- Îles éparses de l'Océan indien
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Îles Éparses
Îles Éparses de l’océan Indien Administration Statut politique District administratif des Terres australes et antarctiques françaises[1] Administrées depuis Saint-Pierre (Réunion) Gouvernement
- Préfet, administrateur supérieurNomination ministérielle
Éric PillotonGéographie Superficie 44 km² Démographie Population (2008) 0 hab. Densité 0 hab./km² Langue(s) Français Économie PIB (n/a)
· PIB/hab.n/a
n/aMonnaie Euro Autres Fuseau horaire UTC +4 (à la Réunion) Domaine internet .tf Hymne La Marseillaise Devise {{{devise}}} Les îles Éparses, ou Îles Éparses de l’océan Indien selon la nomenclature du Code officiel géographique, sont un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises ; elles sont situées autour de Madagascar et formées de six îles : l’île Europa, l’île Bassas-da-India, l’île Juan-de-Nova, l’île Tromelin ainsi que l’île Grande Glorieuse et l’île du Lys composant les Îles Glorieuses[2]. Quatorze militaires et un gendarme se relaient tous les quarante-cinq jours sur les principales îles sauf sur celle de Tromelin, occupée par des météorologues. Ces îles stratégiques sont revendiquées par les pays voisins : Madagascar et Maurice.
Sommaire
Géographie
Articles détaillés : Île Bassas-da-India, Île Europa, Îles Glorieuses, Île Juan-de-Nova et Île Tromelin.Situation
Les îles Éparses sont situées :
- dans le canal du Mozambique, entre le Mozambique et Madagascar pour, du nord au sud, les Îles Glorieuses, l’île Juan-de-Nova, l’île Bassas-da-India et l’île Europa ;
- à l’est de Madagascar pour l’île Tromelin[2].
En outre,
- les îles Glorieuses sont entourées par les Seychelles au nord ainsi que l’archipel des Comores à l’ouest ;
- l’île Tromelin est entourée au sud-sud-est par l’île de la Réunion et l’île Maurice, à l’est par l’archipel de Cargados Carajos et au nord-nord-est par l’archipel d’Agaléga.
Topographie
Île Terres émergées Lagon ZEE Coordonnées Île Bassas-da-India <1 km² [3] 79,8 km² [réf. nécessaire] 123 700 km² [3] Île Europa 30 km² [4] 9 km² [4] 127 300 km² [4] Îles Glorieuses 7 km² [5] 29,6 km² [réf. nécessaire] 48 350 km² [5] Île Juan-de-Nova 5 km² [6] 61 050 km² [6] Île Tromelin 1 km² [7] 280 000 km² [7] Îles Éparses 44 km2 [3],[4],[5],[6],[7] 118,4 km2 [réf. nécessaire] 640 400 km2 [3],[4],[5],[6],[7] Les îles Éparses sont toutes d’origine coralliennes comme en témoigne leur morphologie d’atoll pour l’île Bassas-da-India, les îles Glorieuses, l’île Juan-de-Nova et l’île Europa ou de makatea pour l’île Tromelin[3],[4],[6],[5],[7]. Cumulant 44 km2 de superficie, le point culminant ne dépasse pas quelques mètres d’altitude[3],[4],[6],[5],[7]. La plus grande des îles est celle d’Europa avec 30 km2[4] tandis que la plus petite est l’île Bassas-da-India qui se retrouve quasiment totalement submergée à marée haute[3].
Climat
Situées à des latitudes comprises entre 22° sud pour l’île Europa et 11° sud pour l’île du Lys des îles Glorieuses, les îles Éparses sont soumises à un climat tropical et situées sur la trajectoire des cyclones provenant du nord-est[2]. L’absence de relief limite toutefois les précipitations sur ces îles au regard d’une île montagneuse qui bloque les nuages.
Faune et flore
La végétation tropicale des îles Éparses est disparate d’une île à l’autre : totalement absente sur l’île Bassas-da-India[3], elle est relativement luxuriante sur l’île Europa avec une forêt d’euphorbes et une mangrove[4] et sur les îles Glorieuses[5], composée uniquement de cocotiers et de filaos sur l’île Juan-de-Nova[6] et d’herbacées et d’arbustes sur l’île Tromelin[7]. Cette végétation relativement pauvre pour des îles situées sous les tropiques s’explique par la nature essentiellement calcaire du sol des différentes îles ce qui ne permet pas une bonne rétention des eaux de pluie.
