- Martine Carol
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Martine Carol
Dans Au bord du volcan (1957)
Données clés Nom de naissance Marie-Louise Jeanne Nicolle Mourer Naissance 16 mai 1920
Saint-Mandé (Val-de-Marne)Nationalité Française Décès 6 février 1967 (à 46 ans)
Monte-CarloFilms notables Lola Montès
Lucrèce Borgia
Caroline chérie
NanaMartine Carol, de son vrai nom Marie-Louise Jeanne Nicolle Mourer, actrice française, née le 16 mai 1920 à Saint-Mandé, Val-de-Marne, décédée le 6 février 1967 à Monte-Carlo, Monaco.
Sommaire
Les débuts
Sa rencontre avec les comédiens Micheline Presle, star montante du cinéma français, et André Luguet, ex-jeune premier du cinéma français et américain, sera le premier appel du destin. Sur les conseils d'André Luguet, elle entame une carrière au théâtre, en suivant les cours de Robert Manuel et de René Simon. Elle débute au théâtre "Phèdre" sous le nom de Maryse Arley en 1940. Pendant l’Occupation, comme beaucoup d’acteurs français, elle tourne des films financés par la firme allemande Continental, dirigée par Alfred Greven. En 1941, elle figure dans Le dernier des six, aux côtés de Pierre Fresnay et Jean Tissier, puis dans "Les Inconnus dans la maison", avec Raimu. Elle tourne également en 1942 dans un film en 3 sketchs ouvertement anti-sémite et anti-américain intitulé "Les corrupteurs" réalisé par Pierre Ramelot. Remarquée par Henri-Georges Clouzot, elle figure dans "Le Chat", adapté d'une nouvelle de Colette, film qui ne sera jamais distribué. En 1943, Martine Carol (le pseudonyme lui a été trouvé par François Périer) tourne "La Ferme aux loups", aux côtés de François Périer et de Paul Meurisse. En 1947, Théâtre de la Renaissance dans La Route du tabac, aux côtés de Mouloudji. On la retrouve désormais régulièrement au cinéma où sa beauté fait merveille, notamment dans "Miroir" (1947) avec Jean Gabin, "Les Amants de Vérone" (1948) avec Pierre Brasseur, ou encore "Je n’aime que toi" (1949) avec le chanteur Luis Mariano.
Caroline chérie
Son nom sera associé pour longtemps au personnage qui l'a rendue célèbre, Caroline chérie, adapté des romans de Cécil Saint-Laurent. Martine Carol y incarne une aristocrate ravissante et déterminée qui survit à la Révolution et prend sa revanche sous l’Empire, en usant largement de ses talents de séductrice. En 1954, elle épouse le metteur en scène français Christian-Jaque qui lui réserve des rôles à la mesure de sa plastique de rêve et du "sex-symbol" typique des années 1950 qu'elle est devenue.
On la voit alors dans Madame du Barry, Nana, Nathalie. Elle travaille avec Sacha Guitry (pour l'un des innombrables petits rôles de Si Versailles m’était conté, 1953, mais sa scène a été coupée au montage et elle n'est pas créditée au générique), Max Ophüls (Lola Montès, 1955), Abel Gance (Austerlitz, 1959), René Clair, Terence Young, Vittorio De Sica, etc. Elle donne la réplique à Gérard Philipe, Raf Vallone, Charles Boyer, Vittorio Gassman etc. Le film Lola Montès lui attire enfin la faveur de la critique, qui n'avait jamais été tendre avec elle auparavant, lui reprochant d'être « une mauvaise comédienne ». Boudé par le public, ce film retraçait la vie d'une courtisane déchue et ruinée, qui s'exhibait dans un cirque pour pouvoir survivre. Une interprétation prémonitoire...
De Nana à Lola Montès, Martine Carol a souvent joué des rôles de courtisane, de prostituée ou de femme légère, sa sensualité et sa plastique semblant avoir influencé les scénaristes dans ce sens...
