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Ray Ventura
Données clés Surnom Ray Ventura Naissance 16 avril 1908
Paris, FranceNationalité Française Décès 29 mars 1979 (70 ans)
Palma de Mallorca, EspagneProfession Chef d'orchestre Films notables * Femmes de Paris
* Nous irons à Paris
* Nous irons à Monte CarloRaymond Ventura, dit Ray Ventura (Paris, 16 avril 1908 - Palma de Majorque, Espagne, 29 mars 1979), est un chef d'orchestre et éditeur de musique français. Il était l'oncle du chanteur et guitariste Sacha Distel. Il joue un rôle non négligeable pour la promotion du jazz en France au cours des années 1930[1].
Sommaire
Biographie
Il est élève au sein des classes élémentaires du lycée Molière[2]. Encore lycéen, Raymond Ventura commence par monter un orchestre de jazz avec des camarades du lycée Janson-de-Sailly. Monsieur Albert Cuisin ayant des salles de réception à quelques mètres du Lycée, rue de la Pompe, prête ses locaux pour que la jeune formation puisse s'exercer. Ray Ventura joue pour la première fois en public lors des réceptions mondaines organisées par Monsieur Cuisin.
Influencé par les orchestres de Paul Witheman aux États-Unis et de Jack Hylton en Grande-Bretagne, Raymond Ventura fonde un des premiers orchestres à sketches de France, "Ray Ventura et ses Collégiens" avec quelques-uns de ses amis. Il réunit ainsi dans sa formation des musiciens de talent qui marqueront la chanson française : Paul Misraki (pianiste,compositeur, arrangeur), Loulou Gasté (guitariste, banjo, compositeur), Coco Aslan (chanteur et percussionniste, de son vrai nom Grégoire Arslanian), ainsi que Philippe Brun, Alix Combelle, et Guy Paquinet.
En 1929, le groupe se produit quelque temps au casino de Deauville, où il est remarqué par un des administrateurs de la Compagnie Générale Transatlantique qui propose aux jeunes gens de leur offrir une croisière aller-retour jusqu'à New York, pour prix de leur participation à l'animation du bord. Ray Ventura, Paul Misraki et Loulou Gasté sont alors tous trois âgés de 21 ans, et ces grands jeunes gens sympathiques et dynamiques, qui jouent leur musique avec un entrain et une bonne humeur des plus communicatifs, semblent à peine sortis de l'adolescence et portent à merveille leur nom - qui ne les quittera plus - de Collégiens. Ils enregistrent leur premier disque cette année 1929, et enchaînent ensuite les concerts à partir de 1931 : salle Gaveau (1931), puis à partir de 1932 l'Empire, Bobino, l'Olympia, le Casino de Paris, et bientôt des tournées à travers toute la France, en attendant que Ray Ventura n'ouvre son propre cabaret sur les Champs-Elysées en 1936, alors que Tout va très bien Madame la marquise est sur toutes les lèvres.
Raymond Legrand (orchestrations) rejoint la formation en 1934, ainsi que André Cauzard (trombone et arrangements). André Hornez, parolier, joue également un rôle éminent dans la formation de Ray Ventura, car la plupart des grands succès des Collégiens de Ray Ventura sont écrits par Paul Misraki (pour la musique) et André Hornez (pour les paroles).
C'est sous l'influence de l'orchestre de Ray Ventura - dont les musiciens sont également comédiens et chanteurs - que les orchestres à sketches se multiplient : Fred Adison et Jo Bouillon avant la Seconde Guerre mondiale, Raymond Legrand sous l'Occupation, Jacques Hélian à la Libération, ou encore Bernard Hilda (la plupart de ces chefs avaient d'ailleurs eu l'occasion de travailler avec Ray Ventura avant de se lancer dans cette aventure).
La Seconde Guerre mondiale surprend Raymond Ventura et ses Collégiens alors qu'ils sont en tournée en Amérique du Sud. Ray Ventura, qui est juif, s'y réfugie alors, et il y dirige un orchestre de « big band » de 1942 à 1944. Au cours de sa tournée au Brésil, il s'adjoint Henri Salvador (1917-2008) et André Ekyan, puis, deux ans plus tard, le trompettiste français Georges Henry lors de sa tournée en Argentine.
Leur retour en France à la Libération sera triomphal. Ray Ventura crée alors une nouvelle formation (1945-1949) et remportent de nouveaux succès (Maria de Bahia, 1947 ; La Mi-Août, 1949, deux chansons de Paul Misraki). Ils jouent dans plusieurs films (Nous irons à Paris ; Nous irons à Monte-Carlo), ce qui contribuera largement à étoffer leur popularité et à diffuser leurs chansons jusque dans les coins les plus reculés de France.
Au cours des années 1950, la mode n'est plus aux grands orchestres, et face à l'importance prise par le disque et la radio, le grand orchestre devient une formule trop coûteuse pour rester viable. Ray Ventura quitte la scène pour se consacrer à l'édition musicale (il contribuera ainsi à lancer Georges Brassens), tandis que la plupart de ses Collégiens tentent l'aventure d'une carrière solo. Tous ne réussiront pas, bien sûr, mais certains comme Henri Salvador, Henri Genès, Philippe Lemaire, André Ekyan ou Sacha Distel tireront fort bien leur épingle du jeu.
Retiré à Palma de Majorque, Raymon Ventura s'y éteindra en 1979, alors que, avec la mode rétro des années 1970, Le grand orchestre du Splendid sera en train de redonner une seconde jeunesse au style et aux plus grands succès d'avant-guerre de Ray Ventura (Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?).
Il est enterré à Paris, au cimetière des Batignolles.
Œuvres musicales
Principales chansons à succès de Ray Ventura et ses Collégiens :
- Tout va très bien, Madame la Marquise (1935, paroles de Paul Misraki, Bach et Henri Laverne) ;
- Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine (1936)
- Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? (1937)
- Les chemises de l'archiduchesse
- Comme tout le monde
- C'est toujours ça de pris
- À la mi-août (1949)
- Jazz volant
- Paris boogie
- Amusez-vous
- Carotte bouillie
- Le plombier
- Tiens, tiens, tiens
- Shabada Swing
- Vive les bananes
La musique de toutes ces chansons est de Paul Misraki.
Cinéma
- 1938 : Belle étoile de Jacques de Baroncelli (compositeur)
- 1938 : Feux de joie de Jacques Houssin,
- 1950 : Nous irons à Paris de Jean Boyer, scénariste et producteur,
- 1952 : Nous irons à Monte-Carlo de Jean Boyer,
- 1953 : Femmes de Paris de Jean Boyer.
Références
- Michel Laplace, "Ray Ventura". The New Grove Dictionary of Jazz
- Centenaire du lycée Molière. Mémorial 1888-1988, La Châtre, 1988, p. 93.
Sources
- C. Brunschwig, L.-J. Calvet, J.-C. Klein, Cent ans de chanson française, Paris, Editions du Seuil, 1981 ;
- Pierre Saka et Yann Plougastel, La Chanson française et francophone, Paris, Larousse, 1999.
- Michel Laplace, "Ray Ventura". The New Grove Dictionary of Jazz.(en)
- Diverses notices de disques enregistrés par l'orchestre Ray Ventura.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Ray Ventura sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Le Site des passionnés de Ray Ventura
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