- Les Hussards (film)
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Les Hussards est un film français réalisé par Alex Joffé d'après la pièce de théâtre du même nom de Pierre-Aristide Bréal et sorti en 1955.
Sommaire
Résumé
Le contexte : le 7 Germinal, An IV (27 mars 1796), le Général Bonaparte prend le commandement en chef de l'Armée d'Italie à la tête de 30 000 hommes face à une armée piémontaise et autrichienne composée de... 70 000 hommes ! Napoléon n'a pas le choix : il faudra que son armée soit déterminée, sanglante et cruelle pour pouvoir tenir contre une armée adverse comptant plus du double d'effectifs... sans compter les soutiens des populations civiles italiennes évidemment acquises à la cause des armées composées de leurs parents, frères et fils. Pour la première fois dans l'Histoire, Napoléon fait alors appuyer les troupes de fantassins par l'artillerie (les célèbres canons de Gribeauval, capables de tuer jusqu'à 2 km et à raison de deux tirs par minute pour chaque canon), ce que montrent les premières images du film. L'armée napoléonienne devra être sans état d'âme pour les populations adverses (la notion de "victimes collatérales" n'était pas du tout en vigueur), et les soldats partent même avec de la part de Bonaparte des promesses d'avenir radieux et paisible dans les pays occupés une fois la paix revenue, ce que montre également le début du film par un Napoléon préparant un discours à ses troupes sous une tente de campagne.
L'action du film se passe donc durant la campagne d'Italie avec une compagnie de hussards approchant d'un petit village d'agriculteurs italiens dans le Piémont. Le brigadier Le Gouce (Bernard Blier) et le soldat Flicot (Bourvil) sont envoyés en éclaireurs pour chercher d'éventuels franc-tireurs. Pris tous les deux d'une soudaine "envie pressante", ils descendent de cheval et s'éloignent de quelques mètres de leurs montures. Grave erreur.. car c'est alors que deux jeunes amoureux (Giani Esposito et Virna Lisi) cachés dans les fourrés font prendre la fuite aux deux chevaux. Or un hussard qui perd son cheval perd son honneur et le fait constitue également une atteinte gravissime à l'honneur du Corps des Hussards. Dépités et à pied, ils partent alors vers le village à la recherche de leurs chevaux ou du coupable. Mais ils sont précédés par les deux amoureux et par quelques villageoises qui courent tous au village répandre l'annonce de l'arrivée des français dans la région et de l'entrée de soldats napoléoniens dans le village. Tous les villageois sont terrorisés car les armées napoléoniennes semaient une véritable terreur (et ils garderont cette réputation dans toute l'Europe) et étaient connus pour leur comportement sanguinaire, leur violence envers les hommes et leur viols des femmes (origine véritable de l'expression "l'amour à la hussarde"). Mais Le Gouce et Flicot ne sont que deux braves et naïfs hommes qui furent enrôlés de force dans l'armée napoléonienne (le terme de "hussard" vient d'ailleurs du mot hongrois Huszár qui signifie "un vingtième" car à l'origine en Hongrie où ont été créés les premiers corps de hussards les villages devaient obligatoirement fournir à l'armée un homme sur vingt). Le Gouce et Flicot sont donc tout sauf des soldats téméraires et sanguinaires... Arrivés au village ils cherchent simplement le coupable de la fuite de leurs montures et cherchent surtout à retrouver leurs chevaux, sans violence et en tentant de parler avec les villageois malgré la barrière des langues. Or le reste de la compagnie sous le commandement du Capitaine Georges (Georges Wilson) entre à son tour au village, à la recherche des deux hussards disparus, les croyant avoir été tués par des francs-tireurs du village. Le Capitaine Georges ne tarde pas à retrouver les deux énergumènes au comportement bien peu compatible avec celui d'un occupant en terre ennemie. Craignant une réprimande du Capitaine Georges, pour ne pas avouer qu'ils ont été stupidement défaits de leurs chevaux en ayant mis pied à terre pour soulager leur vessie, ils prétendent alors avoir en effet été attaqués par un franc-tireur qu'ils n'arrivent pas à identifier et à retrouver. Mensonge lourd de conséquences qui provoquera la prise des villageois en otage par les soldats. Dès cette décision du Capitaine, les deux piètres hussards sont alors rongés par leur conscience, hésitant longuement entre finir par avouer la vérité et perdre ainsi définitivement leur honneur ou bien persister à mentir pour sauver leur semblant d'honneur et surtout préserver leur vie (car ils risquent le peloton d'exécution pour avoir commencé à mentir à leur hiérarchie mais aussi pour avoir perdu leurs chevaux). De nombreux mots d'esprit et moments d'humour émaillent les dialogues et le scénario du film. Un film qui insiste également de façon très soutenue sur la conscience et la morale humaine de ces deux héros de l'histoire, tous les éléments du film étant des conséquences de leurs remords et de leur bonne conscience, refusant de faire exécuter des innocents à leur place. Ils tentent, avec l'aide d'une villageoise, Cosima (Giovanna Ralli), de trouver une solution. Ils iront finalement jusqu'à avouer et être conduits au peloton d'exécution. Mais une attaque soudaine des autrichiens au moment de leur exécution réduit à néant la compagnie... à l'exception de nos deux héros. Quelques heures plus tard le "Petit Caporal" Bonaparte lance une contre-offensive qui bien que trop tardive repousse les autrichiens hors du village. Le Gouce et Flicot, seuls rescapés de la compagnie du Capitaine Georges, sont décorés au village par Bonaparte lui-même. Et Flicot qui est tombé amoureux de Cosima lui promet de revenir quand la guerre sera finie...