Fin d'une époque
Dans les années 1960, en effet, sa notoriété commence à être battue en brèche par l'étoile montante, Brigitte Bardot, aussi emblématique des années 1960 que Martine l'est des années cinquante. De même, le cinéma qui a fait sa gloire, fait de grandes fresques à la plastique aussi impeccable qu'artificielle, est assassiné par la Nouvelle Vague et son naturalisme nonchalant. Très déprimée, elle se bourre de médicaments et s'impose des cures d'amaigrissement draconiennes. Après une interruption de quatre ans et un nouveau mariage avec un homme d'affaires anglais, elle tourne son dernier film, L'Enfer est vide (1966). Peu de temps après le tournage, elle est retrouvée morte par son mari le 6 février 1967, à 2 h 30 du matin, dans sa chambre à l'hôtel de Paris (Monte-Carlo). On diagnostiquera une crise cardiaque. Des rumeurs de suicide circulèrent, sans trouver de confirmation. C'est une fin tragique pour une actrice qui marqua son époque et qui occupe, depuis, une place à part dans l'histoire du cinéma.
Elle est inhumée une première fois au cimetière du Père-Lachaise à Paris, puis, après la profanation de sa tombe (certains journaux affirmaient qu'elle avait été enterrée avec ses bijoux), au cimetière du Grand Jas (carré no 3) à Cannes (Alpes-Maritimes).
Quatre mariages successifs
Sentimentale à l'excès, elle fut malheureuse en amour. Ainsi, quand le comédien Georges Marchal, son premier amant, lui préféra Dany Robin, elle se jeta dans la Seine, le 10 avril 1947, au pont de l'Alma, après avoir absorbé de l'alcool et des médicaments. C'est un chauffeur de taxi qui la sauva de la noyade.
Elle sera, par la suite, mariée quatre fois :
- Steve Crane (Josef Stephen Crane, dit), acteur et restaurateur américain, auparavant marié deux fois à Lana Turner. Mariage en 1948, divorce en 1953.
- Christian-Jaque, cinéaste français. Mariage le 15 juillet 1954, divorce en 1959.
- André Rouveix, jeune médecin français rencontré à Fort-de-France. Mariage le 3 août 1959, divorce en 1962.
- Thomas Eland, homme d'affaires anglais. Mariage le 8 février 1966.
Citation
« Je me souviens que Christian-Jaque divorça d'avec Renée Faure pour épouser Martine Carol. »
Georges Perec, Je me souviens.
Filmographie complète
- 1941 : Le Dernier des six de Georges Lacombe : (figuration)
- 1942 : Les Corrupteurs (court métrage) de Pierre Ramelot :
- 1942 : Les Inconnus dans la maison de Henri Decoin : Une spectatrice aux assises
- 1943 : Bifur 3 de Maurice Cam : Germaine, la passagère
- 1943 : La Ferme aux loups de Richard Pottier : Mickey, la secrétaire du patron
- 1945 : Trente et quarante de Gilles Grangier : Madeleine
- 1945 : L'extravagante mission de Henri Calef : Stella Star
- 1946 : La Fleur de l'âge (film inachevé) de Marcel Carné :
- 1946 : En êtes-vous bien sûr ? de Jacques Houssin : Jacqueline
- 1947 : Miroir de Raymond Lamy : Lulu
- 1947 : Voyage surprise de Pierre Prévert : Isabelle Grosbois
- 1947 : Carré de valets de André Berthomieu : Catherine
- 1948 : Les souvenirs ne sont pas à vendre de Robert Hennion : Sonia
- 1948 : Les Amants de Vérone de André Cayatte : Bettina Vardi
- 1949 : Une nuit de noces de René Jayet : Sidonie de Valpurgis
- 1949 : Je n'aime que toi de Pierre Montazel : Irène, l'épouse de Renaldo
- 1950 : Nous irons à Paris de Jean Boyer : elle-même
- 1950 : Méfiez-vous des blondes de André Hunebelle : Olga Schneider
- 1950 : Caroline chérie de Richard Pottier : Caroline de Bièvre
- 1950 : Brune ou blonde (court métrage) de Jacques Garcia : elle-même