La faune est en revanche très riche et diversifiée dans les îles Éparses[3],[4],[6],[5],[7]. La faune sous-marine est notamment représentée par des coraux qui forment les barrières coralliennes entourant chacune des îles[3],[4],[6],[5],[7] et des tortues de mer venant pondre périodiquement à l’île Europa et l’île Tromelin[4],[7]. L’avifaune est représentée par des colonies d’oiseaux de mer comme des frégates et des fous à l’île Europa[4], des sternes à l’île Europa et aux îles Glorieuses[4],[5] la plus grande colonie de sternes fuligineuses de l’océan Indien et une des plus importantes au monde à l’île Juan-de-Nova[6] mais aussi des flamants roses à l’île Europa[4]. Enfin, des chèvres sauvages vivent sur l’île d’Europa qui est envahie de moustiques au coucher du soleil[4].
Eaux territoriales et zone économique exclusive
De par leur éloignement relatif vis-à-vis d’elles-même et des pays et territoires voisins, la zone économique exclusive des îles Éparses est très étendue avec 640 400 km2 au total[3],[4],[6],[5],[7]. L’exploitation de ses ressources halieutiques est soumise à la loi du 18 juin 1966 s’appliquant aux Terres australes et antarctiques françaises, ce qui signifie que, dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive, seuls les navires de pêche s’étant signalés aux autorités peuvent y entrer et que seuls ceux autorisés peuvent y pratiquer la pêche[2].
Histoire
Découverte et premières occupations
Les différentes îles Éparses ont vraisemblablement été toutes découvertes fortuitement par les Européens lorsque les premiers navires marchands sur la route des Indes doublaient le cap de Bonne-Espérance. C’est le cas de l’île Europa dont l’existence est connue de la Compagnie des Indes et des Français installés à Madagascar et qui est alors utilisée comme refuge par des pirates fuyant la Marine Royale française[4]. L’île Juan-de-Nova est également connue des premiers navigateurs européens[6].
Certaines îles sont même occupées un certain temps de manière permanente comme l’île Europa qui abrite deux familles réunionnaises de 1905 à 1910 tirant leurs revenus de l’exploitation du sisal et des écailles de tortues[4], l’île Juan-de-Nova dont le guano est exploité de 1900 à 1968 environ[6] ou encore les îles Glorieuses utilisées comme cocoteraie plantée vers 1912 par un Français et exploitée par des Seychellois jusqu’en 1958[5].
Situées autour de Madagascar et de l’archipel des Comores et non loin de la Réunion ou encore de l’île Maurice qui deviendront des colonies françaises, les îles sont peu à peu intégrées à l’empire colonial français, comme en 1930 avec les îles Glorieuses[5].
Souveraineté française
À la demande de l’Organisation météorologique internationale, la France décide en 1950 d’implanter des stations météorologiques sur ces îles placées stratégiquement sur la trajectoire des cyclones du sud-ouest de l’océan Indien et qui peuvent toucher la Réunion, l’île Maurice, les Seychelles, Mayotte, les Comores, Madagascar et le Mozambique[2]. Ces stations seront automatisées par la suite à l’exception de celle de Tromelin[2].
Au moment de l’indépendance de Madagascar le 26 juin 1960, l’intérêt géopolitique non négligeable des îles Éparses se pose car ces îles sont situées sur une importante route maritime permettant de relier l’Asie et le Moyen-Orient à l’Europe et l’Amérique, elles comportent une importante zone économique exclusive et peuvent servir de site d’essai nucléaire. C’est dans ce contexte que le général De Gaulle réaffirme l’importance de l’absence de prétentions de souveraineté de Madagascar sur ces îles : « Je mets en garde le Quai d’Orsay pour n’importe quelle emprise de Madagascar sur les îles et îlots français avoisinants. Cela ne se justifie d’aucune manière et risque d’entraîner des inconvénients. Les îles et îlots peuvent revêtir pour nous une importance réelle, notamment en ce qui concerne nos expériences atomiques. Je n’approuve donc pas qu’on introduise Madagascar en quoi que ce soit qui se passe dans ces îles, notamment en ce qui concerne la météo[8]. »
La présence française dans ces îles se renforce en 1973 lorsque des détachements militaires des Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) s’installent sur l’île Europa, l’île Grande Glorieuse et l’île Juan-de-Nova[2]. L’autorité sur ces îles est alors confiée à un gendarme et celle sur l’île Tromelin au chef de mission de la station météorologique[2]. De plus, des navires de la Marine nationale et des appareils de l’Armée de l’air assurent à la fois la surveillance de la zone économique exclusive et le ravitaillement de ces garnisons et stations[2].
En 1960, le cadre juridique et territorial des îles Éparses se précise lorsqu’elles sont placées sous l’autorité du ministre de l’Outre-mer et que le préfet de la Réunion les administre mais sans qu’elles ne fassent partie d’aucune région, département ou collectivité territoriale[2]. Ce statut évoluera par la suite en deux étapes : le 3 janvier 2005 lorsque leur administration est transférée à l’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises[9] et le 21 février 2007 lorsqu’elles constituent le cinquième district de cette collectivité d’outre-mer de la France[2]. Par conséquent, elles restent en dehors de l’Union européenne, ce qui signifie que le droit s’y appliquant n’est pas le droit communautaire mais celui des Terres australes et antarctiques françaises[2].