Nota : le panneau introductif, première image du film, contient une erreur de date. Il indique le "Premier Germinal, An IV" comme date de prise de commandement du Général Bonaparte de l'Armée d'Italie. La date historique exacte n'est pas le 1er mais le 7 Germinal de l'An IV.
Fiche technique
- Réalisation : Alex Joffé
- Scénario : d'après la pièce de Pierre-Aristide Bréal
- Adaptation : Pierre-Aristide Bréal, Alex Joffé, Gabriel Arout
- Dialogues : Alex Joffé, Pierre-Aristide Bréal, Gabriel Arout
- Assistant réalisateur : Jean Bacque et Jacques Rouffio
- Assistants stagiaires : Jean Vigne
- Images : Jean-Serge Bourgoin, assisté d'Andréas Winding
- Opérateur : Gilbert Chain, assisté de Jacques Chotel
- Musique : Georges Auric, orchestre dirigé par Jacques Météhen
- Chanson : Il y a moins d'eau dans les fontaines sur des paroles de Jacques Larue (éditions nouvelles : Méridian)
- Décors : Robert Clavel, assisté d'Henri Morin et René Calviera
- Son : Jacques Lebreton
- Perchman : Charles Ackerman
- Recorder : Fernand Janisse
- Montage : Henri Rust, assisté de Madeleine Bagiau
- Durée : 102 min
- Costumes : Rosine Delamare, assistée de Frédéric Junker
- Maquillage : Jean Ulysse, Lala Janvier
- Coiffures : Paulette Stern
- Photographe de plateau : Raymond Heil
- Script-girl : Suzanne Durrenberger
- Régisseur : André Rameau, Roger Decoffre
- Effets spéciaux : Nicolas Wilkie
- Ensemblier : Charles Merangel
- Tournage du 4 mai au 6 août 1955 à Lagny (Seine et Marne) et dans les studios de Boulogne
- Production : Cocinor, Cocinex, Sédif
- Chef de production : Ignace Morgenstern
- Directeur de production : Georges Charlot
- Enregistrement sur Westrex Company - Société : Optiphone
- Tirage : Laboratoire : Lianofilm
- Distribution : Cocinor
- Pellicule 35 mm, noir et blanc
- Genre : Comédie
- Première présentation le 14/12/1955
- Visa d'exploitation : 15272
Distribution
- André Bourvil : Le trompette Flicot Jean-Louis
- Louis de Funès : Le bedeau Luigi
- Giovanna Ralli : Cosima
- Virna Lisi : Elisa
- Clélia Matania : Mme Luppi
- Bernard Blier : Le brigadier Le Gouce
- Georges Wilson : Le capitaine Georges
- Marcel Daxely : Giacomo, le berger
- Carlo Campanini : Mr Luppi
- Giani Esposito : Pietro
- Jean-Marie Amato : Carotti, le bottier
- Franco Pesce : Le curé
- Alberto Bonnuci : Raphaël
- Jess Hahn : Un hussard
- Albert Rémy : Un hussard
- Maurice Chevit : Le hussard Camille
- Roger Hanin : Un soldat
- Solange Certain
- Catherine Le Couey
- Louise Roblin
- Stéphane Henri
- Georges Montant
- André Weber
- François Darbon : L'ordonnance du capitaine
- Guy Pierrault : Le soldat qui compte les chevaux
- Jacques Bézard
- Jean Lanier : Le colonel
- Paul Préboist
Lien externe
Les Hussards sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
Catégories :- Film français
- Film sorti en 1955
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