nouvelle industrie, dépose une requête afin d'acquérir une partie du territoire de Coquelles, elle restera sans suite. Suite à l'invasion allemande de 1940, l'usine doit cesser ses activités qui ne reprendront, au ralenti, qu'en décembre de la même année. En avril/mai 1942, de nouveaux bombardements amèneront un nouvel arrêt. De 1945 à 1960, les locaux sont remis en état et modernisés ; la fabrication reprend et de nouvelles filatures sont installées.

En 1965, la filature prend le nom de Courtaulds S.A., résultat de la fusion des Filés de Calais et de Courtaulds France. L'unité coquelloise ferme définitivement en juillet 1990 et laisse la place à une zone d'activités rebaptisée Coutimmo/Eurocap[Note 1],[Note 2].

Exploitation ferroviaire

L´entrée dans le Tunnel sous la Manche á Coquelles
Le terminal de Coquelles.

Le tunnel sous la Manche a permis le développement d'un terminal ferroviaire ainsi que l'ouverture de grandes zones d'activités. Le terminal de Coquelles s'étend sur 700 hectares, parmi lesquels 90 000 m² sont consacrés aux activités commerciales et culturelles de la Cité de l'Europe[1].

Histoire

Appellations historiques

  • Qualquella, 1145, Miraeus,
  • Calquella, 1168, Gallia Christianensis, chroniques de Lambert d'Ardres,
  • Calquelloe, 1170, Cartulaire de l'abbaye Saint Augustin,
  • Calquele, vers 1173, Calquilla, 1193, chroniques de l'abbaye d'Andres,
  • Kalquella, 1183, chroniques de l'abbaye de Licques,
  • Calcuilla, 1194,Miraeus,
  • Cauquelle, layette du Trésor des Chartes,
  • Calhuille, 24 mars 1359, Traité de Londres,
  • Quanquella, e siècle, cartulaire de l'abbaye Saint Augustin,
  • Cauqueulle, 1480, terrier d'Andres,
  • Calkewell, 1556, terrier anglais du Calaisis
  • Coquelles, en 1789

La Seigneurie de Coquelles

Décrite ainsi : « Terre à clocher, située autour de l’ancienne église, comportant un “nombre important” de maisons ».

Autour de l'an 1000, Adèle de Selvesse[2] (née vers 1015), tient le fief de l’évêque de Thérouanne, et les terres de Coquelles. Elbodon De Bergues[3] (né vers 1010), châtelain de Bourbourg, serait devenu seigneur d'Ardres de par son mariage avec Adèle de Selve, dame d'Ardres. Leur fils Arnould Ier, vicomte d'Ardres[4] (1040 - 1093), semble être le premier à être qualifié de baron d'Ardres et serait peut-être le premier seigneur connu de Coquelles.

Ultérieurement, nous trouvons la filiation qui suit des seigneurs de Coquelles :

Louis Ier de Bournonville[5], seigneur de Bournonville, (1080 - 1125), épouse Sylvie de Coquellesde Coquelles (1085 - 1126), dame de Coquelles et qui serait une fille bâtarde du duc de Normandie et roi d'Angleterre, Guillaume le Conquérant.


Administration

Coquelles dans son canton et son arrondissement
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
- 1792 Caron Brasseur    
20/12/1792 1793 Césaire Evrard    
12 prairial 1793 1795 François Vasseur    
15/10/1795 1808 Joseph Caron    
1808 1821 Hubert Pigache    
1821 1867 Jules César Dupont    
1867 1901 Jules Lefebvre du Prey    
1901 1904 Jules Vasseur    
1904 1913 Armand Bara    
1913 1919 Hilaire Marrant    
1919 1925 Auguste Lefebvre    
1925 1937 Joseph Marrant    
1937 1940 Auguste Lefebvre    
1940 1975 Abel Mobailly    
1975 1983 Michel Grassien    
1983 1995 Pierre Crespel    
1995 2003 Astrid Crespel    
2003 2006 Michel Selingue    
2006   Michel Hamy DVD Conseiller général

Un centre de rétention administrative, destiné à emprisonner les étrangers dépourvus de titre de séjour, est construit à Coquelles par Bouygues dans les années 2000[6].