Politique
Statut
Depuis l’arrêté du 3 janvier 2005, les îles Éparses sont placées sous l’autorité de l’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises basé à Saint-Pierre de la Réunion[9] et depuis la loi 2007-224 du 21 février 2007, elles constituent le cinquième district des Terres australes et antarctiques françaises[2]. Par conséquent, elles ne sont pas soumises au découpage communal comme c’est le cas pour le reste de la France métropolitaine et d’outre-mer et ne font pas partie de l’Union européenne[2].
Formant une réserve naturelle à accès restreint soumis à autorisation de l’administrateur supérieur, les îles Éparses ne peuvent être visitées par des personnes étrangères aux équipes militaires, scientifiques ou météorologiques[2]. Les scientifiques restent, pour l'heure, les plus réguliers visiteurs des îles Éparses. L'isolement des îles explique leur biodiversité assez faible mais aussi le grand nombre d'animaux et de végétaux qu'on y trouve. Elle font partie des rares exemples dans l'océan Indien - et dans le monde - de sanctuaires presque inviolés par l'homme. Avec sa mangrove, Europa, l'île la plus préservée des îles Éparses, constitue un écosystème unique. Son récif corallien, considéré comme vierge, pourrait être utilisé comme référence pour le suivi des coraux à l'échelle mondiale. Les autorités espèrent obtenir le classement d'Europa en aire maritime protégée d'ici la fin de 2010.
Contentieux territoriaux
Les îles Éparses du canal du Mozambique, soit l’île Europa, l’île Bassas-da-India, les îles Glorieuses et l’île Juan-de-Nova, sont revendiquées par Madagascar. La revendication de ce pays sur l’île Tromelin est moins claire mais cette dernière île est revendiquée depuis 1976 par Maurice[10].
Démographie
À l’exception de l’île Bassas-da-India, toutes les îles sont habitées par au moins un gendarme (sauf l’île Tromelin), des météorologues et parfois des scientifiques[11].
Histoire postale
En matière postale, les personnels des stations météorologiques laissaient du courrier aux avions et navires assurant le ravitaillement de l’île. Ces plis à en-tête de l’île d’origine étaient oblitérés à Madagascar. Depuis l’automatisation des stations et la diminution de la durée des missions, les plis affranchis de timbres de métropole, oblitérés à Mayotte ou à la Réunion et portant des cachets des bases sont souvent considérés comme des plis de complaisance à destination des collectionneurs[12].
Avec le rattachement de 2007 aux Terres australes et antarctiques françaises, les timbres de ce territoire sont utilisables dans les îles Éparses. Le 1er juin 2007, cinq timbres représentant une vue aérienne de chacune des îles sont émis par le Service des postes et télécommunications des Terres australes et antarctiques françaises[13].
Annexes
Notes et références
- ↑ Les îles Éparses formaient un territoire distinct avant leur intégration dans les TAAF en février 2007.
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n et o (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises - Introduction. Consulté le 20 février 2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j et k (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises - Bassas-da-India. Consulté le 20 février 2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r et s (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises - Europa. Consulté le 20 février 2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l et m (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises - Les Glorieuses. Consulté le 20 février 2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l et m (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises - Juan-de-Nova. Consulté le 20 février 2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j et k (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises - Tromelin. Consulté le 20 février 2008
- ↑ Note de De Gaulle à Jacques Foccart du 3 juillet 1961 citée par Pierre Caminade, Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale, Éditions Agone, Marseille, 2003 page 26.
- ↑ a et b (fr) Légifrance - Arrêté du 3 janvier 2005 relatif à l’administration des îles Tromelin, Glorieuses, Juan-de-Nova, Europa et Bassas-da-India (îles Eparses). Consulté le 20 février 2008
- ↑ D’après le CIA World Facbook, mise à jour du 15 avril 2008, page consultée le 19 avril 2008.
- ↑ (fr) Ministère de l’outre-mer - Présentation des îles Éparses. Consulté le 20 février 2008
- ↑ Pierre Couesnon, « Les îles éparses : un étrange rattachement aux TAAF », Timbres magazine n°61, octobre 2005, pages 73-76.
- ↑ Timbres magazine n°79, mai 2007, page 16.
Bibliographie
- (fr) Alain Hoarau, Les îles éparses : histoire et découverte, Alizées éditions, 1993
- (fr) Irène Frain, Les naufragés de Tromelin, Michel Lafon, 2009
Liens externes
- (fr) Site officiel des Terres australes et antarctiques françaises. Consulté le 20 février 2008
- (fr) Synthèse : biodiversité et conservation outre-mer (UICN, 2008)
Articles connexes
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