- 1951 : Vedettes sans maquillage (court métrage) de Jacques Guillon : elle-même
- 1951 : Le Désir et l'amour de Henri Decoin : Martine, la vedette
- 1952 : Un caprice de Caroline chérie de Jean Devaivre : Caroline de Sallanches
- 1952 : Les Belles de nuit de René Clair : Edmée de Villebois
- 1952 : Adorables Créatures de Christian-Jaque : Minouche
- 1953 : Lucrèce Borgia de Christian Jaque : Lucrèce Borgia
- 1953 : La Pensionnaire (La Spiaggia) de Alberto Lattuada : Anna-Maria Mentorsi
- 1953 : Destinée, sketch Lysistrata de Christian Jaque : Lysistrata
- 1953 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge : M. Carol joue son propre rôle
- 1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry : La duchesse de Bouillon (scène coupée au montage)
- 1954 : Madame du Barry de Christian-Jaque : Jeanne Bécu, dite Madame du Barry
- 1954 : Nana de Christian-Jaque : Nana
- 1954 : Secrets d'alcôve, sketch Le Lit de la Pompadour de Jean Delannoy : Agnès de Rungis
- 1955 : Lola Montès de Max Ophüls : Lola Montès
- 1955 : Les Carnets du major Thompson (The french they are a funny race) de Preston Sturges : Martine Thompson
- 1956 : Scandale à Milan (Diffendo il moi amore) de Giulio Macchi : Elisa Léonardi
- 1956 : Le Tour du monde en quatre-vingts jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson : La parisienne de la gare du nord
- 1957 : Au bord du volcan (Action of the tiger) de Terence Young : Tracy Malvoisie
- 1957 : Le Passager clandestin de Ralph Habib : Lotte, une entraîneuse
- 1958 : Nathalie de Christian-Jaque : Nathalie Princesse, mannequin
- 1958 : Tout près de Satan (Ten seconds to hell) de Robert Aldrich : Margot Hofer
- 1958 : Les Noces vénitiennes de Alberto Cavalcanti : Isabelle de Santos
- 1959 : Nathalie, agent secret de Henri Decoin : Nathalie Princesse, mannequin
- 1960 : Austerlitz de Abel Gance : Joséphine de Beauharnais
- 1960 : La Française et l'Amour (sketch La Femme seule) de Jean-Paul Le Chanois : Eliane Girard
- 1960 : Un soir sur la plage de Michel Boisrond : Georgina, l'hôtesse
- 1961 : Le cave se rebiffe de Gilles Grangier : Solange Mideau, la femme de Robert
- 1961 : Vanina Vanini de Roberto Rossellini : La comtesse Vitelleschi
- 1962 : En plein cirage de Georges Lautner : Katty, l'épouse de Félix
- 1962 : Les Don Juan de la Côte d'Azur (I Don Giovanni della Costa Azzurra) de Vittorio Sala : Nadine Leblanc
- 1966 : Lasciapassare per l´inferno de George Fuller
- 1966 : L’enfer est vide de John Ainsworth et Bernard Knowles : Martine Grant
- 1967 : La Toile de J.P. Cornille : elle-même
Théâtre
- 1947 : Tobacco Road de Jack Kirkland, mise en scène Jean Darcante, théâtre de la Renaissance
Bibliographie
BERTRAND-BOISSIE Franck, Le Vertige de Martine Carol : roman, Paris, l'Harmattan, 2011, 150 p., (ISBN 978-2-296-54391-1)
CHAPUY Arnaud, Martine Carol filmée par Christian-Jaque : un phénomène du cinéma populaire, Paris, l'Harmattan, 2001, 125 p., coll. Champs visuels, (ISBN 2-7475-0167-1)
CHOULANT Dominique, Martine Carol : l'étoile aux cheveux d'or, Paris, les Chemins de l'espérance, 1997, 207 p., coll. Itinéraires-vécu, (ISBN 2-9510075-6-6)
CHOULANT Dominique (préface de Brigitte Bardot), Martine Carol ou le destin de la Marilyn française, Marseille, Autres Temps, 2011, 221 p., coll. Temps mémoire, (ISBN 978-2-84521411-8)
COHEN André-Charles, Martine chérie, Paris, Ramsay, 1986, 181 p., (ISBN 2-85956-520-5)
DEBOT Georges, Martine Carol ou la vie de Martine chérie, Paris, France-Empire, 1979, 238 p.
Liens externes
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