Démographie

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Coquelles depuis 1793. D’après le recensement Insee de 2007, Coquelles compte 2 349 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupe le 4 251e rang au niveau national, alors qu'elle était au 3 914e en 1999.

Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 360 273 340 394 443 452 436 448 438
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 410 440 486 452 455 494 557 619 623
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 630 655 736 846 862 927 877 866 972
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 -
Population 1 144 1 158 1 248 2 081 2 133 2 370 2 332 2 349 -
Notes, sources, ... Sources : base Cassini de l'EHESS pour les nombres retenus jusque 1962[7], base Insee à partir de 1968 (population sans doubles comptes puis population municipale à partir de 2006)[8],[9]

Pyramide des âges

La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (17 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

  • 49 % d’hommes (0 à 14 ans = 19,3 %, 15 à 29 ans = 18,3 %, 30 à 44 ans = 19,4 %, 45 à 59 ans = 26,5 %, plus de 60 ans = 16,7 %) ;
  • 51 % de femmes (0 à 14 ans = 18,4 %, 15 à 29 ans = 16,2 %, 30 à 44 ans = 21,1 %, 45 à 59 ans = 26,9 %, plus de 60 ans = 17,4 %).
Pyramide des âges à Coquelles en 2007 en pourcentage[10]
Hommes Classe d'âge Femmes
0,3 
90 ans ou +
0,4 
4,1 
75 à 89 ans
6,0 
12,3 
60 à 74 ans
11,0 
26,5 
45 à 59 ans
26,9 
19,4 
30 à 44 ans
21,1 
18,3 
15 à 29 ans
16,2 
19,3 
0 à 14 ans
18,4 
Pyramide des âges du département du Pas-de-Calais en 2007 en pourcentage[11]
Hommes Classe d'âge Femmes
0,2 
90 ans ou +
0,8 
5,1 
75 à 89 ans
9,1 
11,1 
60 à 74 ans
12,9 
21,0 
45 à 59 ans
20,1 
20,9 
30 à 44 ans
19,6 
20,4 
15 à 29 ans
18,5 
21,3 
0 à 14 ans
18,9 

Héraldique

blason

Les armes de la ville se blasonnent ainsi :

De gueules au sautoir d’argent chargé en cœur d’un tourteau d’azur, accompagné en pointe d’une hure de sanglier aussi d’argent, allumée et défendue de sable.

Les Armoiries de Coquelles sont celle de Ide de Boulogne mère de Godefroy de Bouillon et portées par Jehan de Coquelles.
Elles se décrit ainsi : De gueules croisé de deux baudriers d'argent muni d'un tourteau d'azur et chef de sanglier en pointe. La devise en est : « Je maintiendrai ».

Lieux et monuments

Beaucoup diront que le tunnel est situé à Calais, néanmoins l'entrée du Tunnel ainsi que le site d'exploitation d'Eurotunnel est situé à Coquelles. L'aération du tunnel est assurée par d'immenses puits implantés à Sangatte.

Monuments historiques

Le tunnelier à Coquelles
  • Tunnelier : Implanté sur un rond-point en l'honneur des bâtisseurs du tunnel

Renseignements issus de : Bases de données du Ministère de la culture

Personnalités liées à la commune


Notes et références

Notes

  1. Réactions officielles à la fermeture de Courtaulds S.A. à Coquelles :
    Question écrite n° 11637 de M. Jean-Luc Bécart, publiée dans le Journal Officiel du Sénat du 20/09/1990 - page 2027.
    M. Jean-Luc Bécart expose à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire que, seul producteur d'acrylique en France, l'entreprise Courtaulds, de Calais, vient de faire l'objet d'une décision de fermeture. Les conséquences humaines et sociales d'une telle décision sont excessivement graves. Près de 500 familles vont être concernées par le chômage, dans un secteur du Pas-de-Calais déjà démesurément touché. Du point de vue économique et tout simplement logique, une telle mesure est incompréhensible, voire inacceptable puisqu'elle aura pour effet immédiat et inévitable d'accroître la dépendance de notre pays vis-à-vis de l'étranger. La disparition de cette unité industrielle aurait aussi pour répercussion de mettre en difficulté les partenaires économiques placés en aval et en amont. Le seul espoir aujourd'hui réside, semble-t-il, dans une possibilité de reprise. Les représentants des salariés ont des propositions précises et chiffrées à faire en ce sens. Il lui demande donc de lui indiquer quelles dispositions son ministère compte prendre pour éviter d'une part une aggravation nouvelle du déficit de la balance commerciale et d'autre part pour donner suite aux propositions constructives de nature à permettre à l'établissement précité de poursuivre ses activités.
    Réponse du ministère de l'Industrie, publiée dans le dans le Journal Officiel du Sénat du 10/01/1991 - page 66.
    La décision de fermeture, après de nombreuses vicissitudes, de l'usine de fabrication d'acrylique à Calais de la S.A. Courtaulds au début de l'été 1990, illustre la concurrence acharnée que connaît le secteur des fibres et fils synthétiques, qualifié de secteur " en crise " par la commission des Communautés européennes. A la suite de la restructuration de 1988 et de l'arrêt de la production de fibres de viscose, l'unité de Calais ne produisait plus que de la fibre acrylique, écrue ou teinte. Cette activité est partagée dans le groupe avec deux autres unités, l'une en Angleterre pour les produits sensiblement identiques, l'autre en Espagne plus spécialisée dans les titres fins pour confection plus légère. La baisse d'activité de la filature pour bonneterie et le tricot main ont entraîné progressivement, courant 1988 et début 1989, l'arrêt en production de six des douze lignes en service. Il faut également souligner que la diminution continue du carnet de commandes, consécutive à l'affaiblissement de la demande européenne et au blocage de certains marchés de la grande exportation (Chine notamment), intervenait alors que les investissements d'optimisation des procédés et les efforts conjugués de l'encadrement et des personnels dégageaient des gains de productivité importants. Ceux-ci permettaient à l'usine de Calais de parvenir à un niveau de performance comparable à celui des autres unités du groupe et des concurrents italiens, allemands ou turcs. Malgré ces restructurations successives, l'entreprise n'a pu résorber les pertes de plus en plus importantes provoquées par l'augmentation des cours du propylène, la baisse de l'acrylo-nitrile, la pression des importations turques et grecques et l'accentuation de la chute du marché de la mercerie. La surcapacité mondiale a conduit le groupe Courtaulds à décider de concentrer la production sur son unité anglaise. Cette décision relève de la seule responsabilité de l'entreprise. Dans ce contexte, les hypothèses de reprise ou de continuation partielle n'avaient que très peu de chance d'aboutir. Les pouvoirs publics, quant à eux, ont engagé le dialogue avec l'ensemble des partenaires afin d'atténuer les conséquences économiques et sociales de cette décision. C'est ainsi que dans le droit fil des actions menées par Courtaulds dans le cadre d'un protocole d'accord signé avec Sodikerque en juin 1988, il a été décidé de poursuivre et d'intensifier, dans le cadre d'un projet d'aménagement global associant les partenaires locaux, la recherche d'entrepreneurs susceptibles de s'implanter sur le site et de créer des emplois. La situation exceptionnelle des emprises concernées laisse espérer que des projets structurants pourront être mis en œuvre avec la célérité souhaitée. S'agissant des personnels licenciés, après une négociation difficile pour laquelle on doit aujourd'hui rendre hommage au sens de la responsabilité de tous les intéressés, on peut affirmer qu'un plan social adapté a été mis en place, notamment en faveur des salariés âgés de plus de cinquante ans. Le groupe Courtaulds a assumé ses responsabilités et a accepté un effort particulier compte tenu du fait qu'il s'agissait d'une fermeture de site. Le plan social repose principalement sur des congés de conversion animés par une cellule de conversion dotée de moyens importants. Les précédents plans sociaux avaient donné des résultats satisfaisants. Il convient aujourd'hui de faire en sorte que le dispositif puisse porter ses fruits et que la commission de suivi d'application du plan social joue pleinement son rôle.
  2. Article du journal Les Échos sur la fermeture de Courtaulds S.A. à Coquelles :
    Le britannique Courtaulds Textiles mise sur une stratégie de filière.
    Entré en force, voici un an, sur le marché français des collants avec le rachat de Well Cogetex, le britannique a entrepris depuis dix ans de s'internationaliser. Georges Rech, les collants Well, Desseilles et les Dentelles Calaisiennes ont un point commun : leur actionnaire britannique, Courtaulds Textiles. Un groupe discret, né de la scission opérée en 1990 entre le pôle chimie de Courtaulds et ses activités textiles. Encore très insulaire il y a dix ans, Courtaulds Textiles s'est embarqué depuis dans une stratégie offensive d'acquisitions et d'internationalisation.
    Par rapport à DMC et Chargeurs, les champions français de taille comparable (de l'ordre d'un petit 10 milliards de francs de chiffre d'affaires) restés en amont de la filière, le premier dans le coton et le second dans la laine, Courtaulds Textiles offre la particularité d'être présent à la fois dans le textile et l'habillement. Numéro un de la lingerie outre-Manche notamment grâce à Gossard (Ultra Bra) et Berlei, le groupe se cache derrière les marques Aristoc et Bear Brand (collants), Wosley (chaussettes), Lyle & Scott, (maille et vêtements de loisirs). Courtaulds Textiles fabrique aussi du tissu de doublure, des rideaux prêt-à-poser, des tissus d'ameublement, des revêtements textile pour l'automobile, du linge de maison sous sa propre marque Christy, et sous celles de distributeurs. Sans oublier une division filature (polyester, coton, laine et mélange) qui ne pèse pas plus de 4 % des ventes globales du groupe, soit une quarantaine de millions de livres (335 millions de francs). « Une affaire bénéficiaire offrant un bon retour sur investissement », explique, pragmatique, Noel Jervis, le « chief executive » de Courtaulds Textiles depuis le départ, fin 1993, de Martin Taylor appelé à la direction de la Barclay's. Mais il est clair que « ce n'est pas là que nous concentrerons à l'avenir nos investissements », précise-t-il.
    Ce catalogue à la Prévert ne doit pas masquer la stratégie de filière suivie par le groupe puisque les différents métiers de la lingerie et des sous-vêtements, du produit fini en remontant à la fabrication de tissus en maille (utilisés également pour les vêtements de loisirs), stretch et dentelles, représentent environ 75 % d'un chiffre d'affaires global voisin de 1 milliard de livres (8,4 milliards de francs).
    « Nous nous focalisons sur les secteurs où nous avons le plus de savoir-faire et d'expérience », poursuit Noel Jervis. Cette spécialisation est allée de pair avec l'internationalisation du groupe. « Depuis dix ans, nous avons entrepris de réduire notre dépendance du marché britannique. La part de la Grande-Bretagne, qui s'élevait à 85 % voici dix ans, est tombée en 1994 à 55 % tant en termes de distribution que de fabrication », ajoute-t-il. Un rééquilibrage s'est, de la même façon, opéré entre le pôle textile historiquement le plus fort (60 % de l'activité il y a dix ans) et l'activité vêtement. « Nous sommes arrivés à une parité qui nous satisfait. »
    Savoir-faire dans la dentelle
    Les acquisitions patiemment réalisées dans le secteur de la dentelle dont la lingerie est grosse consommatrice illustrent bien ce double souci de spécialisation et de mondialisation. En 1987, Courtaulds, qui exploitait déjà une unité de fibres acryliques dans le Nord-Pas-de-Calais (fermée depuis) achète la PME familiale Desseilles. Acquisitions suivies début 1993 par celle des Dentelles Calaisiennes. Entre-temps, Courtaulds Textiles avait mis la main sur deux autres dentelliers, l'américain Liberty et le catalan Galler, tous deux leaders dans leur pays. Et conclu le rachat, moyennant 14 millions de livres, de Gold-Zack, le fabricant allemand de tissus stretch qui produit également aux Philippines. Le groupe s'est ainsi assuré une position clé en tant que fournisseur des grands groupes américains, Sara Lee et VF Corp en particulier, qui sont ses propres concurrents sur le marché européen du chaussant et de la lingerie.
    La boucle sera bouclée lorsque démarrera, début 1996, la coentreprise de Nanjing (20 millions de dollars d'investissement pour le britannique) destiné à produire des tissus en maille et stretch pour la lingerie et l'automobile. Courtaulds Textile suit ses grands clients. « Nous les accompagnons dans leur expansion asiatique. Nos propres fournisseurs comme Du Pont ont les mêmes projets », relève M. Jervis qui écarte pour l'instant tout développement majeur dans les pays de l'ex-bloc communiste car « le risque politique est encore trop élevé ».
    Se rapprocher de l'acheteur final
    Une même détermination industrielle a permis au groupe de prendre pied fermement sur le marché français du collant. L'occasion lui en fut fournie en mars dernier par les difficultés financières rencontrées par son compatriote britannique Hartstone qui, deux ans après avoir racheté Well Cogetex à la famille Bugnon (Lejaby), a dû céder sa proie. Courtaulds Textiles mit alors 45 millions de livres sur la table pour récupérer un outil industriel déjà en partie modernisé (l'usine du Vigan) et, à partir de là, disposer d'une tête de pont vers tout le marché européen. En France, le groupe dit avoir réussi à devancer Dim (Sara Lee) avec environ 28 % du marché du collant.
    La marque Well se décline maintenant aussi dans la lingerie et les chaussettes dont le groupe estime détenir 5 % du marché français. Un début. « C'est un marché beaucoup plus fragmenté que celui des collants dans lequel nous avons bon espoir de croître », relève Colin Dyer, executive director de tout le pôle vêtements. Il pense s'en donner les moyens. « Au total, nous avons investi l'an dernier 30 millions de francs dans nos activité françaises de collants, chaussettes et lingerie. Et nous comptons encore y consacrer plus de 20 millions cette année. » Des sommes destinées au renouvellement des machines, toujours plus performantes et à l'investissement commercial.
    Le rachat de Well Cogetex a surtout permis au groupe de se doter d'une marque forte dans la grande distribution et connue du consommateur. Un attrait supplémentaire certain pour Courtaulds Textiles qui réalise 25 % de son activité globale (textile et habillement) avec un seul client, Marks & Spencer, et dont les ventes de vêtements sous marques de distributeurs représentent encore jusqu'à 29 % de son chiffre d'affaires.
    Toutes proportions gardées, l'achat de Georges Rech il y a quatre ans procédait déjà de cette volonté de se rapprocher de l'acheteur final. « Sur le plan financier, Georges Rech n'a pas répondu à nos attentes. Mais nous avons beaucoup appris », commente sobrement Colin Dyer qui souligne que le marché du prêt-à-porter a subi depuis la guerre du Golfe sa pire crise en demi-siècle. Il se refuse à tirer dès maintenant de ce constat des conclusions quant à l'avenir de la marque française à l'intérieur du groupe. « Nous aurons la réponse d'ici à 3 ou 4 ans », dit-il en ajoutant que, après trois années difficiles, Georges Rech devrait voir sa situation nettement s'améliorer cette année.
    Reste que les sociétés françaises et d'une façon plus générale les marques de vêtements (exception faite de Gossard) ont obéré les comptes du premier semestre 1994 qui a vu, en revanche, le chiffre d'affaires progresser de 9,6 % à 463 millions de livres. Le profit imposable a reculé de 26 % à 10,1 millions de livres. Montant qui comprend une perte de 7,4 millions de francs imputables à la Cogetex. « Le marché du collant est très cyclique avec une seconde partie de l'année nettement meilleure que la première. Les profits s'engrangent à partir de l'automne », fait valoir Noel Jervis confiant pour la fin de l'exercice. Et plus généralement sur la capacité de Courtaulds Textiles d'absorber ses acquisitions et de les faire prospérer. « Nous sommes des industriels, pas des gens qui achètent dans l'optique d'une revente. »
    Valérie Leboucq, Les Échos, n° 16841 du 21 février 1995.

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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